Objet :
Choix d'un guindeau Tigre et délais de livraison élastique.
Comparatif entre trois hélices à mise en drapeau
Un clin d'oeil à un grand Monsieur de la course au large... et toute l'utilité d'un gennaker!
Bonjour,
Nous sommes en attente de matériel pour continuer notre beau voyage. Mais attendre à Tahiti n'est pas franchement une punition. Nous en profitons, les jours de beaux temps, pour nous balader dans l'île et approfondir notre découverte. Nous vous en reparlerons, car c'est vraiment une très, très belle île!
Nous avions planifié un carénage pour début janvier, mais nous sommes obligés de repousser celui-ci au rythme où les pièces n'arrivent pas. Les revendeurs nous annoncent les retards au son de musiques d'une telle douceur de vivre que nous ne nous fâchons pas de cette immobilisation forcée...
Néanmoins, malgré une douce langueur, l'équipage veille au grain. Puisque nous sommes en période cyclonique et pluvieuse, il est normal que nous ayons quelques jours de mauvais temps. Ces jours là, nous les mettons à profit, pour bricoler, comme par exemple offrir de nouveaux robinets à notre cuisine et notre salle de bain, ou vérifier les fonds de notre belle coque en aluminium... Hé oui, l'alu est un beau matériau, solide, fiable, mais il requiert une surveillance afin que ne se perde aucun autre métal dans un résidu de sel éventuel, une inspection minutieuse rassure toujours les troupes. C'est le moment de partir, "brosse à dent" en éveille, fureter les soudures. (Je vous rassure... vieille brosse à dent usagée à ne plus user que sur les soudures!).
Cet examen, s'il débute avec un léger doute dans l'esprit, se finit toujours par de belles conclusions : cette coque ne bouge pas!
Au chapitre des attentes, le guindeau joue les premiers rôles. Nous avons choisi la marque Lofrans, le modèle Tigre. Tous les copains n'en disent que du bien. Nous aurions bien hâte de l'utiliser, encore faut-il qu'il arrive.
La période de fêtes n'a pas été propice à activer son embarquement. Nautisport, notre correspondant de Tahiti, nous assure qu'il fait l'impossible. La bête aurait dû partir d'Italie, pour traverser "rapidement" la France, et embarquer à Roissy pour Papeete. Mais... pas trop de nouvelles de ce côté là! Après une semaine d'inventaire, chez Nautisport, nous activerons le contact de Tahiti la semaine prochaine.
Pour l'hélice, c'est plus sérieux. Une commande passée avant Noël, ils nous ont averti que l'hélice serait en "manufacture" en Angleterre dès le 4 janvier. Nous avons été avisé (par mail) dès sa construction, puis directement lors de son envoi par UPS...
Notre Hélice est une grande voyageuse, avant même d'arriver à bord, elle aura parcouru un demi tour de planète, au départ de Grande Bretagne, à Bury St. Edmunds, elle s'est retrouvée à Cologne en Allemagne, puis en Chine à Shenzhen, à présent, elle est à Singapour... Il ne reste plus qu'un océan et demi à traverser, et elle arrivera en douane. C'est là que tout se corsera, car nous voulons la sortir de là, sans subir les multiples et exorbitantes taxes polynésiennes.
Nous avons arrêté notre choix sur l'autoprop de Brunton. Nous avions anciennement une Max Prop, dont nous sommes très contents, mais qui au bout de 14 ans de bons et loyaux services montre du jeu. Une usure normale des engrenages.
Nous aurions pu reprendre la même. Ou la faire usiner. Mais depuis Tahiti,KIWI PROP un aller/retour, d'une hélice qui pèse plus de 10 kilos nous coûte quasiment le prix d'une neuve. Du coup, nous avons fait une petite étude de marché (c'est à dire que nous avons interrogé tous les copains).
Nous cherchions une hélice à mise en drapeau. Certains nous ont parlé de la kiwi Prop. Une hélice tout en carbone, ultra légère. Au premier abord, elle ne présentait que des avantages : sans engrenage, fabriquées en composite haute résistance ses pales minimisent les facteurs de corrosion et réduisent considérablement le poids de l'hélice, elles rallongent également la durée de vie du Sail Drive et des inverseurs.
L'installation simple par un écrou central et deux vis de sécurité est alléchante... Toutes ces qualités nous ont séduits pendant un certain temps. Il est vrai que le montage et le démontage annuel de la Max Prop est un casse-tête pour bricoleur ingénieux patient. La kiwi et toutes ses facilités... Pourquoi pas? De plus, elle est très économique : 1154 euros contre 2800 euros pour une max prop. Mais, en discutant avec ceux qui avaient opté pour la kiwi, nous sommes vite revenus sur notre décision.
La kiwi prop n'est pas une mauvaise hélice, tout dépend de l'usage qu'on en fait. Elle est très adaptée pour des bateaux légers, avec une motorisation inférieure à 50 CV. En résumé, elle aime les bateaux de régate, qui ne l'utilisent que pour entrer et sortir du port et qui se fait discrète et légère en course au large. Elle n'est pas faite pour un bateau de voyage, lourd, qui peut solliciter son hélice et un moteur de 50 CV pendant de nombreuses heures.
Notre copie déchirée, nous avons rencontré des heureux propriétaires d'un Allure 44, munis d'une hélice Autoprop de Brunton sur un moteur de 55CV. Ne l'ayant pas encore installée, nous ne pouvons que vous dire la satisfaction de nos amis Richard et Gaby de Riga2. Et vous confier le fruit de nos recherches.
L'hélice autoprop a été premièrement destinée aux bateaux à moteur, développée à la fin des années 1980, elle a été optimisée dans les années 1990 pour les voiliers. Pour le prix, elle est au même niveau que la Max Prop. Peut-être un peu moins chère (2700 euros l'hélice plus 10 jeux d'anodes). Tous les prix mentionnés le sont Hors taxe.
Quels ont été nos critères finaux de choix?
Maintenance
L’installation est facilitée par une livraison entièrement assemblée. Elle ne demande pas d'être montée et démontée chaque année, les anodes peuvent se changer facilement sous l'eau. La maintenance est donc commode avec une simple opération de graissage lors de la sortie de l'eau. Toutes les pièces d’usure sont remplaçables.
A la voile
Elle se met en drapeau pendant les navigations (trainée très réduite, voire nulle).
Au moteur
L'hélice varie automatiquement l’angle de pas en équilibrant les forces centrifuges et hydrodynamiques sur les pales. Elle s'adapte donc au régime du moteur en donnant une plus grande force de propulsion qu'une hélice traditionnelle. Par conséquent, pour une vitesse donnée, elle nécessite un régime moteur inférieur et donc une moindre consommation de gazoil. Elle est présentée également pour obtenir une vraie marche arrière et une distance d'arrêt très réduite.
D'après Richard, qui a navigué de conserve avec un first 44, ultra léger muni d'un moteur de 55CV et d'une autre hélice à mise en drapeau, mais qui n'était pas à pas variable,autorpop arrière les performances de Riga étaient meilleures. Il a pu comparer les deux hélices, dans l'Amazone. Contre le courant, Riga parvenait à tenir ses 5 noeuds de vitesse à un régime de 1800 tours, tandis que le first 44 pour maintenir le rythme devait monter à 2200 tours. A signaler, que Riga était aussi plus lourd que le first...
A voir et à vérifier, lorsque nous aurons monté l'autoprop sur notre Etoile... .
Important à savoir
Les anodes des Autoprop ne se trouvent pas facilement, lors de la commande de l'hélice, il faut prévoir pas mal de jeu d'anodes afin d'être autonome, surtout lorsque les routes s'écartent des sentiers battus. (nous en avons commandées 10 afin de terminer notre tour tranquillement)
Bye Bye gennaker...
Toutes ces dépenses (car ce sont des gros postes dans un budget) éloignent encore de moi l'espoir de voir monter à bord, cette merveilleuse voile qu'est le gennaker. A ceux qui préparent leur tour du monde, ou simplement leur tour à la voile, profitez des préparatifs pour faire tailler un gennaker aux "mensurations" de votre monture. Sincèrement, en équipage réduit, c'est LA voile de petit temps! Elle présente tous les avantages du génois et du spi, sans avoir à chaluter du poisson quand on se ramasse, en urgence par survente, cette grande toile sur le pont... Il suffit d'enrouler, et de poursuivre sa route. Par sa légèreté, elle prend le vent, plus facilement qu'un génois, parfois trop lourd. Elle vous évitera de longues et laborieuses heures de moteur lorsque l'alizé vous abandonne. Dernièrement, un copain nous a prêté le livre de Philippe Monnet, "Le monde à l'envers". Il a cette phrase très juste sur le gennaker : "On peut dire que le gennaker est vraiment la femme idéale du solitaire : fidèle, simple à manier, résistante, facile à envoyer en l'air". Description triviale, mais efficace!
A plus, pour d'autres nouvelles du bord,
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
Plus d'infos sur l'Autoprop
Site web de Brunton : http://www.bruntons-propellers.com
Brunton France : web: www.wenex-equip.com (à recommander, Benoit D'Alançon, très sérieux : b.dalancon@wenex.fr)
PDF téléchargeable :
documentation en français : http://www.mayrik.com/Images/FrenchAutopropbrochure.pdf
PDF en Anglais
Très bon article, très complet sur l'Autoprop
http://www.mayrik.com/Images/ArticleAutopropPM.pdf
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