04 novembre 2012
En navigation vers l'Afrique du Sud
Récit no 227- Ça y'est Rosalie, on arrive!
La navigation aura été assez costaude, comme aurait dit Hugo. Nous avons largué les amarres et sommes partis de Maputo vers 06h00 AM tel que prévu, pensant nous arrêter à l'île d'Inhaca pour attendre la nuit et la diminution des vents contraires. On avançait super bien, en moins de deux heures on serait à destination... mais les choses ne se sont pas passées comme prévu.
En arrivant devant l'île nous avons été horrifiés de constater que des vagues déferlantes et brisantes entravaient notre passage. Nous avons eu beau tourner en rond, les cartes maritimes (par leur manque de précision) étaient inutiles et les aides à la navigation (comme les bouées) étaient complètement inexistantes. Bref, à moins d'avoir des connaissances locales, il n'était pas question de s'aventurer dans ce passage menaçant, pas après les vagues qu'on s'était prises la semaine passée.
Nous avons donc pris notre mal en patience et plutôt que de prendre la journée tranquille au mouillage, à faire les classes, il a fallu se taper un détour de 35 miles nautiques et naviguer toute la journée pour retourner sur nos pas et sortir par le passage du nord d'où nous étions entrés.
Au début nous avions le vent dans le nez et avancions à moins d'un mile à l'heure mais éventuellement, après 24 heures, les vents ont tranquillement tournés et forcis pour nous avantager. Au terme de quelques 200 miles nautiques, nous devrions arriver à bon port avant la tombée de la nuit ce soir et cette arrivée tant attendue sera grandement appréciée de tous, pas juste toi chère Rosalie!
En ce moment, les vents soufflent à 25-30 noeuds, la combinaison du vent, des vagues et du courant font que le pilote automatique n'arrive pas à tenir alors le capitaine doit barrer à la main et se faire arroser par des vagues occasionnelles. Des heures de plaisir! La bonne nouvelle est que nous avons un courant aidant de presque 3 noeuds, ce qui fait que, même avec un ridicule petit bout de génois déployé, nous avançons quand même à une vitesse de 7 à 8 noeuds. Wow!
En tout cas, pourvu qu'on puisse finalement refaire le plein de propane à Richards Bay. Ça fait maintenant trois semaines que nous vivons sans. A part un mini-réchaud de camping que j'utilise en cas de force majeure, dans de rares occasions seulement, on réussit à s'arranger sans cuisinière, mais c'est un peu contraignant, j'avoue.
C'est beau un micro-onde dans une maison quand on a accès à l'électricité à volonté et quand on est à proximité d'une épicerie qui vend tout plein de produits prêts à servir une fois réchauffés, mais en bateau la réalité est bien différente. Le 'ready-to-serve' c'est plus rare en bateau.
Par souci d'économie, à cause de la disponibilité des produits, mais aussi pour m'amuser, j'ai appris à tout faire maison depuis quelques années. C'est-à-dire faire mes sauces, mes vinaigrettes, mon pain (lorsque nécessaire), bref, on fait pratiquement tout à partir de zéro, ce qui fait que se passer d'un four-cuisinière est un beau défi. Vive la salade, les légumineuses et les crackers!
Nous arrivons dans à peine 20 miles nautiques. Rosalie rêve d'enfin mettre les pieds sur la terre ferme, les enfants rêvent de Wi-Fi, la mère rêve se retrouver du propane et le capitaine... de pouvoir prendre une très 'brève' pause pour ensuite reprendre les travaux d'entretien de toutes sortes qui se font de plus en plus pressants. Plus que 5 jours avant l'arrivée de ton papa Rosalie, puis à nous l'Afrique et ses safaris!
---------------
Alors ça y est, nous sommes arrivés à bon port depuis 14h00 cet PM. Nous sommes à quai dans une marina très confortable offrant tous les services nécessaires.
Les enfants ont retrouvé leurs amis de Mojombo et Emily Grace. Nous avons accès à des douches (avec eau chaude à volonté), un luxe que nous n'avions plus eu depuis La Réunion en septembre (et encore, car il ne restait que rarement de l'eau chaude).
Tout le monde est aux anges, nous nous sommes rendus avant la renverse du vent pour un autre coup de vent 'south-westerly' qui commencera dès cette nuit. Nous sommes donc en sécurité et avons retrouvé plusieurs amis navigateurs qui ont, eux aussi, tout plein d'histoires à raconter.
Demain soir il y a un 'potluck', je sens qu'on en aura long à se raconter. Souhaitons que le reste des bateaux, toujours en mer, se rendent à bon port sans trop de mal.
Mon prochain récit portera sur la visite de Guy Talbot (le père de Rosalie) et notre safari à venir dans la savane africaine.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire