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Aruba, le 12 octobre 2009
Bonjour,
Déjà une semaine que nous sommes à Aruba.
Le temps passe vite. Nous retrouvons les habitudes du mouillage : sous les ondes tropicales, surveiller la tenue des ancres, se faire chahuter par le vent, les vagues et le passage des bateaux... mais aussi voir l'horizon et se baigner.
La proximité de la ville nous permet d'un coup d'annexe, d'aller nous dégourdir les jambes, de faire de petites courses dans les supermarchés bien achalandés (plus de choix que sur Curaçao), et de manger de bonnes glaces... Entre nous, nous ne faisons pas de folies.
On sent bien les prix passer hors du porte-feuille! Celui-ci va développer des aiguilles de cactus pour nous empêcher de suivre le rythme inflationniste de l'île... Affolant! Un produit qui sur curaçao vallait 25 guilders, vaut ici 25 dollars, soit 1.75 fois plus... La semaine d'internet qui était à 10 dollars à Curaçao, est ici à 35 dollars. Le mois de wifi coûte 70 dollars, tandis qu'il était à spanish water à 30 dollars. On comprend aussi pourquoi, il y a 300 bateaux à Curaçao et seulement 8 à Oranjestad...
Au mouillage de Oranjestad, il est impensable de s'ennuyer, il y a toujours quelque chose en mouvement : avion, hélicoptère, cargos, paquebots, day-charter... Vous l'avez compris, l'île est résolument tournée vers le tourisme.
Île surnommée par ses habitants : Happy Island, les sourires fleurissent sur les visages, la bonne humeur règne dans les rues. Impossible de s'arrêter au bord des trottoirs sans se voir offrir le passage par les automobiles. Les habitants parlent le papiamento, comme dans toutes les îles "hollandaises" de la Caraïbe. Mais les habitants sont polyglottes. Ils utilisent moins le hollandais que sur Curaçao, au bénéfice de l'espagnol qui semble prendre son envol.
L'île est trépidante et heureuse de vivre son indépendance gagnée en
1986 face à la Hollande. Afin de survivre, sur ce petit territoire de
193 km² au large des côtes d'Amérique latine, la population, de cent mille habitants, a ouvert les portes aux grands complexes hôteliers de toute nationalité. Ceux-ci profitent des merveilleuses plages de sable blanc du nord de l'île et de la mer couleur lagon aux abords des récifs.
Avec un alizé qui souffle en permanence, les nouveaux sports tels le kite surf sont très prisés, avec ses eaux claires, l'île satisfait les amateurs de plongée sous-marine. Il faut divertir le touriste, lui donner matière à ramener des souvenirs inoubliables dans ses bagages.
Alors, les water-taxi font la navette entre des coins d'îlot surnommés paradise island et les hôtels. La musique, le soir, égaye les bars. Les hélicoptères envoient en l'air tout ce petit monde pour profiter des belles couleurs et des jolies plages vues d'en haut... Il reste dans l'ouest de l'île quelques espaces sauvages. Battus par les vents, ils sont rocailleux, le cactus y est roi, et seuls les épineux y survivent.
Ils sont si maltraités par les alizés qui soufflent en permanence, qu'ils poussent à l'horizontale dans le sens du vent. La roche elle-même ne résiste pas aux assauts constants de la mer. Les vagues creusent des ponts naturels qui permettent les plus belles photos.
Toute cette activité entraîne un remue-ménage permanent. Une dizaine d'avion atterrissent et décollent chaque jour de l'aéroport de Oranjestad.
Un petit désagrément que les voiliers subissent du bout de l'étrave, puisque le mouillage est en bordure des pistes.
L'île est très proche du continent sud-américain, moins de 25 kilomètres. Elle est aussi, toute proche du golfe de Maracaibo, d'où sortent les tankers rempli du brut que produit le Venezuela.
Les raffineries d'Aruba sont sollicitées pour traiter le pétrole. Des dizaines de tankers attendent en permanence au large de l'île leur place à quai pour assurer le commerce le plus juteux de la région, puisque le Venezuela est le 4 ième producteur de pétrole au monde.
Les tankers ne sont pas seuls à circuler au large de l'île. L'armée américaine, hollandaise, française et même allemande patrouillent en permanence dans les eaux territoriales des ABC. La surveillance du trafic de drogue est le motif principal donné à cette ronde militaire.
Lorsqu'un grand navire de guerre fait escale à Oranjestad, il est accueilli avec tous les honneurs. Vingt et un coups de canons sont tirés depuis les rivages de l'île. Aux quels les navires répondent par 21 coups de canons. Le navire glisse lentement dans la passe, et tandis que les coups résonnent et font sauter les coeurs dans les poitrines, les marins, tous au garde-à-vous, saluent les gens de l'île. C'est à voir!
Impressionnant!
Outre un ballet de tankers, de navires de guerre et d'avion, les cargos débarquent les marchandises nécessaires à la vie sur l'île : voitures, fournitures en tout genre, matériaux de construction. Certains sont si imposants, qu'ils requièrent l'aide de remorqueurs pour entrer dans la passe qui abrite la ville principale. Il est vrai que par trente noeuds de vent, ces hautes tours de ferraille dérivent et deux remorqueurs lancés à pleine puissance ne sont pas de trop pour garder ce monstre à l'intérieur des bouées...
Aruba, ne ressemble bien évidemment pas au prototype de l'île cocotier pour laquelle tout navigateur largue les amarres. Elle est une escale civilisée, trépidante mais aussi, une escale idéale pour sentir les conditions et prévoir une belle navigation sur la route de Colombie.
Nous en sommes tellement proches qu'il est facile de voir si les prévisions collent à la réalité. Nous savons par expérience, que la route vers la Colombie demande la patience d'attendre des conditions météo optimales pour faire une navigation agréable. Aruba offre la possibilité de vérifier grandeur nature les prévisions et de partir au bon moment...
Amitiés marines
Nat et Dom de l'Etoile de Lune
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