Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

samedi 13 octobre 2012

CAT MOUSSES - René et la famille en navigation

11 octobre 2012

En navigation le long de la côte de Madagascar

Récit no 224 - Madagascar

Nous revoici en mer, je m'attelle donc à la tâche de vous relater les aventures de notre dizaine de jours passés à Madagascar.

Pour commencer, un peu de culture...

La République de Madagascar est située au sud de l'équateur, dans l'océan Indien. Madagascar est la cinquième île du monde en terme de superficie (587 000 km), après l'Australie, le Groenland, la Nouvelle-Guinée et Bornéo. Elle est séparée du continent africain par le canal du Mozambique large de 415 km. La capitale est Antananarivo. Madagascar est souvent appelée l'île-continent ou l'île rouge en raison de la latérite (terre rouge) ou encore le " huitième continent ".

Ce pays a retrouvé son indépendance en 1960 après une longue lutte entamée en 1946 et figure ainsi parmi les premiers à gagner son indépendance dans la zone de l'océan Indien et de l'Afrique. Depuis avril 2007, Madagascar est officiellement découpé en 22 régions. Ces régions proviennent d'un redécoupage de six anciennes provinces.

Madagascar étant séparé du continent africain depuis plus de 65 millions d'années, ceci a eu pour effet de créer un isolement, qui, au cours des temps géologiques, a fait évoluer la faune et la flore de façon unique. Ainsi, on trouve ici plusieurs espèces endémiques particulières, dont les lémuriens sont un exemple célèbre.

Le malgache est la langue nationale de Madagascar. Le français est la deuxième langue officielle, parlée par environ 20 % des Malgaches. La langue malgache est la plus occidentale dans la branche malayo-polynésienne. Plus précisément, elle se rattache aux langues du centre de l'Indonésie et des Philippines.

Plus de 50 % des Malgaches sont chrétiens (divisés presque également entre protestants et catholiques). Par contre, là où nous nous trouvions, la religion qui prônait était musulmane. Les Musulmans sont concentrés dans les provinces du nord-ouest et représentent environ 7 % de la population de Madagascar.

La devise monétaire de Madagascar est le Ariary, on obtient environ 2250 Ariary pour un dollar canadien. Le coût de la vie est très peu cher ici, quoique Nosy Be soit un peu plus dispendieux, vu son aspect plus touristique.

Côté nourriture, les repas se composent surtout de riz, poisson et brochettes de viande de zébu, le tout souvent accompagné d'achards de mangue verte. Nous avons aussi goûté le "romazava", sorte de soupe de brèdes. La couleur et la texture du brède rappellent vaguement les épinards, mais le goût de ces feuilles aromatisées est beaucoup plus prononcé.

Côté art local, nous avons enfin pu voir d'où provenait tout ce qui se vend un peu partout dans les îles avoisinantes comme la Réunion, Maurice, Mayotte, etc. Les Malgaches travaillent extrêmement bien de leurs mains et vues leurs ressources, tout ce qui se vend dans les boutiques de souvenirs et d'art local provient directement de Madagascar. Ils ont l'art de la sculpture sur bois et possèdent de riches essences de bois comme le bois d'ébène entre autre. Il y a ici beaucoup de pierres précieuses et ils produisent beaucoup de bijoux dont les bracelets en argent.

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Pour ce qui est de nous maintenant...

Nous avons commencé notre périple à Nosy Be, une petite île dans le nord-ouest de Madagascar dont le centre est Hellville. Le jour de notre arrivée, comme c'était un dimanche, nous avons d'abord exploré une réserve marine, soit l'île de Nosy Tanikely. C'est là que nous avons trouvé la première des 3 géo-caches du secteur de Nosy Be.

Ensuite, une fois à Nosy Be, nous avons retenu les services d'un 'boat boy', un jeune homme de 21 ans appelé Jimmy, qui nous a pris sous son aile pour un peu tout ce qui avait trait à notre administration. Il nous a trouvé un chauffeur de mini van (Patrice) qui nous a promené sur l'île de Nosy Be une journée durant, pour explorer l'île dans ses moindres racoins. Nous avons particulièrement apprécié l'arrêt à Lemuria Land. Ce parc nous a permis de rapidement découvrir la faune et la flore de Madagascar de par les 4 volets très explicites qu'il offre. Le parc existe depuis deux ans à peine, il est super bien entretenu, comporte une variété d'espèces impressionnante et nous avions un guide super connaissant, passionné et dynamique. Il nous a fait voir la biodiversité de la flore par les différentes espèces d'arbres et arbustres, dont plusieurs variétés de baobabs, mais aussi les arbres bouteilles qui doivent leur nom à leur forme mais aussi à l'eau qu'ils contiennent. Ensuite, la partie la plus passionnante pour tous, la faune. Nous avons vu différents reptiles, divers geckos, serpents et les fameux caméléons. Wow! Nous étions tous très excités de pouvoir, pour la première fois de notre vie, tenir et toucher un vrai caméléon, c'était fascinant. Nous avons vu les tortues géantes d'Aldabra des Seychelles comme celles des Galapagos et aussi des crocodiles comme il y a dans la majorité des rivières ici. Surtout, nous avons vu différentes espèces du fameux lémurien endémique à Madagascar, dont le célèbre personnage de l'émission pour enfants ZOBOOMAFOO et aussi 'King Julian' du film d'animation 'Madagascar'. Finalement, en plus de l'ancienne distillerie de rum, nous avons vu le processus de distillation du parfum de la fleur appellée ylang ylang qui est cultivée un peu partout à Madagascar, mais surtout à Nosy Be, d'où son nom d'île au parfum.

Ce jour-là, nous avons vu des mangroves, la savane, un arbre sacré, des plantations de riz, ylang-ylang des arbres à café et à poivre et nous sommes montés sur le belvédère du Mont Passot. Nous sommes aussi allés à la plage d'Andilana, une belle plage (très touristique) où Catherine et Rosalie se sont fait tresser les cheveux. Nous avons terminé la journée en initiant notre chauffeur de taxi au géo-caching; lui demandant de nous emmener dans deux endroits un peu insolites de la baie du cratère. Inutile de dire qu'il était un peu incrédule, ne comprenant pas ce que nous voulions aller faire en ces endroits où il n'y avait, selon lui, rien à voir. Mission accomplie, il a accepté de nous aider et nous avons réussi, non sans peine, à découvrir ces deux géo-caches que jamais personne n'avait trouvées à ce jour. Ça fait toujours plaisir d'être les premiers à signer le registre d'une géo-cache. Bref, une bien belle journée.

Le surlendemain, nous partions pour un petit périple de trois jours dans la réserve naturelle d'Ankarana, en plein coeur de la partie nord de l'île. Nous avons retenu les services de Jimmy comme gardien de Cat Mousses. En effet, plusieurs de nos amis de bateaux, récemment passés par ici, avaient été victimes de petits vols et nous ne tenions pas à faire partie des statistiques. C'est d'ailleurs pour cette raison que chaque nuit passée dans le bateau à Madagascar, je les ai dormies dans le salon pour monter la garde. Jimmy, en notre absence, s'est acquitté de sa tâche de gardien avec grand sérieux et ça nous faisait un grand plaisir d'offrir un gagne-pain à cet honnête jeune homme dont la femme attend son premier enfant. Il a profité de notre absence pour frotter la coque et le cockpit de Cat Mousses comme un sous neuf. Nous l'avons largement rétribué et récompensé en petits cadeaux de toutes sortes. Il nous disait que ce qu'il a gagné, leur permettra de se garantir une subsistance confortable pour les deux mois à venir, pour sa femme et lui. De plus, il pourra même donner un petit montant à sa mère qui ne travaille pas. Ca fait plaisir de pouvoir aider quand on le peut. .

Quelle belle expérience que cette sortie en plein coeur de Madagascar. Il fallait d'abord rallier grande île (soit grande-terre, l'île principale), depuis l'île de Nosy Be. Des navettes, petits bateaux rapides offrent ce service de traversée en 30 minutes. Pour le retour toutefois, nous avons voulu couper les dépenses et prendre le bateau local (moins touristique) et deux fois moins cher. Nous sommes arrivés sur ce bateau à 08h30 AM et ce n'est pas avant 10h15 AM qu'il a quitté le port car ces bateaux ne quittent pas avant d'avoir rempli chaque petit racoin, ils veulent évidemment rentabiliser chacune de leurs traversées. Bref, ce n'est pas avant l'arrivée d'un 4x4 de luxe, qui a pris les 3 quarts de l'espace de la barge, que nous avons pu quitter. Nous avions à peine l'espace pour nous asseoir, puisque nous avions désormais les genoux bien calés contre ce 4x4. Notre petite barge s'est ébranlée péniblement en toussotant. Sous le poids de sa charge, elle prenait l'eau, il ne fallait donc rien laisser sur le plancher, mais nous nous sommes rendus à bon port en deux heures de traversée (versus les 30 minutes) des bateaux rapides. Les enfants ont dû faire preuve d'une grande patience, assis à attendre au gros soleil, pendant plus de 4 heures, à respirer les émanations de gaz. Le pire était surtout que plusieurs des enfants présentaient les symptômes précurseurs d'une mauvais grippe, ils ne se sentaient donc pas à leur meilleur. De là on comprend l'importance de la phrase célèbre qui dit 'le temps c'est de l'argent'... mais nous tenions à vivre l'expérience locale... car comme on se plait à dire ou du moins à croire... 'NOUS on n'est pas des vrais touristes'!

Une fois sur le continent, il nous fallait nous rendre à notre fameux parc en plein coeur de la brousse. Ainsi, nous avions réservé des places dans un taxi-brousse, soit un mini-bus qui offre le service entre Diego Suarez et Ankify où le bateau nous avait débarqués. Ce fut une belle promenade de 3 heures de route, mais les routes sont très vilaines. Comme disait Rosalie, vus les innombrables nids de poules de cette route, pavée il y a plus de 30 ans; c'est à se demander si la route ne ferait pas mieux d'être en terre plutôt que bitumée. Il y avait même un passage à gué dans une rivière. Franchement ce fut une belle façon de voir du pays et d'explorer la brousse et ses habitants curieux et souriants, sillonnant les villages en bordure de route.

Arrivés à la limite du parc d'Ankarana, nous avons pris possession de notre petit bungalow au gite d'un monsieur fort gentil, appelé Goulam. Alors qu'il nous offrait deux bungalows, nous avons opté pour nous tasser dans un seul bungalow et ainsi couper la facture en deux. Comme c'était sur deux étages et qu'il y avait trois lits doubles à notre disposition, nous étions très confortables. Antoine, lui, dormait dans une couchette de bébé, un lit juste pour lui. C'était propre, confortable, bien aéré et nous avions tous des filets anti-moustiques qui nous protégaient très bien. Il y avait quelques heures d'éclairage le soir venu, mais pour le reste de la journée c'était, bien évidemment, sans électricité. Thomas m'a fait rire par sa description dans son journal de bord. Il expliquait de façon très judicieuse que pour la douche, les brossages de dents et la chasse d'eau de la toilette, tout se faisait avec des verres d'eau puisés dans les seaux d'eau (provenant du puits de la cour), mis à notre disposition dans la chambre. On comprend bien l'importance de la gestion de l'eau en ces endroits.

Nous avions une guide, du nom de Léopoldine, qui nous a accompagnés pour les deux jours passés dans le parc. Elle nous a emmenés sur deux balades. La première pour aller explorer les Tsingy (ces formations rocheuses étonnantes de calcaire gris et noir, en forme de pics acérés, érodés par les éléments). Elle nous a emmenés voir la grotte des chauves-souris et nous a aidés à découvrir dans la nature, différentes espèces d'oiseaux, lémurs, geckos, insectes et même caméléons. Le deuxième jour, elle nous a emmenés voir différents autres tsingys tout aussi impressionnants, que nous avons pu observer du haut d'un pont suspendu. Nous y avons fait une 'earth cache'. Elle nous a emmenés à la Perte des rivières où s'accumule la crue des eaux lors de la saison des pluies. Elle nous a même fait goûter le fruit du baobab, dont nous n'avons toutefois pas particulièrement apprécié le goût (qui me rappelait étrangement le goût de la bile). Au moins on y aura goûté.

Bref, nous avons eu un petit périple fort intéressant et nous avons trouvé le peuple malgache très doux, aimable et accomodant envers les 'vaza': soit le nom qu'ils nous attribuent, nous les étrangers à la peau blanche.

De retour au bateau, nous sommes partis après l'administration propre à notre départ, passer deux jours à l'île de Nosy Iranja. Quelle belle île paradisiaque. Le vert émeraude de cette eau et la blancheur immaculée du sable où viennent pondre les tortues vertes sont dignes de paysages de cartes postales. Nous avons fait du très beau snorkeling et nos pêcheurs, (René et Nicolas) nous ont rapportés d'une sortie de pêche une langouste et un poisson. Le deuxième jour, nous nous sommes offerts, après avoir demandé la permission aux gardiens de l'île et du 'resort', un petit feu de camp au cours duquel nous avons dégusté notre traditionnelle banique, saucisses et guimauves. En nous promenant le long de la plage, nous avons pu visualiser plusieurs endroits, où les tortues vertes étaient venues pondre leurs oeufs.

Finalement, après cette escale mémorable, nous avons repris la mer jeudi matin, pour 2 jours de navigation, afin de rallier une baie plus au sud, le long de la côte de Madagasacar. A date, malgré des petits estomacs un peu barbouillés, la mer est assez calme, ne le disons pas trop fort! Les enfants (et même un peu Rosalie) ont pu faire les classes toute la journée hier et feront de même aujourd'hui. La pêche s'est révélée très fructueuse le premier jour avec un maquereau royal mangé en filets poêlés avec sauce béarnaise, un barracuda (relâché) et un thon jaune. Voyons si la nuit apportera des calmars à Nicolas. Depuis le temps que Rosalie nous parle qu'elle rêve de manger des sushis sur Cat Mousses... Avec le thon jaune, on va enfin pouvoir les préparer tes sushis chère Rosalie! Surtout qu'on vient à l'instant d'en pêcher un deuxième. Espérons seulement que le coeur y sera et que la mer ne sera pas trop mauvaise pour qu'on puisse préparer ce festin ce soir.

Nous arriverons samedi matin à Bali Bay où nous devrions revoir le bateau 'Emily Grace' que nous n'avions plus revu depuis les Chagos. Catherine a tellement hâte de revoir son amie Emily. De là, nous attendrons tranquillement la fenêtre pour traverser vers l'Afrique du Sud.



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