26 mars 2012
Thailande
Récit no 204 - Nos travaux
Pour une rare fois depuis le début de notre périple autour du monde, j'ai décidé de troquer mes outils pour la plume pour vous faire profiter des détails des travaux que nous avons accomplis sur le bateau en sol thailandais. Depuis longtemps nous réfléchissions sur le bon moment pour effectuer certains travaux majeurs sur le bateau sans trop dépenser de sous, mais sans non plus trop nous retarder dans nos plans de navigation. Après de longues discussions, Dany et moi avons décidé que c'était maintenant ou jamais. Alors on a dressé la liste des travaux à effectuer. Nous avons déterminé que les travaux les plus importants seraient les suivants:
1) une nouvelle peinture du franc bord du bateau, poutre transversale avant (A-Frame)(complètement écaillé), ainsi que la peinture anti-salissure annuelle (sous l'eau)
La peinture blanche du bateau datait de l'année 2000 et démontrait de sérieux signes de faiblesse alors nous avons décidé de nous lancer dans cette aventure. Les travaux de ponçage, de colmatage et de peinture étaient la responsabilité de notre contracteur Bebe et ses hommes. Il leur a pris 6 semaines exactement pour remettre à neuf cette peinture. Evidemment, tout au long de la période, nous avons dû prendre d'importantes décisions sur le type de peinture à appliquer autant au-dessus de l'eau qu'en-dessous de l'eau. La peinture disponible en Thailande est différente de tous les autres endroits visités à date, alors après plusieurs recherches et visites chez différents fournisseurs, nous avons finalement fait nos choix. La plus grande décision était celle de la peinture blanche au-dessus de la ligne d'eau, nous avons certainement pris 2 semaines avant de décider d'appliquer de la peinture Awlgrip, de loin la meilleure de toutes mais de loin également la plus chère!! Mais comme mon ami Benoit dit si bien: 'cheap is expensive', alors on t'a écouté Ben et on a acheté la plus chère!! Nous sommes pas mal contents du résultat si ce n'est que le souci du détail n'était pas toujours là, certains endroits n'avaient pas été bien masqués mais ce n'est qu'une mince affaire si on considère la tâche considérable que nos employés se sont tapés. Dans le processus, nous avons dû refaire les auto-collants Cat Mousses à chaque bout du catamaran et nous avons ajouté une petite ligne bleue en auto-collant également à quelques pouces au-dessus de la ligne d'eau et une autre en haut. Une des autres tâches que j'ai demandée à notre contracteur dans la foulée était de fermer un total de 8 passe-coques et de 2 anciens trous où passaient des fils auparavant. Tant qu'à refaire la peinture, j'en ai profité pour condamner ces 8 passe-coques qui, au fil des années, sont devenus inutiles. Moins de trous dans un bateau, moins grandes les chances d'infiltration d'eau!!
2) La remise à neuf des plafonds en vinyle dans tout le bateau
Quoi dire sur ce projet, depuis près de deux ans, je ne cessais de tenter de recoller les plafonds en vinyle qui décollaient mais quand j'en terminais un, c'est l'autre qui commençait à décoller. De plus, en décollant, ces plafonds de vinyle occasionnaient une fine poussière de mousse en décomposition qui tombait partout, c'était vraiment devenu un problème épineux. Lors de notre passage à Panama, j'avais rencontré un catamaran identique au nôtre et ils avaient le même problème. Je me comptais chanceux, à l'époque, que nos plafonds tiennent bon mais le temps avait fait son oeuvre, nous devions maintenant nous y mettre sans faute. C'était un autre travail d'envergure. Nous avons trouvé un contracteur prêt à faire le boulot pour un montant raisonnable, alors c'était maintenant ou jamais. Le contracteur, M. Peh m'avait dit que le tout prendrait 5 à 6 jours. Et bien ça leur a pris un total de 2 semaines complètes. Nous étions bien contents d'avoir signé un contrat à prix fixe!!! Nous avons également demandé à M. Peh de bien vouloir remplacer les plastiques transparents du bimini dans le cockpit, pas trop cher et le résultat est impeccable!
3) Une remise en ordre des moteurs, hélices et des safrans
Depuis longtemps maintenant, je m'étais fixé comme objectif de faire venir un mécanicien pour retaper mes moteurs. Nous avons trouvé un bon mécano thailandais et il a été très occupé. Nous avons commencé par enlever les safrans car les bagues en teflon démontraient des signes d'usure, alors il fallait les remplacer. C'était la première fois depuis que nous avions le bateau que nous retirions les safrans (j'aurais bien aimé avoir mon ami Hervé à mes cotés, car lui, avait beaucoup plus d'expérience que moi dans le domaine, hein Hervé!!). Les enfants ont creusé un trou sous chaque safran, nous étions chanceux, le sol était sablonneux alors leur tâche a été assez facile. Notre mécano Jittakorn, a enlevé les arbres d'hélice, balancé les 2 hélices, refait de nouvelles bagues en téflon pour la tige des safrans, remplacé les 6 injecteurs et resserré les boulons de la tête des moteurs. Nous avions commencé à ressentir de la vibration à certains RPM alors on avait décidé de se débarasser de cette vibration. Evidemment, puisque (historiquement), les Gigabou ne font jamais rien du premier coup; dès la remise du bateau à l'eau, en testant les moteurs sous tension, la fameuse vibration y est encore. Le mécano revient sur le bateau et le diagnostique est que les supports de moteurs sont sur la fin de leur vie, nous la savions mais nous avions décidé de repousser un peu. Bon, tant qu'à avoir fait tout ceci, on a décidé de les remplacer les 8, un autre 2 jours de travail, une journée pour les dénicher chez un fournisseur local et le tour est joué. Maudit ça vibre encore! Alors, le mécano nous dit que c'est le 'flexible coupling' qui doit être changé. Là, rien ne va plus, nous n'avons plus de temps pour faire les modifications. Finalement, on a décidé d'acheter une partie des pièces en Thailande et de remettre à plus tard la fin de ces travaux, c'est un autre item qui vient de s'ajouter à ma liste, peut-être attendrons-nous l'Afrique du Sud pour faire ceci, on verra comment les moteurs tiennent!!!
4) Remplacer 5 vitres en plexiglass et resceller les autres
Avant de partir de Québec, nous avons remplacé la majorité des fenêtres en plexiglass du bateau mais il y en avait trois que nous n'avions pas jugées nécessaires de faire à l'époque. Bref, nous étions maintenant dûs pour refaire ces 3 hublots. Deux autres avaient craqué, alors nous en avons profité pour les remplacer. Un autre dans la chambre à Thomas fuyait abondamment, nous l'avons donc enlevé et rescellé. Quelle ne fut pas notre surprise après notre remise à l'eau...lorsque la pluie se met à tomber et que 2 autres hublots, que nous n'avions pas fait refaire, se mettent à fuire. Bon de quoi me garder occupé! Dans un mouillage des Similans en Thailande, j'en ai profité pour les resceller. Des heures de plaisir!!
5) Remplacer 2 sections défoncées du plancher de la cuisine
Avant de quitter Québec, avec l'aide de mon frère Vincent, nous avions solidifé 2 parties de plancher du côté cuisine, mais après plus de 3 ans de va et viens dans la cuisine, il était franchement le temps de les remplacer. Ils étaient complètement défoncés. Nous avons donné le contrat à notre ami Bebe et le résultat est magnifique, de nouveaux planchers solides. Bon, la couleur n'est pas parfaitement identique aux autres planchers du bateau, mais rien qu'un petit tapis ne saurait masquer!!
6) Construire un cabinet de rangement pour les pièces de rechange
Dans un compartiment à l'avant du catamaran, j'ai un endroit que je réserve pour mes pièces de rechange, filtres, courroies, etc. Le tout était entreposé dans 2 boîtes de bois, qui, avec les années, se sont complètement brisées, les clous et les vis avaient rouillé. J'ai donc décidé de me faire un cadeau de fête et de demander à notre contracteur Bebe de construire une petite unité en bois pour ranger le tout. Le résultat final est super chic, j'en suis très content!!
Comme tout bon capitaine, je tiens à jour une liste des travaux à faire sur le bateau. La liste des travaux à notre arrivée en Thailande comprenait un total de 48 items, certains importants et d'autres que je me demande toujours si je vais m'y rendre!! En plus, à chaque jour, Dany m'arrivait avec un item de plus à ajouter à la liste.
Quelques jours avant de sortir le bateau de l'eau, coup de théâtre: nous recevons un appel d'une amie (Isabelle sur Wasabi), nous disant qu'elle a eu vent que les employés du chantier où nous prévoyons sortir le bateau ne sont pas fiables et que plusieurs bateaux qui ont fait affaire avec eux n'étaient pas satisfaits des travaux. Que faire, nous avions déjà décidé de faire nos travaux à Phuket, toute autre alternative dans la région n'était pas du tout abordable pour nous. Le lendemain, nous sommes retournés au chantier et avons parlé aux différents proprio des bateaux qui y effectuaient des travaux et avons réussi à mieux comprendre le problème. Certains contracteurs sur place ne sont pas fiables mais nous avons été chanceux, celui que nous avions choisi avec l'aide d'un ami, Bertrand sur le catamaran Rackham, est le meilleur alors nous étions soulagés, nous décidons donc d'aller de l'avant avec les travaux. On n'est tout de même pas certains que notre contracteur sera capable de respecter les échéanciers car, avec tout ce qu'on entend, tous s'entendent pour dire qu'il faut toujours doubler ou tripler le temps prévu dans les estimés de travaux qu'on nous fournit initialement. Après plusieurs heures, voire nuit, de réflexion et discussions, Dany et moi avons finalement décidé de nous lancer dans cette aventure. L'avantage que nous avions est que nous avions décidé de rester sur le bateau et nous étions donc toujours présents pour suivre l'évolution des travaux. La plainte principale des proprios de bateaux au chantier était que lorsqu'ils quittaient le pays pour retourner à la maison (afin de renouveler leur visa), à leur retour, étrangement, les travaux n'avaient pas avancé à leur goût!! A chaque jour, nous prenions quelques minutes avec le maître du chantier, notre fidèle BeBe, pour confirmer la progression et je crois que c'est ce qui nous a permis de pouvoir compléter les travaux dans les temps. Pourquoi être si pressés vous me direz, mais pour plusieurs raisons, c'est beau les travaux mais un bateau c'est fait pour être sur l'eau; sur un chantier c'est poussiéreux et il y a plein de moustiques. Mais la raison principale est que si nous désirions pouvoir apprécier notre navigation dans l'océan Indien, nous ne devions pas rester trop longtemps en Thailande afin de suivre un peu les cycles de la mousson. De plus, coûte que coûte, notre dernier visa de 30 jours expirait au début mars, après quoi il fallait quitter le pays.
Pendant que notre contracteur et son équipe (qui varie de jour en jour, mais qui se maintient généralement autour de 5 employés) s'occupent à poncer, colmater, calfeutrer et peinturer, Dany et moi avec l'aide des enfants nous occupons à attaquer ma fameuse liste. Sans vouloir me perdre dans les détails et par le fait même vous endormir, je vais tenter d'être bref mais vous me connaissez, j'aime les détails.
Réparer le radar (qui avait cessé de fonctionner en arrivant aux Philipinnes en août 2011). Pour ce projet, j'ai contacté une compagnie spécialisée en Radar (Furuno) à Phuket et en une semaine le tout était de retour à la normale.
Réparer l'indicateur de vent (qui avait cessé de fonctionner au mois de septembre 2011). A plusieurs reprises j'avais essayé de trouver la source du problème, mais je commençais sérieusement à me demander ce qui clochait. Un matin, je suis monté en haut du mât et avec un fil de 18 mètres que j'avais confectionné, j'ai fait un test de continuité sur les 5 petits fils qui amènent le signal à l'écran dans le cockpit. Moi juché en haut avec ma VHF et Thomas en bas avec sa VHF, nous avons testé chancun des fils et après 30 minutes, nous avions trouvé le problème, le fil de la mise à la terre était oxydé alors il n'y avait qu'une option, remplacer le fil au complet. Le lendemain, après avoir acheté un nouveau fil à Phuket avec l'aide de BeBe, je suis remonté dans le mât et avec Thomas qui tirait dans le bas du mât nous avons passé un nouveau fil. Tout au long de cette opération délicate, nous avions peur que le fil se coince en quelque part et que la jonction entre les 2 fils se brise. Il faut savoir que ce fil passe dans un conduit fixé à l'intérieur du mât, un endroit inaccessible, alors ça devait marcher. A plusieurs reprises le fil s'est coincé, mais avec un peu de persuasion, une heure plus tard, Thomas a crié victoire en voyant le nouveau fil apparaître à la base du mât.
Remplacer les batteries de démarrage des 2 moteurs. Après 4 ans, mes batteries de démarrage démontraient des signes de faiblesse alors une petite visite chez un marchand local et nous voilà équipé de batteries neuves.
Remplacer la télécommande du guindeau. (Dany utilisait un petit fil électrique pour activer le guindeau depuis les San Blas en 2009! Elle me disait qu'on n'avait pas besoin d'une nouvelle télécommande, qu'avec son petit fil c'était plus simple car il ne risquait pas de briser, mais je vous confirme qu'elle aime bien notre nouvelle acquisition!)
Revernir toutes les boiseries du bateau: porte, table, cadrages de portes et hublots, nouveaux planchers et mains courantes (J'ai un peu aidé à sabler mais Dany est notre spécialiste du vernis de boiserie, alors ce fut son projet principal. A chaque jour, après les classes et le dîner, elle se rendait à notre appartement tout près du chantier et vernissait nos boiseries. Plusieurs de nos visiteurs trouvent que la table du cockpit est magnifique et c'est grâce à son travail!)
Agrandir l'accès à ma fameuse caisse à outils (comme le dit si bien mon ami Hervé). Ce ne fut pas très long mais à chaque jour où j'ouvre mon compartiment à outils, je remercie le bon Dieu d'avoir finalement pris le temps d'agrandir cet accès.
Retirer le filage électrique installé à plusieurs endroits par l'ancien proprio, mais qui aujourd'hui, n'avait plus aucune utilité. J'ai eu des heures de plaisir à me contortionner dans tous les racoins pour retirer ces fils. J'aurais dû essayer de les vendre au poids pour le cuivre, j'aurais fait une fortune! Un avantage, j'aurai réussi à allèger un peu le bateau!
Effectuer l'entretien de mon moteur hors-bord (20 Hp Yamaha). C'est un moteur 4 temps alors c'est un autre moteur dont il faut changer l'huile. Depuis que je l'avais acheté en Australie de mon ami Brian sur Wasabi, je ne l'avais jamais fait alors avec l'aide d'un employé du chantier et de ses outils, nous avons remplacé le filtre, l'huile du moteur et du pied ainsi que les bougies. Puisque j'avais descendu l'annexe, j'en ai profité pour installer un set de roues à l'arrière de l'annexe pour nous aider à la hisser sur la plage. Nous avons mis à l'essai le système de roues au chantier et ensuite sur la plage dans les Andamans et c'est vraiment plus facile, un autre bon ajout.
Réparer la radio VHF du cockpit et les 2 radios VHF portatives. Un filtre dans chacune d'elle avait rendu l'âme mais la réparation coûtait beaucoup moins cher que de remplacer le tout. Enfin des radios qui fonctionnent!
Remplacer la courroie de la pompe à eau de la génératrice. Depuis notre départ de Québec, je n'avais jamais remplacé cette courroie mais depuis l'été 2011, elle avait commencé à glisser alors depuis ce temps, quelques minutes à peine après avoir parti la génératrice, cette dernière s'arrêtait parfois toute seule (pas pratique!). Une petite visite dans le compartiment moteur à l'époque m'avait suffit pour confirmer le diagnostique mais pour accéder à la dite courroie, je devais détacher la génératrice de ses ancrages puis l'avancer de 50 cm, me contortionner dans un petit trou par la suite pour pouvoir avoir accès aux vis pour enlever la vieille et la remplacer. J'ai réussi après 2 heures de travail exténuantes et j'en ai eu pour 3 jours à me remettre de courbatures au dos!! J'en ai profité au même moment pour changer l'huile et remplacer l'impeller de la pompe.
Remplacer la pompe de calle dans la cuisine qui sert également pour vider la douche dans la salle de bain tribord. Au même moment de remplacer cette pompe, j'en ai profité pour refaire (en plastique cette fois) la tuyauterie de la pompe. A l'époque j'avais installé un sytème de valve et de tuyau en cuivre mais le tout s'était oxydé et les valves avaient complètement rouillé et ne fonctionnaient plus. En Thailande c'est très rare la tuyauterie en cuivre, tandis que chez nous on en trouve partout, par contre, l'avantage de la tuyauterie en plastique, c'est que ça ne rouille pas et c'est un peu plus facile à installer.
Installation d'une valve additionelle pour remplir automatiquement le réservoir d'eau babord à partir de la production d'eau du désalinisateur d'eau. Avec l'aide des garçons, j'ai passé un nouveau tuyau jusqu'au réservoir d'eau babord. J'avais préalablement fait percer le couvercle du réservoir chez un machiniste, fait faire des filets et installé un connecteur et le tour était joué. Je peux maintenant à ma guise remplir chacun des réservoirs séparémment, un autre changement avec lequel je sauverai beaucoup de temps et de jus de bras!!
Changer la chaîne du mouillage. Bon après maintenant 3 ans, la chaîne quoiqu'encore bonne, était devenue toute rouillée, alors nous avions 2 options: la faire galvaniser ou la remplacer. Pour la galvanisation ça ne se faisait qu'à Bangkok et après divers essais nous n'avons pas réussi à pouvoir le faire alors nous avons opté pour la remplacer et faire cadeau de l'ancienne à notre contracteur. Ce n'était pas donné 90 mètres de chaîne mais au moins, le pont avant n'est maintenant plus rouge de rouille, une autre bonne chose de remplacée!!
Remplacer quelques lignes de vie. Dans le processus de préparation du bateau pour la peinture nous avons endommagé une ligne de vie au devant du catamaran alors nous avons dû en faire refaire une nouvelle et j'en ai profité au même moment pour remplacer les 2 lignes de vie entre les 2 coques sous le bateau. Les enfants utilisent souvent ces 2 lignes de vie pour s'amuser lorsqu'ils nagent sous le bateau.
Remplacement de la ligne d'alimentation de propane pour le four et la cuisinière. Lors de l'installation du four en France en 2008, nous avons dû installer un joint en T dans la ligne de propane et lors de la visite de notre 'surveyor', il a noté que cette installation ne rencontrait pas les normes alors il m'a demandé de la remplacer. Une autre visite chez le dépositaire Parker à Boat Lagoon en mobilette, 1 heure pour retirer l'ancienne tuyauterie et 2 heures pour la remettre en place. Encore des heures de plaisir!!
Radeau de survie. Tout bateau qui navigue en haute mer devrait avoir un radeau de survie en cas d'avarie. Normalement, le radeau de survie doit être recertifié à toutes les années ou aux 3 ans tout dépendemment de la marque. Avant notre départ de Québec nous l'avions fait recertifié mais par souci d'économie, j'avais décidé d'attendre pour le faire recertifier. Mais après 3 ans, je me suis dit que nous étions dûs. Nous l'avons donc amené chez le dépositaire local et après une semaine nous avons reçu un appel nous disant qu'ils ne pouvaient pas le recertifier car il était trop vieux!!! J'apprends à ce moment que les normes dictent qu'un radeau de survie plus vieux que 15 ans ne peut plus être recertifié. Nous avons confirmé le tout avec Plastimo en France et nous n'avions effectivement pas le choix, nous devions en acheter un nouveau. Je vous le confirme, c'est pas donné un radeau de survie en Thailande. Nous avons quand même trouvé ce que nous cherchions, nous n'avions pas le choix; on ne pouvait pas lésiner sur la sécurité, ne serait-ce que pour celle des enfants et aussi le fait que nous avons régulièrement des équipiers à bord. Ketching, Ketching comme le dit si bien notre amie Judith!!! Comme nous avions maintenant un nouveau radeau, nous en avons profité pour offir une opportunité de formation avec l'ancien radeau de survie. Ainsi, lorsque les enfants et Julia ont déclenché le mécanisme de gonflage du vieux radeau, ce dernier s'est gonflé sans problème. Toutefois, il s'est avéré qu'il y avait une fuite tout près de la jonction de la bonbonne alors aussitôt gonflé, aussitôt dessouflé. Cette expérience de formation nous a aidé à avaler la pilule de cette dépense imprévue, en nous prouvant la nécessité absolue de notre achat. Les enfants ont eu beaucoup de plaisir à ouvrir le contenu du radeau, c'était comme Noël une seconde fois!! Nous en avons également profité pour acheter de nouveaux feux de détresse afin de remplacer ceux qui étaient maintenant échus.
Le 20 fév, jour de ma fête, mon expert nautique vient faire sa première visite pour inspecter le bateau en dehors de l'eau et il me demande c'est quand que vous retournez à l'eau? Il semble être sceptique que nous serons prêts pour le 22 février!! Pendant cette visite de l'inspecteur, Dany s'occupe d'emmener les enfants pour une coupe de cheveux et un rendez-vous chez le dentiste. Le 21 on nous livre le radeau de survie que l'on réinstalle. On finalise la peinture et on fait la pose des 'Stickers'. On nettoie et frotte Cat Mousses. On finalise le scellage des hublots et on commence à démonter l'abri anti-poussière. Le 22 on finit la peinture anti-salissure, on fait le polissage du 'gel coat' non peinturé, on réinstalle les safrans et on en fait l'alignement, on ferme le compte bancaire, on ramasse l'équipement de plongée que l'on a fait inspecté, on retourne la moto louée et on appose la peinture scellante sur les hélices. Chaque seconde était comptée mais nous avons terminé l'essentiel en temps pour la remise à l'eau. Bref, après 6 semaines de travaux et un total de 39 items en moins sur ma liste, nous sommes enfin de retour à l'eau, le 22 février 2012. Il reste encore beaucoup de choses à finaliser, dont le premier item sur la liste, soit réinstaller les trampolines. Après presque 4 ans de navigation, je suis passé maître dans l'art de la pose d'un trampoline, ainsi 2 heures plus tard, le tout est en place. Souvent en les posant, je repense à ma soeur Isabelle et à ma belle-soeur Paule, qui avaient eu la tâche, avant qu'on quitte Québec, de les installer. Ça avait été un peu plus long à l'époque!! Le lendemain de la remise à l'eau, je dépose l'équipage à terre à Chalong et en même temps, je ramasse mon expert nautique à nouveau qui doit passer l'après-midi sur le bateau pour finaliser sa visite pour pouvoir me remettre LE rapport de 'survey' tant attendu par les assurances. Notre dernière expertise sur Cat Mousses datait du mois de juin 2008 à Québec alors la compagnie d'assurance en voulait une nouvelle avant le mois de juillet faute de ce document, nous ne pouvions plus être assurés!!
En conclusion, nous avons passé plus de 6 semaines à travailler 7 jours sur 7, et ce malgré que nous avions engagé un contracteur pour la peinture, un pour le moteur et un pour les plafonds. Et bien malgré tout ceci, pouvez-vous croire que dès ma première journée dans un ancrage paradisiaque, je me suis retrouvé à resceller un hublot que nous n'avions pas fait refaire (nous l'avions oublié celui-là!!) Mais ça ce n'était qu'un prélude, car je me suis ensuite retrouvé avec les deux mains dans la merde car le joint de la toilette babord venait de briser, tel que raconté dans l'un de nos récits précédents!!! Dire que j'avais tout changé la tuyauterie au cours des travaux, il faut croire que ce n'était pas assez. Des heures de plaisir comme nous nous plaisons à dire Dany et moi.
Note de Dany: Pour faire une histoire courte, il nous a semblé à un certain moment, que tout le bateau était démonté en pièces détachées. Surtout dû au fait que pour refaire les vinyles des plafonds, il a tout fallu vider les chambres, tablettes, étagères et tout enlever ce qu'il y avait de rideaux, cadrages de fenêtres, fixtures, cadres, bibliothèques, etc, le tout afin de démonter tous les murs. Le bateau n'était pas beau à voir, on ne s'y trouvait plus et on ne voyait plus le jour de finalement commencer à remettre les morceaux du casse-tête en place. Ce fut toute une aventure de remettre ce puzzle en place, une chance qu'on avait pris des photos, et encore... Heureusement, René avait réussi à me convaincre de louer un appartement (soit une pièce vide style 'deux et demi'. Au moins, je pouvais continuer à faire les classes chaque matin et ça faisait un petit lieu d'échappatoire lorsque nécessaire. On y a dormi à quelques reprises (surtout les enfants), et ce fut mon studio pour refaire mes vernis dans un endroit 'un peu moins' poussiéreux que le chantier. La beauté dans ces travaux fut d'avoir pu déléguer, pour une fois, une partie des travaux, à divers contracteurs. C'est ce qui nous aura permis d'entreprendre une multitude d'autres projets connexes qui attendaient sur la liste depuis belle lurette.
Souhaitons seulement que nous soyons récompensés pour nos efforts et que ces travaux paraissent toujours au retour. Lorsqu'on se relit, on a du mal à croire que nous ayons réussi à accomplir autant de projets en si peu de temps. Nous n'avons pas chômé, ne nous permettant que de très rares et courts répits. Les sceptiques auront été confondus et malgré que celà ait pu paraître impossible (vu l'état du bateau à moins d'une semaine du retour à l'eau) nous aurons relevé le défi et réussi notre mission. Le bateau fut remis à l'eau tel que prévu, ou plutôt avec une journée de retard pour être francs, ce qui n'est pas mal du tout. Nous tournons donc la page sur ces longues semaines de travaux pour pouvoir continuer notre navigation des 16 mois à venir, qui nous ramènera tranquillement au bercail, pour un retour prévu pour l'été 2013.
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