Darien
19 mars 09
En route vers les Galapagos (Panama)
18 mars
Et bien voilà! Nous y sommes allés voir les rivières de la province de Darien dans la partie sud-est de Panama. Le Golfe de San Miguel est réputé pour sa myriade de rivières et de criques. Les eaux le long de cette côte sont dites très poissonneuses, ou du moins, la vie marine y est très prolifique en passant du' jelly fish' à la baleine. René en a d'ailleurs vu une cet PM. Ca faisait longtemps.
Plusieurs records de pêches ont été enregistrés le long de cette côte, c'est ce qui explique peut-être le fait que l'on voit autant de bateaux moteurs depuis notre traversée du côté Pacifique. Les rivières de la province de Darien abritent des tribus aborigènes dont les Embera, Wounaan et autres, collectivement appelées les Chocoe. Nous nous sommes arrêtés à Punta Alegre, tout près de la rivière Mogui.
Notre guide Pili, se présente tel que promis, peu avant 07h00 AM. Il monte à bord et déjeûne avec nous. A date, tous nos visiteurs depuis les San Blas se montrent très empressés d'accepter tout ce que nous leur offrons. Je ne sais pas si ça fait partie de leur culture que d'accepter et s'ils le font par pure politesse, mais il reste qu'ils semblent apprécier. Grâce au fait que nous puissions communiquer en espagnol, il n'y a pas de barrière de langue, ça agrémente grandement les échanges. Pili nous informe que plusieurs bateaux de croisière s'arrêtent dans la capitale à La Palma en janvier et février mais pour ce qui est des voiliers, ils n'en voient qu'un ou deux par mois. Nous sommes donc les bienvenus et les rares touristes sont visiblement appréciés par ici.
Pili nous fait monter à bord de sa longue barque de bois qui souffre de plusieurs fuites d'eau. Il faut écoper souvent. Il a un beau petit moteur 20 forces (4 temps) dont il est très fier. C'est un homme de Panama, dénommé Vincent, probablement le gars que nous avions rencontré au bureau du tourisme, qui lui en a fait cadeau. Inutile de dire qu'il voue un grand respect à ce Vincent pour lequel il n'a que des louanges. Nous remontons la rivière pendant tout près d'une heure au cours de laquelle nous apercevons diverses espèces d'oiseaux : perroquets verts, canards, hérons, aigles et autres. Au bout d'une heure nous atteignons un petit village. Il y a des cochons, Antoine pile malencontreusement dans un petit dépôt laissé par une de ces petites bêtes. il n'est pas content, son orgueil est touché à vif. Le chef Cacique du village vient à notre rencontre, affublé comme seul vêtement, d'une bande de mince tissu de coton rose fushia qui part de son cou comme un foulard et qui va lui couvrir les parties. Il nous offre, moyennant une contribution financière, d'organiser une danse, ce que nous nous empressons d'accepter. Comment refuser. Un homme se met à compiler de l'info et des noms sur un petit calepin et peu de temps après apparaissent quatre hommes dont le Cacique qui se mettent à jouer de la musique (que j'ai encore dans la tête depuis ce jour), puis se joignent à eux un groupe de jeunes filles aux seins nus qui nous font des danses traditionnelles. Elles nous invitent ensuite à danser avec elles, c'est un moment magique.
Antoine, est devenu le brave de la famille. Il va de l'avant et n'a peur de rien. Il prend dans ses bras le petit singe que lui tend une petite fille. Le petit singe grimpe et s'agrippe sur son gilet et Antoine, de son côté, se laisse flatter à loisir par les femmes du village. Il nous impressionne, il y a même une femme qui le prend dans ses bras. Les cheveux blonds des enfants sont à la source de bien des caresses et bien des compliments et Thomas est ici aussi le petit Chinois de la famille.
On nous dit en riant à plusieurs reprises qu'ils veulent garder les enfants comme cadeau.. Hmmm! Pas vraiment! On les garde!
Suite à la danse, les femmes sortent leur artisanat et leur peinture noire à base de plantes. Les enfants et moi nous faisons peinturer un motif indien chacun, soit sur la jambe ou un bras alors que René regarde les plats à fruit tissés d'une espèce de paille séchée teinte de différentes couleurs. René avait vu un plat aux motifs d'aigle lors de l'exhibition artisanale mais ne l'avait pas acheté car la femme a plié bagage et est aussitôt repartie. Nous avons demandé à revoir cette femme et on nous a conduit à travers de petits sentiers qui montaient dans la montagne jusqu'à sa maison. On nous invite à monter. Leurs maisons sont juchées dans les arbres. Il ne s'agit en fait que d'un plancher de bois et d'un toit de paille. C'est beau à voir. Dans un coin, sur un tas de sable brûle un feu sur lequel repose une énorme marmite, la dame cuit un riz qu'elle vendra dit-elle. Elle est accueillante et souriante. Heureuse de nous vendre un panier d'osier, elle se laisse photographier dans sa maison et nous explique comment elle procède pour fabriquer ses paniers. Elle montre aux enfants un bec de toucan, et nous informe que cet oiseau est délicieux au goût.
Pili commence à trépigner d'impatience, il faut nous sauver rapidement, la rivière baisse rapidement avec la marée. Nous réussissons à quitter l'endroit de justesse non sans avoir à marcher une partie de la rivière. Somme toute, ce fut une expérience dont nous nous souviendrons longtemps. Ces gens sont accueillants et chaleureux et leur village est visiblement très propre et bien organisé. Avant de retourner au bateau, Pili nous offre une visite de son village à Punta Alegre. Nous acceptons d'emblée, d'autant plus que nous avons besoin d'essence pour l'annexe. Il nous emmène voir sa femme Jenny et leurs deux fils âgés de 5 et 8 ans. Il nous fait faire un petit tour à pied du village et chemin faisant nous emmène voir un homme qui vend des langoustes. A 5 dollars la livre nous n'avons pas à nous faire prier! Puis nous apportons le tout au chef cuisinier du village qui nous prépare un festin de roi en moins de deux. J'en ai encore l'eau à la bouche, c'était indescriptible, divin. le goût qu'avait ce plat de langoustes qu'il nous a préparé! La sauce qui comportait une huile assaisonnée d'oignons et de fines herbes était tellement bonne. Hmm!
Puis Pili nous ramène chez lui et offre aux enfants de continuer le film de Madagascar II mais nous ne voulons pas ambitionner de sa bonté et demandons à retourner au bateau, ce qu'il s'empresse de faire mais il emmène sa femme et ses enfants qui veulent visiter le bateau. C'est la première fois qu'ils visitent le bateau (catamaran) de touristes, ils sont impressionnés. Nous leurs copions quelques CDs, leur montrons des encyclopédies et livres sur le Québec et le Canada ainsi que quelques photos et ils repartent en fin de PM. Ce fut une journée inoubliable, ça valait franchement le détour!
19 mars
Il est 00h20, je suis de quart. Il fait une nuit noire sans lune. Je viens tout juste d'apercevoir un bateau de croisière qui passe à notre tribord à moins de 2 miles nautiques de nous. Aucun signe de ce bateau sur le radar, c'est bizarre. Comme quoi il faut demeurer vigilant et surveiller. Les appareils électroniques ne remplaceront jamais nos yeux et nos oreilles. Ca arrive vite un bateau, vaut mieux garder l'horizon à l'oeil. Le vent n'est que très faible, tout-à-l'heure nous ne faisions pas plus de 5 noeuds et ça avec le Spi et la grand voile. Comme le vent a encore faibli, nous avons dû baisser la grand voile au début de mon quart. Je viens de partir un des moteurs car le vent ne cesse de faiblir. En tout cas à date, le Pacifique c'est pas mal tranquille côté vent et ça risque de le demeurer selon ce qu'on en dit.
Nous avons levé l'ancre vers 08h30 ce matin, direction les Galapagos. Wow! Nous en avons tellement rêvé de cet endroit. J'ai peine à croire qu'on est déjà rendus à cette étape. Nous y serons dans environ 8 jours dépendamment du vent. Nous avons eu une petite journée calme. Ce matin lors de notre école, nous avons poursuivi la rédaction de notre lettre à M. Robillard, le nouveau responsable de la commission scolaire concernant les demandes d'approbations pour l'enseignement à domicile. Ce dernier nous ayant demandé une lettre de suivi, j'utilise ce prétexte comme exercice d'écriture pour les enfants. Ils ont eu à rédigé un plan ou squelette de leur lettre et travaillent sur la rédaction de ladite lettre depuis quelques jours. Nous sommes agréablement surpris de voir l'étendue des connaissances que nous avons acquises au cours des neuf derniers mois. Je suis maintenant à même de confirmer que les voyages forment définitivement la jeunesse et que voyager c'est l'école de la vie.
Cet PM ma Catherine et moi nous sommes gâtées. Nous nous sommes fait un spa maison en nous prodiguant massages et soins esthétiques avec les petites crèmes offertes par tante Chantal. Au souper ce soir, nous avons poursuivi le visionnement du premier gala et première semaine de Star Académie 2009. Quelle belle activité de famille! C'est agréable de se reconnecter à la vie de chez nous de temps à autres. Nous avons même découvert que nous connaissions le père (militaire) du concurrent Jean-Philippe Audet. Le monde est petit. Grâce à cette émission, nous pouvons faire connaître aux enfants notre patrimoine québécois. Aussitôt l'émission terminée ils étaient sur Encarta à faire des recherches sur Félix Leclerc et nous demandaient de leur faire écouter des chansons de Beau Dommage et de Jean-Pierre Ferland. Quelle belle façon d'apprendre tout en s'amusant.
Nicolas, ces temps-ci est en grand questionnement. Il se cherche une profession pour quand il sera grand. La semaine dernière il avait décrété qu'il serait chauffeur de taxi, puis ce soir il me parlait de travailler dans un magasin. Puis en faisant sa lecture de son petit roman 'Mon pire prof' avant de se coucher ce soir, l'éclair s'est fait. S'il y a une chose qui manque à Nicolas depuis notre départ, ce sont ses cours d'éduction physique. Mon sportif est très nostalgique et me reparle souvent de ce qu'il faisait au gymnase de son école. Puis l'éclair se fit. il sera professeur d'éducation physique quand il sera grand! Il s'est endormi à mes côtés, le sourire aux lèvres, faisant déjà sa planification de cours. cher Nicolas! Antoine de son côté continue ses efforts soutenus pour apprendre à lire. Lors de nos lectures du soir, il est fier de pouvoir lire de petits mots ici et là dans nos livres. Thomas, pour sa part, ne se lasse pas de lire. Il terminera bientôt le dernier des sept romans de Harry Potter. La sorcellerie et la magie le passionnent au plus haut point. Je me demande bien ce qu'il trouvera à lire après. Ce sera difficile de lui trouver autre chose d'aussi accrocheur sur le bateau. J'ai bien peur que 'La petite maison dans la prairie' ne le passionne pas autant.
Assez de blabla, je retourne à mon poste.
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