Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

vendredi 4 décembre 2009

ÉTOILE DE LUNE - Nathalie et Dominique aux San Blas




Objet : Un petit coin de paradis...
Photos : Ilots pris du haut du mât, L'Etoile de Lune au creux des îlots

Bonjour,

Avez-vous remarqué combien il est difficile de parler du bonheur?
La tâche est si ardue que la plupart des médias ne s'y attaquent pas. Le bonheur fait le désespoir des rédacteurs. Les infos, les radios, les télés... et même les films et les romans traitent en général des grands fléaux ou des petits malheurs qui mettent les héros en difficulté. Le bonheur a mauvaise presse. Il ne s'image pas, il ne galvanise pas les foules, il rend amorphe l'oeil qui s'y attarde, paresseux le coeur qui bat, il ne manifeste aucun émoi... Il n'excite aucune envie...

Ha ça non!
Arrêtons là les bêtises! Ce n'est pas vrai.
Bien que difficile à décrire et qu'il ne capture qu'une attention évasive, il attise néanmoins le désir. Tout le monde aspire au bonheur. Tout le monde le cherche, mais dès que ce monde l'obtient... Il se fait discret. Je ne connais qu'un seul "média" qui en fasse étalage... Le matin..., chaque matin, sur notre radio préférée... Ai-je besoin de la nommer? (J'en parle si souvent...) Nous entendons les marins intervenir. Et même ceux, qui s'en prennent plein l'étrave, redressent le front, la mèche fièrement offerte au vent, ils se disent que ça passera, et il clament dans leur micro sur le 14 118KZ que déjà le fait de parler aux capitaines du réseau, c'est un grand bonheur... Dans leur machine à laver flottante, voici qu'ils s'abandonnent aux confessions teintées d'euphémismes pour décrire leur situation. Puis, un jour... ils arrivent... ils atterrissent. Ils sont là où ils voulaient arriver. Et là... c'est bien rare qu'ils ne trouvent pas le paradis.

La mer des Caraïbes est une succession de paradis. Il suffit de s'y présenter au bon moment, d'éviter les périodes d'ouragan, ou d'orages, et ces petits coins de terre nous rendent au centuple le regard que nous leur portons. De l'arc antillais aux San Blas, j'ai peu connu d'endroits qui ne m'ont pas plus. Et celui-là, je n'y pense plus!

Nous sommes aux portes du Pacifique. Sans doute, ce qui se prépare en avant me fait aujourd'hui regarder en arrière. Je garderai pour toutes les îles un bout de mémoire émerveillé. Et j'avoue que nous terminons en beauté. Nous connaissons plusieurs bateaux qui se sont attardés ici, dans les San Blas depuis plusieurs années. Aujourd'hui je les comprends.

Il règne, dans la partie Nord des San Blas, une atmosphère de paix totale. Le décor est une carte postale vivante et pour contribuer à faire du rêve une réalité, le climat y ajoute son grain de sel. Nos prédécesseurs nous avaient dit qu'il fallait attendre le 1 er décembre pour profiter pleinement de l'archipel, que les plus beaux mois s'étalaient de décembre à avril. Et bien, c'est fou comme le ciel obéit ici au calendrier. Le soleil avait deux jours d'avance sur le programme. Nous ne nous en plaindrons pas! Mis à part les deux jours gris à notre arrivée, nous bénéficions d'un climat parfait. Ventilé, juste ce qu'il faut, ensoleillé avec quelques nuages parsemant le ciel. Quelques gouttes de pluie pour rincer le pont, (et seulement la nuit) et à peine de quoi rincer. Et puis, nous avons assisté, le jour de la pleine lune à son lever. Derrière un îlot de cocotiers, la lune blonde traçait une longue auréole lumineuse sur la mer. Si belle, si généreuse, si présente, c'était une magie inexprimable !

Le paradis, beau la nuit, resplendissant le jour... A l'heure du midi, nous assistons à un festival de couleurs lagon. La frange d'écume qui pourlèche le récif est étincelante. Elle s'enroule à l'infini. Un rouleau parfaitement dessiné, pour souligner l'émeraude scintillante de la mer. Une barre franche et blanche entre l'outremer de l'horizon et les turquoises qui s'éparpillent comme mille joyaux.

Cet émerveillement lié à une météo parfaite a incité mon capitaine à monter au mât. C'est très connu en météorologie! Lorsque les grenouilles montent à l'échelle, c'est qu'il fait beau! Donc mon capitaine-grenouille est monté tout là-haut, avec sa caméra vidéo et l'appareil photo. Vous me direz après ça, si le bonheur ne s'image pas?
Vus de là-haut, les îlots de Coco Bandero, sertis d'une émeraude parfaite, s'offrent à vous sans condition.

Alors... profitez de tout cela, sentez au travers des images le souffle chaud et doux de l'alizé.
C'est cadeau

Nat et Dom

PS :Aujourd'hui, nous pousserons nos investigations à 2 milles dans l'ouest de notre position, histoire de voir, si là-bas c'est aussi beau qu'ici...

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