12 mars
Menus travaux à bord en matinée. En fin d’après-midi, visite du village en compagnie d’Ashley. Le village est très pittoresque, très propre, même la terre battue est balayée, il n’y traîne pas de feuilles mortes et les maisons sont joliment peintes ; je regrette de ne pas avoir apporté d’appareil photo, car on pourrait écrire un article sur l’Île à Vache pour l’Escale. On reviendra demain pour faire des photos. On est samedi et Keven, qui a voyagé au Mexique et en Asie, remarque que contrairement à ces endroits, où un grand nombre de personnes sont saoules les samedis, on ne voit personne intoxiqué.
13 mars
Ce matin, on rate le réseau du Capitaine, faute d’avoir avancé l’heure. En matinée, tournée dans le village pour faire les photos qui illustreront l’article. C’est dimanche et on voit beaucoup de personnes endimanchées, dont une dame dans un élégant tailleur, chaussée de talons hauts, marchant sur la terre battue. Deux offices religieux se déroulent en même temps, on entend les chants de l’un et le prédicateur de l’autre. La visite se termine à la boulangerie du villageet dès qu’ils sortent du four, on achète des petits pains et rentre à bord.
1245 : On lève l’ancre ; Moteur, le vent étant faible. Mais au bout d’une heure, il s’établit à l’ouest du sud, et on hisse les voiles pour faire route au près bon plein, vitesse 4 – 5 nds, vers le cap Gravois, à 7 milles.
1620 : Cap Gravois sur le travers. La route s’incurvant vers le nord on se retrouve au grand largue et on empanne et tangonne le petit génois à bâbord et hisse le grand de l’autre bord. Vitesse, 4 nds.
2100 : Comme on approche de la pointe ouest d’Haiti et du cap Tiburon, le vent vire au NE ; on empanne.
2300 : Le vent arrive maintenant de l’autre côté du cap, du NNE. Affalé le petit génois pour naviguer au près serré, tribord amure. Comme il n’y a pas de mer, la vitesse reste autour de 4 nds.
14 mars
À minuit, le vent tombe. Moteur.
0700 : 18 34’ N, 74 39 W. Le vent revient, du NNE. On re-hisse le génois pour naviguer au près serré.
0800 : Vent trop pointu et trop faible. Moteur (8 heures depuis le départ). Santiago à 106 milles.
0900 : Le vent adonne en forcissant un peuà 15 nds. Envoyé le grand génois et la GV, près bon plein, 5 + nds,
1100 : Forcit encore ; remplacé le grand génois par le petit. La mer se creuse et les embruns commencent, il faut fermer à l’avant. Vent légèrement sur l’avant du travers, force 4, vitesse 5 nds.
En mi-journée, le vent forcit encore et il faut prendre un ris et rouler un peu de génois. Ça se met à arroser. Mais en milieu d’après-midi, ça mollit un brin et arrose moins.
Ça continue comme ça tout le reste de la journée et de la nuit ; le vent forcit, on prend des ris, il faiblit et on les largue.
15 mars
Au petit matin, le vent tombe. Moteur jusqu’à Santiago.
À 0700, on est à 10 milles de Santiago de Cuba. Pas de réseau du Capitaine, faute de propagation.
0930 : L’ancre tombe dans la baie de Santiago. On nous dirige vers un mouillage à l’écart pour attendre l’inspection sanitaire. En fait, on l’attendra jusqu’à 1530 ; il semble qu’un paquebot de croisière soit arrivé avant nous, ce qui retient le médecin.
C’est Keven, à titre de « capitan », et qui parle espagnol en plus, ayant étudié cette langue au cegep et séjourné 7 mois au Mexique, qui discute avec le médecin. D’abord, on prend notre température, pour s’assurer que nous sommes vraiment en bonne santé. Puis il faut montrer nos certificats d’assurance médicale. La procédure entière prendre plus d’une heure. Puis on ramène le médecin à la marina où il faut passer à l’immigration avec nos passeports et répondre aux questions : « Avez-vous de la viande, des fruits ? des légumes ? etc… puis à la douane où trois agents accompagnés d’un chien viennent inspecter le bateau. La procédure entière prendra plus de deux autres heures.
On n’est pas autorisés à nous mettre à l’ancre, il faut être à la marina qui consiste en un quai en ciment, où se trouvent déjà une dizaine de voiliers, au prix d’une douzaine de dollars par jour. La ville de Santiago est à 7 kilomètres, on n’est pas autorisés à aller mouiller devant et le taxi pour y aller coûte 10$. Il y a des bus, mais on ne sait pas quand ils passent. Aussi un bateau qui y va 3 fois par jour, qu’on prendra demain pour aller faire des courses, car il ne reste presque rien à manger à bord, il n’y avait rien à acheter en Haiti.
Il n’y a pas de connexion wifi à la marina, peut-être une en ville.
Les gens sont tout de même charmants, très courtois et le charme de Keven opère une nouvelle fois, car le médecin nous invite à dîner chez lui demain soir, en compagnie du couple de l’autre bateau arrivé un peu avant nous.
On prévoit rester environ deux semaines à Cuba et aller à la Havane, distant de 1000 km ; un train de nuit y mène. Après Cuba, on mettra le cap au nord pour ramener Jean-du-Sud sur la côte américaine où on viendra le chercher avec la remorque, car les guides de croisière déconseillent de remonter plus nord avant le mois de mai et Keven, qui doit être à Gaspé pour y travailler dès le début de mai, sera seul à bord après mon départ à la troisième semaine d’avril et ne veut pas prendre ce risque.
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