Voici quelques infos sur la région sud ouest du Pacifique.
Pour naviguer dans la zone du pacifique sud-ouest, il est très important de soigner sa météo. Afin d'éviter tout problème, il est impératif de bien localiser la SPCZ (la zone de convergence du Pacifique Sud). Elle est responsable de bien des malheurs des équipages croisant dans les parages. A l'intérieur de la ZPCS vous trouverez de tout : calmes, orages, mer désordonnée, vents qui se lèvent d'un coup et peuvent atteindre 70 noeuds dans les cas les plus dramatiques. Le vent pourra prendre n'importe quelle direction.
Vous l'avez compris en pratique c'est une vraie plaie pour la navigation
Les météorologues de la zone du Pacifique se réunissent régulièrement en colloques, et ils s'avouent, jusqu'ici, eux-mêmes impuissants à déterminer exactement la position de la zone : "Les modèles de simulation climatique future reproduisent très mal la SPCZ, simulant des pluies au mauvais endroit. Les projections climatiques, en particulier pour les pays insulaires du Pacifique Sud, s’en trouvent totalement erronées." Ainsi, son évolution est un défi permanent lancé aux météorologues chargés de prévoir le temps. Son activité connaît des fluctuations brutales apparemment aléatoires.
Sur les images satellites, en situation normale, elle se présente sous la forme d'une bande nuageuse plus ou moins large et continue s'étirant le plus souvent (sans que l'on sache pourquoi) de l'extrémité est de la Papouasie Nouvelle-Guinée à l'archipel des Australes et au sud de l'archipel des îles Gambier en Polynésie française. Elle dépasse donc rarement les portes des îles de la Société. Mais parfois, lorsque le front polaire parvient jusqu'à elle dans sa progression vers le nord-est, on note sur les images satellites une longue bande nuageuse continue de plusieurs milliers de kilomètres entre la Papouasie Nouvelle-Guinée et le Cap Horn!
La zone lorsqu'elle s'installe accuse de faibles déplacements. On peut ainsi rester englués dans la SPCZ pendant plus d'une semaine (c'est ce qui nous arrive en ce moment aux Vanuatu). La bande nuageuse paraît inerte! De fait, il est très difficile lorsqu'on se trouve englué dans cette zone de déterminer dans quel sens vont les nuages, comment elle se déplace, et à l'intérieur d'elle comment les orages se meuvent. Elle est aussi très "volatile". Elle peut apparaître d'un seul coup, alors que le temps paraissait clair et stable. Elle prend possession du ciel, sans vraiment "prévenir".
Pendant l'été austral, la ZCPS est la zone de formation des systèmes cycloniques. Mais elle n'est pas active uniquement pendant l'été. L'hiver venu, à la faveur des grosses dépressions qui s'échappent de l'Australie, elle se réveille et descend le long des Vanuatu pour rallier ces gros systèmes. Dans ce cas, les vents d'ouest sont légion, sous une pluie battante, c'est le pied pour la plaisance!
J'ai également remarqué (mais là ce n'est que mon expérience, car je n'ai retrouvé cette donnée nulle part) qu'à l'approche de cette zone la température de l'eau était un meilleur indicateur que le baromètre. Le baromètre étant dans une marge "bâtarde" entre 1006 et 1009 tandis que l'eau grimpait au-dessus de 29°, atteignant, 30 voire 31 degrés et là on est certain de devoir composer avec les orages et les vents contraires.
Entre avril et juillet, sur la route entre la Polynésie et les Vanuatu, il est pratiquement impossible d'éviter la zone. Elle est plus forte à la sortie de Polynésie et jusqu'aux Samoa, voire Wallis. C'est surtout le cas pour ceux qui ne font pas de halte entre Wallis et Bora. Impossible en deux semaines qu'elle ne frise pas le haut du mât.
A vérifier : paraît-il qu'entre août et octobre, les vents contraires sont moins fréquents sur cette route. Mais cela demande de rallier rapidement un abri, car dès fin octobre les premières dépressions tropicales peuvent sévir dans le Pacifique sud-ouest.
Il faut retenir DEUX CHOSES IMPORTANTES :
Les anticyclones accélèrent les alizés. Plus l'anticyclone d'Australie sera fort, plus les alizés seront costauds. L'anticyclone se forme sur l'Australie et part vers ses côtes est, pour continuer sa route dans le Pacifique. Selon la position des dépressions, il taillera sa route, soit vers le Sud Est, soit plein Est, soit il remontera vers les Tonga et la Polynésie... Pendant sa progression, non seulement les alizés seront forts, mais en prime, les archipels de Wallis, Samoa, ... seront soumis à un régime de grain. Ici, l'anticyclone n'est pas synonyme de beau temps...
Les grosses dépressions suivent presque le même chemin. Elles partent vers l'Est ou le Sud Est. Elles remontent moins que les Anticyclones vers les archipels du Sud Ouest Pacifique. Cependant, elles attirent à elles, la SPCZ qui finit par unir sa zone de convergence au centre dépressionnaire.
Malgré l'impuissance avérée des météorologues, nous avons eu le bonheur de trouver des sites Internet qui ont été fiables sur la route Wallis Vanuatu. Ils nous ont permis de déterminer une fenêtre entre deux descentes de SPCZ.
Les aides à la navigation sur le Web
Le premier indicateur qui s'est avéré exact est celui livré par les fichiers gribs de Airmail. En demandant un "spot" et la fonction FLTX, on a une idée relativement précise du risque d'orage.
Lorsque le FLTX est inférieur à un indice de -5. Les orages sont sur zone. Le coefficient de précipitation est en marge de cet indice. (voir tableau ci-dessous)
En plus des buoyweather, les trois liens suivants sont d'une grande aide : Ils renvoient sur des animations de cartes isobariques. Elles permettent de situer la zone de convergence du Pacifique sud, ainsi que les grands systèmes (anticyclones et dépressions) qui s'échappent à intervalles réguliers de l'Australie.
Animation des grands systèmes à 10 jours
http://www.wofrance.fr/cgi-bin/expertcharts?LANG=fr&MENU=0000000000&CONT=sepa&MODELL=gfs&MODELLTYP=1&BASE=-&VAR=prec&HH=300&ZOOM=1&ARCHIV=0&PANEL=0&LOOP=1&INFO=0
Lien avec possibilité de téléchargement sur vos ordis de l'animation à 8 jours
http://passageweather.com/index.htm?http%3A//passageweather.com/maps/spacific/mappage.htm
Carte isobarique éditée par les îles cook (ce n'est plus de la prévision, c'est du temps réel)
http://informet.net/ckimet/chart.html
En plus de ces sites, Windguru est d'une grande aide, non pour la navigation au large, mais pour le départ et l'atterrissage. La plupart du temps, ses prévisions sont conforment à la réalité.
A plus, pour des nouvelles des Vanuatu
Nat et Dom
Aucun commentaire:
Publier un commentaire