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Porvenir
Objet : Les formalités d'entrée au Panama via Porvenir.
Tarifs restés les même depuis 2007.
Comparaison procédure entre Obaldia et Porvenir.
Photo : bureau des douanes à Porvenir
Bonjour,
Nous avons quitté Carthagène le 15 novembre, nos papiers de sortie attestaient cette date. Nous nous présentons le 15 décembre sur Porvenir pour faire nos formalités d'entrée au Panama.
Aie aie aie... c'est pas bien du tout!
Ce courrier n'est pas fait pour que nous soyons pris en exemple, mais pour vous donner quelques infos.
Pourquoi mettons-nous un long mois avant de nous présenter à Panama?
A Carthagène, nous avons demandé un Zarpé. En effectuant la sortie, ce Zarpé nous permet de rester sur le territoire colombien un certain temps. Nous sortons donc légalement du pays sans en sortir physiquement. En 2007, notre zarpé nous avait conduits de Carthagène à Zapzuro soit quatre escales de 2 mois et demi avant de faire les formalités à Obaldia (premier port d'entrée au sud du Panama) A l'époque nous avions payé 85 dollars d'entrée au Panama et le douanier n'a pas sourcillé lorsque nous lui avons présenté notre zarpé. Mieux, à Zapzuro, dernière escale colombienne, nous avions été convoqués chez le commandant des gardes-côtes, il avait jeté un oeil distrait à nos papiers qui étaient largement dépassés, mais qui indiquaient que nous avions prévu de passer dans son village. Tout était donc parfait dans le meilleur des mondes.
Aujourd'hui, en décembre 2009, quelques petits changements sont survenus.
Lorsque nous nous présentons à Porvenir, le douanier de la « migration » est bien embêté de nous dire que nous ne sommes pas tout à fait dans les normes... Il ne fait pas de gros yeux méchants. Il ne sort pas son vocabulaire juridique pour nous mettre à l'index. Mais gentiment et sans lever le ton, il nous signale que notre sortie de Colombie date d'un peu trop longtemps. Il dit que si notre zarpé mentionnait comme en 2007, que nous avions l'intention de passer par Rosario, San Bernardo, Fuerte et Zapzuro, il aurait compris. Mais malheureusement, nous avons quitté Carthagène en pleine festivité d'élection des Miss et notre zarpé est tout ce qu'il y a de plus spartiate, mentionnant à peine que nous passions à Rosario. Les douaniers avaient, alors, bien d'autres préoccupations!
Pour cette raison, le monsieur en uniforme nous met "una multa" (une amende) de 30 dollars.
Sincèrement, nous sommes peinés, non pas de payer, mais de voir son air dépité de nous sanctionner, pour une raison qui à mon sens, coule de source. Nous n'étions pas en ordre, il est tout à fait normal de payer. D'autant plus que les douaniers savent que nous arrivons dans l'archipel par les Hollandes, les Cocos banderos et autres petits coins de paradis, et que la plupart des navigateurs, s'y éternisent parce que ces îles sont au vent de Porvenir et que nous avons la flemme de zigzaguer bout au vent au milieu des récifs pour y revenir.
Ainsi, nous sommes "heureux" de nous en tirer à si bon compte.
Après la « Migration », nous passons aux douanes. Là encore, la chance nous sourit. Car l'Américain qui est devant nous me signale qu'il est le dernier à passer, parce que le douanier part pour son "lunch"...
Ho, non! Misère de misère!
Dans la fenêtre du bureau de douane, je vois notre Etoile se balancer et je n'ai pas trop envie de passer la nuit là.
Et notre douanier, s'il part... Quand reviendra-t-il?
J'attends quand même, histoire de demander si c'est possible de repousser un tantinet la faim de notre douanier. Je lui fais des yeux comme je peux et ... Il me dit : "De acuerdo, pero son los ultimos"
"D'accord, mais vous êtes les derniers!"
Oui, oui, promis. Il nous fait l'entrée et en même temps on lui demande un zarpé de sortie des San Blas (ben oui, il faut sortir et entrer de chaque région du Panama. Ne pas oublier, les amendes coûtent cher!) Bref, il nous remplit des beaux papiers, Dom remplit sa part, il nous fait l'addition et nous payons 41 dollars.
(Détail des coûts en fin de message. )
Pour le même prix, j'ai droit à un beau sourire, et à un "Feliz dia mi amor" (pas besoin de traduction, je suppose!)
Nous sommes heureux de quitter rapidement le poste de douane, car le mouillage devant Porvenir est très, mais TRES désagréable. Il roule dans tous les sens possibles. Un petit conseil, quand vous voulez faire les formalités arrangez-vous pour poser l'ancre le matin devant les douanes et d'en repartir à la bonne heure pour vous en échapper et choisir un mouillage tranquille et agréable. Les Lemon Cays sont à 3 milles, à peine.
Faites attention à ne pas vous faire surprendre. Car certains jours, des bateaux, tel le Sea Cloud, débarquent 350 personnes et là, les formalités ne sont pas faisables dans la journée. Le douanier, très gentil, nous disait que cette année, il y avait un record de fréquentation dans les San Blas, la saison démarre à peine et il y a en moyenne 15 à 20 voiliers qui se présentent. Le douanier se disait surchargé de travail et suait à grosses gouttes pour nous confier tout ça. Il est seul à assumer la charge de travail.
Autres infos :
1) A Porvenir vous devez passer dans trois bureaux : la « Migration », la douane, et le secrétariat du tourisme.
2) Vous pouvez laisser vos poubelles à Porvenir, il suffit de laisser un dollar au secrétariat du tourisme.
3) N'oubliez pas, avant de quitter le Kuna Yala, pour Linton, Porto Bello, Colon ou toute autre région du Panama, de demander un zarpé de sortie. Si vous vous présentez à Colon sans zarpé vous serez susceptibles de payer une amende. Le montant varie selon les témoignages que nous avons reçus. (Fourchette large de 20 à 200 dollars ???)
4) Laissez-vous quelques minutes pour visiter le minuscule musée kuna. L'entrée coûte 2 dollars par personne. Cela vous donnera un aperçu des outils et des fêtes traditionnelles chez les kunas.
5) Une corporative de mollas vend de l'artisanat local.
6) Le Sea Cloud passe à Porvenir le mercredi. Si vous vous postez à Lemon Cays la veille des formalités, vous aurez l'occasion de voir passer les éventuels bateaux de croisière. Vous reporterez alors, vos formalités au lendemain, car le douanier n'aura pas le temps de s'occuper des voiliers de plaisance.
7) A Porvenir il n'y a aucune "tienda" pour faire l'approvisionnement. Par contre sur les deux îles au sud de Porvenir, soit Wichubhuala ou Nalunega, vous POURRIEZ trouver quelques vivres. J'ai conjugué le verbe au conditionnel et c'est avec beaucoup de précautions que je vous donne cette info. Les tiendas sont approvisionnées de manière aléatoire via des lanchas ou des petits avions. Ne comptez pas trouver d'épicerie ou l'équivalent de super marchés dans le coin. Il faut donc aborder les San Blas avec un gros chargement de vivres. Si lorsque vous vous y trouvez, vous trouvez facilement de quoi faire votre approvisionnement, estimez-vous chanceux.
8) Les tarifs d' entrée : depuis 2007 les tarifs du Panama n'ont pas augmenté. Que vous fassiez l'entrée à obaldia ou à Porvenir, les tarifs seront également les mêmes. Il est important de savoir que vous avez le choix à l'entrée de demander un permis de navigation de 1 ou 3 mois de navigation dans l'archipel des San Blas.
- Tarif du permis de navigation : 20 dollars par mois.
- Tarif pour les timbres nationaux : 8 dollars
- Tarif des services de documentation et de délivrance de Zarpe : 4,20 dollars
- Impot annuel : 6 dollars
- Contribution aux affaires maritimes : 7,5 dollars
Amende pour dépassement de délais : 30 dollars.
9) Pour ceux qui entrent par Obaldia. Certains locaux à la sortie des douanes vous interpelleront et vous demanderont (carnet de bordereaux en main) de payer le droit de mouillage devant Obaldia. Comme vous ne restez pas pour la nuit (car là, aussi, le mouillage est intenable), ne vous laissez pas piéger, ce n'est pas légal.
Rappel :
Par contre au premier mouillage (Puerto Perme, Caretto, ou même Escoses) les Kunas viendront vous demander le droit de mouillage, et même si vous avez payé l'addition aux douanes, vous devrez vous soumettre au droit d'ancrage. Ce droit est répandu partout dans le sud de l'archipel et à chaque changement vous acquitterez entre 5 et 10 dollars. Dans le nord de l'archipel par contre, certains mouillages sont gratuits (Lemon cays, coco bandero), d'autres sont payants (Hollandes...)
10) Ces informations sont une carte postale de la situation à un moment donné. Elles sont susceptibles de changer et dépendent ( cela paraît risible, mais c'est trop vrai !) de l'humeur et de la bonne volonté des interlocuteurs.
Bon vent, belle mer à tous
A plus pour d'autres infos
Nat et Dom
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