Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

mardi 31 août 2010

CAMINATA - Robert et Carmen à Port Vila - Vanuatu




TIME: 2010/09/01 02:56
LATITUDE: 17-44.26S
LONGITUDE: 168-18.66E
COMMENT: Au mouillage à Port Vila. Semaine prochaine vers la Nouvelle-Calédonie.



Recherche sur internet pour PORT VILA - Vanuatu

Port-Vila est la capitale du Vanuatu et le chef-lieu de la province du Shéfa.

Elle est située sur la côte sud de l'île de Vaté, appelée aussi Éfaté, et possède le plus grand port et le plus grand aéroport du pays, l'aéroport International de Bauerfield, ce qui en fait le centre économique et commercial. Sa population était d'environ 30 000 habitants au recensement de 1999 (en très forte augmentation), ce qui laisse supposer en 2007 une population de 40 000 habitants.

La région était occupée par des populations mélanésiennes. En 1606, les premiers Européens arrivèrent sur l'archipel (Big Bay, île d'Espiritu Santo), menés par Pedro Fernández de Quirós et Luis Váez de Torres.

Au 19e siècle, des colons français fondèrent Franceville, qui sera une éphémère municipalité indépendante en 1889 (le territoire était officiellement sous administration franco-britannique depuis 1887 qui deviendra un condominium en 1906).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Port-Vila était une base militaire américaine importante du Pacifique. En 1987, la ville fut sérieusement endommagée par un cyclone et connut également un tremblement de terre destructeur en janvier 2002.

La ville abrite un des sites de l'université du Pacifique Sud (site ni-vanuatu, au campus Emalus).

La langue parlée au quotidien est le bishlama, un pidgin du Pacifique, mais l'anglais et le français sont largement répandus.

La ville connaît un climat tropical, avec une saison sèche et une saison chaude et humide. Les précipitations sont d'environ 2.800 mmm (2008) par an et la ville est aussi soumise aux alizés de sud-est.

CAT MOUSSES - René et la famille à ROTUMA (Fidji)

24 août 2010
Rotuma, Fidji

Récit 150 - Rotuma

Dans mon dernier récit, je faisais allusion à notre passage à Wallis et Futuna. J'ai complètement oublié de mentionner que dernièrement, je suis allée visiter le BLOG ou site: www.papayesvertes.net de Laurent et Manu qui nous avaient reçus chez eux à quelques reprises. Wow! Il faut voir ce BLOG, je vous le conseille fortement. On croirait des pages de scrapbooking. Je vous invite à y voir le carnet recettes, la recette de bami qu'ils nous avaient préparés y figure. Je vous conseille aussi d'aller voir leur visiste à Futuna du mois de juin dernier chez leur ami Franck qui nous avait aussi accueillis. C'est vraiment de belles photos mais surtout plein d'information intéressante sur ce bel endroit que nous avons si rapidement visité à cause du mauvais temps qui s'amenait et de la piètre qualité du mouillage là-bas. Ce site est un véritable régal pour les yeux et plus particulièrement le carnet recettes.

Notre arrivée à Rotuma s'est faite vers 10h30 AM hier le 26 août. La navigation jusqu'ici s'est faite sans trop de problèmes quoique les vents et les vagues ont forci pas mal. Aucun d'entre nous n'était en super forme il faut l'avouer. Nicolas a été malade hier matin avant le petit déjeuner. C'est drôle mais on dirait que je deviens de moins en moins tolérante face aux traversées, ou du moins pour les traversées de 2-3 jours, lesquelles sont trop courtes pour avoir le temps de s'adapter. En tout cas, n'en parlons plus, nous sommes rendus. Nous avons attrapé un thon banane de 85 cm avant-hier, ça faisait longtemps que nous n'en avions pas attrapé de ceux-là. Nous ne manquons pas d'oméga 3 ces jours-ci.

Nous sommes maintenant à notre dernier arrêt aux Fidjis, soit Rotuma, l'île la plus au nord des Fidjis. Nous avons décidé de sortir par le nord car ça nous rapproche de Tuvalu et de plus lorsque nous entrerons à Vanuatu, nous le ferons par le nord du pays pour descendre tranquillement vers le sud. A date, nos impressions de Rotuma sont plus que favorables. C'est exactement le genre d'endroit qu'on aime, retiré du reste du monde. Pour être retiré, c'est retiré. Avant nous il n'y avait eu que deux bateaux ici cette année à date. Inutile de dire que la parade de l'équipe de l'immigration s'en est donnée à cour joie sur le bateau. On se sentait comme des cobayes mais ils se sont montrés très aimables et surtout curieux de voir nos bateaux. Le policier n'a fait qu'un des deux bateaux, nous avons eu l'impression qu'il ne se sentait pas très bien. le mal de mer peut-être monsieur le policier? Les eaux ici sont d'un bleu d'une telle pureté, le sable de la grève est une poudre blanche tellement douce pour les pieds, les plages sont magnifiques. On peut facilement voir que cette île est d'origine volcanique par le relief du terrain. On a bien hâte d'explorer la caverne qu'on aperçoit à côté du bateau et qui n'est accessible que de la mer et ce à marée basse.

L'île volcanique de Rotuma est située à quelques 450 km au nord-ouest de Suva. Ils sont tellement loin du reste des Fidjis que pour eux Vanuatu est plus près que leur propre capitale. L'île mesure 13 km de long par 5 km de large en son point le plus large. Comme Rotuma a subi une invasion des Tonga au 17e siècle, l'influence tongienne y est apparemment très présente au niveau du langage et des danses. Ethiquement et linguistiquement, Rotuma est très distinct du reste des Fidjis. Il y avait sur l'île de Rotuma 3000 habitants à l'époque en 2005, cinq ans plus tard, il semble qu'il ne reste plus qu'environ 1000 personnes. Les jeunes quittent de façon alarmante. Il n'y a rien pour eux ici.

René, Thomas et Catherine sont partis à pied hier à la recherche d'un pain. Les enfants sont revenus exténués de leur marche, 5 km aller/5 km retour mais ils ont heureusement trouvé une âme charitable qui leur a fait faire une partie de la route dans son véhicule déjà bondé de monde. Au cours de leur marche René et les enfants sont passés devant la maison du chef d'un village qui les a invités chez lui avec empressement en leur offrant à boire. Il leur a coupé chacun une noix de coco en prenant soin de laisser le top comme bouchon. Il leur a expliqués qu'il faisait ceci pour leur permettre d'emmener la noix de coco avec eux pour la route, c'est loin la boulangerie leur a-t-il dit. 3km qui en fait se sont révélés 5 km, trois villages plus loin dans une maison privée. A leur arrivée, la boulangerie était fermée, ils sont revenus bredouilles. Ha ha ha! On s'en doutait! Mais tout de même, quelle belle façon de prendre contact avec les locaux. René était déjà en amour avec cette île et ses habitants dont certains, plus vieux, qu'il a rencontrés, ne parlent même pas anglais. Les routes sont de sable, mis-à-part les pentes qui sont cimentées pour en faciliter l'ascencion. Ici tout est à l'état pur et sauvage. Autant peut-être que l'île de Pitcairn sinon plus mais à plus grosse échelle car on compare 48 habitants à 1000 ici. Il nous reste encore 250$ fidjien et après avoir vu le petit magasin local, René est bien embêté de savoir comment il dépensera cet argent.

J'oubliais, il y a une chose qui nous chatouille un peu à Rotuma et ce sont les mouches. Pas des moustiques, des mouches! Bon ça ne pique pas mais ça chatouille, on se croirait dans un pays du tiers-monde par moments. Mais la beauté c'est que ces mouches semblent fonctionner sur les heures ouvrables seulement. En effet, une fois que le jour tombe, elles disparaissent comme par enchantement. Reste à voir si le samedi et dimanche sont des heures ouvrables pour nos amies les mouches. Ha ha! Si ce qu'ils disent est vrai, il doit y avoir pas mal de langoustes ici car on dit qu'il y a autant de langoustes que de mouches sur l'île! Inutile de dire qu'on a bien hâte à demain soir car un local nous emmènera pêcher. Un cousin de ce même homme nous emmènera, dans son 'pick up', faire une visite de l'île lundi (dans deux jours). Plus à suivre sur nos aventures puisque nous planifions rester une semaine environ.

P.S.

Ce matin la journée a commencé de façon assez brutale. J'étais sur l'ordi à travailler sur mon récit et mes courriels depuis 06h20 AM quand, à 07h20 AM, les enfants ont crié:'Regarde Wasabi est juste à côté de nous!' Je suis sortie en panique pensant qu'ils bougeaient pour aller s'ancrer ailleurs pour rapidement me rendre compte que c'est nous qui draguions. Panique, panique panique! On était à un cheveu de les frapper. J'ai parti le moteur puis René est arrivé. J'ai couru pour aller chercher une défense et puis hop on était sortis d'embarras. Few! On l'a échappé bel. Je n'exagérerais pas en disant qu'en dedans je me sentais aussi paniquée et stressée que lors du tsunami. J'avais tous les muscles du corps tendus et le cour qui battait à tout rompre. J'ai décrété cet incident valide pour remplacer ma séance de musculation quotidienne et je me suis donnée congé. Une chance que cet incident est survenu de jour, ça aurait pu arriver en pleine nuit sans qu'on s'en rende compte. Merci mon Dieu!

lundi 30 août 2010

CAMINATA - Robert et Carmen au VANUATU

Rendez-vous sur le blogue de CAMINATA pour admirer les photos...

http://caminata40.blogspot.com/2010/08/fougere-sculpte-typique-des-iles-de.html

NEPTEAU - Aldé et Guylaine dans les préparatifs

Les derniers préparatifs du départ - aujourd'hui (lundi) dernière journée de travail d'Aldé pour les prochains mois.

Départ prévu du Lac Champlain le 9 septembre.

Suivre leurs déplacements sur leur blogue

PRANA - Denis et Louise à Reddy Island

Message du 28 août :

2010-08-29
Reedy Island
Envoyé via Radio amateur car pas de WIFI disponible

Cape May
---> Reedy Island (N39 30.897 - W075 34.282)
7 :30 à 14:00
Moteur: 6.40h
Distance (nm): 40.0
______________
Cette nuit nous avons très bien dormis malgré la proximité du canal d'entrée et sortie de Cape May. Avions-nous du sommeil à reprendre?

Départ tôt prévus de Cape May. À notre surprise, au levée à 7h, nous sommes avant dernier voilier à l'ancre dans la baie. Tous les autres voiliers nous entourant ont quittés. Pendant quelques minutes un doute surgit dans la tête du capitaine. Notre départ prévu pour 7:30 prend en compte la hauteur de la marée désirée de 2pi pour augmenter la profondeur sous la quille lors du passage dans le canal de Cape May qui annonce 6pi, donc nous devrions avoir 8pi d'eau. De plus, il faut également tenir compte de 2 ponts qui offrent 55pi de tirant d'air alors que nous avons besoin de 52pi environ. Notre calcul: comme la marée maximum est de 5pi et que avons déjà 2 pi. à la hausse, cela nous donne 3pi de plus donc 58pi. de dégagement. Enfin cela nous donne à la sortie un courant vers le nord pour les 5 prochaines heures pour remonter la baie du Delaware. Suite à navigation, les doutes n'étaient pas fondés et tout s'est produit comme prévu.

Tout le long de notre route, nous surveillons les bouées des " Crab Pots ". Mais nous apercevons plus de BV (bouées volantes=Goéland) que des BF (Bouées flottantes). Toute la journée nous blaguons sur ce sujet. Le passage de la baie se fait sous un ciel ensoleillé sans nuage avec un vent de 5 à 10kn du Nord.
Ancrage près de Reedy Island, suggéré par des amis juste un peu avant Delaware City. Au coucher du soleil, nous devons installés nos moustiquaires que nous avions remisées depuis 2 semaines environ.


Capsule technique- Pas de WIFI

- Canal Cape May :

Le canal offre bien 55pi. de dégagement pour les ponts fixes.

Le pont de train n'est plus en service

La profondeur du canal minimum rencontré à été de 10pi donc 8pi à marée basse
Attention aux nombreux traversiers à la sortie
- Courant de 1kn à 2kn vers le nord en partant à marée montante + 1h à Cape May

- Guide recommande un direct de la sortie du canal vers Ship John Shoal (N39 18.295 - W 75 22.610).

Cette route nous semble passé sur des point avec 8pi d'eau.

Nous lui préférons une ligne de la boué " R8 " (38 57.974 - W74 58.774) à Miah Maull Shoal (N39 07.64 - W75 12.413).

Pas de problème rencontré avec les crab pots.

MYRIAM - Ghislain et la famille à TORTUGAS


On passe du très bon temps a Tortugas (Los Palenquinos) et la pêche sous-marine est bonne...


Vanilla en avant plan ancré a une centaine de pieds a l'arrière de Myriam. Plus de peur que de mal, la bête s'est arrêtée a moins de 4 milles de nous selon mon radar...

Ghislain et l'équipage du Myriam

ÉTOILE DE LUNE - Nathalie de retour aux Marquises









Message du 27 août


Ce qui me tracassait le plus avant de partir, c'était, non pas les 30 heures de vol, les 15 heures d'escale, et 11H30 de décalage horaire, mais les bagages. Je ramène, du matériel pour le bateau ainsi que quelques affaires, toujours utiles, mais pesantes!

En réalité, mon billet vers Papeete, via Paris et Los Angeles me donne droit à 2 bagages de chacun 23 kilos, ainsi qu'à une valise cabine de 10 kilos. Il y a de quoi voir venir... Oui, mais, à partir de Papeete et jusqu'aux Marquises, je n'ai plus droit qu'à un seul bagage de 20 kilos et un sac cabine. Je décide donc de faire la moyenne de tout cela et d'avoir un seul bagage de 27 kilos en soute et un gros sac emmenant toute la "technologie" fragile en cabine.

A Nice, je tombe sur un gentil. Il me prévient que même si nous avons droit à 46 kilos en soute, le poids d'un bagage ne doit pas excéder 23 kilos, sous peine de payer 100 euros toute surcharge même de quelques grammes... Un grand sourire, des explications sur la suite du trajet, suffisent à l'amadouer. Il ne me compte rien pour les 27 kilos en soute et me laisse partir avec mon gros sac en cabine. Je ne serai plus inquiétée jusqu'à Papeete.

Ouf, voilà un bon bout de déblayé!

Le vol de Nice a suffisamment de retard pour me voir courir, dans l'aéroport de Charles de Gaule à Paris, gros sac sur le dos (il n'y a aucun charriot sur le parcours qui fait plus d'un kilomètre). Je le traverse en un temps record, pour arriver au moment de l'embarquement vers Los Angeles. Ce vol se passe à merveille, j'utilise 11H30 pour me reposer, et tenter de dormir... A noter que les repas Air France sont immangeables, et ce, de l'avis de tous! Les sièges en classe voyageur font mal aux fesses...

Les voyages entretiennent la jeunesse, déforment les valises et anéantissent les muscles fessiers!

A Los Angeles, je ne tombe que sur des gentils qui de surcroît parlent le français. Incroyable! Un garçon, de sécurité, me voyant empêtrée dans mon grand sac me propose de me le porter. Super! Il s'appelle Fouad, Algérien d'origine, né à Aix en Provence, il parle le français avec le joli accent qui met plein de cigales sur la fin des mots. Il parle outre l'anglais, le néerlandais et l'arabe. Il remplit, à ma place, le formulaire d'immigration. Hé oui, dans l'avion j'avais reçu un papier bleu, mais il leur faut un papier blanc, car j'ai un visa sur mon passeport. Mais celui-ci me permet de ne pas me soustraire à "l'estate". Une formalité inventée depuis le 1er juillet, qu'il est impératif de remplir par internet avant son départ...

Le vol de Los Angeles, vers Papeete est éreintant. Beaucoup d'enfants! Bizarrement ce sont ceux qui voyagent avec leurs parents qui sont les plus volubiles. Ils crient à tue tête se pensant seuls et surtout de plein jour, alors que c'est la seule vraie nuit en ces 45 heures de voyage! Lorsqu'ils se taisent c'est parce qu'ils jouent sur des machines qui font des tiliptilip aigus... Un rêve! Ayez des enfants belle jeunesse!

A Papeete, en débarquant à 4 heures du matin, je commence à vraiment ressentir la fatigue. Les parfums de tiarés sont partout, malgré l'heure matinale, des ukulélés se font gratter la chansonnette par trois gros polynésiens endormis. Après les douanes, c'est une effusion d'effluves! Les familles sont là. Elles accueillent leurs proches avec de grands colliers odorants et colorés... Cela me fait envie, et si moi aussi on m'accueillait avec ces beaux colliers? Mais, il me reste encore plus de 10 heures de voyage!

Courage, Nat!

Au comptoir, d'enregistrement vers les Marquises, une fonctionnaire, en robe d'hibiscus et chignon, ne me laisse pas passer avec mes bagages. Elle me menace de tout envoyer par fret. Cela signifie que tout, même ce qui est fragile, passera non pas en même temps que moi dans l'avion, mais en cargo. Vous savez ces cargos qui ne viennent que toutes les trois semaines sur Marquises??? Ben oui, ceux-là. S'engage un bras de fer entre le chigon revêche et le moussaillon qui demande un peu de compréhension. Mais le chignon s'emballe, ...

A force de détermination, de raisonnement, je finis par refaire les bagages, à emmener ce qui est fragile en cabine. Et, pour 120 euros supplémentaires (le billet Papeete Marquise coûte 500 euros, le billet Nice-Papeete 2780 euros), je parviens à tout emmener. La suite du voyage me donnera raison. Le chignon arguait de vols pleins et de capacités réduites d'avion. Oui, les avions que j'ai emprunté étaient petits, mais, ils n'étaient pas pleins, et j'aurais pu dans chacun d'eux emmener mon bagage cabine...

En fin de compte, je quitte Papeete sous la pluie. L'avion fait escale à Ranguiroa ce qui me permet de survoler le seul vignoble de la région. Vue singulière que ces vignes posées sur l'atoll, entre océan et lagon. Il paraît qu'il fait un très bon vin rosé de corail... A voir... plus tard! De Ranguiroa j'arrive à Nuku Hiva. Cette île est aussi austère que Hiva Oa, des montagnes tortueuses, des roches tourmentées, un décor qui départage les goûts...

A Nuku Hiva, je monte dans le plus petit avion de ce voyage. Je suis assise, sur le dernier siège de l'avion, à côté du radeau de survie. La porte garde un jour et je vois la mer au travers de l'embrasure. J'ai la sensation d'être assise sur les moteurs, tant le bruit résonne. Mais, le vol à basse altitude me permet de réaliser quelques clichés des paysages éperonnés par une mer féroce. Les vagues telles des incisives goulues dévorent la roche rouge...

A Hiva Oa, mon capitaine m'accueille à la mode polynésienne avec un joli collier de fleurs. Il réalise l'un de mes rêves, quel plaisir de se voir souhaiter la bienvenue avec une telle attention!

Notre Etoile de Lune est prise de convulsions...
L'émotion?

Non la houle! Elle rebondit sur les parois qui cernent le mouillage. Elle éclate des rideaux d'écume à plus de 20 mètres de hauteur. Elle crée un véritable bouillon qui remue le bateau en tout sens. Rien de régulier, ni tangage, ni roulis. Malgré la fatigue du voyage, les mouvements erratiques du bateau ne me permettent pas de récupérer. Je n'arrive même pas à défaire mes bagages, le mouvement du bateau est infernal et sans répit.

Au bout de 5 nuits, sans réel repos, mon capitaine trouve une solution de rêve!
Mais cela... je vous le raconterai la prochaine fois...

Nat et Dom à Hiva Oa
www.etoiledelune.net

mardi 24 août 2010

CAT MOUSSES - René et la famille aux FIDJI

24 août 2010
En route vers Rotuma, Fidji

Récit 149 - Dernier arrêt aux Fidjis

Nous voici en mer pour les deux jours à venir pour notre dernier arrêt à Rotuma, île la plus au nord des Fidjis. Pour l'instant les vents sont faibles donc la mer est calme. Nous ne souffrons pas trop du mal de mer, nous avons tous réussi à manger un peu au souper. Depuis les trois derniers jours la pêche est bonne, enfin! Nous avons attrapé notre quatrième bonite cet PM. Nous avons pris la mer à midi et devrions arriver au petit matin dans deux jours. Il est présentement 23h40 et je termine ma 'watch' dans une trentaine de minutes. En faisant un rapide calcul je viens de réaliser que nous aurons passé cinq mois dans les Fidjis en tout et partout, entrecoupé d'un séjour à Wallis et Futuna. Heureusement car notre visa aurait depuis expiré. La vie est vraiment au ralenti cette année, c'est un 'beat' différent. Après tout voilà pourquoi nous avions pris la décision d'étirer le voyage d'un an. Nous voulions profiter de ces îles si exotiques du Pacifique.

Il y a 10 jours, lors de mon dernier récit, nous faisions route vers l'île de Robinson Crusoe, un 'resort' fort accueillant où nous avons passé trois belles journées. Le spectacle y était vraiment beau et il était facile de voir que le 'staff' de cet endroit est passionné par leur travail. Les fidjiennes, il faut le dire, ne sont pas nécessairement des beautés naturelles à cause de leurs cheveux frisé crépus mais les hommes. Ouf! comme dirait Aline! Ces danseurs avaient des corps. Bref, regarder ces hommes effectuer leurs danses de guerriers était un régal pour les yeux. Ils ont vraiment une équipe dynamique et souriante qui sait agrémenter le séjour des touristes qui y passent et ils sont très accueillants pour les navigateurs. Les enfants y ont eu beaucoup de plaisir et nous avons marché sur le feu, ou plutôt les pierres chaudes lors d'une soirée spectacle. Un matin nous sommes partis avec nos dinghys (Wasabi et nous) explorer la rivière et nous sommes aboutis sur une plage comme on en a rarement vu. En fait, nous allions tourner de bord quand nous avons rencontré un pêcheur qui nous a indiqué le chemin à prendre pour atteindre la plage. Ce dernier nous a fortement encouragé à y aller nous disant qu'il s'agissait d'une des 7 plus belles plages au monde. Force est d'admettre qu'il avait raison, la plage de cet endroit est absolument magnifique. D'une propreté naturelle impeccable, d'un sable parfait, avec une belle mer bleue et des vagues à faire rêver. La plage parfaite quoi. Après nous y être baignés, nous avons marché jusqu'au 'resort' qu'on voyait au loin, soit l'hôtel Intercontinental. Joli comme endroit mais nous préférons encore notre vie de marin.

Puis nous sommes retournés vers Lautoka pour faire notre réapprovisionnement final et nos clairances de sortie. Cette fois nous sommes restés à Port Denarau, le seul endroit où nous n'étions pas encore arrêtés, ça faisait changement de la marina de Vuda point. Denarau, quoi qu'extrêmement commercial et touristique est très propre et vaut quand même la peine d'être vu. C'est là que nos Mousses, en se réveillant un matin, ont décidé de se partir en affaires. Thomas et Nicolas sont devenus ' The Workmates' et Catherine et Antoine les 'Cleaning Masters'. Ils se sont conçus des cartes d'affaires exposant les services qu'ils offraient (service de nettoyage surtout). Ils ont imprimé leurs cartes puis sont partis seuls, tous les quatre, avec le dinghy et se sont séparés les bateaux dans le mouillage puis sur les quais. Après une vingtaine de minutes Catherine m'a appelée sur la radio VHF pour m'annoncer avec fierté qu'elle et Antoine venaient de décrocher leur premier contrat. Antoine est resté une heure alors que Catherine y a passé deux heures, ils ont lavé de la vaisselle puis nettoyé le pont. Catherine est revenue triomphante, brandissant un 5 $ (qu'elle a partagé avec Antoine) ainsi que des bijoux et un vernis à ongles qu'elle avait reçus. Inutile de dire qu'ils étaient plutôt fiers d'eux mais pas autant que leurs parents. J'avoue que j'étais au départ très sceptique dans leur projet mais ils ont travaillé fort pour arriver avec un concept et un nom de compagnie ainsi que créer et concevoir une carte d'affaire sur l'ordinateur. Ils ont non seulement mené leur projet à terme mais ils ont, en plus, réussi à décrocher un contrat. Comment vous dire la fierté que j'ai ressentie de voir mes enfants foncer ainsi pour aller se présenter aux gens et offrir leurs services. Pour ma Catherine plus particulièrement, c'est tout un exploit. Juste de partir seuls avec le dinghy c'est un exploit en soi car il faut le dire, notre moteur 25 forces, ça prend du bras pour le partir. Thomas commence à prendre de l'assurance pas mal car je réalise très bien que ça lui prend beaucoup de courage et de sang-froid pour partir seul de la sorte que ce soit avec le dinghy ou l'Optimiste. C'est beau partir mais encore faut-il pouvoir accoster sans anicroches, sans se fracasser dans les bateaux ou le quai et surtout, il faut pouvoir revenir. Bref, les enfants nous ont rendus très fiers ce jour-là. Dommage que nous devions déjà repartir le lendemain.

Ensuite nous avons amorcé notre route vers le nord des Fidjis, en nous arrêtant à trois endroits différents chemin faisant, question de passer la nuit. Nos deux derniers arrêts ont été le lagon bleu et les caves de Sawa-I-Lau. Nous avons finalement trouvé l'endroit où avait été tourné le fameux film du Lagon Bleu. Mouillés devant l'île, nous étions le seul bateau et nous nous sentions vraiment seuls au monde et vraiment trempés dans l'ambiance du film du Lagon bleu que nous avons religieusement ré-écouté. Quel beau film, quelle pureté et quelle innocence! Nous sommes allés explorer l'île le lendemain matin et avons retrouvé la plateforme de sacrifice où se retrouvaient, dans le film, les guerriers cannibales lors de leurs danses et cérémonies d'offrandes. Nous n'en revenions pas de retrouver ces vestiges sachant que le film a été tourné il y a 30 ans déjà. Les enfants ont été surpris de voir que la plateforme de roche et le Dieu étaient en fait une structure de styromousse et de broche à poule reposant sur un socle de béton solidifié par des poutres.

Bon mon quart de travail se termine, ça fait pas mal le tour des nouvelles, il est 00h35 je vais me coucher. J'oubliais, nous avons repris les classes cette semaine. Nos élèves sont motivés, même que c'est un peu eux qui m'ont donné le coup de pied pour recommencer. Ils avaient hâte que je sorte leurs nouveaux livres. Un début d'année c'est toujours excitant pour les enfants, même sur un bateau (Faut croire!) malgré qu'on a toujours les mêmes profs (les parents Beurk!) et les mêmes compagnons de classe. Hi! Hi! Hi! Tant mieux si la motivation est là!

dimanche 22 août 2010

MYRIAM - Ghislain et la famille à LAGUNA GRANDE

EXTRAIT DU MESSAGE DE GHISLAIN :

Nous sommes a Laguna Grande, et nous quitterons pour Tortugas, selon les prévisions de vent, il est possible que nous allions a Puerto Mochima.


Ghislain et l'équipage du Myriam en cie de Vanilla (Sylvain et Lise) et de Meikyo (Mike et Liliane)

RENCONTRE DES CAPITAINES AU FORT LENNOX

















MERCI à André et Louise pour ces photos très représentatives de notre rencontre d'hier au Fort Lennox

Les sourires et le plaisir étaient au rendez-vous et c'était vraiment agréable de rencontrer tout ce beau monde

vendredi 20 août 2010

SAMEDI LE 21 AOÛT - Pique-nique annuel du Réseau du Capitaine

Eh oui c'est samedi que se tiendra la rencontre annuelle du Réseau du Capitaine au Fort Lennox.

BEAU TEMPS - MAUVAIS TEMPS, le pique-nique annuel aura lieu puisque nous avons prévu, qu'en cas de pluie, nous utiliserons la "cantine" qui est bien à l'abrie des intempéries à l'intérieur du Fort Lennox. APPORTEZ VOTRE LUNCH...

Tous les animateurs du Réseau du Capitaine seront là pour vous accueillir à compter de 10 heures

Au plaisir de vous y rencontrer

VACATIONS aux COUCOUS VENDREDI MATIN

J'ai fait un "petit saut" sur le 20 mètres ce matin et pu m'entretenir avec quelques navigateurs

LA FORET D'EAU : Martine et Michel sont à Horta - visitez leur site internet à www.laforetdeau.com - il est vraiment intéressant

MYRIAM : Ghislain et la famille quittent Porlamar (Margarita) ce matin pour une petite navigation - toutes leurs formalités ont été complétés - Ils quittent en compagnie de deux autres voiliers dont Vanilla.

DAME LICORNE : Marc-Antoine et Lucie quitteront d'ici la fin de semaine l'île de Grenade à destination de Tobago pour y passer quelques semaines

NAMAR : Marcel et Nancy seront de retour au Québec lundi le 23 août - Marcel a certainement hâte de "se pratiquer" pour l'Omnium Champlain qui aura lieu le week-end de la Fête du Travail; Il sera équipier sur le voilier de son ami Daniel d'O De Vent...

1ère ESCAPADE : Carol et Lise sont toujours à Grenade mais la propagation est tombée et je n'ai pu en savoir plus

CIGAILLE : Jean-Michel et Martine étaient en navigation vers Bequia au moment des "coucous". Ils se dirigeront par la suite vers Grenade. Nous avons appris que leur fils Bruno épousera sa douce Stéphanie le 26 novembre prochain - tous nos voeux les accompagnent.

ALEXANDRE IV - Jacques et Josée aux VANUATU

TIME: 2010/08/20 17:25
LATITUDE: 16-26.61S
LONGITUDE: 167-46.73E
MARINE: YES
WIND_SPEED: 16
WIND_DIR: ESE
WAVE_HT: 2.0M
WAVE_PER: 9
SWELL_DIR: E
SWELL_HT: 2.0M
SWELL_PER: 9
CLOUDS: 40%
VISIBILITY: 10
BARO: 1016
TREND: 0
AIR_TEMP: 31.1C
COMMENT: Malakula Island Vanuatu attendons pour assister à un festival..

jeudi 19 août 2010

PRANA - Denis et Louise dans le Long Island Sound

Nous nous prélassons dans le Long Island Sound. Soleil et chaleur au rendez-vous mais peu de vent. On prend beaucoup de vidéos que tu peux voir sur notre blog. L'eau est maintenant plus verdâtre mais sa chaleur diminue. Baignade aujourd'hui à 75C.

Bonne rencontre au réseau du capitaine pour le weekend et bonjour à tous les membres du réseau.


____________
Prana (Louise et Denis)
pranaqc@gmail.com
VA2DPI
ISMM/MMSI: 316011653

DAME LICORNE - Fabrication de leurres à Grenade







Je note que le temps de nos navigateurs, pendant la saison des ouragans, est très bien utilisé... BRAVO et surtout "Bonne Pêche"

MERCI Lucie et Marc-Antoine pour ces photos.

Voici copie du message reçu :

Aujourd'hui à Hartman's bay c'était journée fabrication de leurres sur Dame Licorne.

Étaient présents Camille, RoseMarie,Jean-Frédérique (Dorénavant 1) Joanne de Spirrare et Lucie et Marc-Antoine de Dame Licorne.

Les filles se sont fabriquées des leurres de fortune à partir de papier de barre tendre et nous avons poursuivi avec les leurres traditionnels.

Camille et RoseMarie ont eu droit à un leurre porte-bonheur. Nous souhaitons à tous une très belle pêche et de bons souvenirs de cette activité.

Merci à tous,

Lucie & Marc-Antoine Dame Licorne

ÉTOILE DE LUNE - Départ de Nathalie demain







Mon séjour de deux mois à Agay tire à sa fin. Les deux petites chirurgies que j'ai subies se sont très bien passées, la cicatrisation est sur de bons rails et la santé est très bonne. Après cet intermède, je suis donc prête à repartir pour notre beau voyage, de l'autre côté de la Terre.

Si ce voyage n'a pas été décidé de mon plein gré, il a néanmoins été très bénéfique. Après 6 ans passés sur l'eau, prendre du recul est un luxe inestimable. J'ai réalisé à quel point, voir le monde, du bout de l'étrave d'un bateau, était une opportunité que nous n'apprécions pas toujours à sa juste valeur, lorsque nous avons le nez dessus. Il est vrai que nos bateaux sont des cavernes, non pas d'Alibaba, mais à petits désagréments qui lorsqu'ils s'amoncèlent prennent tant d'ampleur qu'on ne saisit plus trop le sens de nos vies. Les petites pannes, les océans sauvages et secoueurs à merci... sont là pour nous faire payer la facture et comptant! Mais... sincèrement, connaissez-vous d'autres véhicules capables d'offrir une telle liberté?

Nous arrivons avec notre "chez nous" ailleurs, nous découvrons, nous furetons, nous rencontrons... puis nous levons l'ancre, la tête farcie d'expériences, de sourires nouveaux, d'amitiés toujours si difficiles à quitter.

Evidemment, certaines régions sont si retirées, que la notion d'éloignement y prend tout son sens. J'avoue avoir été saisie par une sensation de vertige face aux distances qui compliquent tout et surtout la communication avec la famille.

Aujourd'hui, j'ai fait le plein d'affection, j'ai passé des moments inoubliables avec les amis, la famille. J'en ai même profité pour aimer la montagne que je ne connaissais pas, j'ai retrouvé notre Agay... Ce retour aux sources m'a gonflé d'une nouvelle énergie, pour repartir et voir à nouveau notre voyage comme une Chance, un beau rêve que nous réalisons.

Demain je monte dans l'avion, via Nice, Paris, Los Angeles, Papeete, les Tuamotu, Nuku Hiva.... j'arriverai après 30 heures d'avions, et 15 heures d'escales dans les bras de mon beau capitaine... Là, je pense que je dormirai bien... très bien, avant de vous revenir avec des nouvelles d'ailleurs et les photos...

Merci à tous ceux qui m'ont accueillie et chouchoutée... Je vous adore!

Amitiés marines
Nat (à Agay) et Dom (aux Marquises J-3)
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mercredi 18 août 2010

GRENADE - souper avant le départ de NAMAR (Marcel et Nancy)








MERCI encore et encore à Lise et Carol de 1ère Escapade pour les magnifiques photos de ce souper

Le dernier souper à WHISPER COVE MARINA avant le départ de Nancy & Marcel (Namar) pour le Quebec

Le souper était très apprécié après 7 parties de volley ball dans l après- midi

Comme tu vois Marcel a une énorme assiette

Hier Gilles a fait du bacon cela sentait très bon


Gros bisous Lise & Carol 1 ère Escapade

RENCONTRES DES CAPITAINES A FORT LENNOX

Un petit rappel à tous -

Le RÉSEAU DU CAPITAINE tient son pique-nique annuel ce samedi 21 août au Fort Lennox de St-Paul de l'Ile aux Noix

APPORTEZ votre lunch - les animateurs du RÉSEAU seront là à compter de 09h30 pour vous accueillir

Nous devrions prendre le bateau de 11h00 tous ensemble pour se rendre sur le site du Fort Lennox

mardi 17 août 2010

JULIA IV - Jean-François et Dominique en Nouvelle-Écosse

L'appel du large est fort... Jean-François et Dominique ont loué leur magnifique chalet - je devrais dire "résidence" - et reprendront la navigation vers les mers du sud.

Ils avaient laissé JULIA IV en Nouvelle-Écosse et c'est de là qu'ils m'envoient le message qui suit :

"on est maintenant a Meteghan en Nouvelle-Ecosse depuis aujourd'hui. On commence a preparer le bateau.

On verra bien quand on pourra mettre Julia IV a l'eau.

On prendra nos e-mails regulierement.
Bisous.
Jean-Francois et Dominique."

ÉTOILE DE LUNE - Nathalie à AGAY (France)











Nous avons navigué pendant plusieurs années au bord de l'Esterel. Ce massif particulier est aussi beau, vu du large qu'à pied en s'y baladant. Aujourd'hui, j'ai envie de vous parler de ses dégradés de rouges et de verts que je vous livrais dans les photos sur l'île d'or, de la réserve naturelle de L'estérel, de sa faune et de sa flore, ainsi que ce qui fait sa couleur si particulière...

L’Estérel débute à l’île d’or. Sa tour de garde fait office de porte qui ouvre sur le massif. Immédiatement au-dessus, le Sémaphore, veille sur les vies qui se risquent en mer. Le massif en contre-bas du phare est vierge d’habitation et laissé au seul règne de la forêt de pins et du maquis. Il en est ainsi du massif tout entier qui s’étend au-delà d’Agay et pratiquement jusqu’à La Napoule. En tout, l’Estérel représente 32000 hectares. Dont 13000 hectares sont classés et protégés. 6 000 Ha constituent la forêt domaniale gérée et entretenue par l'Office National des Forêts, avec 400 km de routes, de pistes et de sentiers balisés. Le reste est constitué de forêts communales et de parcelles privées.

Une flore et une faune diversifiées

Les sites où le maquis domine paraissent parfois rêches et presque uniformes en couleur pendant les mois de chaleur. Pourtant, de nombreuses variétés composent le massif. Quatre variétés de chênes ont élu domicile dans nos forêts. Les pins d'alep ou maritimes constituent avec les chênes la végétation de grande taille. Les arbousiers, myrtes, lentisques ravissent le promeneur de leurs fleurs et de leurs fruits. Les lavandes, romarins, cistes, bruyères, robiniers offrent à un étage inférieur une magie de couleurs au printemps et dont le soleil attise les fragrances, tout au long de l’année.

Pour compléter ce tableau déjà riche l’homme a introduit, au siècle dernier, des espèces tropicales, qui ont adopté, avec bonheur, le climat méditerranéen. Il en est ainsi du mimosa. Il s’est si bien implanté que sa variété sauvage forme aujourd’hui de réelles forêts aux couleurs du soleil. D’autres variétés ont suivi cet exemple. Il en est ainsi de l’aloès d’Afrique, du cactus algérien, des bougainvillées, de la glycine, de l’oranger…

Quant à la faune, il semble qu’elle soit heureuse dans ces espaces naturels. Cerfs, sangliers, tortues, lézards, tarentes, salamandres tachetées, vipères sauvages, écureuils, fouines, belettes, scarabées, papillons, nombreux oiseaux marins, migrateurs et rapaces font de ce jardin sauvage leur habitat privilégié. Sauvage, il l’est à plus d’un titre, car il dévoile à la fois une nature vierge et craintive, un caractère brut et vulnérable. Il faut peu de choses… Un feu de paille… Pour qu’il perde sa superbe pour de nombreuses années.

Un peu de géologie ???

Même si l’on se sent peu ouvert aux sciences de la géologie, il suffit de naviguer tout au long de la côte méditerranéenne pour que naissent un certain nombre de questions. Comment tant de diversités de paysages ont-elles pu surgir ? En effet, de l’Estérel au massif de Merseilleveyre, (et même au-delà !) il existe une telle variété de paysages, que l’on est en droit de croire que du chaos, surgit tôt au tard des merveilles.

Des mouvements géologiques sont nés des paysages aussi différents que les chaînons calcaires de Sainte-Baume ou Sainte-Victoire, des massifs de porphyre écarlate comme l’Estérel, des versants aux pentes douces et couvertes d’un manteau forestier comme dans le massif des Maures, des plateaux calcaires qui finissent en falaises accidentées ou qui s’ouvrent en gorges étroites comme à Cassis. Plus à l’est, on trouve également des remontées montagneuses derrière Cannes, ou des zones de transitions marquées par des tables calcaires comme dans le Lubéron. Plus spectaculaires encore, sont les montagnes portées à proximité du rivage niçois. Beaucoup plus loin, vers l’ouest, on assiste à l’effondrement du paysage, et à la formation des plaines alluviales du Rhône, s’étalent, alors, les longs paysages monochromes de la Camargue.

Mais revenons à l’exubérance chromatique de l’Estérel. L’extravagance des formes et des couleurs de l’Estérel ne méritent-elles pas que l’on s’y arrête ?

Une telle majesté ne pouvait que jaillir du plus profond des entrailles de la Terre. Le chaudron s’est activé, il y a environ 300 millions d’années. Lorsque l’on revient de Corse vers Agay par la mer, on obtient une vue d’ensemble du massif. Des eaux bleu sombre, émerge un éperon rocheux et tortueux où l’étrange camaïeux écarlate témoigne du bouillonnement originel. C’est le massif de l’Estérel proprement dit. Situé à tribord, il comprend le Pic de l’Ours, et le Pic du Cap Roux entre Saint-Raphaël et Mandelieu. Mais l’on remarque aussi à bâbord le Rocher de Roquebrune. Celui que nous appelons « le Rocher de la Femme Couchée » Erigé telle une table, il paraît excentré par rapport au reste du massif. Il est, pourtant, issus de la même activité volcanique.

À la fin de l’ère primaire, il y a 280 millions d’années, les phénomènes volcaniques se sont généralisés en Provence. Les premières manifestations volcaniques dans l’Estérel correspondent à des coulées de rhyolite amarante appelée aussi porphyre rouge de l’Estérel. À la fin de cette période d’intense activité volcanique se produit l’effondrement de la partie centrale du massif de l’Estérel. Cette période de volcanisme voit la formation de volcans comme ceux de Maure Vieille, de la Baisse des Charretiers et des Collets Redons.

Au début de l’ère secondaire, les eaux commencent à envahir la région qui s’était surélevée pendant l’ère primaire. Deux cent trente-cinq millions d’années plus tard, le volcanisme refait son apparition dans l’Estérel avec l’intrusion du fameux « porphyre bleu » décrit par E Saussure en 1796. Cette roche apparaît notamment au Dramont. L’estérellite, nom donné à cette nouvelle roche, a été exploitée depuis l’Antiquité. Les carrières du Dramont existent toujours !

Il y a 7 millions d’années, la Provence va subir un énorme cataclysme. Dans un mouvement de bascule la région appelée « Tyrrhénide » se jette dans les profondeurs de la Méditerranée. Seule la Corse, la Sardaigne, le Massif des Maures et l’Estérel qui faisaient partie de la même Tyrrhénide subsistent. Au Nord se produit l’inverse : les reliefs de la Provence calcaire et des alentours de Grasse, émergent du fond de la mer.

En suite, l’érosion fait son œuvre et émousse les montagnes des Maures. Certaines vallées et chaos éboulés s’ouvrent vers la mer pour former des baies profondes. Il en est ainsi du Golfe de Saint-Tropez, des rades de Bormes ou de Cavalaire. Certains effondrements font apparaître des caps aux pointes aiguisées : Lardier, Bénat. L’Estérel quant à lui a la tête dure. Fait en majorité de porphyre écarlate, il se casse, se fendille, se crevasse, mais ne recule jamais face aux intempéries qui s’attaquent à lui sans relâche.

Quant à l’origine de la couleur de l’Estérel, les spécialistes émettent des avis divergents.
Pour certains, la couleur rouge viendrait de la cristallisation d’oxydes de fer libérés par une oxydation lors de certaines conditions climatiques.
Pour d’autres, il s’agirait des rhyolites qui se seraient dévitrifiées au cours de très longues périodes de temps géologiques.
Points communs des diverses théories : la présence de rhyolite et de fer.

Nous l’avons dit, l’Estérel ne revêt pas uniquement la couleur rouge. En effet, en face de l’île d’or le spectacle est magnifique. Un mélange unique de rouge et de vert. Non pas le vert de la végétation, mais celui de la roche… Le vert est la conséquence directe de la réduction du fer. Les couleurs noires ou brunes sont le résultat de sédimentations.

En bref, un scientifique parlerait de la sorte de notre Estérel : "L’Estérel se compose de roches volcaniques acides, rhyolithes ignimbritiques écarlates, riches en silice, de pyromérides, de rétinites, de tufs, de roches volcaniques basiques (noires ou brunâtres), de roches magmatiques (de couleur grise bleutée) appelées porphyre bleu de l’Estérel ou esterellite et enfin de roches sédimentaires détritiques, de grès (sables consolidés), de pélites (de couleur lie de vin)."

C'est moins poétique, mais plus percutant!

A plus, pour les dernières nouvelles d'ici, avant de repartir vers mon beau capitaine aux Marquises
Nat(à Agay) et Dom (à Hiva Oa)
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