dimanche 7 mars 2010
ÉTOILE DE LUNE - Dom et Nat aux PERLAS
Objet : San José : une île sublimée par la volonté d'un homme...
Photos dans le texte :
Edl dans un décor d'îlots
Chemins ombragés de San José
Rencontre de sous-bois
Bonjour,
Dimanche matin, le ciel est radieux, l'Etoile de Lune est sage à l'ancre et malgré le vent qui souffle à 25 noeuds hors de la baie, elle ne subit que quelques rafales. La marée est haute, mais elle n'atteint plus les marnages de début mars et laisse un bout de plage idéal pour poser l'annexe. Il n'en faut pas plus pour nous décider à partir à la découverte de San José.
Aux côtés d'un vallon tapi derrière un rideau de cocotiers, un chemin serpente la falaise. L'herbe chatouille les mollets, nous grimpons vers le sommet des roches rouges et ocre, là à l'ombre de la végétation, un panorama prodigieux s'ouvre devant nous. Sous nos pieds, l'eau émeraude foule la plage de sable, elle s'échappe vers l'horizon en déclinant les nuances outre-mer. Notre Etoile se balance tranquillement dans un décor d'ilots aux formes qui attisent l'imagination.
Nous sommes chanceux !
Le propriétaire de l'île a tracé des chemins qui sillonnent vallées, collines, falaises. Quel travail de Titan, pour une seule famille (aidée de ses ouvriers, j'imagine) que d'aménager un territoire aussi vaste! Nous n'avons pas eu à subir l'organisation d'une telle réalisation et pourtant nous en bénéficions. Les chemins sont bordés de cocotiers, palmiers, et toutes variétés d'arbres tropicaux. Sans rien gâcher, sans rien détruire, les sentiers nous révèlent une nature superbe. Nous déambulons sous l'ombre fraîche d'arcades naturelles forgées par les frondaisons des arbres et des cocotiers. Ici, nous avons la preuve que l'homme, lorsqu'il le veut, est capable de sublimer la nature!
Depuis que nous sommes aux Perlas nous avons pu assister aux différents stades d'occupation du territoire.
A Contadora, l'île est complètement asservie, rendue résidentielle, elle se plie à la volonté humaine. Néanmoins, elle a gardé une atmosphère bucolique très agréable.
A Bayoneta, l'île était totalement sauvage, impénétrable, laissée libre de se développer au rythme des saisons sèches et pluvieuses.
A Viveros, nous assistons à l'installation des hommes. De gros bulldozers passent, sans faire le détail, au travers de la végétation. Derrière eux, la route tracée révèle un sol jaune, écrasé par le soleil. Les arbres qui ne sont pas abattus tombent, en quelque sorte par solidarité. Pour un arbre abattu, il y a plus d'une dizaine de ses congénères qui se meurent.
La végétation de ces îles vit grâce à une « confraternité ». Un arbre combat la sécheresse récurrente, grâce à la présence de son voisin. Il est facile de comprendre ce phénomène en observant la disparité de verdure entre le rivage et le coeur des îles. Sur les côtes, les arbres luttent contre la sécheresse et les vents en se laissant dépouiller de ses feuilles (elles ne reviendront qu'avec les pluies). Au centre des îles, les végétaux gardent leurs parures. En réalité, ils sont protégés par cette avant-garde défeuillée. De plus, ils sont souvent enracinés, là où l'eau stagne le plus longtemps. L'écosystème d'une île est fragile, car interdépendant.
A Viveros, il semble que la nature soit oubliée devant les projets de construction de complexes hôteliers et de terrains de golf (si gourmands en eau qu'il n'y a pas ici...)
A San José, le propriétaire de l'île veille à ce que la nature soit respectée.
L'île est propre, pas de plastiques, pas de papiers... Le béton n'est pas présent, les routes et même la piste d'atterrissage pour petits avions sont laissées en terre battue.
L'île est une sorte de sanctuaire, où la végétation dense et variée vit à son rythme. Où la faune se sent à l'aise. Nous rencontrons des perroquets curieux et néanmoins sauvages, des colibris, et une foule d'oiseaux qui ne se laissent pas voir, mais qui accompagnent notre balade de chants superbes. Et puis, nous observons les excréments de gros animaux. Pendant que nous marchons, les suppositions vont bon train sur cette espèce d'animal qui hante la forêt environnante.
Dom ne me rassure pas :
« Tu ne peux imaginer la multitude de paires d'yeux en train de t'épier derrière les feuillages.»
Comme pour confirmer ses dires, j'entends détaler d'un pas lourd, un... un ??? Un quatre pattes que je ne distingue pas, mais que j'imagine très gros vu le bruit qu'il fait dans les feuilles mortes. Resserrons les rangs... un mouss n'est jamais trop prudent !
Au bout de trois heures de balade, nous découvrons cet être si véloce qui fait tant de bruit à notre approche.
Un chevreuil !
Ou une chevrette...
Adorable, elle remue le museau vers nous. Nous ne bougeons pas. Elle se penche pour manger quelques brins d'herbe verte... Elle se ravise, nous ausculte. Et fuit dans les taillis.
A bientôt, pour d'autres balades sur San José
Nat et Dom
www.etoiledelune.net
Texte et photos envoyés via le système satellite Iridium
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