En traversée par le Nord-Ouest
Samedi 27 juillet
Grosse journée! Nous nous sommes levés très tôt ce
matin, 5 h 30, pour nettoyer le fond de la coque d'un déversement de carburant
diésel causé par une fuite du réservoir arrière.
À 7 h 30 nous étions prêts
à partir et pensions faire une route de 40 milles qui nous mènerait à Cap
Halkett, protégé des vents de l'ouest annoncés pour demain.
Après 4
heures de route, donc à mi-chemin, nous croisons d'immenses plaques de glace
qu'il faut contourner. Ce qui nous fait naviguer dans un dédale de glaces* pour
arriver vers 16 h à notre mouillage. Malheureusement, le vent de pousse la glace
vers cette côte et nous décidons de continuer pour un autre 20 milles (4 heures)
et contourner une pointe qui nous protégera un peu du vent et surtout de la
glace dérivante.
À 20 h, nous arrivons de l'autre côté et le mouillage
est inaccessible à cause de la présence de glace. De plus, le vent d'ouest,
annoncé pour demain, se lève, et pousse la glace sur cette côte. Nous décidons
de continuer pour nous rendre 30 milles plus loin, près du Cap Simpson. Un
brouillard opaque - visibilité 30 mètres - décide de se mettre de la partie et
nous rend la vie difficile, d'autant plus qu'il y a encore des morceaux de
glaces de bonnes grosseurs qui se dévoilent au dernier moment. Cela nous garde
sur le qui-vive et sous une tension constante à la barre. Nous nous remplaçons
toutes les heures pour nous réchauffer. Nous naviguons à moteur, vent de face,
et bruine fraiche et prévoyons arriver vers minuit, en espérant que le mouillage
sera accueillant.
Comme par magie, deux heures avant notre arrivée, le
brouillard se dissipe laissant apparaître une petite bande côtière parmi les
nuages. Heureusement que le soleil ne se couche pas. Nous, par contre, irons
nous coucher et aurons un sommeil bien mérité. Ancré à 0 h 30 près de la côte à
50 milles à l'est de Barrow.
Claire
* Lorsque je parle de "
glaces ", je veux dire des morceaux de 1 mètre de diamètre à 15-20 mètres de
diamètre et de 1 à 3 mètres de haut. Je les différencie des " Icebergs " qui
sont beaucoup plus hauts.
Dimanche 28 juillet
Aujourd'hui 40
milles à faire pour Barrow. À Barrow, on peut s'ancrer en mer face à la plage.
Prérequis; beau temps. Exclus les vents du secteur ouest et il faut qu'il n'y
ait pas de glaces dérivantes. En option, si la météo est mauvaise, on peut aussi
ancrer dans le grand lagon.
Pour l'instant, quel plaisir de savourer une
navigation sous voiles dans une mer plate et un petit vent presque chaud! Après
4 heures paisibles avec ce vent de terre de 12 noeuds sur le travers, le vent
refuse et passe rapidement à 20, 25 noeuds et un peu plus dans les rafales. Nous
naviguons maintenant avec 3 ris dans la grand-voile et un petit bout de voile à
l'avant et notre cap nous éloigne de l'entrée du lagon. La température chute à 7
C, la pluie tombe et quand elle cesse c'est pour être remplacée par un
brouillard gluant et impénétrable!
Nous avançons à l'aveugle à plus de 6
noeuds quand nous décidons d'embouquer une des passes qui donnent accès au
lagon. Au même moment le vent fait une pause, le brouillard se dissipe et la
glace apparaît droit devant!
Nous démarrons le moteur et mettons 5
heures pour parcourir les 20 milles face au vent pour entrer dans cette passe
parsemée de haut fond, et ensuite pour rejoindre le mouillage au Nord-Ouest tout
en haut du lagon.
Enfin, à 19h30, l'ancre est bien prise et nous pouvons
prendre un peu de repos!
Nous pourrons ici faire nos courses, le plein de
carburant et d'eau, etc. Le seul hic est que la ville de Barrow se trouve à 10
milles de notre mouillage, 3 milles en annexe (canot pneumatique) et 7
milles...sur le pouce!
Claire et Guy
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