Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

mardi 4 mai 2010

ÉTOILE DE LUNE - Nat et Dom vers les Marquises

Nous avons pu "jaser" avec Nathalie ce soir - la propagation n'était pas à son meilleur mais nous étions très contents d'avoir des nouvelles et puis... si loin en direct... il ne faut tout de même pas se plaindre n'est-ce pas ?

Le vent est plus fort maintenant - une vingtaine de noeuds franc arrière. Ils naviguent seulement avec la grand'voile déployée. Grâce au frein de bôme, le risque de dommages en cas d'enpannage est presque nul - une belle invention que ce bidule... - La mer est cependant inconfortable car elle est courte mais rien de comparable à celle qu'ils ont subie au moment de leur départ des Galapagos... Ils maintiennent actuellement une vitesse de 6.5 à 7 noeuds. Encore 330 mn avant les Marquises.

Nathalie me mentionnait qu'ils encore des tomates fraîches à bord et qu'elles sont délicieuses - achetées avant leur départ des Galapagos il y a presque 3 semaines... Ils ne manquent de rien.

Nycole

Voici copie du message que je viens de recevoir :

10:16.63S 133:11.59W
Position à 23 heures Temps universel
Soit 14 heures locale (zulu)

Conditions : secouantes, bleues, rapprochantes
Vent :E 15 à 20 noeuds
Mer : courte, cahoteuse, 11 pieds
Temps : ensoleillé

Heures de moteur :
2 heures depuis le départ (une heure ce matin pour recharger batteries)

Navigation :
Nombre de milles en 24 heures : 116
Nombre de milles parcourus : 2686
Nombre de milles restant :364
Cap suivi:260°
Allure :vent arrière, (grand-voile haute)
Vitesses :4.8 sur 24 heures (mais la vitesse augmente depuis ce matin on est à 5.5 noeuds)
Temps estimé d'arrivée : 3 jours (à cinq noeuds) on devrait arriver vendredi à Fatu Hiva


Observation :
Puffins et océanites

Sujets du jour
Des nouvelles du bord : énergie manquante pour cause de 2 hivers successifs.
Petit glossaire marquisien et histoire des langues polynésiennes

Kaoha,

Cette année, nous aurons droit à deux hivers! Eh oui, alors que nous quittions Panama nous étions heureux de voir les jours rallonger. Au Québec, en Europe tout le monde changeait d'heure et attendait le printemps, qui est bien installé à présent (profitez-en, régalez-vous!). Pour notre part, en passant dans l'hémisphère sud, nous avons troqué les prémices du printemps contre ceux de l'automne.

Vous me direz, peu importe, pour nous qui vivons sous les tropiques: c'est l'éternel été!

Pas tant que ça.
Il y a dans le nombre d'heures de soleil par jour, une composante qui nous intéresse au plus haut point : l'énergie que nous offrent nos panneaux solaires.
Pour nous, si l'hiver n'est pas synonyme de frimas, il est la période de disette. Celle, où l'on fait attention à ne pas trop utiliser ce qui décharge les batteries. Dans les premières restrictions, il y l'ordinateur. Bien que contemplative, vous vous doutez que je passe quelque temps par jour, à me documenter, à écrire et à transmettre des infos à ceux qui le demandent, bref devant mon ordi! (Rassurez-vous : ce n'est pas là à considérer comme un dur labeur, une corvée... car je monte l'ordi dans le cockpit et mon bureau est au bord de la plus belle piscine du monde!)

N'empêche que le nombre d'heures de soleil gouverne mes journées. L'hiver, si les nuits sont longues et offrent un sommeil à volonté (hors navigation), il faut travailler efficace et rapide pour caser entre 11H et 14H les travaux d'ordinateur. L'été je me sens plus cool, de grandes journées pour tout faire : baignades, visites, découvertes, partager le tout sur le blog et réponse aux copains qui nous écrivent.

Cette année donc, me voici comme la fourmi, besogneuse pour deux saisons, moi qui aime dilapider mon temps comme une cigale! Mes jours de calvaires sont ceux comme hier, où le soleil n'a pas été coopératif du tout. Le vent ne nous aide pas beaucoup non plus, même s'il souffle, en navigation de vent arrière, la vitesse du bateau annule celle du vent. Heureusement, quelques bonnes volontés du bord me viennent en secours. Ce matin, nous avons fait une heure de moteur. La première en 17 jours de traversée. Les batteries en étaient toutes contentes! Elles sont formidables ces batteries. Nous avons changé tout le parc à Panama, elles permettent une décharge profonde, ce qui enlève un stress à bord. (batteries AGM)

Ce qui m'aide aussi, ce sont les batteries longue durée d'ordinateur. C'est très consommateur à la charge, mais elles restent de longues heures autonomes. J'attends avec impatience une nouvelle batterie, car elles s'usent vite (!). Nous avons commandé en France une petite merveille. Nous avons profité d'un retour d'un copain qui fait le même voyage que nous, mais décallé dans le temps. Notre batterie est arrivée chez lui, au mois de mars, il l'a précautionneusement mise dans ses bagages, et pour le moment, elle vogue sur le Pacifique à notre poursuite! Steph et Béa du bateau Lazarina ne sont pas très loin de nous, nous nous retrouverons à Fatu Hiva et là... Malheur... mon ordi pourra fonctionner 11 heures!

De quoi caracoler avec Messieurs les Dicos, et toutes mes archives et documentations afin de faire de beaux dossiers!

Petit glossaire marquisien

Hier, je vous lançais un "Ia Ora na", tout fier. Un "bonjour" en tahitien. Aujourd'hui, je vous ai salué en marquisien "Kaoha".

Les langues polynésiennes appartiennent à un ensemble de plus de 4000 langues, parlées depuis Madagascar jusqu'à l'île de Pâques, sans oublier Hawaii. La famille générique de ces langues trouve son creuset dans les langues austronésiennes dites aussi malayo-polynésiennes. Leur point de départ linguistique est l'Asie (Taiwan et Chine). Les groupes ethniques se sont ensuite dispercés dans tout le Pacifique. En perdant le contact avec les "patries mères" les langues ont évolué vers des dialectes endémiques. C'est pourquoi l'on saluera différemment à Tahiti, aux Marquises, aux Tonga, aux Samoa ... et jusqu'à Hawaii. Chaque archipel présente des idiomes et dialectes propres, mais issus d'une même racine.

Avec la venue des Européens, les langues polynésiennes se sont enrichies. Ainsi, à partir du XVIIIe siècle, l'anglais puis le français ont été la source de très importants apports dans le vocabulaire polynésien.

Lorsque vous écoutez les chansons polynésiennes vous avez sans doute la sensation que ce n'est qu'une succession de voyelles, cela est dû au fait que l'alphabet polynésien ne comprend que treize lettres : cinq voyelles: a, e, i, o, u, et huit consonnes : f, h, m, n, p, r, t, v.

En langues polynésiennes toutes les lettres se prononcent :
- u se prononce toujours "ou"
- le i se prononce "i" ou "y"
- e se prononce "é"
- le h se prononce aspiré
- ‘ marque un arrêt du son

Afin de préserver la culture ancestrale, la langue tahitienne est enseignée aux enfants d'école primaire.

Demain, je vous donnerai quelques petits mots supplémentaires, et je conterai la naissance d'une constellation d'îles.

Nat et Dom
www.etoiledelune.net

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