Kaoha,
Voici quelques précisions qui vous permettront d'imaginer notre environnement et l'ambiance du bord, tout comme si vous étiez avec nous.
Etat du mouillage : 10°27.98S 138°40.17W
21 bateaux, 6 nouveaux sont arrivés cette nuit et 6 voiliers sont partis vers Hiva Hoa ou Nuku Hiva
Nous avons mouillé 70 mètres de chaîne dans 18 mètres sur fond de sable et de roche (certains bateaux sont dans 40 à 50 mètres d'eau). Les places à l'ancre dans moins de 15 mètres sont rares et de mauvaise tenue car sur fond de galet. Nous avons choisi le côté sud du mouillage. Il est moins soumis au régime de rafales, car excentré par rapport au couloir de vent. Les autres bateaux sont dans la partie Nord et au centre laissant un îlot de tranquillité autour de notre Etoile... Mauruuru! (ça veut dire Merci)
Météo :
Régime de rafales, dues à la configuration des très hautes montagne encerclant le mouillage. Elles atteignent 20 noeuds parfois 30. Elles sont plus fréquentes qu'hier avec un phénomène thermiques qui les rendent plus fortes en milieu de journée. Mais c'est tout à fait supportable, il y a de longues interruptions avec des vents raisonnables. C'est très bien.
La houle pénètre en longues ondulations, l'Etoile pivote sur son ancre aux accélérations de vent, mais ne roule pas.
Le soleil domine, les nuages s'accrochent dans la montagne, peu de grains.
Température de l'air :
34 degrés au soleil et 29 à l'ombre. Pas d'impression de grosse chaleur, le ventilateur étant en pleine forme.
Température de l'eau :
Délicieuse, elle fait 28,6 degrés Celsius. Un régal, on se croirait dans son bain, surtout à l'abri du clapot derrière la jupe de l'Etoile.
Baromètre en baisse : 1006 HP
Détail accoustique : comme nous sommes au pied d'une falaise tapissée de cocotiers, l'alizé fait bruisser les palmes et vrombir notre mât. Mais nous sommes assez loin des éoliennes bruyantes, ainsi ce n'est pas génant.
Vie à bord :
Le bateau a retrouvé son allure de caravane flottante où il fait bon vivre. Dom s'est chargé de démonter E.T., de regonfler l'annexe, de ranger le pont et de faire tous les travaux de dehors. Le moussaillon s'est chargé de l'intérieur. Les hublots sont grands ouverts, tout a été lavé et rangé. Notre bateau est prêt à vivre les Marquises, il sent bon et il est tout beau!
Bilan matériel :
Sur la traversée nous n'avons à déplorer que des dégâts insignifiants. Après un tour d'horizon complet une poulie de ET a été changée, et une attache du frein de bôme a cédé (rien de grave, le frein marche sans elle, c'était une sécurité de sécurité) qui sera vite remplacée. Les fonds sont secs. Après vérification, même les coffres extérieurs arrière sont restés "vierges" d'eau de mer. Je craignais pourtant d'y voir un peu d'eau qui se serait infiltrée par le tuyau de douche extérieur. Mais nous l'avions masqué comme il faut.
Un bon bateau, qui nous a bien menés.
Il faudra néanmoins s'atteler à nettoyer la coque. Au-dessus de la ligne de flottaison, nous hébergeons toute une faune d'anatifes. Le jaune a pris une couleur brunâtre. Un peu d'huile de coude et L'Etoile retrouvera son allure prête à décrocher la Lune. Nous avons quelques assistants-travailleurs pour nous aider. De gros poissons coffres ont déjà débarrassé la partie immergée! Quelle efficacité! Bravo, messieurs!
Pour le reste, nous ne manquons pas d'énergie, l'éolienne chante la carmaniole et travaille à recharger les batteries, les connexions des panneaux solaires qui ont été baignées d'embrun pendant la traversée sont sèches et fonctionnent bien, abreuvant également nos chères batteries.
Un luxe apprécié:
En parlant d'énergie, notre première nuit nous a permis de nous ressourcer. Le sommeil est quand même interrompu par l'habitude des quarts, mais il ne l'est pas par la surveillance du bateau. Notre nouveau GPS avec la fonction de veille d'ancrage est une acquisition que nous ne regrettons pas. Il a veillé, toute la nuit, à ce que nous ne nous écartions pas d'un cercle prédéfini de sécurité. Finies les nuits, où à chaque rafale on se réveille en sursaut pour aller voir si on est toujours à la même place! On dort et on s'en remet à la technologie, quel pied!
(c'est tiguidou)
Premiers contacts marquisiens :
Désirée, Jacques et Francis, sont venus nous rendre visite dans leur barque en aluminium. Dans le fond, un cochon, tout juste de visé d'un coup bien placé dans sur les parois de la montagne à côté de nous. C'est la première fois, que nous sommes abordé par untel équipage...
Désirée avec son grand sourire avait pris l'initiative d'aller chercher, en barque, du pain au village de Omoa. Ce village est accessible soit par la mer (4 milles) soit par la route, et là ça prend la journée entière. Une randonnée pédestre de 8 heures à 18 heures sans faiblir.
Désirée est arrivée avec un grand sac plein de baguettes.
LES BONNES BAGUETTES A LA Française!!!!!
Francis avait des bananes à échanger contre une bouteille de vin (je regrette de n'avoir pas fait le plein en vin, comme notre ami Pierre nous l'avait conseillé). Mais nous n'avions plus de place privilégiant les comestibles et autres légumes et fruits frais. C'est peut-être le chocolat qui prend la place du vin, chez nous... Aie, aie aie!
Nous avons rendez-vous demain midi avec eux, car ils organisent un pic-nique. Pas sur la plage, car il y a trop de vent, mais chez Désirée dans sa maison...
Super! Je vous raconterai ça, c'est certain!!!!
Projets à venir :
Nous ne savons absolument pas combien de temps nous allons rester sur Fatu Hiva. Les autres années, un gendarme en charge de l'île avait demandé à nos amis passant ici d'effectuer les formalités à Hiva Hoa avant de venir ici. (Le retour se fait contre le vent!) Cette année, il semblerait que la personne en charge soit plus conciliante... Un bateau est ici depuis 8 jours sans être inquiété... Aloooooors... ben alors... On va aller voir monsieur l'agent lundi (car là c'est samedi, et demain c'est dimanche) et s'il le veut bien, nous allons rester "un certain temps"!
Reprenant nos bonnes vieilles habitudes : nous ne sommes pas pressés. Mais, pas du tout, du tout! Nous avons à bord de quoi tenir un siège, sans faire d'approvisionnement, et si sur l'île on peut échanger des fruits et des légumes contre tout ce qui leur manque (qu'on aurait à bord), on devrait pouvoir s'arranger!
Alors...
Elle n'est pas belle la vie?
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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