À ceux et celles qui vous diront que le Pacifique mérite son nom vous pouvez leur suggérer de lire quelques extraits de ce blogue... Le Pacifique n'a que le "nom" pour cette traversée. Nat et Dom ne l'ont pas eu facile depuis les Galapagos - heureusement qu'ils ont un vrai bateau "de mer" et même à celà, une "Maytag" aurait fait le même travail en plus de "laver" le linge... Un repos bien mérité pour récupérer de cette traversée sera bienvenu.
Nycole
10:23.40S 137:21.71
Position à 24 heures Temps universel
Soit 15 heures locale (zulu)
Conditions : pas agréables
Vent :E 25+ noeuds soutenus
Mer : blanche, 17 pieds 7 secondes (désordonnée) Temps :ensoleillé
Navigation :
Nombre de milles en 24 heures : 110 (conditions ralenties depuis 48 heures pour arriver de jour)
Nombre de milles parcourus : 2940
Nombre de milles restant :131
Cap suivi: 270°
Allure : génois à moins d'un tiers tangonné
Vitesses : 5 noeuds
Temps estimé d'arrivée : vendredi matinée
Observation : sternes, fous, phaétons, océanites
Bonjour,
L'océan a craint que nous l'oubliions. Pour les dernières 48 heures, il nous montre à nouveau son plus vilain profil, grosses vagues, écumes blanches et vagues nous faisant valdinguer de tout côté. Dans notre fief du sud de la France on dirait qu'on se fait "guingasser", "bouléguer"... Et ça se conjugue surtout au présent.
Le spectacle doit être joli, vu du haut, du Très-Haut d'une falaise... Mais au niveau du plancher des dauphins, on préfèrerait se transformer en poissons-volants ou en fous... Ha, non! Pour ça nous n'avons pas besoin de plumes, "fous", ça, c'est nous!
Dommage quand même que le tapis volant d'Aladin ne soit pas disponible...
Depuis deux jours, nous naviguions sous grand-voile seule et arisée. Le côté pratique de la chose est que la grand-voile ne bat pas et que le frein de bôme étant efficace, elle n'empannait pas. Mais l'inconfort était à son summum. Le mât jouant levier à chaque vague, l'avant partant et envoyant l'arrière de gauche ou de droite. Impossible de vivre autrement que couché ou assis. J'avais la sensation d'être ivre. Ce matin, nous avons arrêté ce calvaire, affalant la grand-voile et sortant un bout de génois, un tiers tangonné. Et encore, nous allions trop vite. Et à ce rythme arriverions de nuit sur notre point d'atterrissage. Ainsi, avec moins d'un tiers de génois, nous dominons une vitesse de 5 noeuds minimum, et arriverons de jour. De plus, le vent est largement suffisant pour le maintenir en place, gonflé, sans battre.
Premier bilan de traversée : nous avons classé les jours en terme de conditions météos. Pour cela quatre mots sans équivoque : dures (pont submergé, mer courte et croisée 20 pieds, vent sup à 25 noeuds), secoués (mer entre 15 et 20 pieds courte), agréables (mer autour de 10 pieds longue, 15 à 20 noeuds), paradis (mer relativement tranquille, vent 15 noeuds).
En face nous plaçons le nombre de jours correspondant à ces conditions
Dures : 8
Secoués : 5
Agréables : 4
Paradis : 2
Demain matin, on devrait aller se nicher au creux des bras de la baie des Vierges. Cela fait beaucoup rêver les capitaines... Sans doute, après une ou deux bonnes nuits de sommeil, le contencieux sera effacé.
A demain, depuis Fatu Hiva
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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