Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

vendredi 27 février 2009

CAT MOUSSES - René et la famille aux SAN BLAS

Plongées de la famille Cousteau
Iles San Blas

24 fév (Holandes Cays)


Ce matin nous déménageons nos quartiers des Holandes Cays vers les Lemon Cays. Chemin faisant je fais l'école aux enfants mais Thomas n'y arrive tout simplement pas. Il est encore épuisé de sa fèvre et retourne se coucher. Nous commonçons à nous rendre à l'évidence que cette fameuse fièvre ne pouvait être nul autre que la fièvre de dengue. Il survivra mais ça frappe fort cette fièvre. Il commence à se décourager et à croire que c'est toujours lui qui attrape tous les microbes bizarres. En tout cas, une chance qu'il a appris à avaler des pilules car des 'penunes' il en prend!

Cet PM, après dîner, la famille Cousteau, AKA (also known as) Gigabou part en excursion de plongée sur l'épave d'un bateau qui git tout près de l'île Dog Island depuis 54 ans. Nous y plongeons, c'est magnifique pour les enfants. C'est pratiquement sur la plage dans à peine quelques pieds d'eau.

Antoine a un peu peur, lorsqu'il passe au dessus de l'épave, d'être aspiré par les trous du bateau! Je lui ai changé mon tuba contre le sien. J'ai perdu dans l'échange! Maintenant il est devenu super bon et ne remonte plus toutes les deux minutes. Il avait raison, son tuba prenait l'eau! Pauvre ti-prout! Il est pas mal fier d'être devenu un champion de plongée. Nous avons vu de superbes choses et avons aussi rencontré Michel et Céline du bateau Allie Cat au cours de notre excursion de Dinghy à travers les îles de Lemon Cays.

Ce sont des canadiens francophones de Welland. Le capt aurait bien voulu réussir à pêcher un poisson pour souper mais ses techniques de harpon sont encore trop primitives.
Nous avons décidé de rester ici pour la nuit mais cet ancrage est supposé être un ancrage de jour seulement. Nous verrons si ça brasse trop cette nuit mais déménager de nuit dans les bancs de corail ce n'est pas l'idéal.

25 fév (Carti)

Finalement notre ancrage n'a pas trop brassé. René a essayé son système de 'Breeze Booster' la nuit passée. Ca faisait une telle 'draft' d'air dans sa cabine qu'il a décidé de sortir les grosses couvertures. Je connais des visiteurs qui auraient bien aimé avoir ça dans leur cabine lors de leur passage sur Cat Mousses. Il faudra qu'ils reviennent pour essayer notre nouveau système. C'est pas mêlant, parfois on gèle avec cette invention. Il était temps qu'on pense à le sortir de son emballage! Ce matin Thomas fait encore de la fièvre mais ça s'estompe rapidement.

Ce matin nous partons pour Porvenir dans le but d'aller y faire nos procédures d'entrée à Panama mais tout est fermé. C'est qu'aujourd'hui est une fête nationale. C'est l'anniversaire de la révolution du 25 février 1925. Nous relevons donc l'ancre (qu'on avait mis 3 fois à faire prendre dans le fond) pour l'île de Carti oé on nous a dit qu'il y avait fête aujourd'hui. A notre arrivé, un homme de 76 ans vient nous accueillir dans sa petite barque 'ulu' pour nous guider dans l'ancrage. Après 4 tentatives, on parvient à s'ancrer solidement. Puis il monte à bord de Cat Mousses. Il baragouine un peu d'anglais mais ne parle pas beaucoup espagnol. J'arrive tout de méme é communiquer avec lui en espagnol. Je remercie le ciel tous les jours d'avoir appris cette langue. C'est une bénédiction de pouvoir communiquer avec les gens. On bénéficie tellement plus de notre séjour lorsqu'on est en mesure de discuter. Le septuagénaire nous invite à nous joindre à la fête cet PM. Il nous explique qu'il est guide dans le jungle sur une île non loin d'ici où il pousse des milliers d'ananas. Son fils est également guide touristique. Il possède également une auberge où logent les 'backpackers'. Leur île est très prisée par les bateaux de croisière mais nous avons la chance d'être trois bateaux tout au plus au mouillage aujourd'hui. Cette île a l'air surpeuplée. Il y a des huttes partout. Le fond de l'eau est jonché de vidanges de toute sorte. Nous avons bien fait de ne pas remettre nos vidanges au monsieur comme il nous le proposait. Bon assez parlé, allons faire un tour sur l'île pour voir ce qu'il en est.

Nous avons eu une superbe journée. Cette fête se passe en fait sur trois jours. Aujourd'hui le coeur est à la fête, tout le village a revêtu ses plus beaux habits traditionnels. Nous débarquons sur l'île vers 14h00 et constatons que les villageois, incluant, les grands-mamans dans leurs molas, commencent à avoir de la difficulté é marcher droit. On voit clairement qu'il doit souvent y avoir des touristes ici car contrairement à notre premier village (Niadup), les gens ne nous regardent pas comme
des extra-terrestres. En fait, ils ne font pas de cas de nous et ne nous regardent pour ainsi dire pas, à moins que nous leur adressions la parole. Ils sont beaucoup plus avancés cété technologique dans ce village. Il y a ici quelques lumières de rues et de l'électricité ici et là. On voit parfois des vieilles dames Kunas parler au téléphone cellulaire, ça fait drôle de voir ça. On a presque l'impression qu'il s'agit d'un anachronisme.

Catherine et moi, ainsi que Nicolas et Antoine, nous achetons un petit bracelet de cheville traditionnel. Egalement, nous ne pouvons venir aux San Blas sans s'acheter une 'molas' ou deux, ce que nous faisons évidemment. C'est très joli mais surtout c'est fou les heures de travail qu'il y a dans ces broderies fines. On a beau vouloir marchander, rien n'y fait. Ils sont très stricts sur leurs prix mais il faut dire que c'est dérisoire comme prix de vente pour le travail qu'il y a dans ces oeuvres d'art. On zigzag tout l'après-midi entre les huttes du village qui sont cordées les unes sur les autres. On va jusqu'à visiter leurs toilettes qui sont comme celles que nous avions dans l'arrière cour dans l'ancien temps. Sauf que contrairement à nous, le trou de leurs toilettes donnent directement sur la mer et les poissons rayés jaune et noir s'en donnent à coeur joie pour déguster les numéros deux!!!

Nous passons un beau moment et rencontrons également un couple d'Américains de Seattle et leurs deux enfants de 9 et 6 ans. Lui est photographe et ils sont ici pour une dizaine de jours. Comme ils sont ici depuis une semaine déjà, la mére et la fille de 9 ans nous servent en quelque sorte de guides touristiques. Vers 17h00 nous décidons de revenir au bateau avant que l'état d'ébriété des locaux ne dégénère trop. On a aussi droit à une démonstration de danse lascive que trois ados travestis 'en devenir font au centre de la route devant leur hutte. Je finis par me trouver des bonnes baguettes de pain Kuna chaud, à force de persévérer dans mes recherches. Encore une fois je suis reconnaissante de mes connaissances de la langue espagnole, qui me sont d'une utilité infinie. Il n'y a plus de pain nulle part à cette heure du jour mais je finis par en trouver à force de me faire diriger d'une hutte à l'autre. C'est un peu comme de la bannick, c'est délicieux. Thomas nous a accompagné pour la première heure de visite mais à ensuite demandé à retourner au bateau pour aller se reposer. Au retour sur le bateau nous le trouvons à lire et il est fier de nous montrer qu'il a cousu deux autres écussons sur son sac de couchage pour sa collection. Nos autres mousses ont tôt fait d'eux aussi se lancer dans l'apprentissage de la couture. Ils veulent coudre sur leurs sacs de couchage les mini molas qu'ils viennent d'acheter avec leurs sous.

26 fév - ( île perdue dans les San Blas)

Ce matin pas de fièvre pour Thomas, même qu'il sort de lui-même son sac d'école. Enfin, on va finir par le réchapper. Après le déjeûner nous levons l'ancre pour aller explorer la partie centrale des San Blas. Nous trouvons en endroit tranquille ou encore une fois nous sommes seuls au monde mais par la fin de la journée il y a trois autres bateaux au mouillage. Quelques minutes après avoir jeté l'ancre, alors que je prépare le dîner, René m'appelle car un petit bateau 'ulu' s'approche. Mais c'est Lisa! Quelle chance nous avons. Cette femme (travestie) est une 'Master Mola Maker' très connue. Sa photo apparaît d'ailleurs dans notre guide de navigation. Elle et un autre homme montent à bord du Cat Mousses pour nous montrer leurs molas. Nous en achetons évidemment quelques unes encore. Comment faire autrement! C'est le prix à payer pour avoir des échanges enrichissants. Au début elle me parlait anglais. Elle le parle très bien mais voyant que je parle espagnol aussi, nous nous en remettons à l'espagnol. A force de jaser, je lui demande si elle a fêté la fête de la Révolution dans son village de Rio Sidra mais elle m'explique que non. Il y avait quatre jeunes filles qui célébraient leur puberté au cours des 4 derniers jours et hier c'était la journée de sa nièce. Je lui demande si elle s'est fait percer le nez et elle me répond que oui. Elle me parle aussi d'un autre rituel selon lequel les petites filles (agées entre 2 et 10 ans) quand leur famille a assez d'argent, organisent une fête au cours de laquelle la petite fille se voit raser les cheveux complètement. Je n'ai pas réussi à savoir toutefois la signification exacte de ce rituel. Elle avait quand même de la 'business' à faire avec nous, elle est donc revenue sur le sujet de ses 'molas'. On commence à rouler sur les 'fumes' côté liquidité en dollars américains. Une chance qu'on a notre vieux riche de 'Antoine'. C'est lui qui nous fait vivre ces temps-ci avec sa fortune de dollars américains. Il en est pas mal fier et insiste pour acheter des cadeaux à son parrain et sa marraine avec ses sous. Le plus dur c'est de l'arrêter … acheteur compulsif qu'on dit???

Nous passons la PM à explorer les fonds marins, Thomas reste sagement au bateau pour lire. Son Harry Potter (no 5) avance bien. Vers 16h30 je reviens au bateau avec Nicolas, Antoine et Catherine mais Nicolas et René continuent leurs plongées. Nous regrettons amèrement de ne pas avoir continué car Nicolas nous annonce fièrement, à son retour, qu'ils ont vu un barracuda, une raie et ?. Pas un mais deux requins, probablement des 'white tips'! Bien qu'il avait son harpon et son 'Hawaien Sling' le Capt a jugé les requins trop gros pour 'fiter' dans le BBQ et n'a pas osé pas non plus pourchasser les amis poissons qui les accompagnent de peur de froisser les requins. Il revient encore une fois bredouille de sa pêche. On s'en remet donc à une bonne platée de riz pilaf maison et quelques saucisses mais nous sommes au bout de nos réserves de viande. Le capt commence à trouver qu'on mange souvent des saucisses et qu'on devrait aller vivre parmis les Allemands au retour à force de manger autant de 'Bratwurst'. Non mais sérieusement c'est que les saucisses c'est la viande qui se conserve le plus longtemps alors c'est pratique.

En soirée je ressors ma trousse médicale pour un tout autre dossier cette fois. C'est que le Capt a comme une ex-croissance (bosse) qui lui pousse sur le coude. On croirait qu'il lui pousse un genou sur le coude. Avec les maigres connaissances médicales que nous possédons, notre diagnostic très primaire serait soit une flébite du coude... à moins que ce ne soit un cancer du coude...(Joke). Son coude est rouge et enflé et il est très chaud, probablement une bursite ou une cellulite. René peut faire des mouvements simples mais ne peut plus forcer... (il va devoir prendre une pause du lever du coude on dirait!). Nous en informons immédiatement notre équipe médicale (notre Dr Deegle national) et attendons ses instructions. En attendant, un anti-inflammatoire, de la glace et un peu de sommeil feront l'affaire.

Sur ce, je vais aussi me coucher. Assez pour aujourd'hui!

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