mardi 21 juin 2011
CAMINATA - Robert et Carmen en Australie
Portland Roads ou le paradis perdu
Quand vous naviguez depuis des jours dans le nord du Queensland à travers les hauts fonds, les récifs, les îlots de sable sans parler des phares et les cargos meurtriers; l’idée de se reposer dans une pointe de civilisation avec le téléphone, Internet, un restaurant et le reste… fait rêver!
Nous entrons donc juste avant la nuit dans la baie de Portland Roads (125 mn au sud du détroit de Torres) où mise à part trois bateaux de pêche, nous sommes seulement quelques voiliers. Le matin venu, nous prenons les annexes vers la plage où une pancarte nous précise que la baignade est interdite à cause des crocodiles. Nous rencontrons le propriétaire du petit hôtel, The Beach Shack, qui s’empresse de nous distribuer des dépliants publicitaires de son paradis. Il nous indique qu’il a Internet pour ses clients parce qu’il a sa propre antenne mais qu’il y a un relais dans la montagne. En s’y rendant, nous aurions possiblement un signal. Pour l’épicerie, il y a un dépanneur à 40km… Quoi? Combien de kilomètres? Juste à côté de son installation plutôt spartiate, le café est fermé pour la journée pour cause de « R&R »… (Rest & Relax peut-être?) Il n’y a pas à dire, çà commence bien! Quelques mètres plus loin, une cabine téléphonique utilise des cartes d’appel que nous n’avons évidemment pas. Et bien sûr, il n’y a aucun réseau de téléphone cellulaire.
Nous marchons donc vers le haut de cette colline en espérant trouver l’accès qui nous permettra d’aller voir nos Hotmail. Victoire : Il faut voir la photo ci-jointe pour apprécier. Confortablement assis dans le sentier, tout le monde en profite après 10 jours sans accès Internet. Le temps passe et nous l’avions oublié… la marée continue de baisser sur la petite plage. De retour aux annexes, c’est la catastrophe : L’eau s’est retirée de plus de 200 mètres et elles sont bien au sec. Nos amis brésiliens après un bref essai avec leur annexe super pesante et leurs gougounes qui à chaque pas restent collées dans la boue déclarent forfait et décident de rester à terre en attendant le retour d’une marée suffisamment haute (± 5 heures).
À cinq, Christine et Guy de Hélios, Laura de Sabatical III, Carmen et moi entreprenons la traversée de cette étendue de boue, de roches et de coraux dans l’espoir de se rendre à nos bateaux. Heureusement il y a parfois un peu d’eau. Mais on avait oublié les crocodiles!!! À chaque motte de terre qui dépasse c’est la panique. « We shouldn’t be doing this » répète Laura alors que notre ami français s’accroche à son « Merde, c’est plus loin que je pensais ». Même plus petite, son annexe avec le moteur est aussi très pesante. Guy se coupe la main sur un cordage, Laura se blesse le dos et se coupe légèrement la cheville. Quant à moi, mon épaule droite qui me fait mal depuis des mois ne s’en trouve évidemment pas mieux. 50 minutes plus tard, nous avons réussi et la bière a été bonne. Tout un paradis!
La marée haute est à son maximum, l’annexe sur la plage flotte et nos brésiliens se font attendre. Guy attend tout le monde pour des rillettes de « spanish mackerel » fraîchement pêché la veille et une bouillabaisse avec sa rouille. Six heures arrive et voilà qu’enfin ils reviennent, mais ils sont trois!?! Surprise, le troisième c’est Alan le proprio du petit hôtel et ils n’on pas l’air misérables du tout. Je dirais même qu’ils ont l’air assez joyeux. En fait, Alan a eu pitié d’eux et ils ont passé l’après-midi sur sa terrasse à boire du rhum maison. Rien de trop beau!
Le souper commence et le rhum aidant on a tous bien ri avec notre nouvel ami australien qui est très impressionné par le souper. À noter que Guy est un ancien restaurateur avec une étoile Michelin. C’est tout dire! Nous héritons donc d’une invitation générale à venir manger sur la terrasse du « Beach Shack » le lendemain midi. Nous pensions partir mais vu notre état, on change volontiers de programme.
On a apporté toute la bouffe et utilisé sa cuisine. On a pu compléter nos courriels avec son ordinateur et un peu plus de rhum. Vive les alambiques. Nous étions aux oiseaux tout comme Alan qui, à défaut de clients, était heureux d’avoir de la compagnie. Et en prime, quelle vue! Plus tard, nous nous sommes entassés à sept dans son pick-up vers une belle grande plage aussi sauvage que déserte. À la fin de l’après-midi, nous devions repartir avant que les annexes redeviennent au sec. Nous nous sommes donc quittés satisfaits d’avoir trouvé un véritable petit paradis.
Robert & Carmen
S/V Caminata
P.S. Si vous pensez que c’est toujours comme çà, vous devez savoir que depuis des semaines que nous dormons dans des ancrages rouleurs et que la remontée quotidienne vers le nord tient de l’expédition.
caminata40@hotmail.com
Pour plus de photos voir le Blog: www.caminata40.blogspot.com
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