Après la périlleuse traversée du canal de Panama jeudi et vendredi dernier - les 24 heures nous ont paru 15 jours, notre deuxième aviseur, celui de vendredi, était en déficit de sommeil, il avait peur que nous arrivions en retard aux écluses - ce qui aurait retardé son rendez-vous avec son lit - et il nous a fait couper court à l'extérieur du chenal balisé dans le lac Gatun :
On a frappé une roche, puis on s'est carrément enlisés. Un petit bateau d'excursion nous a providentiellement tiré de là et malgré tout on est arrivés à moins une pour prendre notre place à l'écluse.
Le passage de ces écluses (trois jeudi soir et trois vendredi après-midi se sont bien passées, mais quelle poussée d'adrénaline à chaque fois que les sas se remplissent et que les trois voiliers que nous étions attachés l'un à l'autre risquaient de se balader entre les deux murs, avec un immense cargo juste devant ou juste derrière. Mémorable.
Greg a plongé sous la coque et les dommages ne sont pas structurels, mais cosmétiques (un peu de fibre de verre arraché qui recouvrait la partie plombée de la coque) et il n'y a pas de voie d'eau. Nous pourrons donc naviguer.
Nous quitterons Panama demain, mardi 28 février. Première escale à 40 milles nautiques, aux îles Las Perlas où nous pourrons peut-être ou pas faire les réparations sous l'eau (car l'eau y est propre contrairement à la baie de Panama qui est assez dégueu).
Puis dès que les vents seront favorables (jeudi ou vendredi), nous mettrons le cap sur les Iles Galapagos, à 900 milles nautiques sans escale. Comme les vents sont légendairement faibles autour de l'équateur, nous prendrons probablement une dizaine de jours pour nous rendre.
Nous rapporterons notre position à chaque jour via notre radio-amateur. Ceux qui veulent nous suivre peuvent le faire en visitant le site web "le réseau du Capitaine", l'onglet "localiser un voilie"r et dans la liste des voiliers, cliquez "Mary Madeleine".
Ceux qui veulent envoyer un petit mot sont priés de ne pas inclure notre message dans leur réponse car les transmissions via radio sont lentes et énergivores.
On vous embrasse tous,
XXX
Danielle
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