Baignade avec les baleines à bosse
25 août 09
Maupiti, Polynésie française
Après notre départ de Bora Bora, nous avons atteint Maupiti sur l'heure du dîner après une petite navigation d'à peine 40 miles. Nous avons franchi sans anicroche l'unique passe de Maupiti, soit la passe Onoiau, réputée dangereuse pour la navigation. Il y a du courant c'est vrai mais à cette heure du jour il était à son plus faible 2 noeuds dans le pif). Nous sommes immédiatement tombés sous le charme de ce lagon peu profond aux eaux turquoises, entourant l'île principale et couronné de petits motus ( petits islets) bordés de plages de sable blanc. Véritable oasis de paix, on comprend facilement pourquoi les habitants de Bora Bora, Raiatea et Tahiti viennent s'y détendre le temps d'un weekend. Le guide Lonely Planet dit : 'A Bora Bora les paillettes, à Maupiti le charme et la séduction sans fard'. Cette description est très juste. En 2005, à l'occasion d'un référendum, les habitants avaient dit non aux sirènes de l'argent facile en rejetant un projet de construction d'une structure hôtelière comme on en voit partout à Bora Bora. Ils ont ainsi su conserver leur authenticité et la culture de la pastèque sur les motus, demeure l'une des principales sources de revenu.
Au cours de notre escale ici nous avons fait pas mal d'école mais nous avons aussi fait deux belles randonnées. Nous sommes allés faire l'ascension du Teurafaatui (380 m), point culminant de l'île, après les classes du matin. Une petite balade d'à peine 5 heures et demi, question de se dégourdir les jambes un peu. La vue d'en haut était absolument féérique. On y voyait chaque petit détail du lagon, dont la passe d'entrée, Bora-Bora, Tahaa et Raiatea. Le guide dit de cette montagne: 'Ne peut être entrepris que par des personnes entraînées et non sujettes au vertige. Certains passages particulièrement abrupts, relèvent plus de la varappe que de la randonnée. La présence d'un guide est recommandée.' Bon bon, ils en mettent un peu mais les enfants semblaient abonder dans le sens du guide!! Ho well, un peu de marche ne les fera pas mourir. D'autant plus que nous sommes revenus avec des bananes et un fruit de l'arbre à pain 'uru' (tombé aux abords de la route) avec lequel on s'est fait de succulentes frites. Un 'uru' aura servi à nourrir une famille de six. Nous n'avons mangé que des frites pour souper, le tout accompagné d'une mayonnaise maison style Aioli que j'avais faite. Ca nous sortait littéralement par les oreilles à la fin. Ouf c'est que ça nourrit ces fruits à pain!
Le lendemain, nous avons attiré les enfants dans une autre idée de randonnée mais à vélo cette fois. L'idée s'est vendue sans aucune difficulté. Congé d'école et balade à vélo, tu parles!! Les enfants étaient fous de joie à l'idée d'enfourcher un vélo. Notre petit Antoine, qui avait un peu perdu le tour du vélo, s'est armé de patience et de courage et malgré plusieurs plonges spectaculaires, quelques grincements de dents et écorchures aux genoux, est passé maître dans l'art de monter à vélo. Un dur à cuire notre Antoine! La circulation étant comment dire . assez tranquille, nous avions pour ainsi dire une voie complète de la route à nous seuls. Le tour de l'île faisant tout juste 10 km, c'était idéal comme distance. Nous nous sommes arrêtés à la plage (la pointe Tereia) pour dîner, une plage magnifique. Le lagon est si peu profond à cet endroit que nous avons traversé à pied pour se rendre au motu Auira juste en face. Les seuls touristes rencontrés étaient tous des Italiens en vacances sur des catamarans de location (charters).
A part ça notre séjour aura servi à débarrasser la coque de ses algues et parasites. Nous avons passé de longues heures sous l'eau à frotter la coque, équipés de notre compresseur à air. Mais le plus difficile dans tout ça c'était de se débarrasser, à notre sortie de l'eau, des centaines voire milliers de .. puces de mer (espèces de mini crevettes ou vers dégueus). agglutinés par centaines dans nos cheveux, habits de plongée, maillots de bain et tout. Cas saletés collent à la peau sur tout le corps et dans tous les racoins et te grignotent tout doucement! Ha les joies du bateau, 'Pour le meilleur et pour le pire'!
Nous avons quitté Maupiti vers midi pour une navigation de 24 heures vers Maupihaa (Mopélia) à 100 miles nautiques à l'ouest de Maupiti. On commence à prendre goût à ce nouveau rythme. Par le passé nous ne serions jamais restés aussi longtemps à un endroit. Nous avons jeté l'ancre dans ce lagon de Maupiti et comme on s'y plaisait, on ne se décidait plus à partir. Nous attendions le vent mais nous avons finalement dû nous résoudre à quitter. Nous n'avions pas sitôt franchi la passe qu'il nous a semblé apercevoir une baleine au loin. Nous venions d'ailleurs de lire, hier, un courriel de Lucey Blue qui disait qu'ils avaient eu la chance de voir et même de nager avec des baleines à bosse. Wow quelle chance ils avaient eue! Et bien il faut croire que la chance a tourné pour nous aussi car les baleines se sont mises à s'amuser à sortir tout autour de nous. Inutile de dire que nous avons immédiatement coupé les moteurs. Nous avions peine à y croire. Trois énormes baleines à bosse qui s'amusaient à nager à la surface de l'eau, à lancer des jets d'eau, à se pavaner et à nous montrer leur belle queue. A un moment, l'une des baleines a pointé la tête hors de l'eau! Je n'en croyais tout simplement pas mes yeux. La tête au complet hors de l'eau, puis elle a flappé une nageoire hors de l'eau aussi. Je ne croyais pas avoir cette chance un jour, j'étais subjuguée. Voir de ses propres yeux un spectacle aussi majestueux, tout juste à quelques pieds de nous! Comme les baleines ne partaient pas et continuaient de nager à proximité, nous ne nous décidions pas à virer de bord. La salade du chef que les enfants et moi venions de préparer pouvait bien attendre. En deux temps trois mouvements, nous avons retiré nos vêtements, enfilé notre masque et tuba et nous sommes plongés à l'eau. Les baleines étaient juste là en dessous!!!! A 3 ou 4 pieds de nous à peine!!! C'était à couper le souffle, nous étions là à nager autour d'elles, à les regarder monter à la surface et redescendre, à se retourner pour nous montrer leur belle grosse bedaine blanche! Quand je repense à ce moment magique j'ai encore peine à y croire. En voir c'est une chose mais jamais dans ma vie j'aurais pensé nager avec des baleines à bosse. On se rappellera longtemps de cette expérience inoubliable.
En fin de PM nous avons franchi un endroit en mer où le fond passait de 10 000 à 800 pieds de profondeur. Puis brusquement, sans avertissement, le capitaine a changé de cap et s'est mis à pourchasser les bancs d'oiseaux. Incrédule, je suis descendue à la cuisine pour commencer à préparer le souper quand tout-à-coup. nous avons entendu le capitaine nous crier quelque chose que nous n'avions pas entend depuis fort longtemps. FISH!!!!!! Branle-bas de combat, tous les moussaillons sont accourus à leur poste et nous avons remonté une belle petite bonite à ventre rayé. Quelle joie! Changement de programme, la cuisinière a vite rangé son couscous pour acquiescer à la demande générale, des sushis! Puis un autre cri a retenti mais cette fois BIG FISH!!!!!!!!!! Malheureusement celui-là il s'est décroché, il était peut-être un peu gros car nous avons eu une troisième touche après, celle-ci un peu plus raisonnable et il s'agissait tout de même d'une bonite faisant 25 lbs. Devant autant de poisson, nous avons rentré les lignes, un peu à contrecoeur mais bon, il ne faut pas trop abuser des bonnes choses. Ces poissons ont souvent l'abdomen et le foie infestés de vers blancs, et comme c'était effectivement le cas et que nous allions manger le poisson cru en sushis, nous avons pris garde de ne conserver que la partie non parasitée du dos. On voit très bien les parasites à l'oil nu et on les voyait d'autant plus sur notre bonite de 25 lbs. Bref, un peu de pertes mais le frigo est quand même plein à craquer. La cuisinière sera occupée demain! Espérons que nous trouverons des amis à Mopélia, notre dernier arrêt en Polynésie française. Selon ce qu'on nous en dit, Mopélia est une petite île qui ne compte que quatre habitants. Nous avons bien hâte de voir l'endroit. Il est 4h00 AM, je présume que le capitaine prendra bientôt la relève, son alarme a sonné il y a trente minutes. Oups, il n'a pas dû l'entendre. Sur ce, je vais aller soigner mon herbe à puces, petit souvenir que nous rapportons de Maupiti. On s'en serait passé. René était parti explorer un motu en dinghy avec les enfants et à son retour, des plaques se sont mises à apparaître sur ses bras. Evidemment, cette peste m'a contaminée aussi mais fort heureusement les enfants sont épargnés pour le moment. Croisons les doigts qu'ils ne l'attrapent pas, ce ne serait pas jojo sur le bateau.
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