Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

samedi 14 mars 2009

CIEL & MER - Travaux de peinture- FÉLICITATIONS


















Pour les bricoleurs/navigateurs, voici de précieux conseils pour la peinture sur un bateau d'aluminium....

MERCI à Denis et Réjane de nous faire partager leur expérience.


La nouvelle robe de Ciel & Mer.

Nous avons remis cette "job" à plusieurs reprises sachant qu'il s'agissait d'un gros contrat. Il fallait enlever la vieille peinture et tout reprendre à zéro. Une couche, toute aussi cheap que lustrée, avait été appliquée juste avant que l'on se porte acquéreur de cette merveille. Celle-ci n'a pas survécu longtemps à la transaction. Elle a rapidemant perdu son lustre, s'estcraquelée et durant les derniers mois, à commencé à s'envoler comme de la neige, révélant des dessous pas très esthétiques.

C'est à la Grenade que nous avons pris notre courage à deux mains et que l'on s'est embarqué sans possibilités de retour. On ne pouvait quand de même pas rentrer au pays avec une ce look épave. Nous avons donc commencer par prendre des informations pour le faire faire dans les chantiers locaux: 8000US$ disaient-ils, en ajoutant un inquiétant "et Plus". Nous avons donc décidé de le faire nous-même et le bateau est hors de l'eau chez Spice Island Marine Services, le 21 janvier.

Il fallait du bon équipement, alors Je me suis offert une belle grosse sableuse rotative Makita à vitesse réglable et une sableuse orbitale DeWalt. J'ai installé un élastique partant du bout du mât que j'ai relié à cette lourde sableuse afin de la libérer de la force gravitationnelle terrestre et surtout avec l'intention de préserver mes vieux bras d'une potentielle tendinite.

J'ai aussi relié un bout à cet l'élastique, que je peux frapper à l'arrière ou à l'avant du bateau pour déplacer la chute de ma sableuse. Aidé de ce système, j'ai réussi un décapage préliminaire de la moitié du bateau dans la première journée et l'autre coté le lendemain. Ma patente à fait fureur chez les travailleurs du chantier. Tour à tour, Ils sont venus voir, incrédules, et ont reconnus que le système est fort ingénieux, surtout les contremaîtres. Ici l'on consacre une semaine à un pareil décapage et il qui requiert trois employés. Ce sont évidemment des travailleurs des Iles; l'un d'eux bosse à mi temps pendant que les deux autres qui sont sensés l'assister et le remplacer au besoin, s'assurent de le distraire en lui tenant une conversation que l'on peut suivre de très loin. Cette culture de la nonchalance est omniprésente; plus la discussion s'anime, moins le travail avance. On y échappe pas.

Ce décapage préliminaire m'a permis de si bien raffiner ma technique que pour la deuxième phase de sablage à vif, l'aluminium a été à peine effleuré. Pendant ce temps, Réjane installée dans son laboratoire préparait et se pointait pour appliquer des potions.

Le premier produit, c'est l'apprêt auto dépolissant: sept parties d'une base jaune #353, une partie de réactif #354 et 25% de diluant #355, qu'elle doit appliquer dans l'heure sur la surface décapée à vif. Elle disposait ensuite de moins de vingt quatre heures pour recouvrir ce jaune d'un apprêt époxy préparé selon une autre recette. Si bien qu'après une semaine de ce traitement, le bateau avait pris un gris démoralisant à voir mais le travail avancait bien.

D'un autre coté, toutes nos articulations protestaient de ce traitement un peu trop intensif. Pendant le café matinal et le Réseau du Capitaine, ce sont les étirements et flexions des phalanges, phalangines et phalangettes ..etc Une fois bien réchauffés on était prêt à repartir pour une nouvelle journée.

Cette mise à nu du bateau nous a permis de découvrir que les précédents propriétaires avaient connus quelques accrochages non commentés. Impossible de laisser voir ces malheureuses bosse sous peine de créer la panique chez nos futurs voisins de mouillage. Après cinq jours de beurrage au putty, de sablage, de beurrage au putty, de sablage...etc et quatre litres de remplisseur rose, l'affaire fut dans le sac. Nous avons par la suite ajouté deux autres couches de primer époxy gris sans oublier l'incontournable sablage entre les couches.

On arrivait à faire un coté par jour et durant les temps morts(oui on en trouve) ou les soirées, on s'adonnait à d'autres petits travaux: reconstruction de la pompe à eau salée, installation d'un nouveau profondimètre, vernissage en profondeur des boiseries qui pour l'occasion ont été démontées, nettoyage de l'hélice et arbre, installation de nouvelles anodes, révision du régulateur d'allure... etc

Ah j'oubliais, Nous avons, selon le même procédé, refait le dessus à partir du cockpit jusqu'a la poupe. Le soleil a beau faire rêver nombre d'hivernistes mais il attaque aussi tout ce qu'on lui offre. Il avait entièrement bouffé le treadmaster sur le dessus de la cabine arrière.

Les trois couches de Topcoat blanc furent appliquées suivant un autre procédé et avec un peu plus de nervosité. Après avoir préparé la quantité requise pour un coté, Réjane l'étendait au rouleau tandis que je "tippais" derrière elle a l'aide d'un pinceau. Nous avions beaucoup lu sur cette technique mais nous n'avons rencontré personne pouvant nous donner des conseils pratiques. La communauté des "boateurs" qui jusque là nous considérais de loin comme les illuminés du fond du chantier, a commencée à nous fréquenter, impressionnée, tout comme nous d'ailleurs, par le résultat.

Tant pis pour les lauriers. Nous devions poursuivre la tâche; il fallait maintenant l'habiller, le personnaliser et le rebaptiser. Quatre jours plus tard, le voilier portait ses lignes, son mouillage de poupe et fièrement son nom. C'est alors que nous avons du souffrir les félicitations des pros de la peinture du chantier qui ont bien apprécié le sourire de l'ancre.

Nous nous en sortons finalement pour un peu moins de 3500US$ y compris, ce qui n'était pas inclus dans le meilleur estimé préliminaire, le temps de chantier, la sortie et retour à l'eau, l'antifouling et les deux sableuses qui me restent. Nous nous sommes donc offerts une belle Caribe flambant neuve pour remplacer notre vieille Bombard qui après un tour du monde commençait a montrer des signes de fatique.

Il nous reste bien entendu quelques travaux a compléter mais la tâche qui nous traumatisait tant est derrière et nous en sommes assez satisfaits.



Réjane et Denis

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