jeudi 7 janvier 2010
ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom - RÉCIT cultes à PORTOBELLO
Objet : Cultes chrétiens et païens à Portobelo
Photos :
Le Christ Noir de l'Eglise San Felipe
L'habit du Christ Noir pour sa fête du 21 octobre
La fête des congos : masques et grigris utilisés par les carnavaliers
Bonjour,
A voir une si petite bourgade, on ne croirait pas qu'il y ait tant de choses à en dire!
Et pourtant...
Ce village mal fagoté autour de ruines, de places fortes et d'une route nouvellement construite, compte deux églises. L'une à côté de l'autre. La plus petite, la plus ancienne est la Eglesia San Juan de Dios, elle date de 1598, l'année de la fondation du village de San Felipe de Portobelo. L'autre est plus grande et plus récente. C'est la Eglesia San Felipe qui fut construite en 1814, son campanile fut édifié un siècle plus tard.
Pourquoi tant de détails ? Je ne verse habituellement pas dans le « judéo-chrétien ». En fait, San Felipe couve en son sein, le Christ Noir.
L'idée même du Christ Noir me plaît.
Allez savoir pourquoi ?
Une image fugace sans doute. Et puis surtout, c'est qu'il est impossible de passer à Portobelo sans parler de lui.
IMPOSSIBLE!
La population ne comprendrait pas! Tant qu'à faire, laissons-la vous raconter la légende qui entoure cette statue, elle le fera mieux que moi.
La population ne sait plus très bien comment et quand cette statue est arrivée à Portobelo. Mais ce Christ Noir a semble-t-il élu domicile ici ! Les habitants racontent en roulant de gros yeux et en utilisant des mots mystérieux, que la statue vibre lorsqu'on essaye de la déplacer. Curieux comportement pour manifester son attachement aux lieux! Afin de se rendre indispensable aux habitants, la statue a rendu quelques services sous le couvert de miracles. Le dernier en date est celui de 1821, où la statue a sauvé toute la population d'une épidémie de choléra. Pour remercier le Christ Noir des processions ont lieu chaque année le 21 octobre. Un homme noir est élu dans les rangs des chrétiens. Il porte le magnifique habit du christ et il balade sa lourde croix dans les rues de la ville. La fête attire les Panaméens des quatre coins du pays, et ne passe pas inaperçue.
Dans l'église, les croyants se succèdent au chevet de leur statue. Nous voyons des femmes et des hommes se prosterner devant leur statue. Ils montent le petit escalier qui mène à la vitre qui la protège et restent le nez collé à leur icône. Une vraie et sincère ferveur!
Autre réjouissance de Portobelo, cette fois païenne!
En février c'est au tour des « congos» de défiler dans le village. Les congos, sont les nègres marrons, ceux qui se sont échappés dans la forêt pour fuir les mauvais traitements des colons espagnols. En février, à l'occasion du carnaval, la population ravive son passé d'esclave. Les congos parlent un dialecte compris d'eux seuls, ils jouent, dansent et chantent en caricaturant les maîtres d'autrefois : la cour d'Espagne et le clergé.
Le plus extraordinaire dans ces fêtes c'est que païennes ou chrétiennes, elles animent chacune autant de passion dans le coeur de la population. Celle-ci mélange tout, pour autant que l'ambiance, la danse et la musique soient de la partie.
A bientôt pour le dernier épisode...
Cette fois c'est promis, nous embouquerons le cap de Portobelo en compagnie de Drake et de Morgan!
Nat et Dom
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