Objet : Comment rentabiliser une journée à Panama City,
Trucs et astuces pour gagner du temps, trouver les marchandises dont vous avez besoin et commentaires sur les services offerts
Photo :
Samuel le chauffeur de confiance
Les bus locaux, une curiosité en voie de disparition
Bonjour,
Pour ceux qui passent le canal en vue de traverser l'océan pacifique, Panama est souvent la dernière étape où faire le plein de pièces détachées pour le bateau avant longtemps.
En effet, la route est longue, la Polynésie française est réputée chère et même hors de prix, les archipels de Cook, Samoa, Fidji et autres Tonga sont si éloignés de tout que je doute fort qu'on puisse y réparer quoique ce soit. Il reste en ligne de mire la Nouvelle Zélande comme bon plan, oui, mais loin, très loin derrière la ligne d'horizon.
Nous ne pouvons prévoir à l'avance ce qui tombera en panne. Comme le dit si bien mon capitaine : "à bord des bateaux, l'état stable c'est la panne... Tandis que l'état de marche peut à tout moment passer à l'état stable..." Sans verser dans le pessimisme on peut néanmoins prévoir une cargaison raisonnable de pièces de rechange qui seront forcément utiles un jour.
Je vous entends d'ici... Et vous vous poser la question suivante : "après la Loooongue escale à Curaçao, vous avons donc encore des choses à réparer?"
Réponse en choeur : OUI!
Nos besoins
Pompe à pied :
La pompe à pied du réservoir bâbord nous a lâché et la pompe de rechange aussi! Malheureusement cette pompe est le seul accès à ce réservoir. Ce système est bien lorsqu'il marche, car il permet de réduire énormément la consommation d'eau. Lorsqu'il ne marche plus, nous sommes obligés de nous priver d'un réservoir et de ne plus disposer que de 450 litres d'eau contre 900 litres en état de marche. C'est un peu bête!
Donc "necesitamos una pompa!"
Carénage peinture :
Nous avions laissé le carénage pour Shelter Bay et nous en profitons pour faire l'entretien du moteur. Dave à Shelter bay avait commandé notre peinture antifouling, elle nous attend, là c'est un soucis de moins.
Merci Dave pour ton efficacité!
Les Kit entretien moteur
Par contre, il nous faut des filtres à huile, filtres à gasoil , huile pour le moteur, pour l'embase, empeller, courroies, ... bref les changements normaux recommandés par Volvo, que nous suivons à la lettre... (je sais que tout le monde ne les fais pas, nous pensons que même si cela peut paraître une dépense inutile, elle nous a permis de toujours pouvoir compter sur notre moteur, du moins jusque là...)
Lampes torches du bord
Je ne sais pas vous? Mais nous n'arrivons pas à garder les lampes torche. Au bout de six mois, elles déclarent forfait. Nous avons acheté toutes qualités, toutes marques, tout système de recharge, il n'y a rien qui tient. Et pourtant nous en prenons soin. Donc avant le grand saut, changement de toutes les lampes, qu'on voit clair! Et que nous soyons vus! Pour cela nous avons toujours à bord, un spot, type projecteur. Cela peut aider en toute circonstance! A éclairer les voiles, pour être vu par les autres. A éclairer un mouillage de nuit...
Chargeur de batterie
Notre chargeur avait 12 ans. Alors que nos nouvelles batteries sont à bord, mais que les anciennes ne voulant pas mourir sont encore en fonction, c'est notre chargeur de batterie qui a déclaré forfait. Heureusement, il ne fait que recharger les batteries lorsque nous sommes en marina. Nous avons un système de charge différent pour l'éolienne et un autre pour les panneaux. De sorte que nous pouvions continuer à avoir de l'énergie via le vent et le soleil.
Le chargeur, vu son grand âge, n'a pas aimé le 60 Hz du quai et préférait le 50 Hz... Donc, adieu vieille chose caractérielle, et bonjour pour trouver un nouveau chargeur moderne qui lui accepte : de 110 à 240 volts et de 50 à 60 hz
GPS
Nous avons à bord un GPS système intégré à toute l'électronique du bord, il date aussi... Même âge que le bateau et que le chargeur. Nous avons donc un petit GPS portable qui marche sur piles et finalement en navigation, c'est lui que nous utilisons le plus. Toujours à portée de main, il passe partout, c'est lui notre routeur (nous en sommes encore à l'âge de la carte papier... nous n'aimons toujours pas les logiciels de navigation... c'est un choix!)
Du coup, nous nous disions qu'il nous fallait un autre GPS portable qui, lui, fonctionnerait sur le 12 volts. Nous avons une prise type "allume cigare" dans la descente, de sorte que ce GPS là pourrait à la fois nous tenir, compagnie dans le cockpit, et dans le carré... bref, le compagnon idéal.
Système AIS
Et puis, la liste s'allonge par la volonté d'installer à bord, le système AIS, très pratique en équipage réduit, il permet par un matériel simple, un boitier et une antenne VHF, de visualiser tous les navires à l'approche. Plus qu'un radar, l'AIS donne la position du bâtiment, sa route, son nom, ce qu'il transporte, d'où il vient, où il va, sa vitesse, et un numéro d'identification.
Loin d'un gadget, il permet dans un premier temps de comparer sa position et notre position. En sachant sa route, nous pouvons la comparer à la nôtre et ainsi déterminer avec certitude s'il y a route de collision ou non. En cas de doute, nous pouvons l'appeler en VHF par son nom, ce qui est un grand avantage.
Plutôt que d'interpeler un quelconque cargo ou tanker, ayant son nom, nous avons une chance de plus d'avoir un interlocuteur. S'il ne répondait pas, le chiffre d'identification peut servir de "numéro de téléphone", il suffit d'intégrer le numéro dans sa propre VHF et cela fait sonner son téléphone en passerelle... Voilà de quoi se sentir moins seuls sur l'eau!!! Il y a bien entendu tout un système d'alarme au cas où un navire se rapprocherait trop de nous...
Voilà notre liste bien pleine!
Où trouver toutes ces merveilles?
A Panama City!
Pour se rendre à Panama City depuis Shelter bay, plusieurs solutions :
Le bus
Le train
Le taxi
Nous avons écarté les deux premières solutions. Faire l'aller et retour dans la journée à Panama City en bus et en train est un tour de force, et en plus, selon l'heure de retour sur Colon, la gare autoroutière ou ferroviaire deviennent des coupe-gorge.
Nous avons des amis, qui se sont fait détroussés par deux voyous armés, très peu pour nous! De plus arrivés à Panma City, vous devrez prendre des taxis d'un magasin à l'autre car certains quartiers ne se traversent pas à pied. A mon avis très partial, prendre le bus pour Panama City, ça ne vaut pas le coup, à moins qu'on soit nostalgique du pittoresque. (là, ce n'est pas le même voyage!)
SAMUEL Le Taxi
La marina offre d'appeler un taxi à la journée, elle charge 175 dollars.
Nous avons grâce à un ami qui vit depuis deux ans dans la région, contacté Samuel. Ce garçon est sérieux, et notre ami a confiance en lui. Samuel nous a demandé 80 dollars. Nous avons partagé le taxi à deux bateaux. Samuel est venu nous chercher à 8 heures à la marina et nous sommes rentrés à 18 heures. Nous avons rajouté le prix du repas et une propina de 10 dollars.
L'autoroute entre Panama City et Colon a ouvert en été 2009. Elle est payante ( 5 dollars aller et 5 dollars retour), Les bus ne l'empruntent pas pour cette raison. Le taxi vous mènera à Panama City en très peu de temps car, lui empruntera cette route rapide qui en plus est libre de toute circulation.
Pour s'y retrouver dans Panama city vous n'aurez aucune adresse, seulement des "localisations"
Toute la journée, Samuel a démêlé l'écheveau des rues et des avenues de cette ville particulièrement hermétique qu'est Panama city. Il faut savoir qu'il n'existe pas d'adresses précises, avec un nom de rue et un numéro. Les magasins lorsqu'ils communiquent le lieu où ils se trouvent disent : "Magasin untel, en face du building X dans le quartier Y"
Fastoche! Facile...
Pour vous donner une idée, nous cherchions le shipchandler dont l'adresse est "quartier transismica". Le chauffeur a téléphoné 2 fois au magasin, disant où nous étions et ce qui nous entourait pour être guidé, il s'est perdu deux fois! Alors, si lui, le Panaméen qui parle à un Panaméen ne s'y retrouve pas, qu'aurions-nous fait?
Sécurité aléatoire
De plus, certains quartiers dans Panama sont à éviter. Oui mais lesquels? Samuel sécurisait la voiture par moment, fermant les fenêtres et les verrous des portes. Là, il ne faut pas se balader à pied. Pourtant il y a dans ces quartiers des alliés précieux, tels que Protecsa, incontournable lorsque nous avons besoin d'électronique.
Vous l'avez compris, payer 80 dollars pour les compétences de Samuel est un EXCELLENT investissement.
D'autant qu'à présent, il connaît le parcours "spécial marin" et le connaîtra de mieux en mieux, puisque nous le recommandons à tous les copains.
Il n'y a pas de quoi être avares des bons plans!
Résultat d'une journée efficace
En une journée nous avons trouvé absolument tout. Notre liste remplie le matin a été biffée le soir, il n'y a plus qu'à travailler sur le bateau pour installer tout ça.
Une liste plus que précieuse
Nous avions reçu, via Nycole du Réseau du Capitaine et de la Conam, une liste extrêmement complète des magasins et des services que nous trouverions dans le pays.
The Panama Cruisers Information Guide
Le capitaine vous la mettra à disposition sur le site internet :
http://www.etoiledelune.net.
Grâce à cette liste très précieuse nous avons gagné un temps fou.
Commentaires sur les magasins de Panama City
Albernaty est un shipchandler sur l'avenue simon bolivar (qui se poursuit par transismica) :
Il est cher, récemment il s'est spécialisé dans les articles de pêche, de sorte que les marchandises concernant réellement les voiliers sont moins bien représentés.
Néanmoins nous y avons trouvé nos fameuses pompes à pied, au prix de 37.58 dollars, contre 99 dollars au catalogue westmarine. Celles trouvées hier semblent de meilleure qualité, plus robustes (?) à voir à l'usage.
John, un vendeur très compétent, vous fera facilement 20% de rabais.
Dans la liste précitée, manque le magasin Dimar
Il est voisin de Dilupa dans le quartier Vista Hermosa.
Dans le premier l'on trouvera les empellers, courroies et huiles de tout type, mais aussi des charbons (dont ceux nécessaires aux éoliennes)
Chez Dilupa vous trouverez tous les filtres possibles et inimaginables. Tout est en stock, pour les modèles les plus courants.
Voici des courses très vite faites, ne cherchez pas ailleurs vous vous casseriez la tête pour rien.
Prix extrêmement compétitifs, un exemple, pour un galon d'huile moteur nous avions payé 80 euros à Curaçao (qui est une île chère) et ici, pour 5 bidons d'huile, un filtre nous avons payé 98 dollars!
Protesca
Spécialiste de Raymarine, et toute électronique du bord, adressez-vous en particulier à Robert Soute, il est canadien et très sérieux.
Robert Souter, Service Manager, Protecsa - Panama Tel: (507) 227-3533 Mob: (507) 6612-9366 Fax: (507) 772'1053
rs@protecsa.com.pa
www.protecsa..com.pa
tel de Samuel : 64368055
Téléphoner la veille ou quelques jours avant, afin de réserver la journée (mais toujours confirmer la veille!)
Samuel viendra aussi rechercher les équipages qui traversent le canal sur des bateaux amis. Il les reprendra au Yacht Club de Balboa et les ramènera à Shelter bay. Cela évite le cafouillage des horaires de bus, et le risque d'arriver à Colon de nuit ou trop tard le soir ce qui, d'un point de vue de la sécurité, n'est pas à conseiller. Il prend 50 dollars pour ce dernier service. Au passage je signale que cela permet d'éviter de prendre une chambre d'hôtel en arrivant sur Panama City.
Voilà... je pense vous avoir tout dit...
Espérant que cela serve aux futurs candidats
Nat et Dom
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