12 septembre 2012
En navigation vers Madagascar
Récit no 222 - Arrivée à Mayotte
La fin de notre navigation vers Mayotte se déroule bien jusqu'à maintenant, ne le disons pas trop fort...
Cette nuit nous avons contourné le cap Nord de Madagascar et poursuivons vers Mayotte. Depuis, la mer s'est calmée drastiquement car nous bénéficions désormais de la protection de l'île, et de ce côté-ci, les vents iront en diminuant. Nous irons chercher nos livres à Mayotte et y passer quelques jours, puis nous reviendrons sur Madagascar. Parlant de ceci, pour ceux qui les suivent, ne vous affolez pas si nos rapports de positions se font moins assidus lorsqu'en mer. Il faut dire que lors de notre passage à Maurice, un capitaine de corvette français nous avait offert une évaluation des risques de pirateries sur la zone. Il nous avait recommandé de demeurer au sud de 12 degrés Sud, de ne pas s'éloigner de plus de 10 Miles nautiques de la côte de Madagascar et que Mayotte n'était pas à l'abri de piraterie par nos amis somaliens!! Plusieurs actes de piraterie ont été perpétrés dans les environs en 2011 mais il faut tout de même aller récupérer les livres d'école des enfants!!! Toutefois on a pris les mesures nécessaires pour ne pas trop attirer l'attention en ne donnant pas d'infos sur notre position. Aussi, la nuit nous naviguons tous feux éteints, dans ces coins-ci, on n'est jamais assez prudent!
Une nuit, il y a quelques jours, un beau gros calmar d'environ 60 cm a mordu sur la canne à pêche que Nicolas avait installé(sur les instructions de son ami Mathias). Vous vous rappelez (papa et maman)... c'est comme les minis calmars que les enfants nous pêchaient en Thailande. Nicolas nous l'a cuit en cocktail comme il le faisait lors de votre passage. C'est le même goût tendre et délicieux des petits calmars, ça nous a rappelé de bons souvenirs.
Un matin, à notre réveil, les enfants avaient changé le cap de leur propre initiative pour aller faire de la pêche à la traîne à travers un banc d'oiseaux. Trois poissons ont mordu simultanément, mais un seul a été remonté. Une chance! La cuisinière a ensuite mis un embargo temporaire sur la pêche, le temps de vider son frigo.
Les classes ont repris de plus bel après trois jours en mer. Disons que les coeurs sont parfois un peu barbouillés car la mer est très forte. Les vents sont de 20-25 noeuds, mais au passage du cap d'Ambre ils montent jusqu'à 38 noeuds, alors les vagues sont en conséquence, une chance que le vent est au portant!!! Malgré tout, les enfants nous surprennent et persévèrent. Notre passagère se débrouille bien elle aussi. Elle a réussi à remonter la pente après 4-5 jours et ne prend maintenant plus de gravol, mais elle a très, TRÈS hâte que ça finisse qu'elle nous dit.
Thomas, cette semaine, nous a rendu très fiers à deux rerpises avec ses réactions. Quand une situation un peu tendue se présente, il nous surprend de plus en plus par son calme et son aplomb. Tout de suite il y va de son esprit analytique et nous arrive avec des solutions pratiques parfois très surprenantes pour contrer les problématiques. Thomas c'est l'homme de la situation, il n'est pas paniqueux.
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20 sept 2012
Voilà c'est fait, nous sommes enfin arrivés à bon port, avec des enfants très contents d'arriver. Toutefois, nous n'étions pas sitôt arrivés que les enfants regrettaient déjà la mer, parce qu'il n'y avait plus la moindre brise de vent. Il faisait une chaleur dont nous avions perdu l'habitude, vu nos deux derniers mois (plus frais) passés à Maurice et à la Réunion. Maintenant un peu de culture générale sur Mayotte.
Mayotte (appelée aussi Maore en shimaoré) est un département d'outre-mer français (976) de l'océan Indien situé dans l'archipel des Comores, lui-même localisé dans le canal du Mozambique, et dont le chef-lieu est Mamoudzou, la plus grande ville du territoire.
C'est suite au référendum du 29 mars 2009, où 95 % des votants confirment leur volonté de rester rattachés à la France, que Mayotte obtient en 2011 un statut officiel de département.
Ses habitants sont appelés les Mahorais. La langue officielle de ce département est le français, toutefois cette langue n'est pas ou peu connue des personnes âgées originaires du monde traditionnel de l'île. Celles-ci, ainsi que la plupart des plus jeunes, maîtrisent une langue africaine bantoue le shimaore ou des dialectes du malgache. Les langues régionales sont donc le swahili (mahorais), le comorien et le malgache (Madagascar).
En 2010, la population de Mayotte s'élevait à 252 425 habitants répartie sur une superficie de 376 km2. Elle a ainsi la plus forte densité de population de la France d'outre-mer, avec 671 hab/km².
Mayotte est la plus ancienne des quatre grandes îles de l'archipel des Comores, chapelets de terres qui émergent au-dessus d'un relief sous-marin en forme de croissant de lune, à l'entrée du canal du Mozambique. Située à 250 km à l'Ouest de Madagascar et à 30 km Sud-Sud-Ouest d'Anjouan, Mayotte est constituée de deux îles principales, Grande-Terre et Petite-Terre, et de plusieurs autres petites îles, dont Mtsamboro, Mbouzi et Bandrélé. Nous nous trouvons actuellement dans l'une des trois communes les plus peuplées du territoire, soit à Dzaoudzi, dans la baie de Pamandzi (Petite-Terre). Petite-Terre (ou île Pamanzi) fait 11 km2.
Ici il est extrêmement commun d'observer des femmes portant des masques de beauté (séchés). Ce masque, souvent jaune est principalement constitué de bois de santal râpé mélangé à de l'eau. De même le vêtement traditionnel féminin s'appelle le nambawani. Il se compose de deux parties : le saluva qui est un paréo (jupe) et le kishali (pièce de tissu qui se porte en châle, sur les épaules ou parfois replié sur la tête). Nous avions vu quelques unes de ces femmes à la Réunion mais cette influence des Comores est beaucoup plus marquée ici. Cette société, teintée de croyances africaines et malgaches, nous fait sentir un peu comme en Afrique. Côté religion, l'islam est ici pratiqué par 95 % de la population.
Nous avons rencontré Dominique hier PM; quelques heures à peine suivant notre arrivée. Elle tenait notre précieux colis (les manuels scolaires de Thomas et Catherine). Dominique et Jean, ce sont les copains d'un ancien copain de René (Valmont, un padré militaire). Voyant que nous avions l'intention de venir à Mayotte, Valmont nous a contacté et filé ce contact qui s'est révélé fort pratique. Depuis la réception de leur matériel didactique, les enfants travaillent de longues heures à chaque jour pour rattraper le petit retard qu'ils ont pris.
Nous avons fait le maximum au cours de notre dernière navigation, mais cette année, la charge de travail a largement doublé, voire triplé pour nos deux élèves du secondaire. Heureusement, ils sont ultra motivés et adorent cette nouvelle façon de faire les classes à la française, via le CNED (Centre National d'Enseignement à Distance). Avec nos cinq élèves (3 au secondaire (comptant Rosalie) et 2 au primaire), nous sommes soulagés de voir que les plus vieux sont désormais plus autonomes grâce à ce système. Comme je devais, depuis le début du voyage, avec l'aide de notre chère Aline, bâtir moi-même la planification scolaire de mes 4 mousaillons, je suis désormais libérée de deux élèves. Bien que ce soit quand même beaucoup de supervision et d'aide, au moins je n'ai plus à me soucier de leur improviser un programme de mon cru et ils bénéficient de 12 matières au lieu des maigres 3 à 5 matières sur lesquelles je devais me concentrer.
A date, Dominique nous a emmmenés deux fois au supermarché et nous a aussi procuré des légumes frais via une amie. Bien que le tourisme soit une activité assez peu développée ici, nous nous promettons, demain en fin de PM, une petite randonnée au volcan éteint de Petite-Terre, le Dziani Dzaha, lac Dziani. Il y a là 4 des 5 géo-caches de l'île. Ces 4 caches n'ont encore jamais été trouvées à ce jour pusqu'elles viennent d'être créées. Avec ce qu'on leur a fait faire comme expéditions à la Réunion, les enfants craignent le pire, mais seront surpris de la simplicité de cette randonnée.
Egalement, nous nous promettons une petite sortie à NGouja pour aller voir les tortues vertes et les lémuriens, ici appelés makis. Comme nous nous trouvons dans l'un des plus grands lagons au monde (1 100 km2) entouré d'un récif de corail de 160 km de long, on se promet aussi une petite plongée (snorkeling) pour aller observer les poissons tropicaux, tortues, requins et les dauphins. Nous sommes aussi dans la bonne saison pour observer les baleines et leurs baleineaux, nous espérons donc pouvoir faire vivre cette expérience à Rosalie lorsque nous quitterons le lagon pour refaire route vers Madagascar. Ce sera tout pour le moment chers lecteurs, plus à suivre lors de notre prochain leg vers Madagascar.
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