29 sept 2013, Gatineau, Québec
Récit FINAL
Le retour à la vie de terrien
Tel que promis, pour ceux qui visitent encore notre site,
voici une petite mise-à-jour sur notre nouvelle vie de terriens. Beaucoup d’eau
a coulé sous les ponts depuis notre retour du 13 juillet dernier. La montagne
semblait un peu haute à gravir, mais comme dirait une de mes amies, un éléphant
ça se mange, en autant qu’on procède une bouchée à la fois.
Nous sommes présentement en route vers Montréal, pour une
entrevue télévisée à Radio Canada pour l’émission ‘Alors on jase’ avec Elyse
Marquis et Joël Legendre, émission qui sera diffusée le 5 novembre prochain.
Fidèle à mes anciennes habitudes du bateau, je profite de ce temps (sur la route
et non sur la mer) pour vous remettre à jour.
Nous y sommes allés progressivement, un dossier à la fois.
Tout d’abord, la vente du bateau: nous avions 4 jours pour préparer le bateau
pour l’inspection de l’acheteuse potentielle américaine. Quatre jours, c’est
vite passé pour vider sa maison flottante de tous ses effets personnels
accumulés depuis 5 ans, puis nettoyer réparer et remettre le bateau tout beau
tout propre. Heureusement que nous avions l’aide précieuse de nos proches. Un
merci tout spécial à mes parents qui ont passé la semaine avec nous à vider,
emballer, laver, frotter... ainsi qu’à Vincent et Gaby qui faisaient la navette
pour transporter nos boîtes chez eux.
L’acheteuse nous est arrivée de la Californie pour être sur
place lors de l’inspection du bateau, tout s’est déroulé comme un charme et très
rapidement la transaction de la vente fut complétée. Restait à livrer le bateau
au Lac Champlain (tâche dont s’est acquitté René en compagnie de mon père et un
ami à lui (François de Magog)). Ensuite, René est reparti pour 5 jours pour
aider l’acheteuse à naviguer vers New York, le temps qu’elle soit confortable
avec son nouveau bateau, mais surtout d’aider à la réinstallation du
mât.
Pendant ce temps… Les enfants ont pris l’autobus vers
Montréal pour aller se soumettre à une séance d’examens du Ministère chez notre
ange de professeur, notre chère Aline. Cette dernière nous a fourni un bulletin
pour chaque enfant, chose qui allait se révéler fort utile lors des inscriptions
scolaires. Thomas et Catherine ont ensuite entrepris (grâce aux contacts de
parents et amis) de faire du bénévolat comme aide-animateur/trice dans des camps
de jour pendant quelques semaines en Outaouais, ce qui a grandement accéléré
leur intégration sociale.
Au travers de toutes ces activités, se sont insérées
plusieurs entrevues avec les médias: dont une pour la chaîne télé MaTV avec les
Eclectiks, mais aussi Salut Bonjour ainsi que diverses émissions
radiophoniques.
Puis un après-midi, nous avions comme mandat de nous trouver
une voiture. Les enfants avaient fait pour nous les recherches sur internet,
alors le dossier fut clos en quelques heures à peine. Ensuite nous avons vu au volet social (très élevé dans
la liste des priorités). Nos amis américains de Chicago (du bateau Imagine,
eux-mêmes revenus d’un tour du monde de 4 ans l’an dernier), sont venus nous
visiter à Québec. Ceci suivi d’une rencontre avec notre gang de chums, pour
entre autre souligner le départ de nos amis Jinny et Martin pour un périple
(avion et sac à dos) d’un an autour du monde.
Il fallait ensuite nous trouver un chez-nous. Merci à tous
ceux qui nous ont permis de ‘squatter’ chez eux cet été! Nous n’avions toujours
pas de travail, mais malgré tout, nous ne voulions plus attendre, il fallait
nous trouver un pied-à-terre pour pouvoir, entre autre, procéder aux
inscriptions scolaires. Nous avons opté pour nos anciennes amours et sommes
revenus dans la région d’Ottawa pour nous installer à Gatineau (secteur
Aylmer). Grâce à notre bon copain (allias Bine) nous avons vite déniché la
maison parfaite pour nous. Un peu grande, mais il semble que les enfants, après
autant de proximité, avaient besoin d’un peu d’air, donc tous ont maintenant
leur propre chambre à coucher.
Encore là, les choses se sont déroulées à la vitesse de
l’éclair. Suivant la soumission de l’offre, nous prenions possession de la
maison, 9 jours plus tard : un record de vitesse de transaction dans le bureau
Royal Lepage de Bine. Puis René quitte pour Québec pour aller rapatrier et
chercher nos meubles et effets chez Vincent. En une journée (un dimanche), les
déménageurs ont chargé les meubles, fait la route vers Ottawa et déchargé en fin
de PM. Ne restait plus qu’à défaire les boîtes, chose qui s’est faite
progressivement, mais assez rapidement grâce à l’aide des
enfants.
Venait ensuite la priorité des inscriptions scolaires,
dossier qui m’avait rongé tout autant que la vente du bateau. Encore là, je
m’étais inquiétée inutilement: tout fut réglé très facilement. Antoine en
5e année à l’école du Vieux Verger à 4 minutes de marche de la maison
et les trois grands (sec 1, 2 et 4) à l’école secondaire de Grande-Rivière à 12
minutes de marche de chez nous.
La question qui tue… Est-ce que nous nous ennuyons du bateau
et de notre vie de navigateurs? Jusqu’à maintenant non, nous étions tous mûrs
pour tourner la page sur ces cinq merveilleuses années pour entreprendre un
nouveau chapitre de vie. Les enfants sont débordés entre l’école et les
activités sociales, presque trop même. Nous leur recommandions de choisir ‘UNE’
activité parascolaire, afin de favoriser leur réinsertion sociale. Nous ne
nous attendions pas à autant d'engouement, mais c’est leur choix, nous les
respectons et ils en sont bien heureux. Ils ont maintenant un programme si
chargé que nous approchons dangereusement notre vitesse de croisière d'antan,
soit 200 miles à l'heure. Le rythme de vie un peu fou reprend son cours, une
chance que nous ne travaillons pas encore... pas le temps!
Thomas a décroché un contrat de tonte de pelouse chez le
voisin. A l’école, après les classes, il s’est inscrit à deux activités (
Parkour et Ultimate Frisbee).
Catherine s’est qualifiée dans le niveau argent lors
d’auditions pour participer à des cours de chant avec l’école Tapis Rouge. Elle
fait du gardiennage et s’est inscrite dans le groupe de filles en forme de son
école ainsi que dans la danse et le bénévolat.
Nicolas, de son côté, est en concentration musique à son
école et joue au badminton et volleyball après les classes. Aussi, il s’est
inscrit dans le corps des cadets de la marine à Hull. Il a tellement aimé qu’il
a réussi à recruter son frère Thomas et sa sœur Catherine.
Antoine de son côté, adore son école et son professeur, il
est motivé comme dix à obtenir des notes parfaites partout. Il est heureux
comme tout de venir dîner à la maison chaque midi. Il s’est inscrit à un cours
d’escrime avec son cousin Emile.
Est-ce qu’ils ont du mal avec le niveau scolaire de leurs
confrères-consœurs de classe me demanderez-vous?.... En fait non, pas du tout.
Même que parfois ils se retiennent de répondre à trop de questions en classe,
ils veulent rester sous le radar! Ils se rendent compte qu’ils sont loin
d’être en retard à cause du 'homeschooling'; au contraire ils en connaissent
plus qu’ils se seraient imaginés.
René continue de se chercher activement un emploi. L’option
des forces armées semble prendre plus de temps que prévu, il tourne
tranquillement son attention sur autre chose. En attendant, il offre nos
services de conférenciers un peu partout dans les clubs de voile, salons
nautiques, écoles et autres. Une chance qu’il ne travaille pas, il est
débordé.
Moi, je joue à la maman au foyer, tout en terminant de
défaire les dernières boîtes et en organisant notre nouveau chez nous. J’ai été
sérieusement ralentie par un problème à l’épaule droite : des calcifications qui
ont paralysé tout mouvement avec ce bras pour une grosse semaine. Heureusement,
mon cas fut classé urgent à l’hôpital et le dépôt de calcaire fut fragmenté, me
redonnant l’usage de mon articulation. Encore chanceuse que ce problème ne soit
pas survenu en mer. Aucun médicament ne venait à bout de la douleur causée par
l’inflammation, je n’en dormais plus tant la douleur était intense.
L’infirmière de bord aurait été bien en peine devant ce problème!
Bref, nous nous plaisons énormément dans notre nouvelle vie
et la réintégration s’est faite tout naturellement. Mis-à-part la recherche
d’emploi qui ne débouche pas aussi rapidement que souhaité, tout le reste des
pions sont tombés en place, comme si rien n’était.
Ce récit marque la fin de l’aventure du Cat Mousses, ça me
fait tout drôle d’écrire ceci, mais il faut se rendre à l’évidence. Comme quoi
toute bonne chose a une fin. Je remercie encore notre cher Luc, notre
‘manager’, l’instigateur de notre site web, celui qui a œuvré dans l’ombre
pendant toutes ces années pour nous faciliter la vie et trouver des solutions à
tous nos petits soucis. Merci à nos lecteurs et lectrices et tous ceux qui nous
ont suivi de près ou de loin dans notre périple. Un tel engouement était une
grande source de motivation pour nous.
Je m’attaquerai sous peu à la rédaction de mon livre ou récit
d’aventures. Je vous tiendrai au courant des développements et échéanciers
visés, via notre site web.
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