jeudi 7 janvier 2010
ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom - RÉCIT SUR PORTOBELLO
Objet : Safari Mangrove et randonnées en forêt tropicale.
Photo :
Entrée dans la mangrove pour un safari en annexe Panorama du haut de la colline qui abrite le fort San Fernando Dans la mangrove Cormoran et sterne royale partagent un tronc à marée basse Charognard au pied des ruines Sieste acrobatique de Miss-araignée Boulevard des fourmis (bosseuses!) Balisiers triptyque de fleurs tropicales Triptyque d'oiseaux : passereau de mangrove, hirondelle de fenêtres, urubu Triptyque bananier_papillon
Bonjour,
Nous nous sommes tellement régalés à Portobelo, qu'il faut que je partage tout, tout, tout...,vous l'avez compris : vous aurez droit à plusieurs épisodes sur cette escale.
Le premier aujourd'hui sur la faune et la flore.
La randonnée et la découverte des mangroves au Panama se fait quel que soit le temps. Nous n'attendons pas le soleil pour nous mettre en route, nous ne ferions jamais rien. Je n'exagère pas, consultez vos encyclopédies, vous découvrirez que Panama détient certains records en matière de pluviométrie. D'accord, il n'est pas LE pays au monde qui enregistre les précipitations les plus fortes, la première place revient à Cherrapunji, dans le nord-est de l'Inde. Pour vous donner une idée sur l'échelle mondiale, les pays désertiques reçoivent moins de 250 mm d'eau par an, tandis que les valeurs pour des pays tempérés comme la France ou le Québec se situent entre 500 mm et 1000 mm. Les pays atteignant une pluviométrie de 2000 mm, sont les champions planétaires. Ainsi le Panama avec ses 2970 mm réalise une belle performance chaque année. Portobelo a décroché récemment un record mondial de précipitation. Il a plu 62,7 mm en CINQ PETITES minutes (une pluie forte dépasse 7,5 mm par heure!). Pas étonnant qu'il y ait des glissements de terrain dans le coin.
A savoir, en saison des pluies qui commence fin avril et qui se finit fin novembre, les orages sont quotidiens. En saison dite "sèche", les pluies sont quotidiennes. Elles peuvent durer l'après-midi ou la matinée, parfois moins, nous laissant surpris lorsqu'elles permettent au soleil de règner toute une partie de la journée (je n'ai pas dit TOUTE la journée!)
Toute cette eau... je devrais dire, cette richesse tombée du ciel engendre une nature inimaginable. Le Costa Rica, tout proche, est réputé pour sa faune et sa flore. Mais le Panama n'a rien à lui envier et lui dispute la palme de la biodiversité.
Lorsque nous nous enfonçons dans les rios qui serpentent la mangrove, nous sommes subjugués par la variété d'arbres qui nous entourent. Notre décor est tapissé d'un même vert... Cela paraît au premier regard uniforme, et pourtant, à y regarder de plus près, pas un arbre ne ressemble à son voisin. Selon les heures du jour, les berges sont peuplées de cris d'oiseaux, de chants bucoliques ou de hurlements guerriers. Chacun, à sa façon, défend son territoire, en chantant ou en ronchonnant, toute la gamme des humeurs y passe. Nos oreilles d'humains sont envoûtées par un tel concert. Les hérons de toute taille de toute couleur sont très présents, mais nous y croisons aussi toutes les variétés de sternes, de mouettes, de goélands, de pélicans bruns et leurs cousins les cormorans. Si drôles, ils nagent mieux qu'ils ne volent. Et puis leur cri particulier ressemble au grognement d'un cochon.
Si la mangrove nous encercle de son rideau de verdure, lorsque nous grimpons à l'assaut des forteresses de San Fernando sur les collines qui tapissent le nord de la baie, les balisiers, herbes à dartre et autres magaskepasmas sont là pour égayer la forêt de leurs teintes jaunes, orange et rouges vifs. Ce n'est pas à proprement parler un festival de couleurs. Les fleurs, il faut les chercher, les déceler dans l'épaisse verdure.
Quelle belle chasse au trésor !
La voilà, la coquine, elle accroche l'oeil et l'objectif, à peine sortie ou déjà presque finie, la fleur tropicale recèle en ses teintes toutes les beautés du monde. Un je ne sais quoi d'attachant, de fascinant. Et puis... pour qui s'est amusé dans sa vie à faire un jardin, voir ces plantes atteindre des hauteurs vertigineuses à l'état naturel tandis qu'elles se contentaient d'un pot... parfois d'un « petit pot » dans nos balconnières... Cela réveille l'humilité !
Portobelo est vraiment une belle escale pour qui aime marcher dans la nature sans pour autant se prendre pour un Indiana Jones. Je vous rassure, chaque balade s'est faite sans machette ! Sur les collines où se trouvent les ruines des forteresses la végétation a été élaguée, comme elle l'était du temps des conquistadores. Certaines sont accessibles par des chemins bien tracés, d'autres en revanche demandent un peu plus d'entraînement. Et se révèlent après une belle randonnée dans les chemins ombragés qu'il ne faudrait pas emprunter en saison pluvieuse.
Nous avons rencontré des bestioles. Comment en serait-il autrement? Le Panama compte plus de 15000 variétés d'insectes. Je pense avoir rencontré un certain nombre d'araignées. Suffisamment impressionnantes pour encore vous en parler avec un frisson qui me parcourt le dos et remonte jusque dans le bout des cheveux. Je n'aime pas ça ! Il y a aussi ces boulevards à fourmis. Je n'en reviens pas de voir ces minuscules êtres déplacer des charges trois fois plus grosses qu'eux et sans doute aussi lourdes. Lorsqu'une fourmilière est bien organisée, elle passe si bien au même endroit que les fourmis creusent un chemin. C'est impressionnant à voir. Je les trouve plus travailleuses sous les tropiques... Sans doute la seule espèce bosseuse sous ces latitudes !
Tandis que je vous écris, des singes hurleurs se réveillent. A en juger par la puissance de leurs cris, ils sont d'accord avec cette description de leur environnement. Le soleil est là... Tant mieux, sa collaboration aux photos est bienvenue. Il vous guidera pour les apprécier et profiter des merveilles de Portobelo.
A bientôt pour le prochain épisode qui vous entraînera dans le monde des pirates et des corsaires...
Nat et Dom
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