mardi 5 avril 2011
ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom - CARÉNAGE À TAHITI
Objets : Avantages et inconvénients des chantiers de Polynésie française
Bilan de carénage chez Technimarine
Petit bug mécanique chez Nautisport (vite résolu)
Etat des lieux sur les services de livraison des pièces.
(Une notion d'éloignement et de taxes-détaxes)
Premiers essais de notre hélice Bruntons
Bonjour,
Voici un compte-rendu de carénage. Je vous livre quelques détails et informations qui pourraient être utiles aux navigateurs.
Le chantier Technimarine
Nous venons de passer 7 jours sur le chantier de Technimarine, qui se situe dans la zone de Fare Ute, partie industrielle de Papeete (Nord ouest de Tahiti). Le choix s'imposait à nous comme une évidence. Cette zone regroupe toutes les compétences : chantier, shipchandlers, concessionnaire Volvo, Yanmar, magasins de bricolage, banques,... A pied, le centre ville se rallie en une demi heure de marche soutenue. Voilà de quoi travailler dans de bonnes conditions, dans un cadre, somme toute agréable. Nous bénéficions depuis le pont d'un panorama sur la vallée d'Arue et sa montagne en forme de diadème, des couchers de soleil sur Moorea, et d'un accès au lagon des pêcheurs. Comme zone industrielle, on a vu pire!
Le chantier Technimarine adopte par ses prix, une politique que nous n'avions pas encore testée sous les Tropiques. Il ne cible pas du tout le stockage longue durée. Il propose des services à ceux qui désirent agir vite et bien sur leur bateau. Nous l'avons testé, l'équipe tient ses délais. Nous avions demandé de sortir de l'eau le lundi et d'y retourner le vendredi matin. Les travaux ont été effectués en quatre jours. Au final, les gars travaillaient plus vite que nous, et nous avons demandé à rester jusqu'au lundi suivant, soit 7 jours afin de terminer notre part de travail.
Comparaison des chantiers de Polynésie
Les copains nous avaient décrit ce chantier comme "cher" (voir tarifs fin du message). Il est vrai que le stockage à terre est un peu plus onéreux qu'à Raiatea ou à Taravao (presqu'île de Tahiti), voire à Apataki dans les Tuamotu (en tout 5 solutions pour caréner sur la Polynésie). Nous n'avons pas choisi ces autres chantiers, car ils sont tous éloignés des centres d'approvisionnement du nautisme. De plus, chacun des autres chantiers présentait des caractéristiques différentes.
- A Taravao, bien moins cher que Technimarine le climat est très très pluvieux, ce qui ralentit le travail, et au final la facture, en raison d'un stockage plus long revient au même. De plus, le chantier n'est pas "tout neuf", un peu type baba cool.
- Sur Apataki, le chantier est tout neuf, le décor est très très beau, on se retrouve dans les Tuamotu à caréner... Un rêve! Cependant, il n'y a pas sur place la moindre compétence dans les métiers du nautisme, ni aucun centre d'approvisionnement. Il convient de ne rien oublier en partant de Tahiti pour ce chantier du bout du monde et de savoir se débrouiller seul pour tous les travaux à effectuer. Le chantier d'Apataki est à privilégier pour le stockage de longue durée, sans trop nécessiter de faire des travaux. La sortie de l'eau se fait par chariot de tirage hydraulique d'une capacité de charge de 20 tonnes. Il permet la manutention des monocoques, catamarans et trimarans.
- Les chantiers de Raiatea, sont paraît-il moins chers que Technimarine. Mais ces chantiers ne nous ont pas tentés, car là aussi, il faut se faire livrer les pièces manquantes par avion, d'où un surcoût. De plus, certains plaisanciers se sont plaints de vols sur leur bateau. Du témoignage d'amis ayant fait leur carénage à Raiatea, le coup de karcher est fait à la va-vite, il faut pas mal gratter derrière cette douche sous pression. Certains collègues marins y ont laissé leur bateau
Points forts du chantier de Fare Ute (Technimarine)
L'équipe du chantier est bien rôdée, elle est en place depuis 16 ans. Le chantier quant à lui est neuf, dalle de béton, sanitaires, toute l'infrastructure a moins d'un an. Le chantier est sécurisé par des systèmes de barrières électriques. Il n'y a pas de problème de taille ou de poids, le levage s'effectue à l'aide de travel lift, des machines neuves (dont une d'une capacité de 300 tonnes). Elles sont maniées par des pros. Le coup de karcher prend une heure, voire plus. Les jets d'eau ne laissent quasiment plus rien à gratter par la suite (cette maintenance est comprise dans le coût global de levage et de remise à l'eau)
Pour tenir dans un délai court, une équipe de 24 personnes est à la disposition des propriétaires de bateaux. Il y a sur place quantité de compétences : Construction navale - Carénage - Chaudronnerie Acier / Aluminium - Calage - Tuyautage Menuiserie - Mécanique Réparation Polyester - Intervention sous-marine - Assistance Maritime.
Le tarif horaire de la main-d'oeuvre coûte quelle que soit la compétence environ 35 euros (50 dollars US). Ce tarif est, paraît-il, deux fois plus cher qu'à Raiatea (?) Cependant, Tita, la patronne en charge de comptabiliser les heures, le fait d'une manière intelligente : elle ne compte pas le nombre d'heures effectivement travaillées, mais le temps qu'il faudrait pour effectuer une tâche. Exemple : pour le ponçage de la coque, les deux ouvriers qui étaient sur L'Etoile de Lune ont pris leur temps, presque tout l'après-midi, pour un résultat impeccable.
En fin de journée, ma petite tête bouillonnait devant l'addition des heures que j'extrapolais. Je suis allée voir Tita, en lui demandant de "ne pas laisser filer les heures". J'ai demandé une estimation pour tous les travaux qu'on avait demandés. Et Tita, sur la semaine entière de travail ne nous a compté que 10 heures de travail effectif alors que nous avons disposé d'une main d'oeuvre journalière.
Nous avons testé la compétence et les tarifs des soudeurs alu. Ils ont dû usiner une pièce pour renforcer l'emplacement du guindeau, la souder à poste, boucher les anciens trous, en faire de nouveau... Tout un travail exécuté avec sérieux et minutie, pendant une matinée et une après-midi, le tout coûtant moins de 300 euros (450 dollars). A présent, notre guindeau repose sur une plaque renforcée de 18 mm sur la croisée de deux varangues, il n'a qu'à bien se tenir!!!
Conclusion sur le chantier : un travail bien exécuté, les délais respectés, une bonne ambiance générale, une très grande disponibilité et gentillesse de tous les travailleurs. Tita et Alain Blin, sont des patrons présents, qui ont l'oeil sur tout et qui ne prennent pas leurs clients pour des "vaches à lait".
A SAVOIR :
Tous les bateaux séjournant en Polynésie doivent remonter leur ligne de flottaison. Le clapot et les courants des lagons fait monter la "barbichoune" plus haut sans pour autant peser plus lourd.
Maintenance nautisport sur le moteur
Pour la grosse révision moteur, nous avons fait appel aux compétences hors chantier de Nautisport. Ils sont concessionnaires Volvo et comme nous faisions démonter l'embase, remettre un nouveau joint d'étanchéité, ainsi qu'une révision complète et le changement de la courroie de distribution, nous tenions à avoir la garantie Volvo.
Pour une révision moins importante, sans hésiter nous ferions plutôt appel aux mécanos du chantier. Afin de garder une cohésion dans le travail. Bien que le mécano, venu sur notre Etoile était très sérieux, nous avons eu à déplorer quelques petits "bugs". Le premier concerne la livraison des pièces, nous en avions fait une liste complète, réservé chaque élément depuis début décembre.
Cependant, nous apprenons au chantier qu'il manque des éléments importants, tels les joints spi (sailing rings) de l'embase et les empellers. Nous avions pourtant eu la confirmation du responsable des pièces Volvo que notre commande était complète! (Cette lacune est due à un manque de coordination au sein des équipes nautisport).
Autre petit bug, au moment de la remise à l'eau, le moteur démarrait, mais il s'arrêtait aussitôt. Il crachotait du gazole et une fumée blanche digne d'élire un nouveau pape (!) Verdict, lors du changement de la courroie de distribution, il y a eu un léger décalage dans la distribution. Le mécano a dû tout reprendre au matin de la remise à l'eau. Il l'a fait avec beaucoup de calme.
Le moteur est reparti et ronronne. Pour finir, et s'assurer que tout allait bien, le mécano est parti faire un tour de lagon avec Dom. Le mécano restant la tête dans la cale pour les ultimes vérifications. Pourtant, le lendemain, Dom s'aperçoit qu'il manque une vis au câble d'accélérateur, ce qui explique que la manette des gaz ne réagissait plus comme d'habitude. Dom ressort sa boîte à outils...
Espérons ne pas trouver d'autres bugs avant la prochaine révision...
Livraison des pièces, compétences Nautisport
Toujours dans le camp Nautisport, nous avons traité, pour la livraison des pièces, avec François Jounot, qui est vraiment recommandable. Les délais de livraison sont facétieux, mais il applique des tarifs très raisonnables, baissant ses marges, et faisant des remises commerciales tout en facilitant la tâche aux bateaux en transit pour ne pas payer les taxes exorbitantes de ce pays (il est le seul à vraiment maîtriser cette pratique).
Grâce à lui, nous avons eu à bon compte, un guindeau, une annexe, un moteur hors-bord, une chaîne de 100 mètres, non plus fabriquée en Chine, mais par les forges françaises ( garantie!) à moins de 7 euros le mètre! Pour l'ancre, c'est pareil, un prix très avantageux... En bref, chaque gros poste acheté chez lui, nous a coûté moins cher qu'au catalogue Budget Marine de 2008 de Saint Martin. (2008 est notre dernier catalogue pris sur place!)
DÉLAIS DE LIVRAISON :
Une notion d'éloignement à ne pas négliger :
N'oubliez jamais que la Polynésie c'est LOIN! Cela paraît, en regardant un planisphère, une lapalissade, mais elle prend tout son sens, dès qu'un besoin en matériel se fait sentir. Pourtant, un cordon aérien journalier relie l'archipel aux grands continents "développés". Les délais sont raccourcis par les modes de livraisons rapides tels DHL, UPS et autres. Cela convient aux "petites pièces" facilement transportables.
Cela dit, nous n'avons pas été capables de dénicher sur toute l'île des "joints spi" (pièces de quelques grammes) et les réponses en matières de délais de livraisons ont été plus qu'évasives. En ce qui concerne les gros ténors du matériel d'accastillages, ceux-ci arrivent par cargos.
Deux cargos partent de France par mois. Mais en général, le destinataire ne connaît pas la date d'embarquement. Sauf en cas de force majeure, la Polynésie n'est pas l'endroit adapté pour renouveler son gréement ou le moteur... De plus, les intermédiaires, se jouent de cette notion d'éloignement. Lorsqu'une livraison a été malencontreusement passée aux oubliettes, on nous dit : "il ne faut pas oublier qu'ici, c'est loin!"
Une notion de taxes et de détaxes :
Lorsque vous commandez du matériel sur la Polynésie, il ne faut en aucun oublier les règles de franchises applicables aux bateaux en transit. Les colis que vous vous faites expédier ne doivent pas excéder un montant (comprenant les frais de transport) de 30 000FP soit 251 euros ou 350 dollars.
Au-delà de cette valeur (même à quelques francs près) le destinataire doit s'acquitter des droits de douanes qui peuvent pour certains produits, selon leur provenance atteindre et dépasser 40% du prix du matériel et des frais de transport. Pour échapper à cette taxe, qui ne concernerait, en toute rigueur, que les résidents, l'équipage du bateau en transit doit passer par un "transitaire" dont les honoraires sont facturés entre 5000 et 15000 francs pacifiques (soit de 60 dollars à 180 dollars).
Cela vaut le coût uniquement pour des livraisons d'une valeur conséquente. Pour notre tranquillité d'esprit et notre portefeuille, nous préférons passer par Nautisport, comme mentionné plus haut, ils se chargent de justifier que le bateau acheteur de matériel est bien en transit et permet d'échapper aux taxes locales.
Hélice Bruton Autoprop
Une belle surprise!
Dès la sortie de la darse, notre Etoile file droit! Nous avions jusque-là tant de peine à effectuer les marches arrière. L'Etoile partait où elle voulait, de préférence sur tribord, émoussant les nerfs du capitaine. Aujourd'hui, nous n'en revenons pas, nous manoeuvrons aussi bien en marche avant qu'en marche arrière.
Nous avons gagné en rendement également, à seulement 1600 tours, nous dépassons les 6 noeuds. Les "fesses propres" de notre Etoile n'en sont pas la seule cause, la Brunton Autoprop est réputée pour ses performances! Elle redonne un tonus, comme un coup de jeune à notre Etoile, prête pour attaquer la houle pacifique.
Dès la sortie de chantier, nous avons traversé le chenal vers Moorea, avons retrouvé les couleurs lagons, pour nous offrir un bon bain, bien mérité!
A plus, pour des nouvelles d'ailleurs
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
Quelques infos supplémentaires
Le cours Franc Pacifique euros est stable
1 XPF = 0,00838000 EUR 1 EUR = 119,332 XPF
Celui du dollars face au franc pacifique ne l'est pas :
1 XPF = 0,0119184 USD 1 USD = 83,9042 XPF
Adresses utiles
Technimarine BP 9436 Matu Uta Papeete-Tahiti
Tél : 43.02.22
Email : technimarine@mail.pf
(Demandez Tita Blin)
http://www.technimarine.pf/
Apataki carénage (Tuamotu)
(689) 727 813
email : alfred@apatakicarenage.com
apatakicarenageservices@gmail.com
Nautisport commande d'accastillage
Email : fjounot@nautisport.pf
Nautisport commande de Pièces volvo (Arnaud)
Nautipro@nautisport.pf
Volvo mécanique SAV : 53 30 70
Service Yanmar : Sin tung Hing (nous n'avons pas testé leurs compétences)
Tel : 54.94.56
Hélices Bruntons
http://www.bruntons-propellers.com/
TARIFS TECHNIMARINE en 2011
Manutention travelift (sortie de l'eau, lavage karcher, calage et remise à l'eau) : environ 9 euros du pied et 13 dollars (selon cours) du pied
Stockage à terre : 0,90 euros du pied par jour ou 1.25 dollars du pied par jour
L'eau et l'électricité sont facturés en plus
Tarif horaire de la main d'oeuvre : 35 euros, ou 50 dollars.
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