Bonne année à tous,
Nous continuons à parcourir la Malaisie. Après avoir fait la côte ouest (belles petites îles, coraux, plongée,...), nous sommes de retour à Bornéo dont nous n'avions vu qu'une toute petite partie l'an dernier, Sarawak avec les longhouses le long des rivières (voir texte de l'an passé). Après un retour au Sarawak, nous sommes allés au sultanat de Brunei Darussalam et à Sabah, deuxième province malaise de Bornéo.
Un peu d'histoire. En 1957, la Malaisie continentale est devenue indépendante mais Bornéo est resté sous la férule des Anglais jusqu'à ce qu'ils décident (pas tout seuls) de se retirer en 1963. À ce moment, le Kalimantan, la partie sud de Bornéo, a décidé de se joindre à l'Indonésie tandis que Sarawak, la partie nord-est et Sabah, la partie nord-ouest se sont joints à la Malaisie. Au milieu des deux, un tout petit sultanat, Brunei, a décidé de rester indépendant.
Brunei Darussalam, capitale Bandar Seri Begawan, est tout petit (5 800 km2, 390 000 hab.) mais très riche, plus exactement, le sultan est très riche. Sur toute la côte nord de Bornéo, il y a du pétrole. Au moment de l'indépendance, le sultan a donné le choix à Shell qui avait des plates-formes de forage sur son territoire: soit donner au sultan la moitié des profits d'exploitation ou s'en aller. Comme c'est un des pétroles le plus facile et donc le moins coûteux à exploiter, Shell n'a pas hésiter et a partagé les bénéfices.
Depuis, le sultan est riche, riche, riche, d'après certains, l'homme le plus riche du monde. Et il ne sait plus quoi faire de son argent. On a vu le palais dans lequel il est né, c'est une humble maison de bois d'une dizaine de pièces. Actuellement, il réside dans un nouveau palais, 1780 pièces dont une salle de réception qui peut recevoir 6000 personnes. Il s'est fait construire un yacht en Méditerranée, plus grand que le Britannia puisqu'il est plus riche que la reine d'Angleterre, mais il a fait mettre tellement de marbre à l'intérieur que le yacht est toujours à terre : son tirant d'eau, beaucoup plus important que prévu, ne lui permet pas d'atteindre le débarcadère, véritable gare maritime, construit pour lui.
Le sultan est aussi Premier Ministre, Ministre de la Défense, Ministre des Finances, recteur de l'Université, Chef de la Police et Commandeur des croyants mais il a tout de même 21 conseillers ? non élus, ça va des soi - souvent choisis parmi le membres de sa famille. Il tient bien son peuple en main : pour sortir du pays, un fonctionnaire doit demander une autorisation; comme les vendredis et dimanches sont fériés, mais non les samedis, ils n'y pas de fin de semaine de 2 jours qui permettrait de faire un saut en Malaisie. Il est cependant suffisamment intelligent pour avoir compris que s'il veut rester au pouvoir, il doit distribuer quelques miettes à la population; éducation et soins de santé gratuits, construction de logements pour tous, emploi de nombreux fonctionnaires (60 % des habitants sont fonctionnaires!!).
La population est en majorité musulmane. Même les indigènes (anciens coupeurs de tête) qui étaient à l'origine animistes, puis chrétiens sous la domination anglaise, se convertissent de plus en plus à l'islam : pour devenir fonctionnaire et avoir accès aux services sociaux il faut être musulman!! Mais ils disent que cela ne les empêchent pas de garder leurs traditions, c'est-à-dire de boire de l'alcool et de manger du porc.
Le seul intérêt de Brunei, c'est la jungle avec des orangs-outans, des rivières avec cascades (on en a descendu une en pirogue, ouille ouille c'est du sport), les promenades sur la canopée de la forêt tropicale.
Pour l'instant, nous sommes dans la province de Sabah qui est très touristique (surtout des japonais, des chinois et quelques rares Australiens). Et nous sommes un peu bloqués. Nous avons subi un très très gros coup de vent, une nuit, à l'ancre. Nous avons perdu l'ancre et la chaîne, le guindeau (ce qui sert à remonter la chaîne) a été arraché de sa base, le dinghy, heureusement attaché à une drisse, valdinguait dans les airs et venait cogner rudement partout sur le bateau. Bref, nous avons eu pas mal de dégâts. Heureusement, nous étions à 20 miles du seul chantier de Bornéo qui peut sortir les voiliers et nous venons d'y passer deux semaines pour tout réparer. Maintenant, nous sommes en attente d'une nouvelle ancre et nouvelle chaîne mais rien n'est encore réglé. Il faudra sans doute les faire venir de Nouvelle-Zélande et cela peut prendre de deux à trois mois pour nous parvenir.
À part cela, la vie est belle (même si c'est la saison des pluies et si c'est l'hiver, il n'y a pas de neige!).
Encore une fois, nous vous souhaitons une très bonne année et, surtout, une bonne santé, c'est le plus important.
Godelieve et Jean-Marie sur SDF (de nouveau à flot).
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