Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

mercredi 4 février 2015

BIDULE _ Gaston et Lizanne à HAWAII

Toujours à Honolulu. Nous commençons à connaître la place quoique nous n'avons pas encore fait beaucoup de tourisme. Deux groupes de visiteurs viennent nous voir dont le premier la semaine prochaine alors nous voulions les attendre. Par ailleurs, nous n'avons pas pu résister à la tentation de faire une petite randonnée de vélo jusqu'à Pearl Harbor pour voir la baie où il y a eu la fameuse attaque par les Japonnais en 1941. Ici, il fait chaud mais pas toujours beau. Nous avons profité des journées pluvieuses pour ajouter un article de blog qui résume notre traversée entre Tahiti et Hawai'i.


Lizanne et Gaston
sur Bidule


Traversée Tahiti -) Hawaï du 31 juillet au 21 août 2014




Puisque que les vents dominants du Pacifique dans l’hémisphère-nord sont du Nord-Est et ceux de L’hémisphère-sud du Sud-Est, il aurait été difficile de naviguer directement vers Hawaï qui se trouve au nord car nous aurions eu le vent dans le nez en haut de l’équateur. Alors, notre stratégie était de prendre le vent du Sud-Est de travers pour traverser l’équateur au 145° O. Ensuite, quoique la zone de convergence à cette latitude reste généralement venteuse, nous pensions qu’il serait bon de la passer le plus rapidement possible en faisant du franc nord jusqu’au 8°N. De plus, cela nous permettait d’avoir un meilleur angle, une fois la zone de de vent du Nord-Est atteinte, pour piquer directement sur Hilo. Il était un peu tôt pour effectuer cette traversée car la saison des ouragans dans le Pacifique nord se poursuit jusqu’en novembre mais notre visa était expiré pour la Polynésie Française alors, pas le choix. Quoique, notre plan B si il y avait eu trop de mauvais temps, aurait été de faire demi-tour vers les Marquises et rester caché le temps de pouvoir repartir. Maintenant, voyons ce qui c’est réellement passé...




Le départ s’annonçait bien avec des vents d’une quinzaine de noeuds ce qui nous permettait d’atteindre 120 miles par jour. Après 24h, le vent a tourné vers l’Est et même le Nord-Est entre 10-12 noeuds ce qui nous forçait à faire du près serré. Nous avons du attendre la fin de la première semaine avant de voir le vent revenir vers l’ESE à 15 noeuds. Le courant était contre nous de 1 à 1,5 noeuds. Par ailleurs, nous avions une belle météo et la visite de dauphins égaillait notre quotidien. Un gros poisson O.N.N.I nous a arraché un leurre et une bonite pêchée était infestée de parasites. Je sais que dans le temps, les parasites étaient enlevés sur les morues avant leur consommation mais nous n’avons tout de même pas osé la manger. Ce n’est pas le temps d’être malade quand le médecin le plus près est à des milliers de mile nautique de soi. Au même moment, deux ouragans, Iselle et Julio, se formaient dans l’hémisphère nord. Nous étions encore trop au sud pour que ce soit dangereux pour nous mais un de nos copains se trouvait à Hilo. Iselle l’a dépeigné un peu mais, lui et son bateau s’en sont sorti indemne.




Malgré que le vent n’ait pas été aussi SE que prévu, nous avons réussi à passer l’équateur au 145°O en donnant le traditionnel shooter à Neptune. Il commence à nous coûter cher cet alcoolo! Comme prévu, nous avons débuté notre remontée vers le 8°N au grand largue dans les grains habituellement trouvés dans la zone de convergence ou le gris prédomine. D’ailleurs, il a plu pendant trois jours de suite. Une dépression a débuté sa formation directement au dessus de nous. La question des deux prochains jours tout en changeant notre cap un peu plus vers le Nord-Ouest que franc Nord fut comment la contourner. Idéalement, pour ne pas faire plus de miles que nécessaire, nous irions plus à l’ouest. Par ailleurs, si cette dépression se met à bouger, elle va aussi partir vers l’ouest et possiblement nous passer dessus. Nous l’avons donc observé un bon moment tout en ce demandant si nous passions ou pas. Vu qu’elle ne bougeait toujours pas, nous avons pu la passer sans mal. Mais, ce n’était pas fini car se développait aussi dans le Pacifique une tempête tropicale du nom de Karina.




Nous approchons maintenant de la zone ou le vent change tourne au NE et Karina est une indécise qui ne sait pas où elle va et si elle va forcir ou non. Sa route habituelle serait vers Hawaï mais sait-on jamais. Nous continuons notre route directement sur Hilo en espérant que Neptune s’occupe de nous en échange de sa rasade. La bonne nouvelle est que le vent tient toujours et que jusqu’à maintenant, le moteur n’a presque pas servi. Il reste donc amplement de diesel. Si elle décidait de bouger, nous avions prévu de s’écarter de sa route en allant vers le sud. Finalement, elle est remontée vers le nord et s’est essoufflée. Tant mieux pour nous qui ont continué notre route toujours à voile avec des vent de 10 à 15 noeuds. Ok! Une autre p’tite shot pour Neptune! C’est seulement à l’approche de la côte que le vent à faibli nous forçant à utiliser le moteur. Après 21 jours de mer, nous sommes amarrées à Radio bay, Hilo sur la plus grande île d’Hawaï.




Quand nous étions arrivés en Polynésie Française, j’étais bien heureuse à l’idée de ne plus avoir à passer de longue période en mer avant au mois un an selon l’itinéraire que nous avions choisi. La plus grande navigation aurait été entre les Tongas et la Nouvelle-Zélande et aurait pris tout au plus une semaine. Pas que j’ai quelque chose contre les longues navigations mais après avoir passer 131 jours en mer (ou 13 000 miles nautiques) en un an, j’en avais ras le pompon! J’aurai bien aimé passer plus de temps les pieds dans le sable mais nous voulions revenir en Polynésie. Je suis donc entrée dans cette traversée à reculons. Elle était bien loin d’avoir autant de jours que notre première traversée vers Hawaï (61 jours) mais je l’ai trouvé lllloooonnnngue. Gaston me trouve bien chialeuse. Ça n’arrive jamais qu’un homme se tanne d’être en mer? Mais bon, après presque six mois de repos sans trop bouger, ça vas mieux. Nous partirons de Honolulu vers la fin mars et reprendrons l’itinéraire prévu l’année dernière.






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