Ce matin pas de communication avec Cap-Lib. Mindelo est reconnue pour la mauvaise propagation hertzienne.
Gérard et son équipage sont très disciplinés dans leur communication et nous en profitons pour les remercier...
MESSAGE PROVENANT DE CAP LIB
Un coup d'oeil sur Sao Nicolau.
Qui m'aurait dit qu'un jour je visiterais cette île? À l'arrivée de Philippe et Annette, ils nous proposèrent de nous rendre à la fin de leur voyage de Mindello à l'île de Sal par leur propre moyen (avion ou traversier) ce qui m'éviterait d'aller les reconduire sur l île de Sal. J'ai accepté volontiers leur proposition surtout que cette île n'a rien de particulier à part ses plages et les nombreux touristes venus se faire chauffer la couenne. De plus le retour vers cette île aurait été difficile en terme de navigation. Ceci nous donne donc une marge de manoeuvre supplémentaire pour visiter d'autres îles du Cap-Vert. Philippe propose une arrivée sur l'île de Sao Nicolau. Très peu de touristes, partie plus luxuriante que sur les autres îles, une faible population (14.000) et un port bien abrité.
Après 8 jours et 6 heures de navigation, nous jetons l'ancre à la fin d'après-midi. L'austérité et la pauvreté de l'île nous impressionnent. Bâtiments de béton inachevés, sans peinture, rues poussiéreuses et plusieurs badauds appuyés sur les murs attendant je ne sais quoi.
Premier problème rencontré fut la sécurisation de l'annexe lors de nos absences. Arrivés au quai principal plusieurs individus nous offrent le service de gardiennage moyennant un certaine somme. Danielle et Greg m'avait déjà donné un aperçu du montant à leur donner. Après une négociation serrée on s'entend sur un prix.
Deuxième problème, nous n'avons que des euros et des dollars alors qu'ici tout se transige en escudos capverdiens. Vendredi soir les banques sont fermées mais on trouve facilement un commerce qui nous en échange moyennant certains frais. Plus de problème, on déguste un excellent souper et organisons notre journée de samedi.
Nous trouvons un taxi pour la journée (environ 65 escudos) incluant tout de même le chauffeur. Le hic est qu'il s'agit d'un pick-up. L'effet surprise estompé, Annette, Nicolas et moi montons dans la boîte ou des bancs sont fixés de chaque côté. Philippe accompagnera le chauffeur dans la cabine. Vue à 360 degrés nous avons trouvé très agréable l'expérience pour les prises de vue.
Le relief volcanique ressemble beaucoup à celui d'autres îles du même genre avec la particularité que plusieurs sites ressemblent étrangement au Grand Canyon d Arizona. Notre jeune chauffeur très sympathique nous en met plein la vue à partir de sites exceptionnels, en passant par un très bon restaurant pour terminer dans sa région natale où il nous présente son père, sa mère et son frère. De plus, il semble connaître tout le monde, ce qui nous ouvre beaucoup de portes. Tous les gens se parlent à Sao Nicolau, se saluent et se rendent des services. À l'aller et aussi lors du retour on accepte que d'autres personnes embarquent dans la boîte du camion avec nous.
Une visite impromptue fut celle d'une rhumerie, tout près de la maison familiale. Peu de production: on fabrique de façon très artisanale. Les ânes et les pick-ups servent de moyens de transport pour acheminer la canne à sucre. Ils ont une petite pièce pour la presser. Une quinzaine de barils de 45 gallons servent à la fermentation. Ce jus est alors chauffé par une fournaise qu'un individu alimente avec les feuilles de canne à sucre sèche. La vapeur du jus monte dans un tuyau de cuivre refroidi par un écoulement d'eau. En refroidissant dans le tuyau, ça se liquéfie et en sort un filet de rhum pur.
Visite gratuite comme de raison, il n'y a que des locaux. On alors décide d'acheter une bouteille. Ils fouillent dans la poubelle, trouvent une bouteille sale, la lavent et nous la remettent pleine de rhum. Normalement ils semblent le vendre dans des cruches de quelques litres.
Une pratique particulière concerne l'acheminement de l'eau potable. Partout on voit des gens porter de l'eau: à bout de bras, sur la tête, à dos d'ânes, dans des pick-ups ou encore dans des citernes. On y respecte l'eau car 8 mois sur 12 la nature ne les gâte pas. En revenant, nous avons embarqué sur 10 km une personne qui transportait 5 contenants de 25 litres. Demain matin nous quittons pour Mindelo sur l'île Sao Vicente.
A bientôt,
Gérard
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