vendredi 16 mars 2012
CAT MOUSSES - René et la famille en INDE
Voici une photo pour le récit 202, une photo de Julia avec les 2 pieuvres que nous avons attrapé hier PM.
René
16 mars 2012
Port Blair, Ile Andaman, Inde
Récit no 202 - Les îles Andaman
Comme le capitaine n'a pas encore terminé le récit qu'il prépare, je vous reviens avec des nouvelles fraîches, suivant notre arrivée en Inde.
Nous avons atteint Port Blair, la capitale des Iles Andaman, hier en PM, au terme d'une navigation de trois jours et trois nuits. La mer aura été très calme, et à part des vents de face un peu déplaisants le premier jour; le reste de la navigation se sera faite tantôt sous spi (vent arrière) durant 24 heures, et tantôt à moteur pour le reste, faute de vent. Julia n'a plus eu d'autres relans de mal de mer. Malgré nos efforts soutenus, la pêche fut inexistante, sauf peut-être pour un bébé calmar qui a sauté par un hublot pour atterrir directement sur le frigo, dans la cabine de Nicolas et Antoine. Il faut le faire, c'était une première! Nous avons aperçu un banc de baleines en fin de PM et nous sommes dirigés vers leurs jets, mais à la dernière seconde, elles ont replongé. A part ça, les classes se sont poursuivies chaque matin, ainsi que notre programme de remise en forme à Julia et moi. En effet, chaque jour, elle m'accompagne religieusement dans mes petites séances avec mon entraîneur personnel, Tony Horton ou encore dans mes séances de Turbo Fire. On s'amuse bien et surtout, on se garde bien, par orgueil bien sûr, de mentionner quoi que ce soit de nos courbatures respectives.
En arrivant à Andaman, nous avons dû reculer nos montre de 1 heure et demie, ce qui nous rapproche tranquillement de l'heure de chez nous. Ici, il fait clair à 05h00 AM et noir dès 17h00.
A notre arrivée, on a découvert une Julia on ne peut plus sociable, c'est notre facilitatrice, celle qui fait le divertissement de tous nos visiteurs. Ses cours de langue Hindi avec les enfants ont porté fruit. Il est vrai que Catherine et elle s'étaient beaucoup pratiquées. Leurs efforts ont visiblement porté fruit pour faciliter notre intégration dans ce nouveau pays. A chaque nouvelle délégation d'officiels qui débarquait sur le bateau, on la retrouvait en pleine conversation. Il a fallu jouer du coude pour la garder avec nous, car les messieurs lui vouaient un intérêt assez marqué et nous ont clairement indiqués qu'ils la ramèneraient bien avec eux. Mais comme elle est l'institutrice attitrée pour Antoine, on a expliqué ne pouvoir la laisser partir, quoiqu'ils auraient volontiers pris Antoine aussi. :)
Parlant d'officiels, nous n'avons jamais vu, en bientôt quatre ans de navigation, procédures aussi complexes. J'ignore si c'est le fait qu'ils ne voient que très peu de plaisanciers, mais on dirait qu'ils appliquent pour nous les mêmes politiques d'entrée que celles des cargos et navires commerciaux. Il peut parfois prendre jusqu'à 2 ou 3 jours pour compléter toutes ses procédures d'entrée ici. Vous faîtes quelle vitesse? Quel poids? Quel tirant d'eau? Des formulaires à remplir, ce n'est pas ça qui manque ici, quelque chose me dit que leur bureaucratie doit être assez lourde à porter. Ironiquement, ils se balancent complètement de la quarantaine, département inexistant de leurs procédures. Ainsi, on peut rentrer au pays n'importe quelle plante, fruit, légume, viande ou produit laitier mais par contre... Nous en avons eu jusqu'à 23h00 hier soir à produire des inventaires de toutes sortes de ce que chaque membre de l'équipage possédait en termes d'appareils électroniques personnels: pour ma part un micro-onde, un thermomix, un grille-pain, une laveuse et une balayeuse; pour les autres, ordinateurs, ipods, ipad et caméras :) Je n'ai jamais été très technôlôgique, une balayeuse, est-ce que ça compte? Sans blague, ils nous ont demandé d'inventorier tout ce que nous avons de spiritueux à bord, toute la nourriture (fraîche et cannages), tous les équipements électroniques et techniques du bateau, équipements de communication, quantités d'eau, de diésel, gaz, propane, allant même jusqu'à la quantité d'huile à moteur. Des questions, en veux-tu, en v'là! C'est du sérieux! Vous avez combien d'argent à bord, dans quelles devises? (Heu pas difficile celle-là, on n'en a pas d'argent! Et même si on en avait, on ne vous le dirait pas). Toujours est-il que René leur a produit un magnifique petit tableau avec tout plein d'étampes officielles de Cat Mousses, drapeau canadien et tout, de quoi leur en mettre plein la vue. Après tout, qu'est-ce qu'on dit encore?... c'est le contenant ou le contenu qui compte? Note: Disons qu'il n'était pas au bout de ses peines, car il a passé la majeure partie de la journée du lendemain à écrire des lettres justificatives de toutes sortes, qu'il truffait d'étampes (recto - verso s.v.p.), à la demande de nos amis les officiels) Il faut le faire quand même de demander une étampe sur une page verso VIERGE! A la fin de la journée, René songeait sérieusement à mettre une corde à notre étampe Cat Mousses pour se l'accrocher dans le cou... ne partez jamais sans elle!
Les seuls trois autres voiliers qu'il y avait ici, à notre arrivée, ont quitté pour retourner en Thailande hier, nous sommes donc désormais seuls. Nous avions demandé à Julia, une pro de la natation, de faire quelques classes de natation aux enfants, une fois en Inde, question de rafraîchir leurs techniques de nage, mais j'ai bien peur que nous devrons remettre celà à plus tard. En effet, il semblerait que les eaux de la baie ici sont infestées de crocodiles provenants des rivières environnantes. On nous a d'ailleurs, très fortement déconseillé de mettre une orteil à l'eau ici. Les cours de natation pourront attendre. Note aux parents de Julia: Ne vous inquiétez pas, nous prenons bien soin de votre fille.
Bon, maintenant que nous sommes admis dans les Andaman pour une période de 4 semaines, allons voir de quoi retourne cet endroit. Nos premières impressions ont été de voir une population curieuse et surprise de nous voir. Tous ralentissaient sur le bord de la route pour nous voir arriver, du piéton aux autobus et tout. Maintenant, un peu d'histoire et de géographie pour les intéressés... Avant le début de l'époque coloniale et du règne britannique, les îles étaient principalement peuplées par des indigènes, dont il ne demeure qu'un très faible nombre aujourd'hui, tous reclus dans les îles du sud des Andaman et Nicobar. La majorité de la population se situe dans la capitale, soit Port Blair, dans le sud de l'île. Le territoire comprend 572 îles, desquelles, seules 36 sont habitées. Depuis l'indépendance de 1947, les îles Andaman et Nicobar ont été incorporées à l'union de l'Inde. Ce sont de paisibles îles tropicales, et bien que géographiquement situées plus près de l'Asie du Sud-Est que de l'Inde, elles sont bel et bien indiennes. Elles se trouvent à 1000 km de la côte est de l'Inde, dans la baie de Bengal. Depuis l'indépendance, la migration massive a fait gonfler la démographie, faisant passer la population totale de quelques milliers à environ 500 000 habitants. La religion est surtout Indoue avec 65%, mais aussi catholique à 24% et musulmane à 8%. La devise est le roupie, soit environ 50 roupies pour un dollar. Résultat de l'occupation britannique; les Indiens parlent très bien l'anglais.
Les Andaman sont aussi connues sous le nom de Kalupani pour leur passé noir d'établissement pénal. C'est à la fin du 19ième que les Britanniques trouvèrent, à Port Blair, une utilité de colonie pénale: au début pour l'incarcération de criminels réguliers en provenance du continent indien, puis plus tard, pour l'incarcération de dissidents politiques, soit tout ceux qui se battirent pour la liberté et l'indépendance de l'Inde. Grâce à notre aimbale guide (Ravi) qui nous a trimballé une journée et demie durant dans sa super voiture blanche de marque Ambassador (qui semblait tout juste sortie des années 50 avec ses formes arrondies), nous avons pu visiter cet établissement appelé 'Cellular Jail'. Cette prison qui contenait autrefois 7 ailes à trois étages, le tout en forme d'étoile, contenait 693 cellules individuelles. Les détenus étaient victimes de cruauté mentale, en grande partie résultat de leur isolement total, car leur cellule ne permettait aucun contact avec l'extérieur ou les autres prisonniers. Ils étaient maltraités, mal nourris, torturés et contraints à extraire des quantités d'huile de coco, de loin supérieures à ce qu'il était humainement possible de produire. Cet établissement pénal a vu ses portes fermer définitivement à la fin de la deuxième guerre mondiale. Ne comportant plus que trois ailes, il a été déclaré monument historique et sert maintenant de musée.
A Port Blair, nous avons aussi visité un mini-zoo, ainsi qu'un musée maritime et anthropologique qui nous auront permis d'apprendre bon nombre de choses sur les tribus indigènes d'Andaman.
En 1941, il y avait eu un tremblement de terre (7.6 l'échelle de Richter), qui avait détruit plusieurs édifices, dont ceux du QG britannique, alors situé sur l'île de Ross, juste en face de la prison. Mais ceci ne fut rien en comparaison de celui de 2004. Ce tremblement de terre sous-marin de 9.0 (à l'échelle de Richter) et dont l'épicentre se trouvait tout près, à Sumatra (Indonésie), entraîna le tsunami dévastateur connu du monde entier, qui causa tant de pertes de vies et d'habitations. Aux Andaman, ce fut principalement Nicobar et Little Andaman qui furent touchés, l'île principale étant épargnée des dommages principaux et ne subissant que de légères innondations dans le sud. Les coraux, par contre furent sévèrement touchés par cette tragédie. C'est aussi ce qui causa la fin d'un tourisme tout juste naissant, décourageant ainsi tout effort de rebâtir les infrastrucures touristiques.
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Deux jours après notre arrivée à Port Blair, nous partons à la découverte des îles environnantes des Andaman. A notre première journée, un poisson qui nous a semblé un espadon ou un marlin, nous a suivi pendant une bonne heure à tâter et taquiner nos leurres de pêche à la traîne, mais il ne s'est jamais décidé à mordre pour de bon. Zuuttt! A tous les jours nous faisons du snorkeling et malgré un corail très blanchi et absent de toute couleur, la faune aquatique, elle, est très attrayante et diversifiée. Nous avons vu d'énormes poissons napoléons et poissons perroquets. Cet PM nous avons passé un bon moment sous l'eau; René, Julia et Nicolas encore plus longtemps. Ils viennent d'ailleurs tout juste de revenir, et la chance leur a souri, puisqu'ils nous sont revenus de leur chasse avec pas une, mais deux pieuvres que nous allons tout de suite arranger et cuire. Nous sommes très heureux de pouvoir faire vivre cette expérience à Julia.
Sur ce, je vous quitte et vous reviendrez plus tard, avec la suite de nos aventures dans les Andaman.
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