Les premiers jours, on se demande un peu toujours pourquoi on s'embarque dans
une traversée. C'est la même histoire que racontent tous les navigateurs : on se
frappe partout, on a de la difficulté à se tenir debout, le mal de cœur n'est
pas très loin, …
De plus, pendant les premiers quarts de nuit nous cognons des
clous pendant que nous devrions être réveillés et nous ne réussissons pas à
trouver de position confortable pour bien dormir quand c'est le temps. A tout
ceci s'ajoute le stress d'être sur le bord des côtes. Il faut rester plus
vigilant car il y a plus de trafique maritime et plus de récifs. Mais aussi, les
côtes influencent les vents, les courants et les vagues et les rendent très
changeants ce qui implique beaucoup d'ajustements sur le bateau.
Dans le cas
d'Hawaï, se sortir de l'archipel est comme essayer d'échapper aux griffes d'un
félin. Les îles forment une barrière entre les vagues qui viennent du Nord et
celles du Sud. Nous avons d'abord essayé de sortir par la passe entre la plus
grosse île (Hawaï) et Maui. Nous nous sommes retrouvés avec des vents de plus de
30 nœuds dans le nez avec des vagues confuses et déferlantes d'au moins 3 mètres
aussi dans le nez. La météo annonçait un temps calme. Changement de cap!
Deuxième essaie, après une journée de navigation sous le vent des îles tantôt à
voile et tantôt au moteur, nous passons entre Ohau (ou se trouve Honolulu) et
Molokai. La mer est encore très confuse et les vents forts mais cette fois-ci,
nous persévérons en gardant toutefois en tête l'alternative d'un retrait mais
nous passons.
Aussitôt la pointe de Molokai passé, les vents se stabilisent et
la houle s'allonge. Nous sommes au près dans un vent d'Est d'une quinzaine de
nœuds et nous avançons à 5-6 nœuds. Nous nous habituons au mouvement et dormons
comme des bébés. Là, nous nous rappelons pourquoi nous sommes
ici.
Lizanne (VA2DUO) et Gaston (VA2VIF)
et Bidule (http://bidule.micro.org)
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