9:53.39S 129:19.12W
Position à 23 heures Temps universel
Soit 15 heures locale (zulu)
Conditions : très subjectivement parfaites!
Vent : E 15 (parfois baisse entre 10 et 15)
Mer : 17 pieds très très longue (15 secondes)
Temps :merveilleusement beau
Navigation : de rêve!
Nombre de milles en 24 heures: 138
Nombre de milles parcourus :2427
Nombre de milles restant :563
Cap suivi:262°
Allure : vent arrière (génois tangonné)
Vitesses : 4.3 noeuds (5.7 en 24 heures)
Temps estimé d'arrivée : 5 jours 20 heures (le 8 mai)
Photos : Les ailes déployées de l'Etoile; deux photos de phaéton
Bonjour,
Un gros merci à tous ceux qui ont pensé au Capitaine pour son anniversaire.
Aujourd'hui c'est la grande flemme, pour tout le monde!
L'Etoile a repris son rythme qu'elle connaissait sur l'Atlantique et vogue tranquillement à 4 noeuds de vitesse. La moitié de la vitesse qu'elle atteignait dans les grosses vagues de la première semaine. Le vent s'est beaucoup calmé. Une brise rafraîchissante, levant quelques traits d'écume, sans plus.
L'océan gonfle et se dégonfle au rythme d'une houle aussi haute que longue.
On dirait un gros poumon qui soupire dans son sommeil.
Qu'il est tendre dans ses humeurs lascives!
Il ne serait pas tant convoité, j'en tomberais amoureuse, moi aussi.
Il est comme un volcan qui dort. Serein, docile, il se laisse grimper sur le dos. Pour le moment, il n'est pas prévu qu'il se réveille!
A bord, nous vivons presque à plat, la coque glousse, c'est merveilleux d'être en mer et d'avoir le temps. Nous n'avons plus à craindre de grosse mer, alors, nous conservons ce rythme. De toute manière, mettre le moteur pour forcer l'allure serait une offense au calme qui nous est offert.
Pas question de ça!
Les Marquises sont à la même place depuis des milliers d'années, je pense qu'elles y seront toujours le temps qu'on y arrive.
A plus de 500 milles de notre point de destination, nous commençons à revoir des oiseaux mixtes (pélagiques et côtiers) tels les fous. Oiseaux fuselés, et curieux, ils ne manquent pas de venir faire le tour du mât. C'est un peu, comme un signe de courtoisie, à nous pauvres bipèdes, mal adaptés à la vie pélagique. N'empêche que je me demande combien de temps ce bel oiseau a mis pour parcourir presque 600 milles. Il vient forcément des Marquises!
Mais je reste admirative devant la faune pélagique. Ce phaéton qui nous a tournés autour pendant une semaine était superbe. J'ai pu le capturer de l'objectif. Il faut dire qu'il est un peu poseur. Il a une silhouette vraiment très originale cet oiseau, ne trouvez-vous pas?
Depuis hier, je ne cesse de penser à la tortue que nous avons croisée en sens inverse...
Que mange-t-elle?
Avec des fonds de plus de 12000 mètres, elle ne peut aller grignoter le plancher, où de toute manière il n'y a plus de lumière pour faire pousser des algues.
Comment se dirige-t-elle?
Vous vous imaginez, entre deux eaux, au milieu d'un cercle d'eau de plus de 3000 milles nautiques? Vous ne voyez que la vague devant vous et vous pagayez, sans GPS, sans radar, sans carte... Il faut un sacré tempérament, une sacrée détermination pour attaquer un tel océan à la nage!
Dans le sens où elle allait, elle n'est pas arrivée!
J'espère du fond du coeur, que tout cet effort qu'elle met à arriver (sans doute dans un lieu de nidification) sera récompensé, et non gâché par la voracité de bipède peu respectueux... Je forme des voeux pour elle, en tout cas!
A la réflexion, Dom me disait que les humains avaient encore bien des choses à apprendre de tels êtres. Les patriarches de notre planète n'ont pas encore livré leurs mystères.
Comme c'est l'anniversaire du capitaine, pas d'éphémérides aujourd'hui, Messieurs les Dicos restent clos. Demain, puisque nous entamons notre dernière semaine, je commencerai une nouvelle série. Et je vous parlerai, jour après jour du peuplement de l'Océan Pacifique... Comment un peuple venu de l'ouest a-t-il contré les vents du plus grand océan de la planète pour conquérir une constellation d'îlots.
A demain
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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