Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

vendredi 5 avril 2013

CAT MOUSSES - René et la famille à TOBAGO

05 avril 2013

Récit 243 – Trinidad et Tobago



Nous sommes arrivés à Scarborough, la capitale de Tobago, le matin de Pâques; en temps pour notre chasse annuelle aux cocos.

Le lapin de Pâques était passé, mais disons que Jeannot Lapin avait les oreilles molles. C’est qu’il fait un peu chaud dans ces coins-ci pour garder des cocos de Pâques sur un bateau. Pas le choix, il fallait tout manger au plus vite :)

Nous avons passé le reste de la journée à relaxer et jouer à des jeux de société. On se l'est coulée douce. Le capitaine a fait les procédures d'entrée et nous est revenu avec un baril de poulet frit KFC pour dîner. Une belle surprise. Pas que nous soyons spécialement friands du KFC mais c'est un signe qu'on approche définitivement de la maison. Désormais il n'y a plus de décalage horaire entre ici et le Québec. Les banques, les produits alimentaires, ça commence à ressembler à chez nous pas mal beaucoup.

Ce pays a pour particularité d'être une nation ou République formée de deux îles principales, soit Trinidad et Tobago.

La navette entre ces deux îles se fait par air ou par la mer (via le T&T Express ou Spirit (les deux Ferry). Ce traversier, qui vole littéralement sur l'eau, franchit les 60 miles nautiques qui séparent les deux îles en 2 petites heures et demie. Disons qu'en mer, quand tu entends ce ferry arriver derrière ton petit voilier, tu t'arranges pour lui céder le passage et vite, car il fait une vitesse de 34 noeuds. Ça crée une légère houle sur son passage un pareil monstre!

Tobago est beaucoup plus paisible que sa soeur Trinidad dont la capitale est Port of Spain et où le taux de criminalité est assez élevé. On ne s'y aventure apparemment pas seul de nuit. Il n'en demeure pas moins que c'est vraiment l'atmosphère des Caraïbes que l'on retrouve ici. L'ambiance est à la fête, la radio joue à tue-tête des rythmes de musique calypso et soca (plus rapide). Dès le matin, les bars sont pleins à craquer, on y prend une p'tite Caribe ou une STAG bien froide. Les langues parlées sont l'anglais, Hindi, créole et apparemment un peu d'espagnol (le Venezuela est tout à côté). Il y a, dans ce pays, plus particulièrement à Trinidad, une présence hindoue importante. On le réalise rapidement en voyant les spécialités culinaires indiennes qui se vendent sur la rue dont l'incontournable roti (tortilla farci d'un curry de pois chiche) ou par la musique de certains postes de radio. Aussi, le cricket (influence britannique) est un sport très populaire ici. C'est un beau mélange culturel (indien, créole, chinois et africain). Par contre, on se rend vite compte que les touristes ne sont pas super bienvenus dans ce pays. Il ne faut pas généraliser bien sûr, mais le personnel des autorités comme les douanes ou immigration (par exemple) nous ont semblé très abrasifs. Ici on ne vit pas du tourisme mais de l'industrie du pétrole (huile et gaz). A 0.25$ le litre pour le diesel on va d'ailleurs s'assurer de refaire le plein complet avant de quitter le pays. La devise monétaire est le dollar T&T à raison de 6.3 T&T pour 1$ canadien.

Revenons à nos moutons... Suivant Pâques, soit Lundi Saint, il y avait à Tobago cet événement annuel qu'ils appellent 'The Goat Race' (la 41ième édition cette année). C'est un des plus gros événements de l'année à Tobago, c'est l'événement marquant des festivités reliées à Pâques. Le nom parle par lui-même, ils y font courir des chèvres. Oui, oui, ce sont de véritables courses avec 'jokey' mais ces derniers tiennent les chèvres en laisse et courent derrière. Nous étions très heureux de pouvoir participer à cet événement.

Toute la journée, les différentes courses et compétitions se sont succédées dont le défilé de jeunes filles habillées de robes et chapeaux de Pâques très élaborés. C'était très coloré et l'ambiance était à la fête. Tout le monde était sur son 36. Les peignures de la gente féminines étaient toutes plus impressionnantes les unes que les autres. Ce jour-là,

Antoine et Thomas ont eu l'audace de participer à une compétition chacun. Antoine s'est inscrit à l'épreuve du 100 m

à la course pour les 10 à 12 ans (il a eu 10 ans en février). Pauvre ti-prout! Fidèle à lui-même, il s'est défoncé comme seul lui sait le faire, mais il ne faisait tout simplement pas le poids parmi ses concurrents. L'un deux devait avoir au moins 14 ans! Mais il a été très brave notre Antoine et ne s’est pas laissé impressionné! Thomas lui a été plus chanceux, il s'est inscrit dans une course appelée (computation race) pour les 12 à 18 ans.

Il devait courir jusqu'à un tableau où se trouvait un problème arithmétique à solutionner avant de recourir vers la ligne d'arrivée. Figurez-vous que notre Thomas a remporté l'épreuve. Il est arrivé PREMIER! Il a gagné le premier prix soit 300TT (50$). Nous avions le coeur gonflé d'orgueil. Bravo Thomas! Ils lui ont demandé à quelle école il allait... il semble que l'école du Cat Mousses fasse un bon travail d'enseignement!

Le lendemain, nous sommes partis nous mouiller dans Store Bay devant Pigeon Point: une pointe réputée pour ses plages aux eaux cristallines. Les eaux turquoises de Tobago sont magnifiques, nous avons pu y faire du snorkeling, chose que nous n'avions pas faite depuis belle lurette. Les enfants se sont bien amusés à jouer dans l'eau chaque fois qu'ils en avaient l'occasion. Ce sont toujours des pauses très bienvenues lors des classes, que d'aller dépenser son énergie à s'émoustiller dans l'eau.

Ça rafraîchit, ça réveille et ça énergise les troupes.

Bref, nos premières impressions de ce pays... Disons qu'on retrouve les Caraïbes, avec l'attitude 'cool dude' à la Bob Marley. Les gens sont... comment dire... en général indépendants. Nous avons remarqué en nous promenant en autobus et en côtoyant les gens lors de la Goat Race' un fait assez surprenant. Nous avons eu cette impression bizarre... c’est comme si tout plein de règlements venaient récemment d'être imposés (genre ne pas mettre ses pieds sur les bancs, ne pas manger ou boire en autobus). Bon des règlements tout-à-fait normal me direz-vous, mais c'est comme s'il y avait deux poids deux mesures. Difficile à expliquer, mais on dirait que dès que personne ne regarde, tous les règlements sont oubliés. On te coupe en ligne, on te dépasse, on te pousse mais en même temps, chacun s'épie. Il y a des 'petits bosses des bécosses' partout qui te jappent dessus si tu oublies ou ne respecte pas un règlement. Une femme m'est presque sautée dessus en voyant que nous mangions des pommes sur l'autobus (je n'avais pas remarqué le signe). Oups! En fait, c'est juste que leur approche pour s'assurer de renforcer les règles est un peu 'raide'.

Lors de la course 'Goat race' les officiels ont passé la journée à rappeler les règlements de base de façon très autoritaires sur le micro... comme s'ils chicanaient des enfants. D’ailleurs, si un enfant avait le malheur de se présenter en pleurant, comme quoi il avait perdu ses parents (dans la petite enceinte fermée, clôturée et ultra sécuritaire de l'événement), les officiels se mettaient à japper et faire des remontrances aux parents, les sommant d'attacher leurs enfants s'ils n'étaient pas capables de s'en occuper. Bref, assez comique cette fixation maniaque sur les règlements de toutes sortes.

Après ce petit arrêt de 4 jours, nous prenons la mer à 03h45 AM pour rallier Trinidad en fin de PM le lendemain, une navigation d'une dizaine d'heures. En mer, on retrouve d'énormes pélicans, sans parler des dauphins. Jamais n'a-t-on vu pareille taille de dauphins, on se demande comment ils arrivent à sauter pour faire leurs arabesques tant ils sont imposants.

Nos pêcheurs, ont récemment repris leurs activités et nous ont pêché un petit thon rouge, une carangue et un beau gros papa dorade d'une quinzaine de kilos.

Notre arrivée à Trinidad s'est bien déroulée. Nous sommes installés au mouillage. Il y a ici une communauté de bateaux impressionnantes. Ça fait presque peur à voir, on se croirait dans un camping. Il y a beaucoup de monde mais c’est un paradis pour qui veut faire un peu de maintenance sur son bateau, comme c’est le cas pour nous.

Il y a partout, partout, des chantiers et des services de réparations de toutes sortes pour les navigateurs. René, en rentrant dans un magasin de bateau (chandlery) a été ravi de constater qu’ils tenaient en stock absolument tout ce dont un navigateur peut rêver. Voilà longtemps qu’il n’avait pas vu ça. La plupart du temps, pour tout ce qui se spécialise le moindrement, il fallait tout faire venir du Canada via notre cher ‘manager’ Luc. Le rendez-vous est pris pour sortir le bateau de l’eau, lundi PM. Nous prévoyons une semaine de travaux en dehors de l’eau. Le rendez-vous est aussi pris pour faire réparer notre gros frigo. René a couraillé toute la journée à faire sa reconnaissance des différents services offerts. Cet PM, les enfants ont fait la connaissance de nouveaux amis à leur plus grand bonheur.

Nous les avons laissé à terre, ils planifiaient une partie de billard suivie d’une partie de cricket. Il me tarde d’entendre ce qu’ils auront à raconter à leur retour. Sur ce, je vous reviens suivant la fin de nos travaux, à la fin du mois. Espérons que nous disposions d’assez de temps pour faire quelques visites par la même occasion.

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