jeudi 2 septembre 2010
ÉTOILE DE LUNE - à Hiva Oa
Bonjour,
Dimanche dernier une grande partie de l'île était à la fête de Hanaiapa!
Le groupe de danse Te Meho'a organisait un kai kai (repas) géant afin de financer leur voyage en Nouvelle Zélande. Tout le monde était invité à contribuer à cette belle entreprise, même la télévision néo-zélandaise!
Pur hasard que la présence des quatre journalistes de Travel Channel. Ils préparent une série de 6 émissions qui se nommera "the blue Continent". Les six épisodes seront retransmis dans le monde entier. Ils s'intéressent aux îles du Pacifique : Rapa Nui, Hawaii, Cook, Vanuatu, Papouasie, et pour les îles de la Polynésie française Hiva Oa sera mise à l'honneur, ainsi que Moorea et Tahiti. Une demi heure d'antenne pour Hiva Oa, ce n'est pas rien. Gaby et Félicie, nos amis du village de Temetiu, reçoivent chez eux toute l'équipe. Nous avons une chance inouïe de discuter avec Camilla Andersen la présentatrice de l'émission. Ils sont tous sympas, du producteur à la directrice, ils sont souriants, et m'envoient des clins d'oeil de courtoisie lorsque je ne peux m'empêcher de les cibler de mon objectif.
Dimanche matin, nous partons tous de Atuona au sud de Hiva Oa vers Hanaiapa au nord de l'île. Nous traversons les sommets qui font grise mine. Les nuages ont pris d'assaut la forêt et s'y agrippent. La pluie n'était pas invitée à la fête, elle y est quand même! Peu importe, tout le monde garde le sourire. Notre hôtesse s'empare du micro et sous une tente de palmes tressées, elle lutte contre les grains pour nous souhaiter la bienvenue. Les chants sont entonnés avec plus de ferveur que si le soleil était là. L'ambiance ne sera pas entachée par le temps qu'il fait! Les reporters eux-mêmes me confient que ça ne se verra pas du tout à la télé! Ils ont le truc pour faire paraître le soleil partout où ils passent.
Rapidement nous oublions que la télévision est là. L'île est si petite que tout le monde se connaît. Les embrassades sont interminables. Amélie, ma voisine de table, une marquisienne bonne vivante, me convie à aller chercher mon plat. Elle me dit : "Viens avant qu'il n'y ait plus rien... n'attends pas qu'ils se soient tous congratulés, tu n'en finiras jamais. Et puis, ne t'inquiète pas, nous les Marquisiens, quand on se réuni le dimanche c'est pour bouffer! Et crois-moi on sait faire!" En effet, sous une grande tente en palmes de cocotiers, tout un festin nous attend. Plus de cent plats sont offerts. De tradition Marquisienne, asiatique ou sortis du humu (feu enterré), tous paraissent succulents.
Tous??? Vraiment???
Je ne peux vous mentir plus longtemps. Tout était très bon, sauf.. Sauf, le fafaru. Voilà un plat pour lequel il faut être initié! C'est du poisson qui a été jeté dès sa prise dans l'eau de mer. Là, il macère pendant un certain temps. Une période assez longue toutefois pour qu'il faisande! En ressort un met dont l'odeur rebute tous les non initiés je vous l'assure. Il paraîtrait que c'est moins mauvais au goût que ce ne l'est à l'odeur. Pourtant, un de nos amis Occidentaux (le plus courageux d'entre nous) a essayé. Rien qu'à l'expression de son visage, je n'ai pas voulu en manger. Même Dom qui est un casse-coup en la matière y a renoncé!
Pour le reste, nous nous sommes régalés de poissons crus marinés au coco, de poulet cuit au sang, de poé, poipoi, de porc cuit au coco... Je ne peux vous énumérer la liste de ce que nous avons goûté vous en auriez une indigestion! Si Dom a pris le temps de tout manger au presque, je n'ai pu résister à l'ambiance. J'ai papillonné de table en table. Je me suis rendue compte qu'étant sur l'île depuis un petit moment déjà, les insulaires nous avaient repérés. Il était donc facile de lier connaissance ou d'approfondir les relations. Eulalie était de la partie. Nous l'avons rencontrée dès notre arrivée lorsqu'elle préparait la fête de la musique avec ses danseuses. Et aujourd'hui, elle nous invite à sa table. L'une de ses cousines a été élue Miss Hiva Oa. Couronnée de
fleurs elle rayonne au sein d'une très belle famille.
Le repas ne s'achève jamais par le dessert, ni le café aux Marquises... Après les "pousses", les hommes s'emparent du ukulélé, et les femmes embaumant la fleur de tiaré chantent. C'est merveilleux d'être au coeur de cette famille. Les notes aigües montent vers le ciel et la pluie cesse. Le soleil n'est pas franc, mais il est là, comme s'il n'avait pu résister à la magie des chants. Quelle belle union!
Quelle belle manière de se retrouver en famille un dimanche!
J'ai tant de choses à vous raconter, j'espère vous donner d'autres nouvelles bientôt, malgré des connexions internet laborieuses...
Amitiés marines
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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