Nous sommes toujours à Jacaré au Brésil et nous comptons y rester pendant un mois. Ci-dessous, un petit texte sur notre expérience en Casamance au Sénégal.
L'entrée de la Casamance n'était pas de tout repos. La houle de l'est allait se briser sur les hauts fonds en gros rouleaux. Il s'en est fallu de peut que nous revenions sur nos pas pour attendre une meilleure mer. D'ailleurs le bon moment pour entrer est deux heures après la basse mer. Avec le moteur à fond, nous avons quand même réussi à se faufiler entre les rouleaux. De l'autre côté des hauts fonds, tout s'est calmé. Par la suite, nous avons appris de pêcheurs que la mer était particulièrement mauvaise cette journée là. Bruno et Elise de Lakatao nous attendaient pour nous montrer le chemin vers le premier mouillage à Kochiouane. D'ailleurs, une source pas très fiable leur avait dit la veille de Noël que nous avions déjà quitté Dakar et que nous devions arriver le matin de Noël en Casamance. Dans le but d'être prêt de l'entrée pour nous accueillir, ils sont partis le 24 déc. pour aller s'ancrer à Kochiouane. Malheureusement, ils se sont échoués sur un banc de sable en chemin. Après des heures de travail pour s'en sortir, ils ont planté la pioche ou ils étaient car il faisait trop noir pour continuer. Ils ont donc passé la veille de Noël à côté de leur banc de sable à écouter au loin les festivités du village. Pendant ce temps, nous étions toujours à Dakar en train de fêter Noël au CVD. Oups! :(
C'est difficile de choisir quoi dire sur cette partie de notre voyage car c'est tellement différent de ce dont nous sommes habitués de vivre et nous pourrions en écrire beaucoup. Commençons par dire que nous avons réussi à passer trois semaines en Casamance sans se faire bouffer par des crocodiles, sans se faire voler, sans attraper le paludisme des insectes, sans être attaqué par des rebelles et sans mourir d'avoir mangé des fruits et des légumes locaux. Par ailleurs, nous avons découvert un peuple, les Diolas, majoritairement animiste qui croient dans les gris-gris, les fétiches, les bois sacrés et les sorciers et qui sont absolument adorables. Ils sont très intéressé pas les visiteurs et ils viennent discuter (surtout les hommes) aussitôt qu'ils en voient un. Quelques uns espèrent un peu d'argent, de bière ou de cigarette en retour mais la majorité le font parce qu'ils aiment partager. C'est ainsi que nous avons eu la chance de rencontrer de très grandes personnalité tel que Jules-César, Moïse, Esprit et Shérif.
C'est très pauvres un Casamancien. Les plus chanceux ont un petit panneau solaire avec des batteries pour charger leur téléphone portable et faire jouer leur radio. Certain village ont une génératrice (groupe électrogène) qu'ils utilisent seulement dans les évènements et lorsqu'il y a de l'essence. L'eau courante est rare. La plupart puise l'eau au puits ou creuse des trous dans les champs pour l'eau des cultures. Toute la famille mange dans la même assiette avec les doigts ou une cuillère. Un repas typique est un poisson avec du riz et une sauce aux oignons. Si il y a une fête le type de viande pourrait changer. Par exemple, nous avons été invité dans une famille pour la veille du jour de l'an et nous avons mangé du poulet sur des macaronis. Il y a aussi des manguier, des citronniers et des orangers. Sans compter du pain de singe. D'autres fruits et légumes son disponible mais coûtent trop cher pour la famille moyenne.
Pour les gens du Québec, se promener dans les bolongs de la Casamance est un peu comme se promener entre les îles de Sorel mais en beaucoup plus vaste. Dans chaque petite rivière, il y a des villages. A Kochiouane, nous avons été invité à un baptême. Gaston a fait valoir ses talents de danseur et nous avons partagé le repas accompagné de bunuk. Julien nous a montré, tout prêt de Sifoka, comment il récoltait la sève du palmier qui une fois fermentée se transforme en un breuvage légèrement alcoolisé (bunuk ou vin de palme). Dans le village, nous avons été accueilli par un groupe d'enfants qui aiment suivre les alouloumes (blancs en Diola) en les tenants par la main. Ils adorent aussi se faire prendre en photo et se regarder sur l'écran de la caméra. A noter qu'il n'est pas obligatoire de donner des bonbons aux enfants lors des visites de village mais de voir l'expression sur leur visage quand ils voient que nous avons quelque chose dans les poches et leur petite danse quand ils ont le bonbon dans la main en valent la peine. Nous avons ensuite été visiter les femmes dans les champs de riz. Dure travail la récolte du riz sous le chaud soleil! Nous sommes passés par Elinkin pour acheter quelques fruits et légumes. Etant l'endroit ou ils font sécher le poisson, l'odeur de cette ville ne nous incite pas à rester très longtemps. A notre arrivée à Niomoune, nous avons embarqué trois petits passagers clandestins qui cherchaient un moyen plus rapide que leur pirogue pour rentrer à la maison. La veille du jour de l'an, nous avons été accueilli par Anouk (française qui habite au Sénégal depuis 5 ans) et Justin (Sénégalais) pour une fête dans le noir. Chacun apportait un instrument de musique. Toute une cacophonie mais bien amusant. Le surlendemain, Gaston et Bruno ont été réparer une installation de panneau solaire qui ne fonctionnait pas à l'école. Nous avons eu beaucoup de petits visiteurs sur le bateau dans ce village. Ils sont très curieux. Ensuite nous avons visité les villages de Kamobeul, Enampor et Seleki ou les campements villageois (hôtel africain) sont construits avec des impluviums. C'est-à-dire que le toit est construit avec un cône vers l'intérieur pour laisser entrer soleil et eau de pluie dans un petit jardin. De Djilapao, nous avons pris une pirogue pour vivre cette expérience et nous permettre d'acheter quelques légumes à Ziguinchor. Nous avons vu comment ils fabriques les briques qui vont servir à construire des sanitaires (toilette sèche). Gaston a attrapé un barracuda. Finalement, nous avons terminé le périple à Ziguinchor ou nous avons assisté à quelques concerts de musique et fait l'approvisionnement pour le départ vers le Brésil. Pour voir notre évolution en photo, aller faire une tour sur notre site (http://bidule.micro.org/Site/Senegal.html).
Plusieurs Sénégalais sont triste du fait que l'activité rebelle dans la région freine le tourisme car plusieurs en dépendent pour leur survie. En quelques années, le nombre de visiteurs à passé de 8 millions à 2 millions par année. En général, les rebelles sont plus loin dans le pays que les endroits visités par bateau mais il est suggéré de s'informer sur les conditions avant d'y aller. L'idéal, en arrivant, c'est de prendre le premier bolong sur tribord en faisant bien attention au banc de sable à bâbord et de mettre l'ancre en face de Kochiouane. La vous pouvez aller chez Papi où une bière bien fraîche vous attendra et vous pourrez parler avec Moussa au bar ou Shérif de la situation. Nous avons utilisé le guide ''West Africa'' par Steve Johns and The Royal Crusing Club Pilotage Foundation. C'est vieux mais c'est mieux que rien car il ne faut pas se fier sur les cartes électroniques. Si jamais le goût vous prends d'aller faire un petit tour au Sénégal par avion, une voie intéressante serait d'atterrir à Dakar, de prendre le traversier pour Ziguinchor et ensuite prendre un taxi brousse pour Enampor où Moïse vous accueillera au campement villageois. En passant quelque jours à chaque endroit, vous aurez une bonne idée de la vie Sénégalaise. J'ai choisi Enampor car ce campement tout neuf est le seul que nous avons visité qui a l'électricité et l'eau courante. Sinon, tout les propriétaires de campement villageois que nous avons rencontré étaient sympathiques.
Le 19 janvier, nous quittions Kochiouane pour la sortie de la Casamance et ainsi reprendre la mer. La passe fut, cette fois beaucoup moins houleuse bien qu'encore impressionnante.
Pour conclure, l'escale en Casamance fut très enrichissante pour nous et nous nous surprenons encore de l'impact encore très présent des semaines plus tard.
Lizanne (VA2DUO) et Gaston (VA2VIF)
Bidule
Aucun commentaire:
Publier un commentaire