24 août 2010
En route vers Rotuma, Fidji
Récit 149 - Dernier arrêt aux Fidjis
Nous voici en mer pour les deux jours à venir pour notre dernier arrêt à Rotuma, île la plus au nord des Fidjis. Pour l'instant les vents sont faibles donc la mer est calme. Nous ne souffrons pas trop du mal de mer, nous avons tous réussi à manger un peu au souper. Depuis les trois derniers jours la pêche est bonne, enfin! Nous avons attrapé notre quatrième bonite cet PM. Nous avons pris la mer à midi et devrions arriver au petit matin dans deux jours. Il est présentement 23h40 et je termine ma 'watch' dans une trentaine de minutes. En faisant un rapide calcul je viens de réaliser que nous aurons passé cinq mois dans les Fidjis en tout et partout, entrecoupé d'un séjour à Wallis et Futuna. Heureusement car notre visa aurait depuis expiré. La vie est vraiment au ralenti cette année, c'est un 'beat' différent. Après tout voilà pourquoi nous avions pris la décision d'étirer le voyage d'un an. Nous voulions profiter de ces îles si exotiques du Pacifique.
Il y a 10 jours, lors de mon dernier récit, nous faisions route vers l'île de Robinson Crusoe, un 'resort' fort accueillant où nous avons passé trois belles journées. Le spectacle y était vraiment beau et il était facile de voir que le 'staff' de cet endroit est passionné par leur travail. Les fidjiennes, il faut le dire, ne sont pas nécessairement des beautés naturelles à cause de leurs cheveux frisé crépus mais les hommes. Ouf! comme dirait Aline! Ces danseurs avaient des corps. Bref, regarder ces hommes effectuer leurs danses de guerriers était un régal pour les yeux. Ils ont vraiment une équipe dynamique et souriante qui sait agrémenter le séjour des touristes qui y passent et ils sont très accueillants pour les navigateurs. Les enfants y ont eu beaucoup de plaisir et nous avons marché sur le feu, ou plutôt les pierres chaudes lors d'une soirée spectacle. Un matin nous sommes partis avec nos dinghys (Wasabi et nous) explorer la rivière et nous sommes aboutis sur une plage comme on en a rarement vu. En fait, nous allions tourner de bord quand nous avons rencontré un pêcheur qui nous a indiqué le chemin à prendre pour atteindre la plage. Ce dernier nous a fortement encouragé à y aller nous disant qu'il s'agissait d'une des 7 plus belles plages au monde. Force est d'admettre qu'il avait raison, la plage de cet endroit est absolument magnifique. D'une propreté naturelle impeccable, d'un sable parfait, avec une belle mer bleue et des vagues à faire rêver. La plage parfaite quoi. Après nous y être baignés, nous avons marché jusqu'au 'resort' qu'on voyait au loin, soit l'hôtel Intercontinental. Joli comme endroit mais nous préférons encore notre vie de marin.
Puis nous sommes retournés vers Lautoka pour faire notre réapprovisionnement final et nos clairances de sortie. Cette fois nous sommes restés à Port Denarau, le seul endroit où nous n'étions pas encore arrêtés, ça faisait changement de la marina de Vuda point. Denarau, quoi qu'extrêmement commercial et touristique est très propre et vaut quand même la peine d'être vu. C'est là que nos Mousses, en se réveillant un matin, ont décidé de se partir en affaires. Thomas et Nicolas sont devenus ' The Workmates' et Catherine et Antoine les 'Cleaning Masters'. Ils se sont conçus des cartes d'affaires exposant les services qu'ils offraient (service de nettoyage surtout). Ils ont imprimé leurs cartes puis sont partis seuls, tous les quatre, avec le dinghy et se sont séparés les bateaux dans le mouillage puis sur les quais. Après une vingtaine de minutes Catherine m'a appelée sur la radio VHF pour m'annoncer avec fierté qu'elle et Antoine venaient de décrocher leur premier contrat. Antoine est resté une heure alors que Catherine y a passé deux heures, ils ont lavé de la vaisselle puis nettoyé le pont. Catherine est revenue triomphante, brandissant un 5 $ (qu'elle a partagé avec Antoine) ainsi que des bijoux et un vernis à ongles qu'elle avait reçus. Inutile de dire qu'ils étaient plutôt fiers d'eux mais pas autant que leurs parents. J'avoue que j'étais au départ très sceptique dans leur projet mais ils ont travaillé fort pour arriver avec un concept et un nom de compagnie ainsi que créer et concevoir une carte d'affaire sur l'ordinateur. Ils ont non seulement mené leur projet à terme mais ils ont, en plus, réussi à décrocher un contrat. Comment vous dire la fierté que j'ai ressentie de voir mes enfants foncer ainsi pour aller se présenter aux gens et offrir leurs services. Pour ma Catherine plus particulièrement, c'est tout un exploit. Juste de partir seuls avec le dinghy c'est un exploit en soi car il faut le dire, notre moteur 25 forces, ça prend du bras pour le partir. Thomas commence à prendre de l'assurance pas mal car je réalise très bien que ça lui prend beaucoup de courage et de sang-froid pour partir seul de la sorte que ce soit avec le dinghy ou l'Optimiste. C'est beau partir mais encore faut-il pouvoir accoster sans anicroches, sans se fracasser dans les bateaux ou le quai et surtout, il faut pouvoir revenir. Bref, les enfants nous ont rendus très fiers ce jour-là. Dommage que nous devions déjà repartir le lendemain.
Ensuite nous avons amorcé notre route vers le nord des Fidjis, en nous arrêtant à trois endroits différents chemin faisant, question de passer la nuit. Nos deux derniers arrêts ont été le lagon bleu et les caves de Sawa-I-Lau. Nous avons finalement trouvé l'endroit où avait été tourné le fameux film du Lagon Bleu. Mouillés devant l'île, nous étions le seul bateau et nous nous sentions vraiment seuls au monde et vraiment trempés dans l'ambiance du film du Lagon bleu que nous avons religieusement ré-écouté. Quel beau film, quelle pureté et quelle innocence! Nous sommes allés explorer l'île le lendemain matin et avons retrouvé la plateforme de sacrifice où se retrouvaient, dans le film, les guerriers cannibales lors de leurs danses et cérémonies d'offrandes. Nous n'en revenions pas de retrouver ces vestiges sachant que le film a été tourné il y a 30 ans déjà. Les enfants ont été surpris de voir que la plateforme de roche et le Dieu étaient en fait une structure de styromousse et de broche à poule reposant sur un socle de béton solidifié par des poutres.
Bon mon quart de travail se termine, ça fait pas mal le tour des nouvelles, il est 00h35 je vais me coucher. J'oubliais, nous avons repris les classes cette semaine. Nos élèves sont motivés, même que c'est un peu eux qui m'ont donné le coup de pied pour recommencer. Ils avaient hâte que je sorte leurs nouveaux livres. Un début d'année c'est toujours excitant pour les enfants, même sur un bateau (Faut croire!) malgré qu'on a toujours les mêmes profs (les parents Beurk!) et les mêmes compagnons de classe. Hi! Hi! Hi! Tant mieux si la motivation est là!
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