Lorsqu'on se trouve à 18500 kilomètres de sa terre d'origine, le voyage de retour fait un peu peur...
En réalité, ce fut l'un des voyages les plus agréables que j'ai connu. Du moins en avion! Il nous aura fallu six ans pour arriver par petites étapes aux Marquises et 50 heures pour en revenir. Si les Marquises ne sont pas "ma tasse de thé", en revanche, le survol des Tuamotu m'a mis l'eau à la bouche. Vous avez tous vu des reportages ou vu des photographies de ces îles mythiques? Hé bien, je peux vous dire que vues du ciel ces îles sont tout droit sorties des reportages les plus ensorcelant qui soient!
Je pars de Hiva Oa le vendredi matin. Entre mon vol de Hiva Oa et mon vol vers Paris depuis Papeete, via Los Langeles, il y a une nuit. François et Francine du bateau Captain Punch, m'ont généreusement offert leur cabine avant, pour cette escale. Celle-ci m'a permise de retrouver bien du monde que nous aimons beaucoup. D'abord François et Francine, couple avec lequel nous avions découvert la Colombie en 2007. François a la délicatesse de venir me chercher en bus à l'aéroport afin que je ne me perde pas sur la route de la marina de Taina. Puis, Francine me met à l'aise immédiatement, elle me prête la clé magique qui me donne accès aux douches... Miam, miam, miam! Les chutes du Niagara sans restriction pour une bonne douche! Quel accueil!
En sortant, je retrouve par hasard Richard et Gabby de Riga 2. C'est avec eux que nous avions fait nos armes pour le canal de Panama. Ils nous avaient accueillis à bord de leur joli Allure 44 en tant qu'équipiers et "guides liners" pour les aider à traverser le canal. Et puis, Joda et Jim sur El regalo, nos voisins de Isabela pendant 20 jours. Le temps passe vite en compagnie de cette belle amitié partagée sur l'eau. Si vite que la nuit est déjà bien avancée lorsque François et Francine m'emmènent en annexe sur Captain Punch qui les attend gentiment dans le lagon de Papeete.
Ce lagon est gigantesque. Je pense qu'il peut contenir le double de bateaux du Marin (Martinique), sans que personne ne se gène. Du fait de la merveilleuse vue sur Moorea et sur la barrière de corail qui pousse le regard jusqu'au-delà de l'horizon, la foultitude de bateaux n'est pas oppressante. Il y a en effet beaucoup de bateaux réunis à Tahiti pour les fêtes de l'Heiva. Au programme, les danses polynésiennes, des costumes somptueux, une ambiance de fête dans la plus pure tradition... J'ai un pincement au coeur de ne pouvoir rester pour l'événement, mais je me rattraperai l'an prochain!
C'est promis !!!!
Au petit matin, il me faut quitter mes hôtes. Mais, je sais qu'on se reverra bientôt. De plus, cette escale m'a permis de me rendre compte que les Tuamotu et les îles de la sociétés sont réellement prometteuses!
A 7h30 du matin, notre avion décolle pour Los Angeles (6500 km). J'ai à côté de moi, Heimiti, une jeune tahitienne de 12 ans. Heimiti, en tahitien veut dire "couronne de mer"... l'image du lagon des Tuamotu. Elle voyage seule, à partir de 12 ans, Air France ne fournit plus d'accompagnateur. C'est un peu jeune pour lâcher une belle enfant comme ça, entre Tahiti et la France. Très vite le courant passe, elle me confie qu'elle a peur de se tromper lors de l'escale à Los Angeles. Je lui promets de ne pas la quitter. Pendant tout le vol, elle me guide dans les programmes de cinémathèque et nous regardons ensemble "Alice au pays des Merveilles", le film avec de vrais acteurs, dont Jonnhy Depp. Sincèrement ... c'est un peu violent! Nous passons à autre chose : "Le prince et la grenouille". Ha, c'est drôle et très fleur bleue... Idéale pour ma jeune compagne. Nous n'avons pas le temps de finir "Nemo", nous atterrissons déjà à Los Angeles.
L'escale de quelques heures se passe entre les contrôles des bagages : 5 en tout! Un record, car sur tout le voyage nous en aurons 8. La petite Heimiti fait rire les douaniers, tout se passe très bien. Dans l'avion entre Los Angeles et Paris, nous sommes séparées. Elle trouve une place avec les enfants non accompagnés, et les hôtesses la chouchoute.
Tout va bien.
La nuit... (Ou était-ce le jour?) passe vite. De mille en mille (9198 km) nous récupérons 11h30 de décalage horaire. Arrivée à Paris, il est 16h30 et c'est dimanche! Le seul avion a avoir du retard est le dernier, celui de Paris-Nice. Je commence à fatiguer un tantinet. L'avion devait décoller à 19h40, il ne partira qu'à 21h passée, et j'arrive enfin, à Nice où m'attend Nanie, ma maman. Il fait nuit... Il y a une heure d'autoroute. Dodo à minuit!
Demain il fait jour, et très vite le décalage horaire est absorbé.
A plus pour d'autres nouvelles des Marquises ou de l'été dans le Var
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
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