dimanche 26 juin 2011
CES ILES - Michel et Cécile à ARUBA
Bonjour toute l'équipe,
Des nouvelles de Ces-Iles et quelques photos
Bises de Cécile et Michel, jo et Pascale
Ces-Iles
Aruba,
Nous quittons Ste Lucie après le grain du matin. L’air est doux et la terre exhale un parfum d’humus et de végétation riche et chaud propre à ces iles hautes des Caraibes. Cap à l’ouest avec un peu de sud en suivant ce vent d’Est mâtiné d’un peu de Sud. Pas si favorable que cela, il nous faudra louvoyer jusqu’à notre destination. Mais avec 15-20 nœuds au portant, nous alignons tout de même nos 240 milles par jour avec une composante réelle vers notre direction de 200 milles. Pas si mal. La houle de l’atlantique est coupée par l’arc antillais et la mer est peu formée. Même si nous sommes de nouveau un peu chargés, le passage dans la vague est très confortable, le soleil est présent, pas de ciel menaçant et nous envisageons sereinement cette navigation. Quand la nuit nous rejoint, nous retrouvons sur notre gauche juste au dessus de l’horizon, cette vieille compagne, la Croix du Sud, constellation mythique apportant un peu le réconfort d’un espace familier.
Au troisième jour, nous sommes rejoints par quelques grains. Deux ris dans la grand voile, pas de voile d’avant, les 30-35 nœuds du grain nous propulsent en avant à 14 nœuds et nous attrapons tout de même des surfs à 17-20 nœuds dans une mer aplatie par une pluie torrentielle. De l’eau douce, un bonheur dans cet univers salé! Le bateau glisse sans heurts bien à plat. Dehors, le barreur jouit de cette eau douce ruisselante qui rafraichit. A l’intérieur, la sensation est toute douce et le chuintement de l’eau sur la coque ne couvre plus le crépitement de la pluie sur le rouf. 15 à 20 minutes plus tard, un ciel clair nous voit ressortir.
Aruba, à peine un nom sur une carte. Nous ne connaissons pas grand-chose de cette ile basse plus petite que Ste Lucie, Une grande raffinerie qui fut la plus grande du monde en son temps et maintenant Aruba s’attache à développer le tourisme. Comment prendre au sérieux ces gens dont le sabir local (composé d’espagnol, de portugais, d’anglais et de hollandais) s’appelle le « papiamento ». Ce sera surement une escale tranquille.
A plus de 40 milles la raffinerie illumine le ciel et nous donne le cap. Nous arriverons à la nuit au mouillage que j’ai repéré sur la carte en face de Oranjestad, la capitale.
Effectivement, la raffinerie occupe tout le sud de l’ile et plus d’une dizaine de bateaux attendent patiemment au large. Curieusement, aucun ne transmet son identifiant sur l’AIS, est-ce la proximité du Vénézuela, de la Colombie ? Nous remontons l’ile toute voile dehors sur une mer plate, fascinés par cette débauche de lumière et d’odeurs nauséabondes.
Nous avons repéré nos bouées d’entrée. Zone B, la rouge est à droite en rentrant. Il est 1 heure du matin. Le sillage blanc d’une embarcation légère sur tribord, un phare puissant qui reconnaît Ces-iles et un pneumatique gris sombre s’aligne le long du flotteur : les gardes côtes. Là, nous allons les prendre au sérieux. Déjà, deux individus se préparent. 300 mètres avant les bouées.
- Bonsoir
- Bonsoir, nous sommes les gardes Côtes d’Aruba. Nous allons monter à bord
- Je comprends, mais nous sommes en pleine procédure d’entrée puis d’ancrage, je n’ai pas de temps pour vous maintenant.
- Pouvons nous monter à bord ? nous attendrons la fin.
- Pas de problèmes, bienvenu.
Sans doute la première fois qu’ils mettent le pied sur un flotteur en navigation, pas très assurés. Deux minutes après, les « tortues ninjas » (du à leur équipement) comme les a baptisés Cécile sont à bord et attendront patiemment dans un coin que nous ayons terminé l’ancrage.
- Avez-vous demandé la permission accoster à Aruba Port Authorities ?
Hésitation, a vrai dire, j’imaginais mal une administration en veille à 1 heure du matin
- je pensais le faire une fois ancré
- Faites le maintenant
J’obtempère, le factotum me répond courtoisement et au su de ma position m’indique l’ancrage que nous pénétrons déjà. Trois feux de mouillage indiquent trois autres bateaux déjà sur place.
Le contrôle est simple, courtois, rapide. Ils m’indiquent sur la carte le quai où nous devrons demain faire les formalités d’entrée et repartent déjà. Deux feux blancs trouent la nuit claire. La douane volante maintenant !?? Dans un vacarme assourdissant, l’avion se pose à 400 m des bateaux. Nous sommes ancrés au bout de l’aéroport international comme nous aurons le loisir de l’entenndre plus tard.
Le vent nous a rejoint. 25-30 nœuds au mouillage qui recueille notre attention. Nous essayons d’attendre une accalmie qui ne vient pas pour nous rendre au quai des formalités distant de 2 milles environ. C’est parti, moteur, trinquette nous nous dirigeons patiemment vers les officiels. Après confirmation auprès de l’autorité portuaire, c’est bien là : un quai improbable en béton bardé de gros pneus usés, coincé entre une immense colline fumante de déchets alimentée en permanence par les camions poubelles et un tas de sable. C’est plutôt destiné aux bateaux de pêche et commerciaux qu’aux bateaux de plaisance. Nous ancrons en parallèle toujours dans un vent constant de 25-30 nœuds. Devant mon refus catégorique d’accoster au risque d’abimer le bateau, une discussion animée s’engage avec les officiels qui invoquent le règlement et menacent de ne pas nous accepter. Chacun reste sur ses positions jusqu’à ce qu’un officier d’immigration se présente et courtoisement nous invite à le suivre pour effectuer les formalités. Merci ! Paix aux hommes de bonne volonté disait ma mère.
Lorsque nous débarquons enfin pour découvrir notre environnement, la qualité des véhicules et des habitations ne ressemble en rien à Ste Lucie : C’est plutôt la Hollande aux Antilles ! Au regard des prix pratiqués, c’est vers le tourisme de luxe que se reconvertit Aruba. Plus tard, poursuivant notre exploration, les boutiques de luxe accompagnant les escales de paquebots confirment la tendance. Pas très agréables pour nous, il nous faudra deux jours pour découvrir un supermarché aux prix locaux, bien sur tenu par des asiatiques que nous appelons génériquement « chinois ». Bizarrement, les étalages sont plus proches de la composition d’un supermarché du Bélize que d’un supermarché à Ste Lucie.
La grande inconnue demeure le passage confortable de ce terrible Cabo de la Vela affublé du superlatif de « cap horn » des Caraibes ;
La météo nous indique une fenêtre pour demain mais nous ne sommes pas prêts, sinon, un festival pour éolienne pour les 5 jours à venir. Il nous faudra patienter plusieurs jours que le vent se calme et que les ondes tropicales prévues nous dépassent pour attaquer sereinement ce fameux cap.
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