Messageu du 17 juillet :
17 juil 2010En mer vers Lautoka,
Fidji Récit 146 -
De nouveau en mer
Il est 22h45, comme dans mon dernier récit, coïncidence. Déjà notre troisième nuit en mer. Je confirme que moi qui s'est toujours crue invincible et immunisée contre le mal de mer, je dois piler sur mon orgueil et avouer que je suis devenue très sensible et inconfortable en mer depuis quelques temps. Qui aurait cru ce revirement après deux ans de navigation.
J'aurais plutôt pensé qu'on s'améliorait avec le temps plutôt que de développer ce mal quand on ne l'a jamais ressenti avant, bizarre! Bon, mal, il ne faut pas trop en mettre non plus. Je ne me rends pas au moins de vomir et nous ne prenons pas de médicaments personne mais on souffre après un long arrêt et il nous faut 2-3 jours pour s'amariner à nouveau. On dirait que ça va par phases aussi.
Le truc c'est de garder une routine constante, de bien boire et de se forcer à continuer à manger et prendre des repas à heures régulières. Parfois, quand je vois que l'équipage se porte mieux et qu'ils semblent avoir faim, je leur prépare un bon repas (qui me lève moi-même le coeur), et lorsque que je dépose le tout sur la table qui saute et rebondit à chaque vague, mes troupes battent en retraite et m'annoncent qu'ils n'ont plus très faim. GRRR!!!!
Les deux premiers jours notre alimentation a été pour le moins rudimentaire mais heureusement, nous avons aujourd'hui repris du poil de la bête et les troupes se portent mieux. Une chance, car ce matin, à son réveil, le capt avait décidé qu'on allait pêcher une dorade. On n'a plus de viande fraîche car en mer Alexandre IV ne peut pas nous fournir avec ce qu'on a entreposé dans leur frigo. Et bien le voeu de René a été exaucé et il a attrapé sa dorade, une belle dorade coryphène (mahi-mahi) de 10 livres. Youpppiiii pour la cuisinière!
Non sérieux je suis descendue à la cuisine, j'ai cessé de respirer par le nez question de ne pas sentir l'odeur et j'ai poêlé la moitié de la dorade pour notre dîner. Après le dîner j'ai décidé de bouillir le reste dans un court-bouillon bien assaisonné, ceci dans le but de préparer pour le repas du soir, des vols-au vent à la king, pas avec du poulet toutefois mais plutôt de la dorade. Une fois l'heure du souper venue, ma gang, a commencé par moi, n'avait plus tellement envie d'un souper très officiel.
Que faire avec le poisson? A date je m'arrange bien sans frigo, évidemment grâce à Jacques et Josée mais quand ils ne sont pas là, ce que je déteste le plus, c'est que, ne sachant pas quoi faire avec les restants de mes repas, je dois parfois me résoudre à les jeter. Jeter de la bouffe pour moi c'est un sacrilège. J'ai alors songé à une discussion que j'avais eue avec une Française dernièrement. Celle-ci n'a pas non plus de frigo et me disait qu'elle étire souvent ses repas de poulet, viande et autre d'une journée sur le comptoir.
Sauf que quand ça devient douteux, elle n'en donne pas à ses filles et seuls elle et son mari en mange. Par contre, elle utilise aussi le truc de la cocotte minute/presto. C'est donc ce que j'ai fait avec ma dorade déjà cuite et prête pour mon repas de vol-au-vent. Je l'ai mise dans un plat de pirex que j'ai déposé sur une grille dans ma cocotte minute, j'ai mis de l'eau sous la grille et j'ai mis le tout sur le feu pour 15 minutes, le temps de bâtir une pression. Ainsi, mon poisson devrait se garder, tant et aussi longtemps que je n'ouvrirai pas ma cocotte.
L'idée est bonne mais je prie pour avoir à nouveau un frigo d'ici une semaine ou deux. Depuis notre départ de Wallis, nous avons éprouvé certaines difficultés avec notre pilote automatique. Ho la la!!!
Ca ce n'est pas drôle, mais vraiment pas drôle! Je n'en reviens pas encore que nous ayons traversé l'Atlantique nord avec Pierre et Anne, lors de notre départ à l'été 2008, sans pilote automatique!! Quel exploit! Nous n'avions pas de four non plus à l'époque. Ainsi pour avoir expérimenté la vie en mer sans four, sans pilote et maintenant sans frigo, je confirme hors de tout doute que la priorité numéro UN est le pilote automatique.
Quand ça se met à lâcher, on en comprend l'importance. Les deux dernières nuits, il lâchait à tout bout de champ. Je deviens maline dans ce temps-là! Cette nuit, je touche du bois, il ne m'a lâché qu'une seule fois à date mais je ne le dirai pas trop fort pour ne pas m'attirer d'ennuis.
Nous devrions atteindre Lautoka demain en PM. Nous y ferons nos procédures d'entrée au pays et quelques achats puis nous partirons vers Musket Cove pour un dernier 4 heures de navigation.
Sur ce je termine en vous saluant, profitez bien de vos vacances estivales, il parait qu'il fait très beau au Québec.
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