Nouvelles des Navigateurs

Ce blogue a été conçu par Nycole - VE2KOU et se veut un point de rencontre
entre les navigateurs, familles et amis du Réseau du Capitaine et de la CONAM.

samedi 14 août 2010

ALEXANDRE IV - Jacques et Josée aux FIDJI

Message du 6 août

Voici quelques récits de nos aventures des deux derniers mois que nous vous envoyons en plusieurs courriels.

1ère partie:

Salut à vous tous famille, amis et navigateurs ,nous sommes en ce moment à l'île de Wallis. Je vous écris en écoutant Florence K et Jean-Pierre Ferland comme quoi on reste toujours québécois dans l'âme. Wallis et Futuna sont deux groupes d'îles séparées par 150 miles d'océan au milieu du Pacifique Sud. Elles sont au nord des Fiji.

Nous sommes allés à Futuna avant et je peux affirmer que ces 150 miles entre les deux îles ont été difficiles. Mer agitée avec des vents de 20 à 25 noeuds. Les vagues passaient par dessus le bateau. Lorsqu'on est arrivé il y avait des grains de sel partout. C'est huileux,collant et ça ne sèche pas. Je pense souvent à Sheila de North Bond dans ce temps là.

Ces deux groupes d'îles sont un Territoire d'Outre Mer français. Par contre à Wallis il y a un roi et à Futuna il y en a deux même si l'île est plus petite car les deux territoires de Futuna n'ont pu s'entendre sur le choix( il y a un "poste" vacant en ce moment). Les rois sont élus par les familles nobles. Ils peuvent avoir un règne de trente ans comme de deux ans dépendamment de la popularité du chef et de ses décisions.

Le chef traditionnel, le Lavelua a plus d'influence que l'administration française ce qui cause souvent des délais importants dans les projets. Par exemple à Futuna, ils veulent allonger le quai afin que les cargos qui assurent la livraison des denrées puissent le faire de façon plus sécuritaire. Il faut avant tout que la population soit en accord et que tous les membres de la famille à qui appartient la terre le soient aussi. La famille possède aussi la mer qui est en face de sa terre.Futuna a été victime du cyclone Tomas il y a quatre mois et en la visitant on a vu les conséquences: les routes brisées, manque d'électricité à certains endroits, les toits de certaines maisons ainsi que celui d'une grande église arrachés, des personnes qui n'ont plus de chez-soi et les récoltes de noix de coco, arbres à pain, bananiers, etc... envolées.

Nous avons eu beaucoup d'informations sur ces îles car il y a une population de professeurs français qui enseignent au lycée ainsi que d'autres fonctionnaires comme les douaniers, médecins et infirmières et gendarmes. Ils ont un contrat de 4 ans. Il faut aimer les "régions éloignées" mais si tu t'impliques avec la communauté , le temps passe vite et je peux vous dire que c'est très payant.

On est loin de la prime d'éloignement que l'on donne aux professionnels de la santé qui vont travailler au Nunavut. Lorsque nous sommes arrivés à Futuna on a eu un coup de coeur pour le paysage. On voyait la cathédrale ainsi que des maisons qui longent la côte. On pouvait apercevoir les maisons traditionnelles dont le toit est en pendanus, une grande feuille que l'on fait sécher et que l'on tresse de façon serrée. On en voit sur les cartes postales de la Polynésie. Pendant que les capitaines étaient à la douane ,Dany et moi avons discuté avec le responsable de la douane des deux îles qui venait d'arriver pour un contrat de quatre ans. Il était déjà venu en 1987 et s'était très bien intégré.

Il avait mis sur pied deux équipes de rugby qui est son sport de prédilection. Il nous a parlé entre autre du cannibalisme qui existait il y a peine 150 ans. Il a rencontré des anciens à son premier contrat qui lui ont parlé de la façon dont ils faisaient cuire le porc. Ils ont des fours dans la terre et ils font cuire sur des pierres volcaniques. Le porc est "enterré" et il n'y a que la tête qui est sorti. Certains anciens lui ont dit que la chair du cou était ce qui ressemblait le plus à la chair humaine...

Il ne leur a pas demandé comment ils le savaient... Avant de partir pour Futuna nous étions allés à Naiviivi Bay. On y a passé trois jours, l'eau est d'un bleu magnifique avec de beaux coraux. Cela nous faisait penser à l'eau des Bahamas. La pêche est bonne et on a mangé de la langouste, du poulet et du crabe de cocotiers (très bon). C'est une île où trois jeunes personnes demeurent. Ils sont d'une grande gentillesse, toujours prêts à rendre service.

Pour eux c'est un endroit de rêve. Pour nous aussi mais je n'y passerais pas ma vie c'est trop isolé. L'an passé il y a eu 2 voiliers et cette année six qui sont passés par là. Comme cela fait 3 mois qu'ils ont vu leurs amis qui viennent les ravitailler, on leur a donné des vivres (sucre, farine, huile...). Ils ont à manger des crabes de cocotiers, de la langouste, des poissons et du poulet ainsi que des oeufs. Il y a plein de cocotiers donc ils ont toujours de quoi boire.

Ils cultivaient des fruits et certains légumes mais depuis le même gros cyclone Tomas a passé il y a quatre mois, tout a été arraché. Il faut reconstruire leurs maisons aussi.

Jacques et René sont allés en pleine nuit avec eux pour la pêche à la langouste et ils ont traversé l'île (infestée de maringouins) et à un endroit c'est comme s'ils avaient passé un gros bulldozer qui a tout arraché. Cela faisait un long corridor. C'est très impressionnant de voir la force de la nature. Suite dans un autre courriel

Josée et Jacques

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