21 août 2011
Récit no 02 - Manille
Après une traversée de 24 heures sur le ferry, nous sommes arrivés à Manille. La sortie du ferry était un peu impressionnante, c'était la jungle, c'était noir de monde et les chauffeurs de taxis se ruaient sur tous, locaux comme touristes, comme des mouches avec, bien sûr, des prix d'amis, ou presque. Pas question, nous avons opté pour l'incontournable Jeepney. Ils sont plus gros et luxueux qu'à Cebu ici. Ouf quel traffic en ce samedi soir, c'était beau à voir.
On a fini par se rendre à notre auberge backpacker qui se trouvait au 24e étage d'un hôtel pas mal chic. Nous avons une chambre à 6 lits, c'est donc dire que nous avons notre chambre familiale privée, c'est idéal. On a la télé, accès illimité à internet dans la chambre, déjeuner inclus et accès à la piscine de l'hôtel. Quoi demander de plus! Nous sommes ici pour trois nuits jusqu'à notre départ pour Hong Kong.
Dimanche matin, le proprio de l'auberge nous offre de l'accompagner à la messe. Pourquoi pas! C'était une chapelle dans un espèce de parc entouré d'un étang. Il y avait un toit mais tout le reste était ouvert, ce qui faisait que nous étions plus ou moins dans une messe en plein air. Très beau concept et belle ambiance.
Ensuite notre copain nous a emmené dans un resto local, il nous a commandé ses spécialités préférées puis il nous a laissé car il avait d'autres engagements. Nous avons eu un fort bon repas quoique qu'un peu trop copieux.
Voyant l'orage se poindre, nous avons opté pour un arrêt au SM 'mall of Asia', encore plus immense que tout ce que nous avons vu auparavant dans notre vie comme centre commercial. Démesuré! On se demande pourquoi il y a tant de centre commerciaux par ici et pourquoi ils sont aussi gigantesques. En faire le tour prend facilement deux jours mais aussitôt le soleil de retour, nous sommes partis vers l'ancienne ville appelée Intramuros 'the Walled City' soit une ville forteresse fondée au 16e siècle lors du règne espagnol qui dura trois siècles. Cette ville était entourée d'une barricade de protection et fut grandement endommagée par tantôt un tremblement de terre (1645), tantôt des incendies, pour finir avec une destruction pratiquement totale, lors de la deuxième guerre mondiale en 1945. Nous avons visité l'endroit bien assis dans deux petites remorques à vélo, plus facile qu'à pied, mais surtout nous avions un guide en prime.
Ensuite nous sommes allés terminer la journée au Parc Rizal. Ce parc commémorant Josef Rizal, un docteur qui avait été exécuté, ici-même dans ce parc par les autorités espagnoles, pour avoir soulevé des groupes protestataires filipinos s'insurgeant contre le gouvernement espagnol. Ce parc est très animé les dimanches soirs car les locaux aiment aller s'y amuser les dimanches PM pour ensuite se faire un pique nique en famille devant un spectacle son et lumière de fontaines et jets d'eau synchronisés au son de la musique. Nous avons joint les locaux dans leur tradition en nous offrant des grillades locales. On pourra dire que ce n'est pas aux Philippines que nous mourrons de faim. On se demande comment ils peuvent rester si minces devant autant de nourriture. Ils adorent manger c'est indéniable. Il y a des restaurants à tous les coins de rue, des comptoirs, kiosques, 'stands' de nourriture de toutes sortes, on ne fait pas un pas sans qu'on nous offre à manger. Il y a encore des choses que nous n'avons pas encore osé essayer toutefois. Par exemple le 'balut', délicatesse locale, un oeuf à l'intérieur duquel se trouve un oisillon à l'état plus ou moins embryonnaire, que l'on doit boire ou aspirer cru. Pas sûrs encore!!! Il y a les intestins de poulet, on a passé sur cette offre aussi mais il parait que c'est bien bon.
Apres une journée bien remplie: à pieds, en Jeepney, bus, métro, remorque à vélo et encore et encore à pieds, nous sommes revenus à notre chambre pour un repos bien mérité. En deux jours il n'y a pas un moyen de transport que nous n'aurons pas essayé. Train, vélo, moto, métro, bus, Jeepney, etc. Il y en a de toutes les sortes. C'est assez complexe comme système car par exemple, il faut faire un petit bout en vélo puis changer pour un Jeepney, puis oups un autre autobus, puis le métro, puis on marche puis ceci puis cela mais quoi de mieux pour s'imprégner de la culture locale. Je le redis, je vous mets au défi de trouver un peuple aussi poli, courtois et accueillant. Ils nous surprennent à tous les jours. Encore ce matin, alors que René attendait sa commande dans un petit fast food local avant de prendre l'autobus vers l'aéroport, un garde de sécurité est venu lui offrir de s'asseoir pour les cinq minutes qu'il devait attendre, on lui a apporté un grand verre d'eau glacée avec glaçons. En entrant on nous souhaite la bienvenue, on nous remercie d'être venu dans leur resto, en sortant tout le monde derrière le comptoir nous salue et nous remercie. Je vous répète, je parle ici d'un simple petit fast food, Jollibee dans ce cas-ci, mais si on nous traite ainsi dans un petit fast food bien simple, vous pouvez imaginer le reste. C'est partout comme ça, on est traité comme des rois partout, c'en est presque gênant.
Hier pour dernière journée à Manille, nous avons fait la tournée des cimetières. D'abord le cimetière militaire américain, leur plus gros cimetière outremer avec plus de 17 000 soldats enterrés suite à la deuxième guerre mondiale. Impressionnant comme endroit mais surtout très instructif et bien expliqué. Puis ce fut le tour du cimetière chinois, un tout autre monde. De riches millionnaires chinois achètent ici des emplacements pour enterrer leur famille. Ils construisent un mini temple ou maison ou autre dans laquelle se retrouvent les tombes du père et de la mère et parfois aussi les enfants. Il n'est pas rare de retrouver une salle de toilette, l'eau, l'électricité, un endroit de pique-nique et un stationnement car dans leurs traditions, ils s'y retrouvent régulièrement, parfois aussi souvent qu'à chaque semaine, pour faire des rencontres familiales du dimanche et faire leurs offrandes aux morts. Je ne vous mentirais pas en vous disant que certaines de ces mini maisons sont aussi chic qu'une banque prestigieuse, tellement que dans un cas ou deux, les morts ont même l'air conditionné. C'est un drôle de contraste de voir cette richesse quant de l'autre côté de la barrière, plusieurs Philippins n'ont même pas un toit où se loger. C'est un gros 'clash' de classes de voir que certains morts chinois sont mieux logés que la population locale actuelle. Nous avons appris énormément de choses au cours de cette visite guidée.
Nous sommes présentement à l'aéroport Clark au nord de Manille en attente de notre vol pour Hong Kong. L'aéroport Clark était jusqu'en 1991 le plus grand aéroport militaire américain à l'extérieur des Etats-Unis, année où les Forces américaines se sont retirées des Philippines.
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