MESSAGE DU 20 JUILLET :
Objet : balade archéologique qui tourne à la grande aventure
Bonjour,
Depuis que L'Etoile de Lune est arrivée aux Marquises, beaucoup de choses me font penser à la Corse. Vous vous souvenez de cette randonnée à Fatu Hiva? Les sommets, leurs pics acérés s'ils avaient été rouges, auraient été les jumeaux de ceux de l'île de beauté. Les Marquises partagent un autre point commun avec la Corse : les panneaux de signalisation. Sur l'une, ils sont troués de balles, surtout lorsque les noms des villages sont traduits du Corse au Français. Aux Marquises, peu de noms ont été traduits, en outre, les insulaires manquent de munitions pour la chasse, ils ne gaspillent donc pas leurs cartouches. En revanche, ils pratiquent avec brio, l'art de la disparition.
A quoi bon indiquer le chemin? Pourquoi laisser les panneaux rouiller au soleil? Les îles sont si petites que tous les habitants en connaissent les moindres les chemins. Pour autant, ils n'ont pas en tête les moindres recoins.
Dom se passionne pour les tikis. Il est au bon endroit, l'île d'Hiva Oa est, paraît-il, la plus riche en matière d'archéologie. On y trouve le plus grand Tiki de pierre de toute l'Océanie, ainsi que le seul tiki souriant. Alléché par de belles découvertes, mon beau capitaine part donc sillonner les hauteurs de l'île.
Au premier coup, il revient bredouille. Nos prédécesseurs offrent sur leur site internet de belles photos, sans aucune explication de chemin d'accès. Mais, Dom ne se décourage pas pour si peu. Il cherche plus de renseignements auprès des locaux. Pas un ne lui fournit la même réponse, ce tiki souriant semble partout à la fois. Une omniprésence légitime pour un Dieu maohi, mais plus difficile à appréhender pour un commun des mortels du 21ième siècle.
Enfin, au comité du tourisme, d'adorables jeunes vahinés, lui indiquent le chemin.
Dès le lendemain, nanti de nouvelles informations, il part de bon matin. Le temps est clair, idéal pour une balade en quête de tiki. Il s'engage dans les chemins, et la balade se transforme en randonnée de haute voltige. Dom gravit pas moins de trois cascades à flan de falaise. Heureusement, celles-ci sont asséchées. Il escalade d'énormes blocs rocheux. Au bout de 2h30 à jouer les Indiana Jones en forêt tropicale, il rassemble son courage pour franchir un à-pic vertical. Après tant d'efforts, sur quoi tombe-t-il?
Sur la route! Une belle route carrossable, qui monte en lacets depuis le mouillage. S'il ne l'avait pas quittée, sans doute serait-il arrivé moins exténué et moins crotté au même endroit. En traversant la route, il trouve une voiture qui emmène des touristes. Où vont-ils? Au tiki souriant!
Ha! Décidément, les explications marquisiennes revêtent un charme qui ne séduit que les connaisseurs! Et, l'approximation des données est plus que pittoresque!
J'imagine que les touristes qui si facilement (mais chèrement, car le tour de l'île coûte 20 000 francs pacifiques) sont arrivés au tiki souriant n'en garderont pas le souvenir que Dom partage aujourd'hui avec nous.
Cette aventure lui a inspiré une nouvelle idée. Dès à présent, il note les points GPS de chaque site archéologique de île afin d'en faciliter l'accès.
Je suis certaines que les les photos qu'il vous ramène auront, pour vous aussi, un goût d'aventure. J'avoue que ces photos me laissent perplexes. Non seulement je le trouve souriant, ce tiki... Mais je lui vois des lunettes sur le nez.
Pas vous?
A plus pour d'autres nouvelles des Marquises ou d'ailleurs
Nat (Agay) et Dom (Hiva Oa)
www.etoiledelune.net
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