Lundi 28 mars
Keven est revenu de la Havane hier en mi-journée. Il semble que la météo annonce une panne d’alizé dans les jours qui viennent, alors on a décidé de partir en fin de journée aujourd’hui. On va en ville ce matin faire des courses et on partira dès qu’on sera prêts en fin de journée. S’il n’arrive pas de trop gros temps, on va tenter de faire la traversée directement vers la côte américaine, Beaufort ou même Norfolk, mille milles, sans nous arrêter aux Bahamas.
1800 : Départ de Santiago. L’alizé a la gentillesse de souffler à 10 nds, du sud-est, ce qui nous met au vent légèrement sur l’avant du travers, vitesse 4,5 nds (5,1 au gps). Mer belle. En fait, cette section de la traversée entre Santiago et la pointe NE de Cuba se fait contre le vent et contre le courant. Il n’ y a pas d’abri possible, sauf une baie à 65 milles, où on n’a pas le droit de débarquer.Comme la météo annonce un vent faible, on en profite, espérant courir ces 100 milles avec un alizé le plus faible possible.
1900 : On s’y attendait, le vent tombe avec le coucher du soleil. Moteur, 4,1 nds, 5 au gps.
29 mars
Premier réservoir d’essence vidé. On allait sans doute trop vite, nous fiant au loch qui sous-estimait. Le nœud additionnel de courant n’existait sans doute pas. Avec le nouveau réservoir, on va moins vite et ne dépasse pas 4 nds au gps.
Position à 0730 : 20 08’ N, 75 20’W. Punta Caleta à 32 milles.
0937 : Un peu de vent, du nord un peu est. GV, grand génois, vitesse 2,5 – 3 nds, cap au 110 V.
1137 : Le vent de NNE annoncé par Nycole du Réseau du Capitaine pour ce soir arrive en avance. Nous voilà au près serré, un ris dans la gv et quelques tours dans le petit génois, tribord amure, cap entre 10 et 20 degrés, à 3 nds ; on ne passe pas punta Caleta. Pour l’instant, la mer n’est pas encore formée et ne nous freine pas trop, mais cela ne va pas tarder.
1300 : Le vent adonne un peu : cap 40 degrés. Mais la mer se forme.
1400 : À 3 milles de la côte, on vire. Cap 155.
1500 : On vire de nouveau. Cap 40 deg, vitesse 3,5 nds.
1700 : On vire. Cap 155. Une misère. Vitesse contre le vent et le courant, 2 nds. À cause du courant, on tire des bords presque carrés.
1830 : On vire encore. Le vent mollit avec l’approche du coucher du soleil.
2000 : Le vent devient catabatique, venant de la terre. En larguant les ris, on peut faire route à 3 nds directement sur Punta Caleta à 9 milles.
1040 : On vire enfin Punta Caleta. Le vent est revenu au NE. Route au 123
30 mars
0030 : On vire. Cap 330, vit. 3,5 – 4 nds.
0500 : On vire. Cap 125.
0700 : On vire encore. Cap 342. On bute dans un courant contraire très fort.
0800 : Le vent très faible ne nous permet pas d’étaler le courant, alors on met le moteur pour courir les quelque 10 milles qui nous permettront en sortir.
0900 : Le vent a la bonne idée de forcir un peu en virant vers le SE. On peut remettre à la voile, vent de travers, vitesse 5 – 6 nds. Le paradis après le purgatoire.
1100 : Le vent mollit un peu et la vitesse tombe à 4 nds.
On met le moteur vers midi. Vers 1600, le vent revient du NE, on renvoie le grand génois.
2145 : L’ancre tombe dans la rade de Matthew Town, à Great Inagua. En fait, on a brulé toute l’essence qu’on transportait et il faut s’arrêter pour en acheter. Aussi, au lieu de rejoindre la côte d’une seule traite, on va passer sous le vent de la chaîne des Exumas, où la mer est moins grosse et où on peut se mettre à l’abri en cas de mauvais temps. Ce sera plus long, mais plus sécuritaire.
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