Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

mardi 16 juin 2009

Nathalie et Dominique - LA SAINTE VIERGE aux Iles de la Madeleine



2009-06-16
De etoiledelune

Une sainte vierge pour André ébloui

Bonjour,

Saviez-vous que tous les homards voyaient des apparitions de Sainte Vierge?

Tous les cerveaux de homards, lorsqu'ils sont ouverts, dévoilent une sainte vierge. Voilà ce que nous avons appris aux îles de la Madeleine. Pour nous en convaincre, une Madelinienne s'est employée à faire la démonstration à André qui ne put que courrir confesser ses péchés.

Nathalie et Dominique de Gaspé aux Iles de la Madeleine







2009-06-15
De etoiledelune

C'est beau en maudit!

Samedi 13 juin 2009

En Gaspésie, nous frisons les latitudes boréales. Le soleil se lève un peu avant 4 h 30 il se couche à plus de 21 h 30 (dix-huit heures de jour! Et nous ne sommes pas à l'équinoxe). C'est surprenant comme le soleil du matin arrive rapidement. Sans prévenir par des lueurs d'aurores, il sort d'un bond, d'une lumière crue et vivre. Il réveille le visiteur qui à s'y méprendre se lève comme s'il était passé 7 heures ! Ca fait de longues journées! Tant mieux, il y a tant à faire...

Le soleil sort après nous avoir boudés pendant deux jours et demi. Il nous dévoile la pointe de Gaspésie. Saint Georges de Malbaie, antre vaste, un bras de mer bleue au creux de falaises qui se partagent entre les conifères et les feuillus heureux d'accueillir le printemps par leurs teintes d'un vert vif. La nature revit sous les rayons presque chauds du soleil. Des cabanons en bordure de falaise ouvrent leurs fenêtres sur une vue idéale.

Est-ce notre cabane au Canada?

Nous faisons Dom et moi une étude comparative pousssée en ce qui concerne les maisons, les situations de celles-ci. Promis à la fin de notre séjour au Québec nous vous rendrons, photos à l'appui, notre verdict et attribueront la palme de la cabane au Canada.

Quel est le plus beau panorama que nous ayons vu ? Est-ce celui qui s'ouvre face à Fort Prével?

Il y en d'autres, car nous ne sommes pas au bout de nos découvertes. Il y a, par exemple, plus loin vers l'est, le village de Percé. Il nous offre la mauvaise surprise d'être plongé dans la brume. Elle s'est levée peu avant que nous arrivions. J'avais tant rêvé de la roche percée. Des photos, des récits... s'il y a un seul site à voir en Gaspésie (ce qui n'est pas vrai, il faudrait au moins un mois rien que pour la Gaspésie !) Ce serait la Roche Percée.

Nous sommes au pied du quai et nous n'en voyons pas le bout. Nous sommes sur la plage et nous ne voyons pas la mer. Nous sommes au bord de la maison des pêcheurs nous n'en voyons pas le toit. Pour la première fois de ce voyage, je me sens profondément déçue.

Si la pluie de ces derniers jours ne nous a pas découragés, la brume d'aujourd'hui me cache l'une des curiosités que j'attendais le plus. Un chanteur de rue, Sylvain Lefebvre, gratte sa guitare. Il chante Félix Leclerc et tous les compositeurs québécois avec verve. Il attire la sympathie, il déride notre petit groupe déçu par le temps, il appelle le soleil d'une chanson qui chasse la brume. Nous reprenons le goût à son contact et nous nous inscrivons pour un tour en bateau.

Avant d'embarquer, j'empile mes légendaires couches de polaires, les unes sur les autres. A l'approche du célèbre rocher, nous le distinguons... à peine. C'est mieux que rien du tout. Je me console en regardant les fous de Bassan plonger derrière le bateau. Il y a des pingouins aussi. Une baleine nous fait un clin de nageoire et sonde à un mètre de nous, des phoques perdus dans la brume sortent le museau de l'eau. Nous débarquons sur l'île de Bonneaventure. Et là....

Là... le ciel se déchire, d'un seul coup, le bleu vient à nous. Le beau bleu du Québec, aussi franc que son bel étendard fleurdelisé. Nous atterrissons dans le village ancestral des pêcheurs à la morue.

Du haut de l'île de Bonaventure, la magie de la Roche Percée et du cap Blanc nous apparaît, magnifique, majestueux, incomparable paysage où se découpe la masse rouge du rocher percé sur fond d'azur . Sur l'île, nous partons pour un marathon. En deux heures chronométrée, nous la traversons de part en part pour rejoindre la colonie de fous de Bassan. Ils sont des milliers à quelques mètres de nous. Séparés des touristes par un cordon de chanvre, chacun dans son camp.

Curieusement les fous restent de leur côté et les touristes un peu voyeurs les scrutent de leurs objectifs. Sans aucune pudeur, ils se livrent devant nous à la fabrication des futurs petits fous. Les couples sont formés pour la vie. Leur parade amoureuse révèle toute leur fierté d'être fou. Ils se frottent le bec l'un contre l'autre et lèvent la tête haute et pédante. Se donnant des airs de noblesse... Quelle parade des z'amours....

Retour à Percé. Il est temps d'aller à Chandler, pour aller prendre le traversier vers les îles de la Madeleine.

Dimanche 14 juin

Au petit matin, nous arrivons dans le brouillard sur l'île de la Madeleine. Nous ne voyons pas même le quai sur lequel nous accostons. Décidément, ce rideau... fait grise mine. Il fait froid et nous tournicotons à la recherche de notre gîte sur l'île.

Yvonne, notre hôtesse illumine nos espoirs. Elle nous décrit la vie de la famille, les voyages, les Madelinots et les Madeliniennes (attention! n'allez pas chercher des Madelinottes, ou autre qualificatif... c'est bien comme je vous le dis. Un Madelinot. Une Madelinienne ! Vous serez prévenu). Il fait pas beau quand nous sortons de notre antre madelinot, mais nous avons le coeur réchauffé d'espoirs de découvrir, quand le ciel se lèvera toutes les merveilles de l'île.

En attendant, direction le Havre Aubert. Là nous attend Richard, VA2BS du bateau Isobar. Nous mettons un visage sur une voix et lui en fait autant pour nous. Il reconnaît André tout de suite. Qu'il est heureux ! Ses yeux teintés d'embruns, son visage buriné parle de la mer sans même qu'il ait besoin de l'évoquer. Il est heureux de nous dire que le Réseau du Capitaine, c'est plus qu'on ne le croit. Il est heureux de nous dire à quel point lorsqu'il est seul à bord, la présence de ces voix est une vraie compagnie... Il en a plein la bouche.

Il entraîne André dans son bateau, il veut lui montrer sa station. Il veut nous dire... tant et tant les yeux humides et son chien Loupito fait une heureuse diversion entre nous. Emu de cette rencontre, Richard me fait deux beaux cadeaux. En premier, il me dédicace et m'offre son livre tout simplement intitulé "Isobare", comme son bateau. Une boucle atlantique racontée avec la plume trempée dans l'embrun. Une poésie de la mer, son expérience. Puis, il nous entraîne à la journée portes ouvertes de l'aquarium tout à côté de son bateau.

Là, je peux voir des phoques de très près. Ils séjournent le temps de l'été à Havre Aubert, ils sont nourris, logés, blanchis et ils repartiront repus de poisson vers le large en fin de saison. Une bien jolie façon de recueillir des jeunes en difficultés et de les rendre tout dodus à la vie de la mer...

Au retour vers notre gîte, le voile se déchire. La merveille est au rendez-vous ! Un coucher de soleil au phare de Fatima. C'est inexplicable, il faut le vivre! En cinq années de voyage, je n'ai jamais rien vu de tel ! Aucune nuance. Tout est franc, net, précis, comme le caractère québécois. Le ciel bleu franc, la mer découpée en ligne droite, la nature d'un vert éclatant, un phare blanc dressé vers le ciel, des formes alambiquées de la falaise rouge vif... Mon Dieu que c'est beau!

Nous fêtons cela avec de beaux gros homards pêchés du jour. Tous nos amis attendent la comparaison. Homards ou Langoustes? Et bien je vous dirais que le homard c'est très bon. C'est charnu, le goût est fin... André m'avait prévenu, tout ce qui vient des mers froides est meilleur que ce qui a macéré dans les mers chaudes ! Il a raison ! C'est excellent, on en redemande !

Lundi 15 juin, le soleil sera avec nous du soir au matin.

Finalement, l'intermède nuageux n'aura duré que 3 jours, et encore, chaque jour nous aurons vu le soleil le matin au cap des rosiers, l'après-midi sur l'île Bonaventure et le soir au cap Fatima. Que demander de plus?

Aujourd'hui, nous nous baladons le nez en l'air, le front joyeux de s'éclaircir sous le soleil. A l'île de la pointe aux Loups, les pêcheurs entrent au port après avoir cueilli les homards au large. Ils sont contents, la pêche est bonne et le temps est au beau. André entre en contact avec les capitaines. C'est vrai qu'avec 40 noeuds de vent, les conditions sont si rudes que les bateaux ne peuvent pas sortir du port. Au havre de la pointe du loup, ils sont les derniers à remonter les bateaux en cas de mauvais temps. Système ancestral, où sur un toboggan de bois, les bateaux sont hissés par un système de treuils. Ingénieux. Et surtout c'est le dernier mécanisme qui existe au Québec.

La pêche au homard dure 2 mois, il est pêché dans 80 à 90 pieds d'eau, à 5 milles au large, les pêcheurs partent vers 3 heures du matin et reviennent avant midi.

Notre journée fut si riche en rencontres. Les Madelinots sont accueillants, généreux. Ils s'arrêtent et laissent tout pour nous expliquer un pan de leur île, nous guider, nous raconter... Quelle belle vie! Et puis, aux îles de la Madeleine, c'est aussi riche en couleurs. Les maisons peintes de toutes les couleurs, les falaises rouges, grises, les dunes dorées, la mer et ses variantes passant du vert jade au bleu profond, les lagons aux teintes presque mauves, l'herbe folle et les nuances des fleurs des champs...

Une très très belle journée qui se finit par une glace... Chacune la sienne... Pour moi c'était parfum banane et chocolat nappé de chocolat chaud.
Ca c'est COCHON! (pour nos petits français, "cochon" ça veut dire "trop bon!")

Demain nous reprenons le bateau vers Montréal. Là, il n'y aura pas d'internet. Alors ce soir, je vous fais une orgie de photos...
plein de bizzz et nous nous retrouverons vendredi prochain, pour la suite de nos aventures au Québec

Nat et Dom de l'étoile de lune

lundi 15 juin 2009

Nathalie et Dominique au Parc Forillon en Gaspésie












L'équipage de L'Etoile de Lune au Québec 4

Le soleil nous boude, les virus de la grippe sont à l'affut... et la route est pleine de surprises

Bonjour,

Beau soleil au matin, pour découvrir ce que nos yeux ne voyaient pas la veille. Nous sommes aux portes du parc Forillon en Gaspésie. Il aurait été dommage que la brume continue à nous rendre aveugles. La côte est exceptionnelle tant elle est sauvage et belle. Une polychromie de roches se décline dans les strates des falaises. La végétation s'accroche aux pentes acérées qui se précipitent dans l'eau bleue de l'embouchure du fleuve.

A Cap-des-Rosiers, le plus haut du Canada, dont nous ne voyions même pas le sommet la veille au soir, sort franc, beau et net sur fond de ciel bleu, dominant une mer sauvage et des falaises anthracite. Sur le promontoire rocheux du cap Bon Ami, une marmotte sort de son trou. Elle fait sa petite timide et disparaît dans les hautes herbes. Puis, elle se ravise, elle joue à s'approcher et à s'éloigner de moi. Une petite coquine, très poseuse !

Nous nous faufilons avec la voiture dans les méandres des routes du parc. Sur la route, nous découvrons des yourtes. Un couple d’Ottawa nous ouvre les portes de cet habitat originaire de Mongolie, mais qui dans ce décor trouve sa place et surtout son utilité dans un climat plutôt lunatique. Au pied de falaises majestueuses, ce couple a vécu deux jours dans ce bout du monde de tranquillité.

Si à peine une heure plus tôt, le soleil nous promettait une belle journée, la brume lui vole la vedette et la pluie l'accompagne. Brume, pluie et vent au cocktail du jour. Voici une chose contre laquelle nous ne pouvons rien. Et la météo ne parviendra pas à nous décourager. Nous on veut voir et découvrir encore... Notre détermination sera récompensée.

Au détour d'un chemin, un ours brun adolescent fuit devant nous. Il se réfugie en lisière de forêt. Sous les branches, il pense pouvoir nous espionner sans que nous ne le voyions... Hé, hé... trop gros pour la branche, nous le débusquons de notre objectif. Mais ne voulant pas le perturber plus longtemps dans sa quête de nourriture, nous nous éclipsons sur la pointe des pieds. A quelques pas de cette bête déjà bien grosse, un ourson est en bordure de chemin. Loin de l'effrayer, nous l'intriguons. Il mâchouille une herbe, et laisse s'échapper un bout de verdure au coin de la lèvre. Il est si mignon... Nous n'oublions pas que sa mère doit être aux aguets pas très loin et elle est certainement bien moins adorable que ce beau nounours qui nous attendrit et nous arrache des "ho qu'il est chou!"

Le ciel se calme et nous nous prenons pour des coureurs des bois. Louise nous montre un conifère typique de la région, la pruche. Il cache une superbe cascade. Nous sommes seuls dans une forêt magistrale, sur des chemins aménagés de petites marches, partout ils épousent la forêt pour le plaisir et la facilité des promeneurs. Nous ne pouvons être qu'admiratifs face au respect des randonneurs. Tout est propre, il ne traîne rien.

Au Québec, tout le monde se sent concerné par l'aspect écologique. Les Québécois protègent leur nature et l'aiment. Dans les maisons, les chambres d'hôtel, les restaurants, tout endroit public, les parcs, les forêts... partout des poubelles de tri sélectif. Ils ont conçu des poubelles spéciales dans les zones fréquentées pour les ours. Afin que ceux-ci restent sauvages et n'aient pas la mauvaise idée d'aller se servir dans les poubelles, les ouvertures nécessitent plusieurs manipulations, impossible à l'ours opportuniste d'accéder à leur contenu. Tout est conçu et pensé afin de préserver l'équilibre naturel. L'organisation des nations unies a défini que la Gaspésie était l'un des endroits les moins pollués de la planète. Un bastion où la nature est reine. Il ne traîne nulle part le moindre papier ou le moindre plastique. Moi j'aime ça !

Dans la zone sud du parc Forillon, nous visitons des vestiges de villages qui existaient avant que le parc n'exproprie tous les habitants de la région en 1970. Quelques maisons ont été laissées en guide de témoins de l'époque comprise entre 1840 et 1920. Il y a notamment le magasin Hyman et la maison Blanchette. Toutes deux me font penser à ce feuilleton qui était en vogue quand j'étais petite : "la petite maison dans la praire". A la pointe de Gaspésie le Magasin général Hyman, joue le rôle du magasin des Holson. Le patron bâtissait sa fortune sur la dette des pêcheurs de morue. Il prêtait en début de saison le matériel nécessaire à leur travail et se payait sur la quantité de morue pêchée. Gare à celui qui ne pouvait honorer ses créances ! Une vie rude où le climat n'aidait personne.

La maison Blanchette ressemble à s'y méprendre à celle des Engals du même feuilleton précité et l'atmosphère intérieure nous replace facilement dans le contexte des années 1920. La reconstitution du mobilier, l'habillement de nos hotesses, la gentillesse de celle-ci qui nous mène d'une pièce à l'autre faisant revivre au travers de leurs explications l'intimité d'une famille qui n'était pas riche, mais qui s'en sortait plutôt mieux que les autres, car elle avait compris que le système de prêt était un engrenage dont les pêcheurs ne sortaient jamais vainqueurs. Ils vivaient en autonomie presque totale. Ils fabriquaient eux-mêmes leurs meubles, pourvoyaient aux besoins de la famille en travaillant dur, en pêchant, en chassant, et en utilisant toutes les ressources de la nature autour d'eux.

Un belle leçon de vie encore que cette journée de découverte.
Et ce n'est pas fini!

A suivre....
Nat et Dom de l'étoile de lune

EKAZA - Marie-Jo et Alain près de Bora Bora

Iaorana à tous,

Depuis notre retour sur l'eau nous avons savouré la vie polynésienne bien à l'abri dans la marina d'Uturoa à Raiatea. Pas de navigation mais des rencontres entre amis, les anciens de l'Atlantique, les nouveaux du Pacifique, quelques belles balades dans les montagnes et un peu de bricolage pour le bateau.

Avec la visite de Anne et Robin nous avons repris nos mouillages forains autour de Tahaa qui partage le même lagon que Raiatea puis 25 miles à l'ouest à Bora Bora. Toujours de beaux lagons aux eaux turquoises et de magnifiques jardins de corail qui abritent une multitude de poissons de toutes couleurs et toutes formes. Avec un boitier étanche nous avons pu faire des photos que vous pourrez découvrir en allant sur le site.

Début mai nous nous sommes envolés pour l'ile de Pâques. Une semaine à gambader entre les statues de pierres, les MOAI, certaines ayant été redressées sur leur plate forme. L'ile est belle même si les grands arbres ont disparu et beaucoup de mysteres demeurent autour de son histoire. Nous avons adoré !

Les pleins fait nous avons dit au revoir et entammé notre route vers l'ouest. Premier arrêt Bora Bora car la météo n'est pas favorable, le ciel est couvert, il pleut et le vent reste variable. Il faut attendre, il y a pire comme situation !

Notre prochaine étape devrait être Mopelia, dernier atoll de Polynesie Française et ensuite nous ferons un grand bond de 1100 miles pour atteindre les Tonga. A suivre !
Et pour vous comment ça se passe ? Nous espérons de vos nouvelles bientot.
Bises et amitiés
Marie-jo et Alain

dimanche 14 juin 2009

SOL MARIA - Lucie et Réal à FIDJI et décision.....

Nous espérons que tout va bien à votre bord, que vous profitez de belles navigations et faites de merveilleuses découvertes au fil des contrées visitées.

Pour notre part, après un séjour exceptionnel sur terre en Nouvelle-Zélande que nous avons adorée, nous voici de retour sur l'eau. Nous sommes au Fidji pour 3 mois puis nous traverserons vers la Nouvelle-Calédonie avec peut-être un arrêt aux Vanuatu.

Nous avons pris une grande décision dans le calme de notre traversée Nouvelle-Zélande-Fidji... nous mettons en vente le Sol Maria... livrable à la fin de la saison en Nouvelle-Calédonie ou en Australie.

Ce n'est pas sans un petit pincement au coeur que nous avons pris cette décision mais nous avons tellement d'autres projets que nous aimerions réaliser et le temps passe... on a donc décidé de poursuivre différemment notre tour du monde. Réal vient d'avoir 65 ans, cela fait 20 ans qu'il navigue à-travers le monde, moi (Lucie) j'en a bien profité aussi pendant 5 ans, nous sommes en excellente santé, le Sol Maria est aussi top-shape avec ses nouveaux moteurs, nouvelles transmissions, nouvelles voiles, il n'a jamais été si beau, c'est donc le meilleur temps pour le vendre rapidement.

Les projets ne manquent pas... visiter l'Australie et l'Europe en campervan, faire un trek dans les Himmalayas, un safari en Afrique, l'Indonésie, la Thailande, le monde est si grand, il y a tant à voir... nous serons libres comme l'air... WOW !

Nous essayons pour le moment de le vendre nous-mêmes, nous avons mis des annonces sur différents sites internet et monté un blog qui donne toutes une description détaillée de notre cata, si vous voulez le voir : www.bahia46solmaria.blogspot.com

Si ça ne marche pas, nous prendrons un broker en Australie en décembre. Nous ne sommes pas pressés, on verra comment est le marché.

Si jamais vous connaissez quelqu'un qui pourrait être intéressé, nous apprécierions que vous leur transmettiez l'adresse de notre blog qui contient nos coordonnées.

Au bon plaisir d'avoir de vos nouvelles, bon vent, bonne voile !

Lucie et Réal
à Magokai, Fidji

JULIA IV - Jean-François et Dominique à Yarmouth (NE)

Ça y est, on est maintenant arrivé au Canada, à Yarmouth, N-É.

Une belle traversée, à partir de Boothbay avec une météo aidante (pas de brume .... enfin seulement deux heures sur les vingt-cinq de la traversée). On a facilement fait nos Douanes, par téléphone. On va profiter de notre arrêt à Yarmouth, pour remettre notre blogue à jour.
À bientôt.
Jean-François et Dominique XXX (sur Julia IV)

CIEL & MER - Réjane et Denis au CANADA

Message daté du 11 juin :


Depuis quelques jours, en fait depuis que nous avons atteint l'eau froide, le soleil nous a laisse tomber, presse qu'il etait de retrouver son domaine; les tropiques. Naviguant milles apres milles sous d'ecrasants stratus tout aussi gris que la mer, nous avons finalement atteint le detroit de Canso contre des vents peu conciliants et virils. Une brume froide a couper au couteau, qui traverse les vetements comme de vulgaires moustiquaires, nous y attendait. "Bienvenu au Canada" nous ont lance les douaniers qui sont venus inspecter le bateau apres nous avoir fait poiroter plus de quatres heures a la marina de Port Hawkesbury.

C'est pas grave, on a la couenne dure et on est heureux d'avoir pris pied au pays. Il ne nous reste plus qu'a attendre que la pluie s'arrete, que la brume se dissipe et que le vent cesse de nous arriver du nord ( ca fait beaucoup) pour pouvoir filer vers les Iles de la Madeleine. Nous prevoyons entreprendre cette petite traversee de 110 milles nautiques des demain dimanche le 13, si les conditions ne sont pas trop defavorables.

A force de petits pas on fini par une longue marche qui devrait nous mener au bout du monde, soit, chez nous.
A bientot
Rejane et Denis

Nathalie et Dominique au Québec - RÉCIT














L'équipage de L'Etoile de Lune au Québec 3

Le 11 juin 2009

Le temps se gâte, mais la bonne humeur reste au rendez-vous.

Bonjour,

Depuis que nous avons quitté les baleines de Tadoussac, le soleil nous boude. Pluie, froid et brouillard nous tiennent compagnie. A Matane, nous logeons entre la marina et le fleuve. Au bout du quai, nous trouvons le Knorr de Matane. Il est la reconstitution du drakkar d'Oseberg. Il fut construit en 1983-84, pour les festivités du 450e anniversaire de la venue de Jacques Cartier. Ce drakkar était un clin d'oeil fait aux premiers vrais découvreurs du Québec, les Vikings. Le bateau construit par Jean Marie Verreault de Les Méchins mesure 37 pieds de long et 10 pieds de large. Les Vikings bravaient les mers les plus dures au monde. Ils laissent des souvenirs en Angleterre dès 793 après J-C. Puis ils traversent l'Océan et se retrouvent en Islande et au Groenland entre l'an 900 et l'an 1000. On peut penser qu'ils venaient prendre le frais dans le golfe du Saint-Laurent dès ces années-là... Sur le parvis de l'hôtel, autre époque, autre origine, un crevettier ancien est posé sur la pelouse. Deux ouvriers le transforment en boutique de souvenirs. Il est en bois, il a fait son temps sur l'eau, à présent il représente fièrement la pêche à la crevette spécialité de Matane.

Après ces découvertes matinales, André et Louise nous conduisent aux échelles à saumons. Le bas du fleuve compte 125 rivières à saumons. Un vieux monsieur nous tourne autour. Visiblement, il ne sait pas comment entrer en contact avec nous. Il nous voit tournicoter, il écoute André qui m'explique le passage des saumons... Et... il ne résiste pas à l'envie de nous aborder. Bien lui en a pris. Sous cette grisaille, l'importance de la chose ne m'avait pas sauté aux yeux. Mais sous le regard et les explications de Jules, tout un monde s'ouvre à moi. Le monde des saumons qui passent les rivières de bout en bout malgré les barrages fabriqués par les hommes.

Jules est en charge du centre de la rivière à saumon de Matane. Aidé de jeunes étudiants, il compte jour après jour, du 14 juin au 30 septembre, les saumons qui passent par Matane. Ils remontent la rivière sur plus de 85 kilomètres. Un saumon vit une douzaine d'années environ. Les saumons d'Atlantique ne meurent pas après la reproduction, comme le font les saumons du Pacifique. L'an dernier 2042 saumons sont passés par Matane, 1056 d'entre eux ont été capturés dont 96 dans la fosse 1 et 2. Les saumons qui ne peuvent emprunter le lit de la rivière bouchée par le barrage s'orientent dans une bifurcation nantie de séparateurs. Jules est en charge d'ouvrir et de fermer les portes des séparateurs jusqu'à la libération dans la rivière en amont du barrage. Il se place derrière une grande vitre et compte les saumons. Le comptage fini, il libère le saumon en actionnant les portes. Le mâle se reconnaît par son crochet placé sous le bec. Tandis que les femelles sont grossies par les 10 000 à 15 000 oeufs qu'elles portent. Les parents reproducteurs remontent la rivière dès le mois de juin et redescendent "en famille" vers la fin octobre.

Jules nous apprend que la pêche est très règlementée. A Matane, ils viennent d'installer les échelles qui descendent du pont vers la rivière. Les pêcheurs passent des journées entières jusqu'à mi-corps dans l'eau qui peut atteindre 20 degrés à la fin août. La température de la rivière est plus élevée que celle du fleuve. Pour passer ses journées à titiller le poisson de leur mouche, les pêcheurs payent un droit qui peut atteindre 1000 dollars. Un maximum de 7 poissons par saison peut être pêché par permis octroyé. A chaque prise, les pêcheurs ramènent le poisson à Jules qui le pèse. Il mentionne qu'un pêcheur "correct" remettra une femelle pleine à l'eau! Les Européens et les Américains aiment venir en été pour s'adonner à la pêche au saumon qui demande stratégie, finesse et endurance. Il nous explique enfin que les Indiens ne pratiquent pas la pêche à la mouche. Ils ne s'embarrassent pas beaucoup, ils jettent des filets ce qui est plus simple, mais beaucoup plus destructeur. Ainsi, le gouvernement offre des primes pour que les Indiens laissent le poisson tranquille. Sur les rives de la rivière Cascapédia, les Indiens Chics Chocs ont ainsi reçu le montant de 1 million de dollars pour ne plus pêcher pendant les quatre années à venir.

Jules est adorable, il ne compte pas son temps et il est visiblement heureux de notre intérêt pour ce qu'il nous transmet. Alors que nous nous étions salués et pensions partir, il nous rattrape par le col et nous emmène au pied du pont. Il y a là un castor. L'emblème du Canada. Il est couché sur sa queue, sur un lit de feuilles de pissenlit. Voilà que le maître du barrage se trouve éberlué devant l'oeuvre de son concurrent à deux pattes! Il est bloqué lui aussi dans sa progression. Il sera capturé et emmené hors de la ville, dans la montagne où il pourra s'adonner à son instinct constructeur. Saviez-vous qu'une famille de castor qui comprend quatre individus consomme annuellement 778 arbres ?

Plus tard, nous aurons la chance de voir les oeuvres du castor. Il construit une hutte en forme de dôme à l'aide de boue et de troncs de jeunes arbres (bouleaux blancs, aulnes, saules, érables à épis, peupliers baumiers et faux-trempes). Au sommet, il pratique une ouverture pour l'aération (cela ne vous fait penser à rien?) La pièce centrale fait 1,5m de diamètre, pour un mètre de hauteur. La porte est sous l'eau. A proximité de la hutte, et souvent au sein même du barrage, il se constitue un baluchon avec sa réserve de nourriture (branches, écorces et ramilles). Il pense à tout ce castor.

A Sainte-Anne des Monts visite intérieure. Ben oui! Fait frette ! Fait humide... Nous découvrons grâce aux explications patientes d'un jeune étudiant la vie du fleuve. Quelle faune! Quelle variété! Il attire notre attention sur la pollution. Nous avons beaucoup à apprendre, en effet! Le béluga est en voie de disparation à cause de celle-ci. Il est en fin de chaîne alimentaire. Le premier est le krill, mangé par la morue, elle-même mangée par l'anguille qui elle est mangée par le béluga. Entre le krill et le béluga, la pollution chimique passe d'un facteur 1 à 2400. En fin de vie un béluga sera 2400 fois plus affecté par la pollution que le krill, car il subi à la fois la bio accumulation et la bio concentration. Tout cela donne à réfléchir. Surtout expliqué comme il le fait. Il nous remet un témoin pas plus gros que le petit doigt représentant le taux de pollution du krill, tandis que le taux d'infection du béluga ressemble à un sac de 50 litres de poubelle. Que faire? Sinon s'alarmer. Que dire? Sinon avoir envie de crier très fort, plus fort et tous ensemble pour que les industries en amont du fleuve arrêtent de polluer le Saint-Laurent. Des industries pour la plupart américaines, qui ne semblent pas encore avoir compris l'impact de leur inconscience????

Outre ce cours écologique, nous pouvons admirer les homards qui affichent plus de 30 et 40 ans au compteur. Ceux-là ont des pattes grosses comme les avant-bras du capitaine Poppey! Saviez-vous que le homard peut vivre jusqu'à 100 ans ? Au passage, le homard est carnivore et à son heure nécrophage. Nous décodons aussi les amours singulières du crabe des neiges. Saviez-vous que les femelles sont si rares que lorsqu'un mâle en trouve une, il se l'accroche sur le dos. Il la coince avec Dieu sait quoi, et il se déplace avec elle jusqu'à tant qu'elle soit fertile. Mais, ce beau ténébreux à pattes velues a l'instinct du territoire. Et donc, lorsqu'il croise un autre mâle, il n'hésite pas à utiliser sa femelle comme planche à clous pour taper et taper encore plus fort sur son adversaire. Je vous le dis, un gars aussi galant et prévenant, il n'y en a pas d'autres ! Heureusement !

Nous bravons le mauvais temps et nous nous rendons à la réserve faunique de Matane. Qu'espérons-nous voir? Des orignaux. Malgré le temps, la forêt est splendide. La rivière Matane se tortillonne au gré du relief qui la surplombe. Les monts se succèdent et déclinent les verts. Vert profond des conifères persistants, verts pâles presque blancs des saules pleureurs, verts jade, vert anis et au coeur de cette palette printanière les teintes rosées d'arbres qui se distinguent sans me révéler leur nom. Vraiment, tout le monde parle des teintes d'automne des forêts du Québec... Mais celles du printemps valent largement le détour. Elles se défendent si bien, qu'elles n'ont nul besoin du soleil pour se montrer resplendissantes.

Au détour de la route, des ponts couverts. Anciens ponts très caractéristiques de la région. Un charme, une allure... un rêve de pont. Il n'en reste que quelques-uns. Pourvu que les habitants en prennent soin. Ce serait bête de perdre de tels édifices. Et puis dans le parc faunique, nous croisons le regard d'un jeune orignal. Il prend son temps pour traverser la route. Il s'arrête à notre hauteur dans les fourrés et nous hume tranquillement. Plus loin, nous atteignons le lac Matane. La brume lui donne un charme particulier. Les conifères dessinent des ombres fantômatiques sur l'eau antracite. Des maisons perdues au milieu d'une nature gigantesque attendent l'été.

Le temps ne s'arrange pas, le charme tant décrié de l'anse pleureuse nous échappe complètement dans la grisaille qui s'épaissit. Néanmoins, André nous explique pourquoi, l'anse porte le nom de pleureuse. Lorsque le vent souffle de l'est, il passe dans les vallées et arrache des cris de pleurs à la roche.

Sur la route nous trouvons "L'étoile du Nord". Comment ne pas s'y arrêter ? Danielle, une ancienne de Montréal nous installe devant les baies vitrées face au fleuve. Ce qui nous prenions pour l'île d'Anticosti n'était qu'un mirage, des bancs de brouillards qui se dirigent vers nous. Avant que la mer disparaisse, en nous réconfortant d'un bon chocolat chaud, un petit rorqual à bosse fait ses pirouettes. Et voilà un saut, puis deux, puis trois... puis encore... Nous ne les comptons plus. Seul le rorqual s'amuse dans l'eau froide, nous le regardons, de loin, mais le coeur ravi des ses facéties.

Le rideau tombe, nous arrivons au cap des Rosiers. Le patron du motel, Alain Côté, est un passionné de sa région. Il nous ouvre les yeux sur ce que nous ne voyons pas. Le phare le plus haut du canada est sur la pointe, la mer devant et il est aux portes du parc Forillon dont les falaises se cachent sous un épais manteau de brume.

Nous lui demandons de croiser les doigts, pour qu'il fasse beau demain...

A suivre
Des pensées avec notre soleil du coeur, Nat et Dom de l'étoile de lune Amitiés marines Nat et Dom de L'étoile de Lune http://www.etoiledelune.net

Pour nous suivre d'escale en escale trouvez sous le lien suivant la dernière position du bateau ainsi qu'un petit commentaire :
http://www.winlink.org/dotnet/maps/PositionReportsDetail.aspx?callsign=f4fjd

Nous donnons régulièrement de nos nouvelles sur le "Blog de Nycole" que vous trouverez au lien suivant :
http://reseauducapitaineconam.blogspot.com

vendredi 12 juin 2009

VACATIONS AU RÉSEAU VENDREDI MATIN

3 ÉPICES : Éric est à une cinquantaine de milles d'Horta. Position : 38-17 N et 29-40 W. Il prévoit une douzaine d'heures. Il aimerait quitter Horta mercredi prochain à destination de Bordeau.

CIEL & MER : Réjane et Denis sont arrivés à Canso et si la météo est favorable, ils poursuivront leur navigation vers les Iles de la Madeleine. Ce matin, une brume à couper au couteau - C'est froid nous disent-ils... Température à l'intérieur du bateau de 14.5 C à l'heure du réseau.

jeudi 11 juin 2009

Nathalie et Dominique aux "baleines"













L'équipage de L'Etoile de Lune au Québec 3

Le 10 juin 2009

Des baleines en masse !

Bonjour,

Avant notre départ nous avions reçu un beau programme de voyage, concocté par Louise et André. Ce séjour sur papier était parfait, sur place il l'est encore plus! Tout est étudié, pour mettre le Québec dans un petit mois. Un tour de force! Le Québec fait 5 fois la France ! Ca voudrait dire que si proportionnellement un Québécois voulait visiter la France, il devrait prendre une petite semaine pour en faire le tour.

IMPOSSIBLE!

Ca demandait une sacrée organisation et une bonne volonté que nos amis ont mises à l'épreuve pour si bien programmer la chose. Et c'est un miracle auquel nous assistons chaque jour. Nous parvenons à voir l'essentiel et à passer d'une rive à l'autre du plus majestueux fleuve de la planète.

Chaque jour est si différent de la veille que l'illusion d'avoir plusieurs journées en une est là. Nous visitons des sites tous différents. Nous passons de la forêt profonde aux paysages maritimes et montagneux avec la légèreté de papillons. Nous rencontrons des gens exceptionnels prêts à chaque instant à nous renseigner ou à nous raconter un petit bout de leur Québec à leur façon...

Le programme est respecté à la lettre. Pourtant à aucun moment nous n’avons la sensation de le suivre. La liberté de découvrir est au rendez-vous. Dans le programme, il y avait écrit pour le mardi 9 JUIN : Expédition aux baleines bleues (30 m/130 tonnes), rorqual, et fjord du Saguenay (3 heures en Zodiac).

La veille nous arrivons à Tadoussac. Nous nous promenons sur le quai et le long de la petite marina au coucher du soleil. Le ciel est serein, l'air pur. Nous passons devant l'hôtel en bois peint de rouge et de blanc : l'incontournable hôtel de Tadoussac. On nous en parlait depuis la Caraïbe. Les chambres un peu chères : 250 dollars la nuit, sans rien d'autre que de dormir. Mais il n'applique aucun tarif sur les photos. Il se laisse prendre sous toutes ses coutures, sans sourciller, sans nous demander quoi que ce soit.

A ses côtés en contre bas, surveillant la marée du fleuve, la plus ancienne chapelle de bois de l'Amérique du Nord. Construite en 1880, son clocher est là, fidèle depuis tout ce temps. Sa peinture fraîche lui donne des airs de jeune première. Le village attend ses touristes, ils ne sont pas encore très présents.

Nous trouvons avec peine de quoi manger. Mais... au détour d'une rue, le Restaurant Le Bateau (ça s'imposait!) nous fait de l'oeil. Il offre un buffet avec les spécialités québécoises : bines au lard, tourtière du lac Saint Jean. Et la fameuse tarte au vinaigre. Dans la région il était difficile d'obtenir des citrons. Vous pensez... un village retiré, il était ravitaillé au lance-pierre et attendait le dégel pour être livré.

L'ancêtre de la maison aimait la tarte au citron, sa femme eut l'idée de changer le citron qui lui manquait par du vinaigre. Ce n’est pas mauvais ! Faut y goûter, c'est surprenant comme c'est bon! A la sortie du restaurant, repus de mets succulents faits maison, un accordéoniste bat la mesure d'une semelle déterminée sur le plancher de la terrasse en bois. Le soleil se couche, comme pour mieux saluer l'artiste, il décline ses plus belles teintes sur le clocher du célèbre hôtel de la ville.

Au lendemain matin, je me réveille avec des questions. Les baleines savent-elles qu'elles sont prévues au programme du jour ? Ont-elles reçu un bristol disant que nous les espérons ? Comment ça se passe ?

Le soleil est au rendez-vous. Un beau ciel bleu. Le Saint-Laurent reflète l'azur, la brise légère est à peine perceptible, un petit fond d'air frais nous titille le bout du nez. Nous arrivons au bureau des inscriptions aux croisières AML (lisez bien ces trois lettres... ça ne vous dit rien???). Les gentilles hôtesses nous conseillent de nous habiller chaudement. J'ai un damart, une petite laine, deux polaires, un coupe-vent et elles rajoutent par dessus, une salopette de navigateur et une surveste. Me voici prête à affronter la Lune. Je ne peux plus m'asseoir tant je suis engoncée dans mes vêtements.

Nous embarquons dans un gros Zodiac jaune (ça nous poursuit... on ne pourra jamais se départir de cette couleur!) et ... en avant à fond les manettes vers l'aventure. Notre guide, Nicolas a embarqué en plus de nous un groupe de Montréalais, une singapourienne, trois belges et une française. Nicolas nous dit qu'il ne suit pas les autres Zodiacs. Eux, ils partent dans le fjord du Saguenay. Il dit que LUI, il cherche LA baleine. LA GROSSE !

A plus de vingt noeuds de vitesse, il nous emmène au beau milieu du fleuve, à plus de 50 kilomètres de Tadoussac. En quelques sauts nous y arrivons. Quelques têtes de phoques sortent de l'eau. Elles semblent dire :
"Tu es qui toi? D'où tu viens toi?"
Les phoques sortent jusqu'à mi-corps, fantomatiques sur une eau plate. MAGIQUE ! A perte de vue, le fleuve est là, gentil sous nous. Sans ce calme inespéré, nous ne verrions pas ces gentilles bêtes curieuses monter et descendre en douceur à gauche, à droite, devant... Espiègles, elles ne se laissent pas approcher.

Plus loin la peau blanche et crue des bélugas. Apparition chimérique de groupes dispersés. La texture de leur peau me fascine. Loin de cette peau luisante des baleines ou des dauphins, elle est mate, de loin s'ils ne bougeaient pas tant, nous penserions qu'il y a encore en ce printemps des bloques de glaces à la dérive sur le fleuve.

Il est vrai que les bélugas sont les seuls mammifères marins qui vivent à l'année dans la région. Ils sont en voie de disparition. Les Zodiacs ne peuvent plus les approcher à moins de 400 mètres. Trop loin pour mon petit appareil photo tout terrain (car j'ai laissé sagement mon zoom canon dans le coffre d'André, bien au sec!)

Nicolas n'est pas satisfait. Il veut LA GROSSE baleine. Nous tournicotons au beau milieu du fleuve à la recherche d'un jet d'écume de 8 mètres de haut. Il tient bon. Nous sommes transis de froid. Il ne regarde pas ceux qui se réchauffent les mains en soufflant dessus. Le soleil est froid, l'eau est à 5 degrés, l'air est à moins que ça...

Dans la "gang" des Montréalais, ça s'agite. Un des gars se lève et commence à faire le pitre sur les boudins jaunes du Zodiac. Il nous sort un florilège de blagues. L'air de rien, tout en riant fort, nous nous réchauffons aux "niaiseries" des copains qui s'amusent à tourner en dérision Nicolas. Celui-ci tient bon, il est passionné. Les baleines sont dans le fleuve, dit-il. Elles sont plus nombreuses en août. Nous savons qu'il faut beaucoup de chance. Mais il y croit, il zigzague, d'une main assurée, il tourne et fait gîter son Zodiac pour remettre de l'ordre dans les troupes, ce qui nous fait rire de plus belle... et Pfppfffppffp!

Elle est là. Aussi incroyable que cela puisse paraître. Elle reste en surface, ondule et fait jaillir son souffle, son aileron dorsal épouse le clapot léger. Elle est là! Nicolas qui travaille depuis onze ans avec les baleines la reconnaît:
"C'est Perroquet, l'aileron est rongé, c'est bien lui! C'est un rorqual commun ! Il vient d'arriver. Car, la semaine dernière, nous 'avions observé qu'une grande baleine..."

Le rorqual commun vit jusqu'à 80 ans et revient chaque année dans le fleuve pour s'alimenter. Nous le suivons un moment. A croire qu'il pose. Les baleines ne peuvent être approchées à plus de 300 mètres. Nous respectons les distances. Perroquet finit par sonder... Ile disparaît nous laissant seuls. Nous cherchons sur l'horizon, plus rien... Il faut attendre 20 bonnes minutes entre chaque remontée.

Notre Montréalais reprend ses plaisanteries, et le temps passe dans une joie inimitable. Nous repassons vers les bélugas, mais en chemin, Perroquet a la bonté de revenir. Puis se présente un autre rorqual. Nicolas s'écrie :
"C'est Capitaine Crochet ! Elle vient depuis 1994. Il se demande si elle vient avec son bébé?"
Pas le temps de finir la question, Bébé, sort l'aileron tout à côté de sa mère. Ils sont si prêts que je loupe un superbe cliché. Il faut dire que je suis tellement en pâmoison devant ce balai que je profiiiiiiite tant et tant que j'oublie que mon appareil est sur zoom... ça fait un beau dos, bien proche de moi... Mais alors... si la photo est ratée, je vous le dis, moi dans ma tête j'ai incrusté le plus beau, le plus tendre spectacle que la nature m'ait offert jusqu'à ce jour.

J'en ai le frisson dans les bras et l'échine en vous l'écrivant. C'est un pur bonheur. La mémoire est le plus bel album photo que l'on puisse posséder. Et si je peux par ces quelques mots vous transmettre une once de mon émotion, ce sera gagné!

Nous passons deux heures trente avec les baleines, les bélugas et les phoques, puis les moteurs puissants du Zodiac nous ramènent vers la Rive-Nord du Saint-Laurent, nous pénétrons dans le fjord du Saguenay. Un bras de mer qui pénètre dans le continent entre des escarpes tapissées de végétation. De détour de falaises en épaulements, le Saguenay s'enfonce à perte de vue dans le continent. Une plaque de glace, dernière survivante de l'hiver s'accroche à l'escarpement de pierre.

Un petit rorqual joue avec le Zodiac, et Nicola nous mène jusqu'à une cascade vertigineuse. Avec le Zodiac, nous pouvons nous approcher si près que des éclats d'eau nous parviennent. La cascade n'était pas comprise dans le tour, Nicolas fait des extras, notre balade devait durer 3 heures... il joue les prolongations.

Nous sortons enchantés de ce tour. C'est vrai qu'il peut paraître "touristique". En bateau nous voyons régulièrement des dauphins et des baleines le long du bord. Mais je vous assure que ce tour n'a rien de surfait. Il est tout bonnement mirifique. Nous avons eu de la chance, le temps était de la partie, le guide était passionné, et sincèrement je n'ai jamais, en trois grosses heures, vécu à la fois le rire, l'émotion, la découverte et la rencontre avec tant d'animaux marins.

C'est tout bonnement inoubliable et féérique !

L'après-midi nous passons sur l'autre rive, vers Rimouski et Matane. Le temps a changé du tout au tout. La mer s'est levée près de 4 mètres de creux, le vent est de Nord-Est contre la marée et le courant et souffle à plus de 25 noeuds.

Vraiment ce matin, nous avons eu de la CHANCE et de la plus rare des espèces !

A nous suivre sur l'autre rive.

Toute notre amitié marine et terrienne
Nat et Dom de l'étoile de lune

VACATIONS AU RÉSEAU JEUDI MATIN

3 ÉPICES : Éric est à 160 mn des Açores - pas de vent - soleil et 15C - houle du NW. Position : 37-40 N et 31-57 W. Jean-Yves (NOR) lui suggère de monter au 38 N pour rencontrer un vent d'une quinzaine de noeuds qui le porterait directement sur Horta.

CIEL & MER : Réjane et Denis sont à 45 mn de l'entrée de Canso. Vent ESE de 15 noeuds qui devrait augmenté de 20 à 25 noeuds cet après-midi.

MOANA : Guy et France arrivent au Québec le 6 juillet.

REGULUS : Gabriel est toujours au Marin en Martinique

mercredi 10 juin 2009

Nathalie et Dominique lors de leur arrivée au Québec









Quelques photos qui me sont parvenues lorsque Nathalie et Dominique sont arrivés à l'aéroport, lors de notre souper, puis chez Marina de la Chaudière avec Mona et Édouard etc. etc.