Nouvelles des Navigateurs

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entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

dimanche 11 novembre 2007

SAFINA - Jean-Pierre et Colette à SYDNEY

Copie du message reçu :

La première partie du message est de la Nouvelle-Calédonie et l'autre partie est de Sydney.

Nous vous écrivons de Nouméa, Nouvelle-Calédonie. Nous sommes confortablement installés à la marina de port Moselle. C'est avec fébrilité que nous préparons notre prochaine traversée vers l'Australie. Nous avons fait réparer notre frigo qui nous avait lâché lors de notre visite mémorable à l'île des Pins. De l'humidité et des saletés l'empêchaient de fonctionner. Nous en avons profité pour poser un évaporateur plus gros et un dessiccateur plus volumineux.

On nous avait vanté la beauté de l'île des Pins au sud de la Grande Terre dans le lagon sud. Je dois admettre qu'elle est fidèle à sa réputation. Elle est magnifique avec ses plages de sable dorées et ses immenses pins aux branches très courtes qui se dressent très haut au-dessus des autres arbres. Mais, ce séjour à l'île des pins fut surtout mémorable à cause d'un intrus que nous avons découvert, dans le carré, à 05h30 ! En effet, un matin en m'approchant de la table à cartes, geste que j'effectue pour récupérer mes courriels par la radio tous les matins, je sens un frôlement sur ma cheville et ce que je vis me fit bondir en arrière. Un long serpent muni d'anneaux blancs et noirs se déroulait sous la table. C'était un tricot rayé. On le dit très venimeux, trois fois plus qu'un cobra ! J'ai bataillé ferme pour l'attraper et le remettre à l'eau. Nous avons des photos mémorables vous devriez voir le visage du capitaine, il en dit long sur l'excitation du moment !

Voilà ce que je vous écrivais il y a déjà un mois. Cela se voulait le préambule d'un long compte-rendu sur le Vanuatu et la nouvelle Calédonie. Ce message n'est jamais parti et est resté à l'état de brouillon dans l'ordinateur faute de temps pour le terminer.

Nous sommes maintenant à Sydney. Nous y sommes depuis deux semaines. C'est une activité incessante depuis notre arrivée ici. Nous devons nous familiariser avec notre environnement comme cela a été fait dans tous les pays visités, mais à Sydney
tous les services sont éparpillés. Nous étions à la recherche d'un mécanicien pour notre groupe tombé en panne et de fabricants de voiles pour l'obtention de devis pour le Génois et la grande voile. Nous devions mettre en marche le renouvellement de nos passeports. À cet effet, nous nous sommes rendus au consulat général. Nous avons aussi commencé les préparatifs pour notre voyage vers Canberra, Melbourne et Adélaïde que nous ferons en décembre. Tout ceci dans une ville que nous ne connaissons pas.
Ce n'est pas une mince affaire !

Après la visite de ces trois villes en compagnie de la soeur de Colette et une copine, nous reviendrons à Sydney pour le temps des fêtes. On ne veut surtout pas rater le départ de la course Sydney-Hobart le lendemain de Noël et le fameux feu d'artifice lancé du Sydney Harbour bridge la veille du jour de l'an. À cet égard, notre mouillage ici à Elizabeth bay Marina est stratégique, nous avons une bonne vue du pont et de la baie où se déroulera le départ. Cette baie, Jackson Harbor, est continuellement sillonnée par des bateaux en course. C'est un spectacle féérique de voir ces voiliers de classe coupe America déployer leur spi. Nous quitterons cette belle ville à la fin janvier pour remonter vers le nord et le Queensland. Nous devons être à Darwin au début juillet. Nous nous sommes inscrits au Rallye Darwin-Indonésie qui part de cette ville le 24 juillet.

Une seule ombre au tableau pour le moment est relative à notre statut ici, dans Jackson Harbor. La nouvelle réglementation interdit les <>. En d'autres mots, il est interdit de vivre à bord de ton bateau. Le but de ce règlement est d'empêcher les habitants de s'acheter un bateau et de s'en servir comme domicile. Cette législation ne va pas sans heurter les voyageurs comme nous. Ils sont semble-t-il tolérant à notre égard. C'est à voir, il suffit d'un fonctionnaire un peu zélé pour que les ennuis surviennent.

La traversée entre Nouméa et Sydney s'est relativement bien déroulée et a duré 7,5 jours. On a eu de tout : des vents de 35N, des grains dont un avec des vents de 60N, du contre-courant de 2N, des faibles vents, du beau travers avec un vent de 15N et une mer plate etc. À environ 200 MN de la côte Australienne, nous avons du abandonner la ligne loxodromique et faire route vers l'ouest pour éviter du gros temps engendré par un front venant du SW. On a quand même eu des vents de 30-35 rafales à 40 par le 100d arrière, petit largue, durant 12 heures après avoir repris notre route vers le SW.

Revenons au Vanuatu ! Notre arrivée à Lugainville, la capitale de l'île Espiritu Santo a été soulignée par un phénomène sismique surprenant ! En effet dans la nuit qui a suivi notre arrivée, vers les quatre heures du matin, nous avons subi un tremblement de terre. Nous devrions peut-être dire un tremblement de mer, car nous étions attachés à un corps-mort tout près de la berge. Cette secousse de l'ordre de 7,2 sur l'échelle Richter nous a rudement secoués. Le bruit sourd qui accompagne ce phénomène est aussi effrayant. Comme un peu tous les plaisanciers nous croyions que nous n'étions pas affectés sur l'eau. Erreur ! Nous avions l'impression d'être sur un taureau dans un rodéo. Vous savez lorsqu'on lui sert les... avec une courroie. Notre valeureux voilier a su encore résister à l'assaut de mère nature. On ne pouvait en dire du pareil pour la ville ; murs et chaussée lézardés, tuyaux d'aqueduc brisés, étagères des commerces renversées, pont déplacé, etc.

Le Vanuatu auparavant appelé Anciens Hybrides a été découvert par les Portugais en 1606 et colonisé parallèlement par les Britanniques et les Français. Un condominium a été établi en 1906 sous le contrôle de deux hauts-commissaires Français et Britannique résidents. L'indépendance de l'archipel qui prend le nom de Vanuatu est survenue en 1980. La capitale est Port-Vila et la population est de 207 000 habitants. On y parle le bislamar, le français et l'anglais.

Nous avons visité tour à tour les îles de Espiritu Santo, Maewo, Pantecôte, Ambrym, Epi, Efate, Erromango et Tanna. En général, nous avons été bien reçus dans toutes les îles par les chefs et les habitants. L'accroissement du nombre de plaisanciers a fait naître une économie locale orientée vers le tourisme. Il en coûte de plus en plus cher pour visiter certains endroits et les produits offerts ne sont pas nécessairement de qualité. À titre d'exemple, à Ambrym on nous demandait de l'argent pour visiter le village formé de quelques huttes et plus tard à la fin on avait la surprise d'avoir à payer pour le guide. Même ici, les effets de la mondialisation se font sentir ! Nous sommes allés à Tanna pour visiter le fameux volcan Yasur. On se rend en bordure du cone au crépuscule. C'est un véritable feu d'artifice. De puissantes explosions projettent de la lave incandescente à des centaines de mètres de hauteur. C'est très impressionnant ? On nous a dit que plusieurs personnes avaient perdu la vie lorsqu'elles furent touchées par cette lave en fusion.

Je parle de mondialisation et d'économie, mais surtout ne vous méprenez pas c'est le tier monde là-bas. Les gens sont pauvres et mal habillés. Ils habitent dans des huttes et ils n'ont pas d'électricité dans les villages. Certains villages sont cependant innovateurs. À titre d'exemple à Asanvari sur Maewo les habitants ont réussi à convaincre des Australiens à ériger une mini centrale hydro-électrique de 12 kW dont la turbine est propulsée par de l'eau transportée dans des tuyaux de polyéthylène.

À Port Resolution sur l'île de Tanna on nous parle d'un homme qui a assassiné trois de ses femmes. On nous a aussi affirmé que certaines tribus éloignées pratiquent encore le cannibalisme. En général les Ni-Vanuatu sont chaleureux et hospitaliers.

Nous avons bien aimé la Nouvelle-Calédonie. C'est un pays où il fait bon vivre et de plus on y parle français. Les lagons qui entourent la Grande Terre font de cette île un paradis de la voile.

Si vous avez des questions, n'hésitez pas à communiquer avec nous.

Donnez-nous de vos nouvelles.

Grosses bises

Jean-Pierre et Colette


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