Les contrôles d’immigration se font au poste de police.
Imaginez-vous que l’officier d’immigration nous a menacés de nous mettre en prison. Il a même utilisé l’expression Bagdad pour identifier sa prison, tout en désignant la porte derrière lui. D’ailleurs, ils étaient deux à jouer au chat et à la souris avec nous. On voyait bien qu’ils ricanaient en créole, laissant de grands moments de silence que nous n’arrivions pas à décoder.
Pourquoi ces menaces? Parce que nous nous sommes ancrés à Petit-Saint-Vincent pour la nuit, plutôt que rentrer immédiatement à Cariacou, territoire de Grenade. Le délai, selon lui, était trop long entre notre sortie du territoire des Grenadines (le 22) et notre entrée à Grenade (le 24).
Sur le coup, nous étions complètement renversés. Nous ne comprenions rien d’autant plus qu’il semblait faire exprès pour parler moitié anglais, moitié créole. Je lui ai demandé quelles étaient les alternatives à cette situation.
Finalement il nous a dit que le choix était une amende de plus de 2500 $ que nous donnerait l’officière de la Douane, ou lui, agent de police et d’immigration, qui allait nous mettre à Bagdad. OUF!
Après nous avoir fait « poiroter » pendant de longues minutes, placotant avec d’autres clients locaux, très lentement, il a fini par étamper nos passeports, nous laissant croire que notre sort était transféré à l’officière de la Douane, qui nous prélèverait l’amende.
Puis, nous nous sommes présentés à la Douane de l’autre côté de la rue avec nos papiers ne sachant pas trop à quoi nous attendre. Faudra-t-il négocier? Quels sont nos recours? Nos droits? Le délai de quelques heures pour se rapporter est-il si grave? Qu’est-ce qui justifie une telle amende?
He bien! Rien ne s’est passé, tout était OK, même chose pour le Maître du Port, courtois, comme si de rien n’était.
On se demande vraiment si la manœuvre des 2 officiers d’immigration n’avait pas pour but de nous soutirer de l’argent en nous faisant peur. Quels cons. On n’a pas embarqué dans leur jeu, mais on a quand même eu peur.
Après mûres réflexions, j’aurais dû lui demander en quoi ça le regardait ce que nous faisions en dehors de ses eaux territoriales.
Il faudra que j’éclaircisse cette situation auprès d’une ambassade canadienne à savoir quel est le pouvoir des officiers d’immigration d’un pays sur le temps qu’on passe en mer ou ailleurs que dans leur pays.
Déstabilisé, on a décidé de quitter Hillsborough et de se rendre à Tyrell Bay. Hé! bien cette journée devait être marquée du sceau du diable, car le bateau d’à côté a festoyé avec grand tapage toute la nuit jusqu’à 4 h, si bien que nous avons passé une nuit blanche.
Bon, tout ça nous a laissé un arrière-goût un peu amer quant à l’accueil à Grenade, mais tous nos amis ne nous ayant parlé qu’en bien de ce pays nous préférons rester positif et attendre de voir...
Nous partirons pour la grande Grenade vraisemblablement samedi pour nous rendre à St-Georges.
Pierre et Françoise
Aucun commentaire:
Publier un commentaire