Résumé, Brania 16 fev. 2009
Guyane Française et les Iles du Salut
Dû au courant portant que j'avais sous-estimé, Brania n'a mis que cinq jours pour couvrir les mille milles séparant Fortaleza de Cayenne en Guyanne Française. Navigation facile, pour retourner dans l'hémisphere nord a part les grains surnois qui nous tombaient dessus sans carte d'invitation. Durant ces nuits sans lune, on ne pouvait les voir venir tellement il faisait noir. Donc nous avons eu, Michel et moi, quelques quarts forts occupés a gérer la voilure nécessaire afin de répondre au coup de vent.
Lauréat (c'est le nom de mon grand-pere,que j'aimais beaucoup, travailleur acharné, duquel j'ai baptisé le régulateur d'allure),barre le bateau sans arrêt dans toutes les conditions de mer depuis le tout début et ce, durant toutes les grandes traversées sans broncher.Il n a besoin que de vent et d'eau comme énergie, me faisant économiser beaucoup d'énergie électrique et de plus me rend completement indépendant des bris de pilotes électriques et leurs électroniques.
Je vous jure, lors de voyage antécédant qu' être obligé de barrer jours et nuits a cause de bris de pilote, n'a rien de réjouissant. Lauréat, lui, je ne m'en passerais plus en longue navigation.C'est un gros avantage a la liberté de navigation et a l'indépendance qu'il procure. Et même dans ces grains traîtres, il maintient le cap assez bien, malgré que le bateau peut filé jusqu'a 12 noeuds. Impressionnant quand même.
Sitôt apres avoir passé au large du fleuve Amazone, l'eau de la mer est devenue verte puis brune, portant bien sûr, les alluvions du grand fleuve. L'Amazone me fascine depuis longtemps et me fait rever. Mais pour le découvrir pleinement, a lui seul je crois qu' il mérite un long voyage. Ce sera pour une autre fois, mais pour l'instant, j'ai le regard tourné vers lui.
C'est dans la riviere Mahury que Brania prend un mouillage pres d'une petite marina a laquelle une vingtaine de voiliers sont amarrés. Tous français, ils sont ici pour refaire la caisse de bord, parce qu' a part de ça, il n y a pas grand chose dans le coin a voir.
Par contre avec Ronan et Aurélie, je me suis lié d'amitié. Ronan navigue depuis cinq ans et a passé six mois en Casamance, donc nous en avions a nous raconter. Avec eux, je visiterai Cayenne qui est une jolie petite ville. Nous avons été a une parade tres colorée du carnaval Guyanais, quoi que plus tranquille que les pré-carnavals brésiliens, j'ai bien aimé l'ambiance tres familiale du carnaval ici.
C'est a bord de Coriana, le voiler en acier de Ronan et Aurélie dont l'ambiance intérieur est tres chaleureuse, et tout en buvant un bon café,que le sujet des Iles du Salut est venu sur la table. Moi, j'en ai entendu un peu parler, mais même sur mes cartes électroniques, je n ai aucun détail. Ronan en fouillant quelque peu, en trouve une sur papier assez précise. Aurélie a vraiment le goût d'aller faire un tour la-bas et c'est a bord de Brania que le lendemain matin nous partons tous les quatre. Un autre voilier français nous suit, c'est Stardust, le voilier de Jean-Marc, Eveline et de Corantin. Ils entamment leur troisième tour du monde. Ils nous ont raconté des histoires fascinantes de leurs pérégrinations dans le Pacifque et l'océan Indien. Ils étaient en Thailande lors du tsunami dévastateur.
L'archipel des Iles du Salut est composé de trois iles. L'Ile Royal, l'Ile St-Joseph et l'Ile du Diable. Les vestiges des anciens bagnes sur lesquels la végétation reprend ses droits crée un espece de décor fantomatique tres jolie.
Les bagnards y faisaient des travaux forcés et parmi ces travaux, ils contruisaient des murets de pierre autour des iles. De ces murets, des sentiers font le tour des iles. Nous avons passé des heures a se balader dans les sentiers en bouffant des noix de coco que j'ouvrais a grand peine en les martelant sur des roches. Tout en flânant, on nourissait les poules et les coqs, ici en pleine liberté et sauvage, du coprah de mes noix de cocos et ils en rafollais.
Manguiers et cocotiers poussent a profusion. Des singes se baladent dans les arbres et nous lancent parfois des mangues, c'est tout de même moins pire que de recevoir une noix de coco. Par contre, il y a un singe qui nous a quand même pissé dessus du haut de son arbre. Voila, bien fait pour nous homo sapiens, c'est tout ce qu'on mérite.
La veille de quitter l'archipel, deux bateaux de pêche vénézueliens sont venus ancrer pres de Brania et Stardust. Depuis l'Espagne que je n'ai pas parlé espagnol, c'est le temps d'en profiter, histoire de me dégourdire la langue. Avec Aurélie et Ronan, nous sautons dans l'annexe pour saluer nos voisins pêcheurs et piquer une jasette. Les pêcheurs nous ont offert une dizaine de beaux rougets en signe d'amitié. Nous les avons remercié grandement. J'en ai laissé quelques uns a Eveline qui avait tenté de pêcher mais en vain durant l'apres midi.
Au souper, Ronan, ancien cuistaud a bord de chalutiers de pêche de sa bretagne natal, sait faire et nous a préparé un repas digne des plus grandes tables françaises. Et comme mon père dit:'' Mangeons bien, nous mourrons gras''.
Au lendemain matin, Aurélie et Ronan ont quitté Brania enchanté, afin de prendre la navette qui relie les iles au continent. De souvenir commun d' Afrique, nous nous sommes souhaité ''Inch allah''.
Pour moi, la mer me rapelle encore et cette fois, c'est sous la pleine lune et les nuits de poésies qu'elle apporte que Brania, comme un grand oiseau migrateur ouvre toute grande ses ailes et vole vers le nord-ouest, vers Tobago, début des Antilles du sud.
Sylvio Côté
Du Brania
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