08 nov 2011
En autobus vers Kuala Lumpur, Malaisie.
Récit no 189 - La visite de Luc, Chantal et Geneviève
Voilà, le jour tant attendu est arrivé et nous sommes allés ( toute la famille), accueillir Luc, Chantal et Geneviève à l'aéroport de Singapour. Inutile de dire que nous étions tous très heureux de nous revoir.
Le lendemain, fut décrété journée de repos, question de laisser nos visiteurs se remettre tranquillement du décalage horaire. Nous avons passé une bonne partie de l'avant-midi à déballer et ranger du matériel de tout genre, dont du matériel scolaire et des pièces que nous leur avions demandé d'apporter pour le bateau. Avec tout ce que nous avons déballé, nous avons allégé leurs bagages d'au moins une grosse valise. En PM, pendant que je travaillais à finaliser nos bagages en vue de notre escapade de 10 jours, eux sont partis en ville à Johor Bahru pour faire une géo-cache ou deux. Luc en fait au moins une par jour depuis 322 jours en ligne. Voyons s'il réussira à tenir la cadence (en Malaisie) de cet objectif qu'il s'est fixé.
Ensuite nous sommes partis passer deux jours à Singapour où nous avons combiné (dans un 'sprint' olympique), en l'espace d'environ 30 heures, les visites du Chinatown, Little India, Marina Bay (Helix Bridge), un Safari de nuit et une journée au zoo de Singapour. Le tout, non sans terminer par une dernière petite géo-cache, car évidemment, la journée n'aurait pas été complète sans cela. Il s'agissait d'une multi-cache dans le fin fond d'un canal sous-terrain, rempli d'eau, de boue, de geckos et d'araignées. René, en tombant dans un trou, aurait bien pu se casser une jambe; ils sont revenus couverts de boue et l'expérience aura été traumatisante pour certains mais... Ils ont trouvé ce qu'ils cherchaient, car Luc, (avec les 2861 caches à son actif) est passé maître de cette activité et il n'y a donc plus rien à son épreuve. Il a le flair pour retrouver les géo-caches. Nous ne sommes pas rentrés au bateau avant 23h00 ce soir-là, heure à laquelle il fallait refaire nos sacs en vue du départ du lendemain matin.
Couchés à 02h00 AM et relevés à 04h00 AM, la nuit, fut ... Plutôt courte. Nous prenions le train à 05h35 AM vers le sanctuaire des éléphants à Kuala Gandah. Je ne sais pas pourquoi mais Luc et Chantal avaient la langue à terre et semblaient un peu essoufflés. Horaire trop chargé ... quoi qu'il en soit, c'en était enfin fini de la course et des réservations à l'avance, nous étions désormais libres et sur notre propre horaire. Allions-nous enfin pouvoir souffler? Hmm! Grosse question.
OK prenez un grand respire, on part... Pour vous mettre en perspective... Après une nuit de deux heures de sommeil, on prend un train 3ième classe qui tombe en ruine pour 6 heures (les tables pliantes sont toutes cassées et arrachées, les coquerelles courent sur les murs et on manque tomber en bas du train en essayant de passer d'un wagon à l'autre pour aller faire ses besoins dans une toilette turque ( belle façon de faire sa première expérience de toilettes turques). Chantal qui avait déjà mal au dos en partant est sortie du train avec le dos pratiquement barré et la situation empirait d'heure en heure. Rendus sur place, des locaux s'improvisent et nous escroquent de 10$ pour nous amener au sanctuaire d'éléphants où nous passons un super bel après-midi, si on fait fi du fait que Geneviève s'est fait écraser le pied par un éléphant de 2 tonnes.
Ayant cessé de tout planifier, on se ramasse, après la fermeture du parc, en plein coeur de la jungle malaisienne, pas de couverture cellulaire et aucun moyen de rejoindre la dame de l'auberge dont on ne connait que le numéro de téléphone. On sait seulement qu'elle reste à 10 minutes du parc. On se quête un téléphone, puis un deuxième, pour finalement voir son mari apparaître, une heure plus tard, pour venir nous chercher. Chemin faisant, on se ramasse dans une mosquée improvisée, en plein milieu de nulle part, à genou à terre, à manger des tripes de vache pis du riz cuit dans le bambou. Bref, je ne sais pas si notre voyage a pris une note plus relaxante mais chose certaine, c'est dépaysant. Chantal, Luc et Geneviève pourront toujours se reposer à leur retour à la maison.
Blague à part, voici maintenant la version détaillée des faits. Comme je le disais, le petit tour à dos d'éléphants s'est soldé par un pied écrabouillé pour Geneviève. N'ayant pu relever ses pieds assez vite, tel qu'expliqué (en anglais) avant de commencer, la pauvre s'est fait écraser le pied entre le mur et l'éléphant au moment de descendre. Un médecin chinois l'a pris sous son aile pour l'ausculter. Heureusement, rien de grave, mis-à-part un pied sensible et un peu enflé, elle a quand même pu continuer de marcher et s'est même baignée avec les éléphants. Fiou!
Pour ce qui est de notre dégustation d'intestins de vache, voici la version officielle. En chemin vers l'auberge, notre monsieur nous a proposé de nous arrêter dans une espèce de mosquée où un groupe de proches et amis étaient rassemblés pour célébrer une Fête nationale musulmane: une célébration qui se pratique ici, une fois par année, pour ceux qui ne peuvent se déplacer jusqu'à la Mecque. Les gens nous ont accueilli à bras ouverts, ils nous ont amené dans la cuisine à l'arrière pour nous montrer ce qui cuisait depuis le matin. La vache dont on avait tranché la gorge cuisait de diverses façons, dont des soupes et currys. Du riz cuisait dans des tiges de bambou, préalablement remplies de feuilles de bananier au centre desquelles on versait un mélange de riz et lait de coco. La senteur était exquise et on nous a fait goûter à tout, jusqu'aux intestins de vache. Nous étions subjugués d'être reçus de la sorte. Nous les avons ensuite laissés à leur fête pour aller nous installer dans notre auberge, une belle grande maison, super accueillante. Ramlah, la femme du proprio était super gentille. Elle nous a préparé un assortiment de succulents plats typiquement malais. Plus tard elle nous a offert des petits paniers décoratifs. Elle les tresse elle-même, à la main, à partir de simples languettes de papier journal qu'elle roule en petits rouleaux serrés qu'elle tresse ensuite comme on le ferait avec de la paille. Un travail de moine!
Notre hôte, lui, s'est avéré être un directeur d'école secondaire. Ainsi, avant qu'on aie le temps de s'en rendre compte, nous nous sommes retrouvés assis devant l'assemblée générale hebdomadaire de cette école. Suivant leur hymne national et diverses allocations, le directeur a invité Thomas sur le podium pour venir s'adresser, au micro, à plus de 640 élèves, sans compter le corps professoral et tout le reste. Ouf! Improvisation mixte, j'ai franchement eu peur qu'il craque... Mais non, il s'est tranquillement mis à parler, prenant doucement un peu plus d'assurance à chaque mot prononcé. Pauvre Thomas, j'avais pitié de lui, d'être jeté ainsi dans la fosse aux lions sans préparation, mais il s'en est très bien tiré en nous présentant d'abord individuellement, puis en parlant un peu des endroits visités et de l'école sur le bateau. Ensuite, René a été invité à s'adresser à l'assemblée. Il nous a, à son tour, invité à nous joindre à lui pour chanter notre hymne national, puis a enchaîné avec quelques mots sur nous et notre voyage. Je pensais, ou plutôt j'espérais m'en sauver mais non, mon tour est venu aussi. Ouf, on a perdu l'habitude de s'adresser à des foules. J'aurais, à ce moment, donné cher pour avoir la verve et les qualités d'orateur de notre ami Nicolas Eldaoud. On nous a ensuite invité pour un copieux petit déjeuner composé de divers plats malais dont du poisson, tofu, poulet, coeurs de bananiers au cari, riz, curry et autre. Délicieux mais, à ce moment, j'en connais qui s'ennuyaient un peu de leurs toasts au beurre de peanut. Disons que Luc, qui n'est pas très fervent de riz, trouve le menu assez... Axé sur le riz ces temps-ci. Ensuite ils nous ont conduit à l'arrêt d'autobus pour se rendre compte que tout était complet pour les trois prochaines heures. Le directeur lui-même et un autre prof sont donc venus nous reconduire, dans deux voitures, jusqu'à la ville voisine, à 31 km de là. Quelle générosité de leur part, j'ai rarement vu pareille hospitalité. Quelle chance nous avons eu de vivre cette expérience, comme dirait Geneviève: nous sommes bien tombés!
Nous sommes arrivés à Kuala Lumpur, en plein centre-ville de la capitale de la Malaisie, vers 12h30. Après un saut à notre auberge pour déposer les sacs, nous sommes repartis explorer la ville en autobus (Hop on - Hop off). Heureusement que Chantal a pu se trouver des compresses miraculeuses (des appliques de gel que nous lui collons dans le bas du dos) sans cela elle n'aurait plus été capable de marcher. Elle tient le coup, fort heureusement, car nous marchons à longueur de journée et elle fait ça comme une grande. Pour nos trois jours à Kuala Lumpur, nous visitons la ville, les mosquées, les tours Petronas, nous magasinons dans les divers marchés à ciel ouvert (chinois et indous et autre). Les gars font des géo-caches pendant que les femmes papotent. Bref on s'amuse bien et surtout, on goûte à tout plein de choses dans les marchés, c'est un beau bain de culture que nous prenons. Les enfants nous suivent et marchent à longueur de journée sans jamais se plaindre. Geneviève, avec son pied endolori, et Chantal avec son satané dos, suivent super bien. Fiou, on a eu peur de les perdre de l'équipe à un certain moment donné, vu leur piteux état mais elles ne s'en laissent pas imposer et suivent. Geneviève, fidèle à elle-même, mord dans la vie, goûte à tout, essaye tout et les enfants ont beaucoup de plaisir ensemble.
Dans mon prochain récit, le leg sur le Cambodge.
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