dimanche 14 mars 2010
ETOILE DE LUNE - Nat et Dom à Isla del Rey (PERLAS)
Objet : A la recherche de panoramas sur les falaises de la côte sud de Isla Del Rey nous traversons « la jungle »... Je n'aurai jamais tant mérité mes clichés!
photos : Panoramas de la pointe sud de Isla del Rey.
Falaises de la côte sud, et plages de la côte nord.
Chemins conquis par une végétation prolixe
Bonjour,
Ce matin, je disais à nos amis québécois du Réseau du Capitaine que nous allions mettre à profit nos deux dernières journées pour « faire marcher nos papates». En effet, nos jours de « semi-terriens » sont comptés et il nous faudra bientôt nous satisfaire du mouvement du bateau comme gymnastique du bord.
Je n'avais pas imaginé en racontant ces projets que nous allions en réalité assouvir les délires... hum, pardon, mes doigts on dérapé sur le clavier, je voulais dire, « les désirs du capitaine ». Ha les joies d'être simple moussaillon ! Toujours dans l'ombre du « seul maître à bord après dieu ! ». La belle vie, pas de décisions importantes, une aide qui se veut la plus efficace possible et suivre ! ... La belle vie !
Donc, ce matin, chaussés de nos « crocs », nous partons vers le rivage. La journée est idéale. Des grands pans de ciel bleu laissent le soleil dévoiler toutes les nuances des plages environnantes. Elles s'appuient sur des collines tapissées d'arbres équilibristes. Les rouleaux de la marée basse effleurent le sable, qui ici, tout comme à San José ne se contente pas d'être blanc ou noir. Les plages étincellent d'une magie en clairs-obscurs.
Pour tout accueil, nous recevons les cris perçants d'une buse. A vrai dire, Dom et moi, nous n'en revenons pas. Depuis que nous sommes aux Perlas et en particulier dans les trois dernières îles de Pedro Gonzales, San José et Isla del Rey, nous savourons une liberté encore jamais vécue. Nous posons l'ancre dans des espaces immenses, entourés de plages et de falaises pas ou si peu exploités que nous sommes seuls à nous balader sur des kilomètres d'une nature généreuse.
Tellement généreuse! Parfois c'en est un défaut...
Surtout lorsqu'elle sert les obsessions du capitaine!
Dom a décidé de retrouver les falaises que nous avions vues lors de notre navigation. Jusque-là, rien de bien extraordinaire. Il m'entraîne en haut de la colline qui surplombe la plage. Là, nous trouvons, outre un superbe panorama, sur notre Etoile, la cabane abandonnée par le « Servicio Maritime », nous cheminons sur une piste bordée d'énormes manguiers et de cotonniers en fleur ou prêts à ouvrir leurs capsules et à envoyer au gré des vents leur fibre. Ce chemin, bien dégagé nous mène à la piste d'atterrissage bâtie lors de la Seconde Guerre mondiale. Sur le tarmac, l'air est pesant, mais cette grande avenue aéronautique ne semble tracée que pour nous. Direction plein ouest.
Au bout du bout de la piste, l'herbe a regagné ses droits. Nous enjambons des pousses d'arbustes et de lianes qui chatouillent les mollets pour arriver à un très beau panorama. Une plage au pied de la falaise sur laquelle nous sommes perchés accueille toute l'écume de l'océan Pacifique. C'est très très beau! Cependant, ce n'est pas LA falaise que mon capitaine recherche. Nous rebroussons chemin. La piste pique à angle droit dans « la jungle ». Je ne peux appeler cela autrement, même si le terme paraît excessif.
Si au début, nous sentions un reste d'asphalte sous l'herbe obstinée qui pousse jusqu'aux genoux, nous perdons rapidement le chemin. Dom s'empare d'un bâton et tâtonne devant lui. Mon Indiana Jones de Capitaine a oublié sa machette... Son Mouss le talonne. Ce n’est pas qu'il a peur le Mouss... Il n'y a ici, ni serpents, ni scorpions. Mais je déteste ne pas sentir le sol sur lequel je marche! Nous continuons, à l'oreille. Dom entend la mer, c'est forcément par là... Forcément.
Deux litres d'eau de sueur plus tard, l'herbe et tout végétal qui chatouille et qui gratouille m'arrivent sous les bras.
Génial, j'adore!
Le chemin paraît long quand on ne sait pas trop par où se diriger. Finalement, nous débouchons sur d'anciens cabanons. Une presqu'île s'avance. Dom tâtonne le terrain, pour voir jusqu'où il est prudent de s'avancer. Je le suis...
Et là... c'est MAGNIFIQUE!
Les efforts déployés pour venir jusqu'ici sont oubliés devant un panorama vraiment particulier.
Une cellule de terre rouge s'est détachée de la falaise. Elle porte sur deux promontoires en forme de dômes deux petits cocotiers qui, fièrement et courageusement, limitent l'érosion de ce pan de terre suspendu au-dessus d'une houle rageuse. Un chenal d'eau émeraude sépare ces monticules ocre d'un îlot protégeant sa plage dorée derrière un rempart végétal.
C'est un spectacle unique qui donne raison à l'obstination de mon capitaine qui ne cesse de répéter : « Là, ça vaut le coup ! »
Ô combien il a raison!
Nous nous asseyons à l'ombre d'un cocotier, qui tel un phare veille sur cette pointe extrême. La marée est basse, les rouleaux d'écume parfaits, le ciel olympien... Nous imaginons la vie de la garnison qui a bénéficié d'un tel endroit. Les maisons sont complètement détruites. Mais il reste des vestiges de jardins, des hibiscus corail, des plantes grasses, et l'allure d'une haie de cocotiers se dégagent de l'épaisse végétation qui a repris ses droits. En furetant partout sur ces terrains redevenus vierges nous trouvons un trésor! Une réserve d'eau douce. L'eau si précieuse s'échappe, en fins filets, de la digue qui tient bon devant l'érosion des années.
Au retour, j'ai la désagréable sensation d'avoir rapetissé. L'herbe me titille le menton...
Peu importe, la récompense est au bout du chemin. Nous regagnons la plage devant laquelle notre Etoile nous a attendus sagement. L'océan nous tend les bras, nous y plongeons pour un bain rafraîchissant. Si,si... 23° ce n’est pas chaud, mais ça refroidit les pneumatiques après une balade de 3 bonnes heures. Comme un cadeau, à côté de l'annexe, deux cocos fraîches n'attendent que d'être emmenées à bord.
Alors... Elle n'est pas belle la vie ?
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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